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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le métier de reporter n'est sans doute pas le boulot le plus facile au monde. On peut mourir quand on informe bien les gens. C'est ce qui est malheureusement arrivé à l'un des plus grands reporters français à savoir Albert Londres dans les années 30. Voici une BD qui lui rend hommage tout en nous présentant les enjeux géopolitiques du moment ce que j'ai bien apprécié.

Depuis 1914, ce reporter d'exception a couvert les principaux événements de ce début de siècle un peu agité. Il a été par exemple le premier français au coeur de la Russie des soviets. C'est surtout son article sur le bagne de Cayenne qui a eu le plus d'impact puisque cela a abouti à sa fermeture. Il a également dénoncé le traitement indigne des malades dans les hôpitaux psychiatriques. Par ailleurs, il est devenu également un spécialiste de la Chine.

C'est justement en Chine que le conduit sa dernière enquête en décembre 1931 qui va lui révéler un des plus grand scandale de toute la République. En effet, des politiciens corrompus ainsi que des hauts militaires se servent du trafic d'opium pour livrer des armes aux factions communistes qui luttent contre le Général Tchang Kaï-Check qui a déjà fort à faire avec l'occupant japonais. On connaît son destin puisqu'il sera contraint de s'exiler à Taïwan qui bénéficie encore aujourd'hui d'un statut très particulier.

Cette BD nous retrace les derniers moments de ce reporter qui va payer sa découverte du scandale au prix de sa vie, assassiné dans des conditions assez mystérieuses qui donnent lieu à toutes les interprétations possibles d'où cette version un peu romancée. Sa disparition en mer lors d'un retour en Chine a, en effet, beaucoup interrogé. Les écrits de son reportage brûlent également dans l'incendie du navire provoqué par un sabotage.

Il faut savoir qu'Albert Londres a donné son nom au prix récompensant chaque année en France un reportage de qualité et qui reste une véritable référence dans le journalisme d'investigation. J'ai bien aimé cette BD qui lui rend vraiment hommage et qui inspire des vocations à travers le monde pour que la vérité soit découverte même au dépend des puissants.
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Sous le très joli trait de Borris, Frédéric Kinder s'empare du mystère de la disparition d'Albert Londres. Il faut dire que toutes les conditions sont réunies pour imaginer un complot visant à faire disparaître le brillant journaliste, visionnaire et lanceur d'alerte, dirait-on aujourd'hui : le fait qu'il ait voulu retourner en Chine sans dire pourquoi, le fait que son paquebot ait coulé à la suite d'un incident électrique (?) et qu'il ait fait partie des victimes alors que la majorité des passagers fut sauvée, la rumeur qu'il rapportait avec lui des documents "explosifs", et surtout, surtout... la tragique disparition dans un accident d'avion du couple d'amis qui l'accompagnait sur le Georges Philippar, et qu'un journal français voulait faire revenir en urgence d'Italie en affrétant un avion spécial. Avouons que cela fait pour le moins beaucoup de coïncidences et que tout bon auteur de fiction historique a immanquablement envie de s'y engouffrer !
L'ambiance écrasante qui règne à Shanghaï à cette époque, qui m'a rappelé Tintin et le Lotus bleu, avec l'occupation japonaise, la concession internationale, etc., est assez bien rendue.
Le scénario imaginé, assez tarabiscoté et improbable, ne m'a cependant pas entièrement convaincu, au contraire du style graphique de Borris.
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J'ai entendu parler d'Albert Londres par le prix qui porte son nom. Ce nom qui a plus ou moins disparu dans mon "inconscient collectif". Un journaliste de la belle époque, et puis voilà !

C'est un peu court, jeune homme, s'écrierait Cyrano.

Et il aurait raison.

Kinder (sans surprise) et Borris vont faire vivre et revivre le mythe autour de la mort d'Albert Londres, mort dans l'incendie du paquebot Georges Philippar, alors qu'il revenait en France suite à un reportage en Chine. Cette Chine dans laquelle s'affrontait Chinois et Japonais, mais aussi Mao et Tchang Kaï-Check. Pour celles et ceux qui ont lu La Condition Humaine... cela rappellera quelque chose. Pour les autres, résumons: Mao unifie les forces communistes et Tchang s'oppose au Grand Timonier. C'est la grande marche. Les thèses habituellement défendues font état d'un soutien français à Mao, armes contre opium et vice versa.

Du pain béni pour Londres, journaliste d'investigation. C'est pourquoi la mort d'Albert Londres puis des personnes dépositaires de ses notes, peut prendre la dimension de mythe.

C'est haletant, rythmé, documenté et puissamment dessiné. Vraiment bien foutu, avec le carnet historique qui "va bien avec" en fin de BD.
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Un biopic très intéressant, qui imagine une des possibles causes de la disparition du célèbre reporter Albert Londres au terme d'une enquête menée à Shangaï qui allait se révéler explosive avec les documents qu'il rapportait à Paris. Son naufrage réel en 1932 a mis fin à toutes les suppositions mais continue de soulever bien des questions.
Un trait de plume bien enlevé, dynamique, aux couleurs franches qui rendent à merveille l'atmosphère pleine des dangers de la Chine en guerre avec l'envahisseur nippon et en proie à tous les trafics mafieux.
Les auteurs se fondent sur une documentation précise donnée en fin de livre, dont la biographie du journaliste réalisée par Pierre Assouline qui donne envie d'en savoir plus sur un homme mort trop jeune et a contribué par son courage à faire fermer le bagne de Guyane entre autres.
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Une sympathique bande dessinée qui met en scène la disparition mystérieuse du célèbre reporter Albert Londres lors d'un naufrage en 1932...Une mort toujours non élucidée, et qui donne lieu aux fantasmes les plus fous puisque le journaliste revenait de Shanghai avec des papiers "explosifs" qui devaient dévoiler les implications de la France dans le trafic de drogue en Chine.

Rassemblant plusieurs sources, les auteurs d'Albert Londres doit disparaître tentent de retracer ses derniers instants : on y voit l'écrivain quitter Marseille, rencontrer plusieurs amis dans une Shanghai chamboulée par les combats contre les Japonais, être suivi par un espion français...Une jolie aventure qui m'a tout de même un peu laissée sur ma faim, même si la lecture a été agréable.
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Chronique d'une mort annoncée
Mêlant récit d'aventure, espionnage, récit de guerre et journalisme, Albert Londres doit disparaître s'intéresse à l'ultime reportage de ce grand homme qui a posé les bases du journalisme moderne…

S'appuyant sur une solide documentation, Frédéric Kinder signe un récit fictionnel ancré dans un contexte historique aussi précis que complexe qui propose une explication crédible de la tragique disparition d'Albert Londres dans l'incendie et le naufrage du Georges Philippar… Nous offrant de somptueux paysage, le dessin semi-réaliste de Borris nous immerge avec force dans la Chine des années 30 et esquisse le portrait d'un journaliste de conviction attachant, aussi passionné que passionnant…

L'album est complété par un Cahier Documentaire revenant sur la disparition du journaliste, sur le contexte géopolitique du Shangaï des années 30 et proposant une biographie succincte des différents protagonistes de cette étrange affaire, le tout rehaussé de somptueux crayonnés…
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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La couverture de cette BD, entre la fiction et la biographie, montre une figure imposante qui occupe presque tout l'espace, dissimulant une partie du paysage. L'ombre et son chapeau cache grandement son visage. On discerne un oeil puissant, vif et déterminé. Albert Londres, dont le nom a survécu notamment grâce au prix éponyme, est une des grandes figures du journalisme français. Dès les premières planches, les auteurs montrent la renommée et les caractéristiques de ce journaliste d'investigation. Il va à la rencontre du monde et en ramène des secrets. Il capture les moments marquants du présent. La force de cet homme est perceptible tout au long de cette histoire qui par la fiction comble les trous entourant la mort d'Albert Londres. le grand journaliste disparaîtra. L'Histoire le sait, comme l'indique précisément le dossier historique final. Mais la raison est inconnue. Alors la fiction, avec beaucoup d'idées et de dynamisme, raconte cela. Les couleurs nous rapprochent plus du polar que d'une reconstitution historique. Les décors s'effacent pour faire vivre l'ambiance de cette histoire et laisser de la place aux personnages. On sent le plaisir de croquer des figures charismatiques, inquiétantes ou patibulaires du récit.
Rapidement, on perçoit qu'Albert Londres, malgré toute la discrétion justifiant son enquête, se retrouve entre deux forces, l'une voulant le sauver, l'autre atteindre à sa vie. La première force réunit des vieux amis du journaliste, des figures de son passé. Ils surgissent à sa grande surprise, ce qui ajoute une dimension mélancolique à l'histoire. Ils sont comme des fantômes venus réparer le présent, sauver leur ami et défendre son idéal de justice.
Lien : https://tourneurdepages.word..
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Sommité dans la profession, le journaliste Albert Londres, auteur de reportages aussi variés que spectaculaires, repart en Asie à la suite d'un télégramme envoyé par un vieil ami.

Sur place, en pleine guerre entre le Japon et la Chine, il va enquêter sur les ingérences des puissances européennes, entre trafic d'armes et de drogues et valse d'espions et d'agents doubles, quitte à risquer sa vie et celles de ses proches.



Cette bio semi fantasmée du dernier grand reportage inachevé d'Albert Londres est menée tambour battant, pas sans faire penser aux premiers albums de Tintin (dont Londres est un des modèles), avec un soucis de la reconstitution historique qui rajoute au plaisir de lecture.



Le style de Borris, que j'avais beaucoup aimé, il y a déjà plus d'une décennie sur Lutte Majeure (et retrouvé avec plaisir sur Charogne) amène une originalité agréable sur un tel sujet auquel un trait plus réaliste- choix évident au départ- aurait peut-être moins réussi.



Le projet est d'abord passé par d'autres mains que celles de l'artiste et ce dernier n'était pas forcément chaud au départ ; tant mieux qu'il ait finalement décidé de s'y coller, il est trop rare dans le medium à mon humble avis.
Lien : http://bobd.over-blog.com/20..
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"Albert Londres doit disparaitre" de Frédéric Kinder se propose de compléter les mystères autour de la disparation du grand reporter dans le naufrage du navire Georges Philippar de retour de Chine; et en second-plan de l'accident d'avion ayant touché un couple d'amis quelques jours plus tard, rescapé dudit naufrage (les Lang-Willar).

Vous vous en douterez il ne s'agira pas ici d'aller dans le sens de "la faute à pas de chance", nous sommes quand-même dans une bande-dessinée et défendre la thèse de l'incident technique rendrait l'histoire légèrement moins percutante! ;-)

Pour quelqu'un comme moi qui ne connaissais pas extrêmement bien le personnage et tous les reportages et dévoilements de scandales que nous lui devons, cette oeuvre a été bienvenue et m'a permis de rattraper un peu mes insuffisances tout en étant plongé dans l'univers chaotique et explosif de la Chine en cette année 1931 qui voit le début de l'expansion japonaise sur la Manchourie.

On suit l'histoire avec plaisir, d'autant plus que les aventures d'Albert Londres ne paraissent pas si improbables que cela, validées en cela par certains témoignages de contemporains sur place.

On soulignera aussi les quelques pages à la fin de l'album qui s'avèrent très utile, pour recontextualiser d'une part les événements du conflit sino-japonais en ces années 1931-32; d'autres part les différentes "étapes" de la carrière d'Albert Londres.

D'un point de vue tout à fait personnel, je n'ai pas forcément été conquis par le dessin utilisé ici, mais cela ne remet absolument pas en cause la qualité de la BD et son utilité tant comme objet ludique que pédagogique!
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