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EAN : 9782757877531
408 pages
Points (14/03/2019)
3.94/5   47 notes
Résumé :
Derrière tous les assassinats qui ont marqué l'Histoire, il y a toujours eu des planificateurs. Ils se déplacent et agissent dans l'ombre des pouvoirs. En Corée du Sud, depuis l'époque de l'occupation japonaise, la bibliothèque des Chiens a été le trust le plus puissant de l'assassinat. Elle doit son nom étrange au fait que dans ce lieu personne ne lit, en dépit des quelque deux cent mille livres qui garnissent ses rayonnages. Enfant abandonné, Laesaeng a été adopté... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Ce roman aurait pu être un coup de coeur car tout y est.
L'histoire est intéressante, les personnages sont très travaillés, l'écriture est fluide et agréable .

C'est un roman Coréen donc comme tout roman asiatique il en ressort une atmosphère particulière, parfois étrange mais en tout cas indescriptible. mais que j'apprécie beaucoup.
Mais au final j'ai été freinée dans ma lecture a cause d'un rythme trop lent à mon goût, beaucoup trop lent. Car dans le fond cette lenteur pouvait rendre service a ce tueur, qui sait attendre le bon moment. Mais malheureusement cela a desservi mon plaisir de lecture.
D'ailleurs ce personnage principal est super intéressant, par son passé, par son évolution, ainsi que par son caractère intrinsèque.

Je pense très sincèrement lire d'autres romans de cet auteur. le fond est très bien pensé, il n'y a que la forme qui m'a un peu dérangé.
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Du "nouveau" dans le monde du polar !
J'avais lu et présenté il y a un peu moins de deux ans le livre de celle que certains qualifient de " reine du polar ", l'auteure sud-coréenne Jeong Yu-Jeong et son roman intitulé - Généalogie du mal - ( ma critique est toujours consultable ).
J'étais alors dans une démarche "découverte", c'est-à-dire chercher à savoir ce qui se faisait d'intéressant dans le monde en dehors de Connelly, de Nesbo, de Mankell, d'Harvey et autres notables du genre.
Cette première rencontre ne s'avéra pas vraiment convaincante... mais voilà que deux ans plus tard, j'entends parler d'un autre sud-coréen "à découvrir absolument".
Je m'informe, lis quelques critiques... professionnelles ou pas... et I cross the bridge.
Au-delà du pont m'attend un ouvrage paradoxal, agaçant, envoûtant et prenant.
Un mélange inattendu de Tarantino, de Melville, de Kurosawa, de Coppola ( père ) et de de Palma...
J'exagère ? À peine...
Il y a dans - Les planificateurs - de Kim Un-Su, à des degrés variés, certains des ingrédients ( oubliez la sémantique tambouillante du mot ) que l'on retrouve dans " Kill Bill -, dans - le Samouraï -, dans - Les Sept Samouraïs -, dans - le Parrain - et dans - Scarface -... Ce ne sont que des exemples parmi une foule de références que contient ce polar.
Laesaeng, orphelin, est adopté par père Raton Laveur, qui "dirige" "la Bibliothèque des Chiens", laquelle bibliothèque contient plus de 200 000 ouvrages que personne ne lit, et qui n'a comme seuls visiteurs que des sicaires.
Car dans cette Tour de Babel se concentrent, depuis des décennies, tout le savoir du crime et sa mystérieuse organisation.
Laesaeng va intégrer en tant qu'exécuteur ce monde régi par ceux que l'on appelle les planificateurs.
Ce monde a ses lois, ses rituels, ses traditions auxquels chacun se soumet. Ne pas les respecter, c'est mourir.
Père Raton Laveur adopte un deuxième "fils", Hanja, lequel va très vite aller à contre-courant de la "vénérable" bibliothèque et symboliser l'avenir, la "modernité".
Laesaeng, tueur "poète" ( lui, à défaut d'être allé à l'école, a dérogé à la règle et est un autodidacte lecteur et amoureux des livres ) va entrer en conflit avec son "frère".
Le premier chapitre qui s'intitule "Sur l'hospitalité" est une petite merveille de création. Cette rencontre, ce chassé-croisé entre le tueur à gages et sa cible, entre le chasseur et sa proie est un pur moment de grâce.
Ce premier chapitre plante le décor. Ce décor "samouraï", ce décor fait de codes acceptés et respectés, c'est ce monde du passé auquel Hanja veut substituer la technologie, le management, la rentabilité.
C'est la lutte qui s'engage entre la vieille bibliothèque empoussiérée et le CAC40 du crime organisé.
Au milieu de cette lutte s'insèrent la Séoul de la tradition, du passé, celle où se côtoient les usines et leurs ouvrier(ère)s, les commerçants et artisans de "la périphérie", les bas-fonds, les marginaux, et la Séoul globalisée avec ses gratte-ciels, ses TGV, ses golden boys, ses milliardaires et sa corruption... et ses opposant(e)s. Et Laensaeng est balloté entre ces deux univers, ces deux visions qui se cherchent sans vraiment vouloir se regarder.
Le rythme du roman est très progressif. Il est d'abord très lent, contemplatif et hésitant, puis monte peu à peu en puissance, pour terminer en apothéose, au sens de "ce qui s'élève au-dessus du commun".
C'est un livre "mine", un polar qui donne un coup de jeune au polar.
C'est un livre riche, plein de références, d'allusions, de sens, d'humour, de trouvailles et de créativité. Un livre à l'écriture travaillée, au style plus élaboré que la moyenne du "genre" ( un genre que je ne minimise ni ne dénigre... mais où il y a pas mal d'auteurs médiocres qui ont pignon sur rue... !)
Les deux "duels" entre Laesaeng et le Barbier sont de purs moments d'anthologie dans ce genre.
Je crois que l'auteur a écrit un autre polar "recommandable"... - Sang chaud -... j'espère pouvoir le lire bientôt...
PS : il faut lire ce roman comme un " Art Martial ".
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Kim Un-Su m'a emmené tout au long de ce roman noir dans la tête d'un assassin professionnel. Je m'y suis vite attaché avec la bienveillance d'une ombre lumineuse. Laesaeng, est-ce bien son nom ?


Au sortir d'un voyage primé SNCF en Mongolie que je ne chroniquerai pas tant la steppe a déjà été piétinée, me voici à Seoul dans une bibliothèque aux lourds secrets, avec un double soulagement d'authenticité et littéraire. Entre ironie indiscrète et cynisme circonspect j'en aurai appris sur les mécanismes capitalistes du crime organisé.


Dans le silence feutré de la bibliothèque l'on pouvait commander une exécution construite méticuleusement avec l'assurance qu'elle saurait ensuite se faire oublier sur l'un de ses rayonnages. Las, ce tranquille monopole est mis à plat par l'arrivée sur ce marché en expansion d'Hanja, golden boy diplômé made US.


Voilà ce que pourrait en dire la 4eme de couverture. Pour rappel un bon couteau tue aussi bien de taille que d'estoc. Ainsi vont aussi les bons romans. Ici pas de côté dépliant publicitaire tour opérateur ni guide gastronomique pour tourisme de masse ; au contraire l'auteur propose une visite personnalisée des bas fonds, commentaires acerbes sur la société à la clé.


Au passage Kim Un-Su revisite le mythe d'Oedipe à trois niveaux, géniteur, père adoptif et père spirituel, rien n'est trop complexe^^. Je l'avais dit : un pro ce Laesaeng. C'est donc l'histoire d'un ours blanc qui se demande pourquoi il est né sur la banquise. Et moi, ours mal léché, j'ai aimé comme le miel.


Quelle découverte ! Merci masse critique. Merci les éditions Points. Deux chats, un Mad Dog^^, une interrogation philosophique : "Les livres ont-ils rendu le monde plus heureux ?" p.376 Et un clin d'oeil à l'héroïne pour une fin énigmatique : Ite Missa est.
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«La charité vient du grenier» est-il écrit page 78, illustration coréenne de la théorie du ruissellement selon Kim UN-SU l'auteur des Planificateurs. Merci à Babelio et aux éditions Points Policier Seuil d'avoir permis ce premier contact réussi avec le thriller Sud Coréen, dans le cadre de la dernière masse critique "mauvais genre".
Ouf !
L'histoire pourrait s'intiltuler «Quand l'assassinat planifié devient un mode de résolution des conflits économiques et sociaux», plus efficace que de longues négociations, plus juteux que des diplômes de management forcément couteux et à l'efficacité aléatoire.
Le récit montre comment certaines dictatures passent du tout Etat au tout Marché avec aisance, sans honte, pour le plus grand bonheur de ces petites entreprises du meutre commandité qui ne connaissent pas la crise.
Une dictature militaire pratiquant l'assassinat avec l'habituelle kyrielle de dénonciations, tortures, aveux camouflée sous un apparat idéologique auquel plus personne ne croit, en vient à concéder ses basses besognes à des opérateurs privés.
Le pivot de ce nouveau crime organisé est le Père Raton Laveur, un vieil homme en charge de la biblithèque des chiens et aussi de l'exécution des missions des planificateurs dont on ignore tout sinon leur commande et le cahier des charges de l'exécution désignant qui, où et comment doit se dérouler le contrat.
Les choses dérapent lorsque Chu, pourtant un tueur aguerri, choisit de ne pas honorer un contrat.
L'autre tueur de la bibliothèque est Laeseng, un lecteur compulsif, orphelin devenu le fils spirituel du Père Raton Laveur et ami de Chu.
L'autre pivot de l'industrie est Poilu, un incinérateur pour cadavres de chiens qui est chargé d'incinérer les victimes humaines des contrats en toute discrétion.
Le faux pas de Chu va déclencher une guerre sur le marché du crime organisé entre ceux de la Bibliothèque et un jeune et nouvel entrepreneur ambitieux Hanja qui lui aussi est passé entre les mains du père Raton Laveur.
Guerre de marchés, mais aussi guerre de méthode, d'éthique et de philosophie du crime organisé.
Le style de Kim UN-SU nous entraîne dans les arcanes de ces sociétés de la disparition programmée en nous montrant comment là aussi, la concurrence, la sélection de clientèle, la recherche du profit maximum fait rage. Délocalisation, dérégulation, remise en cause du rôle de l'Etat sont le nouveau credo des tueurs à gages :
«Hanja a transformé le monde de la planification, aussi boueux et foutraque qu'un marché traditionnel, en un grand magasin propre et ordonné. Comment dire ? Un monde où une belle hôtesse vous salue : «Bienvenue cher client. Quelle type de mort voudriez-vous donner ?» avant de vous mener au salon d'essayage en toute courtoisie.»
Laeseng sent que sa relation avec Chu peut le conduire à la mort, même si chaque tueur sait qu'un jour ou l'autre il finira comme ses victimes. Souvent à un âge où le commun des mortels est en pleine ascension.
Kim UN-SU revisite avec talent le thème du tueur qui pète les plombs et sympathise avec ses victimes, signant le début de sa fin.
Thème exploré avec bonheur par exemple dans le film de Richard Shepard The Matador avec Pierce Brosnan ou encore Cible émouvante de Pierre Salvadori avec Jean Rochefort dans le rôle du tueur et son remake Petits meurtres à l'anglaise de Jonathan Lynn avec Emily Blunt et Rupert Everett.
Kim UN-SUN joue avec brio du personnage du tueur lecteur, qui cite le loup bleu de Yashushi Inoué et se réfugie chez lui auprès de ses deux chats Pupitre et Lampadaire après l'exécution de ses contrats.
Un univers protecteur qui l'isole de la rudesse du monde de la Bibliothèque. En cherchant à découvrir qui sont les planificateurs, Laeseng ouvre la boite de Pandore.
Roman inattendu d'un auteur à découvrir pour son style, sa façon de raconter, et sa capacité à créer des univers oniriques, crédibles mais aussi des univers noirs tout aussi crédibles et réalistes qui s'attirent et se repoussent tout à la fois plaçant les héros dans des abimes de perplexité et de désarroi dont ils ont du mal à sortir.
Lien : https://camalonga.wordpress...
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Avec la littérature asiatique il y a toujours cette surprenante garantie de dépaysement intense capable d'interpeller les lecteurs les plus blasés. C'est particulièrement le cas avec les auteurs coréens à l'instar de Kim Un-Su qui revisite par l'entremise de son premier polar, Les Planificateurs, la thématique du tueur à gage en empruntant des tonalités tout à la fois poétiques et décalées.

Premier polar de l'auteur, Les Planificateurs dépeint un univers très hiérarchisé et très organisé où se côtoient, assassins, planificateurs et logisticiens mettant sur pied des processus élaborés permettant de camoufler des exécutions en tout genre. Une espèce de petite entreprise où le savoir se transmet de pères en fils dans un certain respect de règles bien établies. On suit la destinée de Laeseng, un jeune tueur indolent qui vit dans l'ombre de cette bibliothèque fantomatique dont il est le seul adhérant à parcourir les rayonnages pour emprunter des livres. C'est avec l'Odyssée et autres ouvrages classiques qu'il apprend à lire au grand dam de son père adoptif Père Raton-Laveur qui a créé l'endroit dans le but unique de camoufler ses activités. Ainsi Laeseng côtoie tueurs à gage, exécuteur et assassins en tout genre dont son frère adoptif Hanja qui est l'aîné et s'est émancipé de la petite entreprise pour constituer une société plus moderne effectuant des activités similaires à celle de son père adoptif. On assiste donc à ce duel du monde libéral où l'entreprise artisanale, vieillissante et déclinante doit céder le pas à une entreprise moderne sous pression qui doit impérativement fournir du chiffre et du résultat. Une très belle allégorie du monde du travail permettant de cerner les défis auxquels doit faire face cette Corée du Sud industrialisée et démocratisée.

Même s'il a été trouvé dans une poubelle, le destin de Laesang paraît extrêmement banal, ceci en dépit de ses activités qu'il effectue comme s'il s'agissait d'un travail comme un autre. On y décèle une certaine nonchalance qui confine presque à l'ennui comme lorsqu'il livre les corps de ses victimes à Poilu qui possède un incinérateur pour animaux et qui se plaint continuellement des frais de fonctionnement de sa petite entreprise en demandant un lot plus important de morts. Une routine dans laquelle on distingue certaines similitudes avec le travail à la chaine lorsque le personnage principal, devant se faire oublier quelques temps, devient ouvrier qualifié dans une usine où il rencontre une jeune femme avec qui il se met en ménage. Une idylle étrange dans la vie de cet homme atypique. D'autres personnages originaux jalonnent le roman avec un groupe de femmes dont une planificatrice extrêmement manipulatrice qui donne d'avantage d'envergure à un univers généralement dédié à la gent masculine. Une bibliothécaire qui louche, un confrère tueur en sursis, une jeune femme adepte des figurines Disney complètent cette série de personnages hors normes qui croisent le destin de Laeseng.

Avec Les Planificateurs Kim Un-Su s'émancipe des stéréotypes du genre en nous décrivant des combats qui s'effectuent principalement au couteau de cuisine et où l'adversaire principal, surnommé le Barbier, travaille comme coiffeur dans une banlieue. Un univers en décalage constant dont il se dégage, au fil des pages, un certain spleen poétique à l'exemple de cette première confrontation entre un tueur et sa victime qui l'accueille pour la nuit dans sa maison de campagne et lui raconte les péripéties de son grand-père, chasseur de baleine repenti.

Un final assez classique achève de dérouter le lecteur qui découvrira avec Les Planificateurs un texte fort et original. Troublant.
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Personne. Tout au sommet, il n'y a qu'un fauteuil vide.
- Il doit forcément y avoir quelqu'un d'assis dans ce fauteuil.
- Non, personne. Juste un fauteuil. Tout le monde et n'importe qui peut s'y assoir. C'est ce fauteuil- là qui décide tout.
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Les dictionnaires sont ce qu'il y a de plus précieux. Ils ne font pas de sentiment, ils ne geignent pas ni ne donnent de leçons ; mais surtout, ils ne nous forcent pas à souffrir toutes les prétentions des auteurs.
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En contemplant le linge qui flottait au vent, une cigarette au bec, il disait souvent : "Ca serait le pied de pouvoir laver ma vie comme je lave mon linge."
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"Missa, comment voudrais-tu vivre ? demande Laesaeng.
- J'aime ma vie telle quelle est. Juste telle quelle est". répond-elle, la tète rejetée vers le ciel et les yeux clos, offerte à la chute des flocons.
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Les Bas-Fonds sont le plus capitaliste des marchés qui puisse être imaginé. Ici on peut tout avoir, tout acheter pourvu qu'on ait une bourse bien remplie. Ici, pas de produits interdits, que ce soit par la justice ou par la morale. Ca ne collerait pas avec les principes capitalistes.
[ p. 169 ]
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