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Citations sur Si le rôle de la mer est de faire des vagues (83)

Une fois, alors que j’étais plongée dans une méditation très profonde, j’ai compris que ma mère, qui m’avait tant obsédée pendant toute ma puberté, ne possédait pas de visage. Par conséquent, l’amour et la rage que j’éprouvais pour elle n’avaient pas de forme non plus. L’objet de mon obsession ayant disparu, les sentiments que j’avais ressentis jusque-là se sont évanouis avec, comme si tout ça n’avait été qu’un rêve, et dans le miroir, j’ai de nouveau vu un seul visage, celui de Camilla Portman, la jeune fille aux cheveux noirs et aux yeux bridés. C’est ainsi que ma crise d’adolescence a pris fin.
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C’était un vrai plaisir de rêver que j’avais une autre maison quelque part, ailleurs qu’ici. Parfois mon imagination s’emballait, et je pensais que mon vrai moi vivant en Corée rêvait lui aussi de son double à Richmond. Qui étais-je alors, moi, Camilla Portman ? Chaque fois que je croisais mon reflet dans le miroir, mes cheveux noirs, mes yeux bridés, je me disais que la pauvre petite Camilla avait été obligée d’enfiler le masque de la race jaune à sa naissance, parce qu’on lui avait jeté un sort, et qu’un jour, libérée du sortilège, je reprendrais mon vrai visage et retournerais vivre dans ma vraie maison.
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Un kaléidoscope d’images de mon passé, mon présent et mon futur m’est apparu un bref instant devant les yeux, comme un flash. C’est à cet instant-là que j’ai eu l’impression d’entrapercevoir toute la vérité sur ma vie, mais comme cela n’avait pas duré plus d’une seconde, il m’est difficile de décrire exactement ce que j’ai cru voir. Je crois que même si je devenais un jour écrivain et passais le restant de mon existence à écrire, je ne pourrais jamais exprimer clairement tout ce que j’ai discerné à cet instant-là.
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On ne devient pas poète ou écrivain par le simple fait de la volonté, on le devient dès l’instant où l’on écrit quelque chose. La première fois que je t’ai vue, j’ai su que tu avais ça en toi.
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Il voulait que je fasse tourner le globe de la main droite parce que la Terre tourne vers la droite ? C’était ça la vraie raison ? Je croyais que c’était parce que j’étais la seule gauchère de la famille.
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Tu es extraordinaire. Tu es magnifique. Tu es belle. Tu m’es précieuse. J’aime tout de toi, de la tête aux pieds. Je ne t’échangerais contre rien au monde. Je n’aimerai que toi, toute ma vie. Je veux te posséder complètement. Je n’aurais jamais cru que ce genre de paroles auraient le don de me rendre si heureuse, si épanouie, et que ce bonheur pourrait faire fondre mon corps comme la cire d’une bougie. J’avais l’impression que mon être tout entier disparaissait sans laisser de traces, comme si je mourais, mais ses mots me sauvaient.
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De toute façon, il n’avait d’yeux que pour moi : mes yeux, mon visage, mes seins, mes jambes. Il me disait que j’étais belle. J’avais du mal à croire à tous les compliments qu’il me faisait, mais j’étais ravie de les entendre. Il me murmurait souvent des poèmes qu’il avait composés depuis notre rencontre. Dans ces moments-là, j’imaginais le trajet emprunté par l’air qui sortait de ses poumons et faisait vibrer sa luette pour produire le son qui pénétrait ensuite dans mes oreilles et venait percuter mes tympans.
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J’avais toujours cru être plutôt douée pour maîtriser mes émotions, et ce depuis toute petite. J’en tirais même une certaine fierté. Mais là, face à ce sentiment d’avoir perdu quelque chose de précieux, j’étais impuissante. J’ai laissé mes larmes couler jusqu’à ce qu’elles tarissent, et lorsque j’ai enfin retrouvé mon calme, je me suis frotté les paupières des deux mains et je suis restée assise là, sans bouger, indifférente au crépuscule.
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Que peut bien éprouver une mère lorsque les circonstances l’empêchent de prendre son enfant dans ses bras, alors que celui-ci souffre d’une solitude extrême ? Et qu’elle est forcée de regarder, impuissante, des étrangers aux cheveux, aux yeux et à la peau d’une couleur différente de celle de son enfant le serrer contre eux pour le réconforter ? Enfin, elle devait sans doute être insensible à toutes ces choses, sinon elle n’aurait jamais pu donner son bébé à adopter. Une femme sans cœur, qui ne mérite même pas ma haine. Mais si les choses s’étaient passées autrement ? Si elle n’avait pas eu le choix ? J’ai du mal à imaginer ce qu’elle a pu ressentir dans ces moments-là.
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Coucher avec une jeune femme l’avait-il rajeuni ? Je percevais presque un certain culot dans sa voix. Peut-être souffrait-il de sénilité précoce, sinon comment expliquer qu’il ait pu oublier Anne aussi rapidement ? C’était probablement ce genre de discours qu’Eric s’attendait à entendre de ma bouche. Et si c’était bien le cas, alors il me connaissait vraiment mal.
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