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EAN : 9781401223373
112 pages
DC Comics (01/01/2010)
3.75/5   2 notes
Résumé :
It is the most feared house in all of Gotham. It contains the worst that the city has to offer. It is the place where the Dark Knight's most dangerous and psychotic foes call home. Writer / artist Sam Kieth, the creator of THE MAXX, invites you to spend 24 hours in the most haunted house in the DC Universe, Arkham Asylum for the Criminally Insane in this original Batman graphic novel.
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Cette histoire invite le lecteur à passer 24 heures dans les murs d'Arkham Asylum en suivant Sabine Robbins, une infirmière effectuant son service. Cette jeune dame est mère d'un enfant de 5 ou 6 ans. Son mari l'amène au travail et vient la chercher. le couple a besoin d'argent : le travail à Arkham est difficile, mais il rapporte. C'est la raison pour laquelle Sabine va accepter d'enchaîner 2 périodes de travail de 12 heures chacune. Au début, elle nous entraîne dans son quotidien : le papotage avec les autres membres de l'équipe, le bonjour au médecin chef, les échanges avec les gardes. Les dialogues mettent en évidence la tension qui existe dans cet établissement du fait des pensionnaires très particuliers. Les petits riens s'accumulent rendant l'atmosphère oppressante jusqu'à la pause déjeuner qui permet de décompresser. Puis le travail reprend ses droits et le lecteur peut enfin apercevoir quelques internés. Ces 24 heures vont être très longues.

Pendant longtemps, Arkham Asylum de Grant Morrison et Dave McKean (initialement paru en 1989) fut le bestseller de DC Comics dans le format "graphic novel". Il est donc surprenant que les éditeurs aient mis autant de temps pour essayer d'en faire une franchise en faisant croire aux lecteurs que ce qui fait la qualité du tome précité, c'est le concept et non les créateurs. Ce n'est qu'en 2003 qu'apparaît la première minisérie estampillée Arkham Asylum dans Living Hell. le présent tome (Madness) parait en 2010, mais depuis 1989, de nombreux scénaristes se sont servis d'Arkham encore et encore pour pimenter leurs scénarios. Sam Kieth a donc fort à faire pour pouvoir renouveler cette franchise. Ce créateur n'est pas n'importe qui puisqu'il a créé son propre personnage Maxx qui a eut droit à sa propre série (à commencer par The Maxx 1) et son propre dessin animé. Depuis quelques années, il est revenu travailler pour DC Comics sur des projets bizarres autant qu'étranges : Batman Secrets, Lobo - Highway to Hell par exemple.

C'est donc très confiant que j'ai ouvert ce tome en me préparant aux délices d'une journée et surtout d'une nuit de cauchemar parmi les monstres. Comme on pouvait s'attendre, Sam Kieth fait monter la pression tout en douceur : un détail anormal par ci, par là. Et en même temps, il développe le personnage de Sabine, à la fois à travers son amour pour son fils, et à la fois par le biais des relations avec ses collègues. C'est d'ailleurs la plus grande réussite de cette histoire : créer de toutes pièces une équipe de soignants qui se connaissent et qui partagent leur quotidien au travers de conversations anodines sur les événements passés et sur leur vie privée. Sam Kieth montre également quelques moments de thérapies avec les monstres (Joker, Harley Quinn) et quelques cas désespérés pour lesquels la thérapie se limite à les contenir (Killer Croc, Man Bat). Two-Face, Poison Ivy et Scarecrow font également chacun une brève apparition. Et les décalages angoissants sont savamment distillés : l'horloge murale qui goutte, le bassin qui rouille, Joker qui joue avec ses farces et attrapes, la chaudière qui émet des bruits bizarres.

Si vous connaissez déjà le style graphique de Sam Kieth, vous ne serez pas surpris. Dans la postface, il explique qu'il a expérimenté sur l'insertion de photos retouchées dans ses illustrations. Il a utilisé ce dispositif avec parcimonie et l'intégration est parfaite. Là encore cette technique est utilisée par de nombreux illustrateurs, elle n'a rien de nouveau. Pour le reste, Sam Kieth utilise différents types de rendus que lui seul sait amalgamer pour faire un tout cohérent. Sur des pages qui sont découpés en une moyenne de 3 à 5 cases, certains dessins ressemblent à s'y méprendre à des gribouillages enfantins (ils en ont la simplicité, mais ils sont d'une efficacité sans commune mesure). D'autres se rapprochent de compositions abstraites lorsqu'il s'agit par exemple d'exprimer la férocité du Joker. Certains se révèlent être des peintures qui s'attachent surtout à la texture d'un matériau (la peau de Killer Croc). En terme de représentation des objets ou des éléments de décors, Sam Kieth couvre une palette qui va de la photographie un peu retouchée à l'exagération symbolique sans aucune attache avec la réalité. Il se sert de cet éventail d'interprétation pour rendre impossible l'asile lui-même : soit un grand manoir avec énormément de fenêtres vu de l'extérieur, soit un bâtiment avec pièces immenses défiant les lois de l'architecture vu de l'intérieur. de même les visages des personnages oscillent entre le simplisme du cartoon et l'étude d'art, en passant par la caricature. Tous ces styles s'amalgament pour former une suite de séquences aux graphismes sans cesse changeant, transmettant ainsi les inquiétudes et les incertitudes des personnages.

Au final, "Madness" se lit d'une traite et nous entraîne à la suite de Sabine dans un monde angoissant. Mais cette histoire souffre de 2 limites. La première tient à sa nature même : 24 heures passées à Arkham pour soigner les malades. Sam Kieth n'a pas voulu raconter une histoire qui remette en question les ennemis de Batman, il est resté au niveau très humain de l'aide soignante. La deuxième limite est plus évidente : comparé à Arkham Asylum, Sam Kieth est dans la catégorie en dessous pour le scénario et pour les illustrations.
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