Popper et la notion de falsification
La science avance non pas en accumulant les preuves de ses théories, mais en élaborant des conjectures hardies et imaginatives qu’elle tente ensuite de vérifier ou de réfuter. Une théorie peut être confirmée mais non vérifiée lorsqu’elle résiste à ces essais. Une conjecture audacieuse doit être réfutable. Elle permet de faire des prédictions susceptibles d’être vérifiées. Cela conduit à un corollaire important : une théorie authentiquement scientifique est susceptible d’être réfutée, et toute théorie qui n’est pas réfutable n’est pas scientifique. Popper se servit de ce principe pour montrer que des systèmes de pensée comme l’astrologie, la psychanalyse et le marxisme sont de pseudo-sciences. (page 155)
La philosophie est une méthode, et les cent philosophes présentés dans ce livre nous transmettent, à travers les âges, non seulement les conclusions de leurs travaux, mais aussi leurs modes de raisonnement.
Car la philosophie se construit par le dialogue, l'échange d'idée et la réponse à la critique.
Elle ne nous apprend pas ce qu'il faut penser, mais comment penser.
On pourrait dire que nous avons vécu dans un monde aristotélicien pendant dix-neuf siècles après sa mort. Non seulement il influença profondément les philosophes arabes (et c’est en partie grâce à eux que son œuvre nous est parvenue après l’effondrement de l(Empire romain) mais, depuis la fin du XIIe siècle et surtout depuis Thomas d’Equin et ses successeurs, les théologiens chrétiens se sont efforcés de faire concorder la doctrine chrétienne avec les théories aristotéliciennes. (page 27)
Aristote fut le premier à classer les sujets d’étude comme nous le faisons encore, deux mille cinq cents ans après.
Il fut aussi le premier à les traiter d’une manière systématique et rationnelle.
La différence principale entre Platon et lui tient à leur épistémologie.
Tous deux insistaient sur le rôle de la raison, mais pour Platon les vérités les plus importantes devaient être atteintes par la seule raison, alors que pour Aristote l’observation était cruciale.
(page 27)
Nous avons tous tendance à penser que le monde doit être en conformité avec nos préjugés. Adopter un point de vue opposé implique un effort de réflexion, et bien des gens mourraient plutôt que de faire cet effort - d’ailleurs, c’est ce qui leur arrive. Bertrand Russell (page 145)