Ce cauchemar est ancré dans la tête des Cambodgiens comme un clou dans la tête
« Mais le besoin de combler ce vide, d'achever la séparation avec mes proches disparus a resurgi, le fils conducteur de ma démarche a d'abord été de reconstituer cet espace blanc dans l'histoire de notre famille ».
Il est important de lire les témoignages de celles et ceux qui connurent l'« Angkar », celles et ceux classé-e-s « peuple nouveau », celles et ceux qui ont vécu « dans un korngchalat, véritable camps de travaux forcés »…
Il faut lire ses chroniques, même si on ne partage pas les « traditions », la « culture », les attachements ou les choix de
Sathavy Kim.
Une
jeunesse brisée, les habitant-e-s des villes déporté-e-s, mis-e-s au travail forcé, la population divisée en « peuple ancien » et « peuple nouveau », la religion éradiquée, les familles anéanties, la mise en commun comme expropriation de toutes et tous…
Le travail dans les rizières, l'uniformité des costumes, annihilation des pratiques et des habitudes, la faim, survivre…
« Quand les eaux montent, les poissons mangent les fourmis et quand l'eau se retire les fourmis mangent les poissons. (proverbe cambodgien) ».
Le pseudo-égalitarisme du dépouillement, les couples sous l'angkar, « C'est une autre façon d'abolir la personne, il n'y a plus d'individu mais une force de travail mobile », les chantiers et le gigantisme, les minorités, les mutilations de la langue, la destruction de la dignité humaine…
« Nous sortons d'une nuit qui a duré des années et redécouvrons les lumières de la liberté, nos yeux cillent devant son éclat. Hébétés par cette totale et nouvelle vacuité, nous ne réalisons pas encore que le cauchemar s'achève ».
Et plus tard, la libération, les évolutions, la place des femmes, « cette situation dans laquelle l'homme regarde le monde et la femme regarde l'homme se modifie lentement »… Aujourd'hui l'auteure est juge à la Cour suprême du Cambodge.
« Nous voulons tous que les morts reposent en paix et que les survivants retrouvent la sérénité, mais nous attendons ardemment ce qu'on nomme « la vérité mémorielle des victimes ». Nous pourrons ensuite tourner la page »…
Je ne peux oublier le soutien de certains intellectuels à cet État criminel, Kampuchea démocratique ou le nom rouge d'un régime génocidaire…
Nous n'en avons pas fini avec les crimes contre l'humanité, les génocides, les crimes de guerre, les massacres, les tueries…
Lien :
http://entreleslignesentrele..