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EAN : 9782375781241
128 pages
Bliss comics Editions (08/06/2018)
3.14/5   7 notes
Résumé :
Sur une plaine meurtrie, deux armées venues d’une autre dimension se préparent pour leur dernière bataille. Leur objectif : une tour gigantesque nommée dans une langue depuis longtemps interdite.

Une des armées est dirigée par une force primitive, Babel, prête à tout pour accéder au Paradis. La seule chose lui barrant la route est un vieux guerrier barbare, plein de rage et de remords. Un homme pour qui cette bataille est sa dernière occasion de rédem... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce tome contient les 4 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2017, écrits par Matt Kindt, dessinés et encrés par CAFU (Carlos Alberto Fernandez Urbano), et mis en couleurs par Andrew Dallhouse. Roberto de la Torre a dessiné et encré 5 pages de l'épisode 2, et 8 pages de l'épisode 3 qui constituent des retours en arrière. Juan José Ryp et Francis Portela ont dessiné quelques pages de l'épisode 4, ayant pour sujet l'un des personnages dans un autre environnement.

Tama est en train de progresser sur un chemin dans la dimension du Deadside, avec à ses côtés une créature familière qu'elle appelle T.A.D.D. Elle arrive au pied d'une sorte de tronc géant évidé suspendu dans les airs et il lui faut en commencer l'ascension. Au bout de plusieurs marches fichées dans le tronc courant en spirale le long de la paroi intérieure, elle parvient devant un premier gardien qui lui pose une énigme. Elle lui en a donné la réponse avant qu'il n'ait fini de prononcer le dernier mot et elle poursuit son ascension, toujours accompagnée par T.A.D.D. Après une poignée d'autres épreuves, elle finit par arriver devant Amy (aussi appelé Hanar), un démon géant emprisonné-là qui est obligé de toujours dire la vérité. Elle lui a amené un cadeau (une truffe de manticore), qu'elle lui offre avant de poser ses questions. Elle lui présente un scroll dont elle n'arrive pas à déchiffrer l'écriture.

Amy lui explique qu'il s'agit d'une écriture conçue pour être indéchiffrable, et utilisée à l'époque de la Tour de Babel. Il lui explique que contrairement au mythe qui est parvenu jusqu'à l'époque contemporaine, Babel désignait la créature qui était à l'origine de la construction de la Tour. Il lui indique où se trouve le site sur lequel la Tour fut érigée, dans Deadside. Ce site sert maintenant de repère à un barbare appelé Rex the Razer (celui qui rase les constructions). Tama est la géomancienne de cette époque, la personne chargée de protéger la Terre, et elle tire ses informations du livre du Géomancien dont les entrées sont souvent cryptiques. Elle décide de rendre visite à Rex, puis d'aller recruter des alliés sur Terre. Elle commence par contacter Ninjak (Colin King). Ce dernier l'aide à réquisitionner Punk Mambo (Victoria Greaves Trott) et Shadowman (Jack Boniface, aussi connu sous le nom de Magpie).

A priori, ce récit s'adresse en premier lieu à des lecteurs familiers de l'univers partagé Valiant. Pour commencer le scénariste n'effectue pas beaucoup de rappels sur la nature de Deadside, et il vaut mieux être familier de ce concept. Ensuite, en 4 épisodes, il n'a pas le temps de s'étendre sur Ninjak, et encore moins sur le passé complexe de Shadowman. Il s'agit d'un personnage qui a été créé en 1992, par Jim Shooter & Steve Englehart (scénaristes), et Mike Manley (dessinateur). Les épisodes de sa série se sont vendus à plusieurs centaines de milliers d'épisodes dans les années 1990 et il avait même eu droit à une minisérie réalisée par des auteurs de premier de plan : Shadowman by Garth Ennis & Ashley Wood (1997). C'est donc tout naturellement que l'éditeur Valiant a relancé une série à son nom en 2012 : Shadowman Volume 1: Birth Rites par Justin Jordan & Patrick Zircher, puis écrite par Peter Milligan.

Effectivement, il vaut mieux que le lecteur soit familier de l'univers partagé Valiant. Il lui faut avoir une vague idée de ce que représente le géomancien dans ce monde, ce qu'est Deadside (sinon il se demandera tout du long pourquoi Ninjak est obligé d'y porter une armure et pas les autres), qui est Ninjak, qui est Shadowman (ce qui est plus compliqué) et qui est Punk Mambo. S'il n'a jamais croisé ces personnages, il ne risque pas de s'y attacher car ils n'ont pas beaucoup de personnalité propre au-delà d'un unique trait de caractère. Pour les lecteurs qui fréquentent régulièrement l'univers Valiant, ces références font sens, mais ne sont pas gage d'une bonne histoire. Ninjak et Punk Mambo participent au récit mais de manière mécanique, et il n'y a pas de scène qui les mettent particulièrement en valeur. Tama est encore un personnage trop récent pour disposer de lecteurs qui la suivent. Neville, tout sympathique qu'il soit, n'apparaît que le temps de 2 pages. Il reste donc Shadowman qui se trouve au coeur du récit, car il est l'enjeu, l'individu que Babel souhaite capturer et utiliser.

Le lecteur ressent bien la difficulté du scénariste à mettre en scène un personnage aussi compliqué que Shadowman. Il le cantonne au rôle de McGuffin, un individu à nouveau sans beaucoup de personnalité, qui est en mesure de fournir l'énergie manquante à Babel pour parachever sa Tour. Matt Kindt évoque rapidement les blocs de construction du personnage : son alter ego Jack Boniface (mais il ne fait que citer son nom), son lien avec la mythologie des Loa (réduite ici à une source d'énergie surnaturelle), et à peine son autre alias Magpie. du coup Shadowman est réduit à un artifice narratif, et le récit permet de rappeler qu'il constitue un lien entre Deadside et Liveside. le lecteur reporte alors son attention sur l'intrigue proprement dite et sur la narration visuelle. le début du récit est assez prometteur car Matt Kindt se montre facétieux avec le personnage de Tama qui affronte les épreuves parsemant son chemin avec une aisance rafraîchissante. Sa prise de contact avec Amy s'avère tout aussi amusante, car elle est la première de tous ses visiteurs à avoir pensé à lui amener un cadeau. La redescente vers la cité est tout aussi enlevée, avec 6 épreuves en 1 case chacune, en une seule page. La suite se gâte un peu. le lecteur découvre l'histoire de Babel, sa motivation pour construire une Tour, la manière dont il s'est échappé de sa geôle après sa première tentative ratée, et la façon dont il a recruté des sbires. L'histoire en elle-même est un peu originale, mais elle reste très linéaire et trop impersonnelle pour arriver à impliquer le lecteur. Quant à la mission menée par Tama et son équipe, c'est la succession d'affrontements attendus, avec un traître dans l'équipe qui veut faire passer son intérêt personnel avant le reste. Mais comme le scénariste n'a pas réussi à faire exister ses personnages, ils ne dégagent pas d'empathie, et le lecteur ne voit que la mécanique du scénario sans éprouver aucun sentiment pour l'un ou l'autre.

Sur le plan de la narration visuelle, le lecteur retrouve des dessinateurs habitués de l'univers Valiant. La combinaison des dessins très propres sur eux et de la mise en couleurs pleine de couleurs chatoyantes séduit immédiatement le lecteur qui se projeter aux côtés des personnages. le premier épisode est très impressionnant pour son inventivité dans les territoires traversés par Tama, les créatures rencontrées, et les cadrages. le lecteur la regarde progresser dans ce tronc d'arbre creux. Il découvre avec elle les créatures étonnantes. Il reprend la route jusqu'à la forteresse volante occupant la place de l'ancienne Tour de Babel, et il a même la surprise de faire le tour des bureaux du quartier général du MI6. Les couleurs habillent et complètent les dessins et ajoute une touche surnaturelle aux créatures diverses, ainsi qu'à l'atmosphère même de Deadside. Les pages réalisées par CAFU dans les épisodes 2 & 3 reprennent les mêmes éléments que dans l'épisode 1, sans nouvelle surprise et avec une densité d'information significativement plus faible. Fort heureusement, la tendance s'inverse dans le dernier épisode avec l'inondation très spectaculaire.

Au cours du récit, dans les épisodes 2 & 3, le lecteur apprend l'histoire passée de Babel au travers de ce que raconte Rex the Razer, puis Babel lui-même. Il est donc justifié que la narration visuelle soit assurée par un autre artiste pour rendre compte de cette temporalité différente. Roberto de la Torre réalise des dessins plus organiques, plus griffés, moins propres sur eux, attestant d'une époque moins civilisée, et de pratiques plus violentes. Andrew Dalhouse modifie également son schéma de couleurs, en utilisant des teintes essentiellement marron afin d'indiquer qu'il s'agit de scènes dans le passé. le résultat apparaît plus brut, et très bien adapté à la nature de ses séquences. le lecteur attentif sourit un instant quand il se rend compte que la guerrière dessinée par de la Torre dans l'épisode 2 porte un bikini à maille qui évoque immédiatement Red Sonja. Dans l'épisode 4, le lecteur découvre une poignée de planches réalisées par Juan José Ryp et Francis portella, 2 autres artistes habitués des parutions Valiant. À nouveau, la participation de 2 autres dessinateurs est justifiée par le scénario, en particulier lors des pages se déroulant dans Liveside. Ryp est méticuleux comme à son habitude, et Portella est lumineux comme à son habitude.

Arrivée à la fin du récit le lecteur a bien compris qu'il s'agissait d'une histoire de commande pour Matt Kindt, servant à repositionner Shadowman dans l'univers partagé Valiant et à faire office d'introduction pour sa série de 2018. Les dessins réalisent une narration visuelle attractive, mais qui n'arrive pas à masquer le déroulement mécanique du récit, ni à pallier l'absence de personnalité des protagonistes.
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L'édition de Rapture est un classique Bliss: couvertures originales, court résumé du contexte, table des matière complète des épisodes, couvertures alternatives en fin de volume et galerie de planches n&b très intéressantes pour comprendre le travail de colorisation. A noter une interview du scénariste Matt Kindt sur le site de l'éditeur.

Tama la géomancienne doit monter une équipe de toute urgence: le mage noir Babel, celui-là même qui était parvenu à percer les cieux avec sa tour dans l'Antiquité, a décidé de reproduire son "miracle" depuis le monde des morts. Seule l'aide du Shadowman peut empêcher la catastrophe. Mais ce dernier n'est plus que l'ombre de lui-même en subissant l'influence du Mal... La Géomancienne va devoir faire appel à Ninjak, Punk Mambo et un vieux guerrier de l'au-delà...

Mon odyssée dans l'univers des héros Valiant est un peu méfiante car il y a parfois un écart entre une envie plutôt solide, les échos presse et blogs (comme sur la reprise de X-O Manowar) et mon ressenti. Ainsi on varie entre hauts en bas (les hauts sur The Valiant, Shadowman ou Harbringer Wars, les bas sur xo ou warmother...). Rapture fait clairement partie des hauts. Notamment, ne nous le cachons pas, grâce à des graphismes qui sont pour moi l'album les plus aboutis et constants de la gamme Valiant. Seuls deux artistes interviennent sur cette histoire, notamment Roberto de la Torre dont j'avais beaucoup apprécié les planches du monde des morts sur Shadowman. On a donc une vraie implication et un travail vraiment propre de Cafu sur la partie principale et de la Torre sur les parties de récit sur l'histoire de Babel. La lecture de comics nécessite tellement souvent une adaptation à des changements de dessinateurs de niveau inégal que je ne cache pas mon plaisir devant cet ouvrage sans faute graphique du début à la fin, malgré un décors nécessairement pauvre puisqu'il s'agit de l'au-delà. Les artistes parviennent néanmoins à développer des concepts intéressants, sur les démons, les costumes ou les quelques décors naturels.

Côté scénario ensuite, si l'histoire est un peu court - c'est bon signe niveau plaisir de lecture! - et aurait mérité un autre volume pour permettre une entrée en matière et une clôture moins sèches, le thème simple mais évocateur est très bien choisi: une revisitation du mythe de Babel, quoi de plus pertinent pour une aventure entre mythologie (la Géomancienne) et monde des esprits (Shadowman). En outre la très bonne surprise est que ce volume peut faire office de suite directe de The Valiant (je suis loin d'avoir tout lu des comics Valiant et j'ai parfaitement raccroché les wagons entre ce Rapture et l'album introductif au guerrier éternel et la géomancienne). La narration de Matt Kindt est très fluide et relevée par des dialogues et des situations plutôt drôles avec un jeu sur le quatrième mur puisque Tama a potentiellement connaissance de toute l'histoire grâce à son livre qui décrit les événements à venir. Là aussi c'est un vrai plaisir tant on à l'habitude des scénarios artificiellement compliqués du côté des USA. Je conseille néanmoins d'avoir lu au moins The Valiant auparavant pour être un peu familiarisé et si possible Shadowman, mais la lecture en one-shot est également tout à fait possible et compréhensible, les auteurs faisant en sorte que l'on sache qui est qui.

Rapture est une vraie réussite en ce qu'il parvient à allier dans la simplicité un plaisir de lecture d'une histoire d'action qui prolonge et éclaircit le récit global de l'univers Valiant, avec l'ambition de thèmes imaginaires puissants en ce qu'ils se raccrochent à un mythe fondateur de la culture judéo-chrétienne. Lorsque la BD parvient à être jolie, agréable et intéressante, on peut considérer que la mission est remplie, non?
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
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critiques presse (2)
Sceneario
28 août 2018
La formule fonctionne plutôt bien. Kindt perd peut-être en finesse d'écriture, mais il articule très adroitement son intrigue, tout en posant très bien les différentes tensions. Ainsi, sans être l'album essentiel, Rapture nous offre un scénario solide et captivant, servi par des artistes très efficaces !
Lire la critique sur le site : Sceneario
ActuaBD
20 juin 2018
Ce récit complet permet d’observer les protagonistes de l’univers Valiant sous un autre regard. Non plus sur terre, mais au monde des morts. Et c’est tout aussi plaisant !
Lire la critique sur le site : ActuaBD

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Vidéo de Matt Kindt
La conclusion de la saga épique de l'immortel B., créée par Keanu Reeves, co-scénarisée par Matt Kindt (Folklords, Grass Kings) et dessinée par Ron Garney (Wolverine, Captain America), bientôt adaptée sur Netflix. Dans cet ultime tome de la trilogie, les anciens mystères sur les origines de notre anti-héros et son destin final sont dévoilés ! Alors que la fureur de B. se déchaîne, une nouvelle découverte promet d'apporter les réponses qu'il cherche depuis des siècles. Mais alors que l'équipe voyage pour enfin comprendre les mystères de la naissance de B., va-t-il atteindre son objectif, ou tous ses efforts auront-ils été vains ?
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