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3,89

sur 5062 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans la catégorie Stephen King, j'ai beaucoup de lacunes à rattraper, et je m'efforce de les combler (sans compter toutes les autres, dans d'autres catégories) avec une certaine lenteur, ou plutôt une lenteur certaine ; car on ne peut pas regarder des séries coréennes à 16 épisodes de 1h 17 - c'est une moyenne - par saison et conserver en même temps un rythme raisonnable de lecture, ça me paraît évident. Et encore moins quand on s'endort derechef dès qu'on est en position allongée (voire assise).


Je pensais avoir vu le film de de Palma, mais je me rends compte que non (ah, encore des lacunes à l'horizon !) de toute façon, je voulais lire le roman. Voilà qui est chose faite, et même si j'ai la vague impression que ma plus ou moins vieille édition ne propose pas une traduction impeccable, j'ai aimé ce que j'ai lu.


Carrie, c'est quoi, au juste ? Juste l'histoire d'une jeune fille un peu grassouillette, élevée de façon barrée par une mère assez terrible... Mais dites donc, ça ne nous rappellerait pas vaguement le début d'un autre roman, d'une auteure que Stephen King apprécie particulièrement ? Mais oui ! C'est à peu de choses près le même postulat de départ que celui de la maison hantée de Shirley Jackson, avec pluie de pierres, mère tyrannique, et une jeune fille qui n'a jamais profité de la vie et ne connaît pas grand-chose en dehors du cocon familial étouffant. On sait que La maison hantée est la grande référence de Shining, mais son influence se fait déjà sentir dès Carrie. Ce que j'apprécie chez Stephen King, c'est que ses références n'en font pas une espèce de plagiaire, mais qu'il part clairement vers autre chose.


Carrie, donc, est une adolescente mal dans sa peau, qui n'a pas le droit de vivre sa vie d'ado parce que, selon sa mère, à peu près tout dans la vie relève du péché. Et Carrie va avoir ses premières règles, tardivement, dans les douches du lycée, au milieu des autres filles qui la traitent en souffre-douleur. Et là, tout se déchire en elle, et tout éclate autour d'elle. Et pas seulement parce qu'elle a des dons de télékinésie (elle en a d'autres, encore plus troublants). Ce roman est donc le portrait d'une adolescente en pleine crise, qui découvre d'un coup son corps, la sexualité, des pouvoirs qu'elle avait oubliés depuis l'enfance, et j'en passe. C'est aussi le portrait d'un microcosme, dont font partie des adolescents pas très sympathiques pour la plupart, et au comportement ambigu (Carrie n'est pas la seule à se découvrir). Et c'est le portrait d'une société qui préfère fermer les yeux devant une crise sacrément perturbante.


Comme c'est le premier roman de Stephen King, on sent qu'il cherche comment rendre le mieux possible tous les questionnements, tous les errements, toutes les pensées. Il a choisi de faire alterner, au milieu du récit (et même dès le tout début), des extraits d'articles de journaux, des extraits d'un livre sur la télékinésie et sur le cas Carrie, et des extraits de l'enquête sur le drame qui a mené à la catastrophe racontée ici. Et comme King utilise les différents personnages comme autant de narrateurs, il lui faut aussi rendre ce qui perturbe leurs pensées, d'où des phrases interrompues par d'autres entre parenthèses et entre deux lignes, qui forment comme une couche d'inconscient remontant à la surface. Je pense que ça peut paraître un peu lourd à certains, mais j'ai trouvé que ça fonctionnait plutôt bien ; bon, peut-être que ça aurait pu être un tout petit peu plus subtil : je n'ai pas vraiment d'avis tranché sur la question.


Ce qui m'a le plus frappée, et particulièrement dans la scène des douches (et là je vais rejoindre Orphea), c'est que ça a été écrit par un homme qui n'avait au moment de la publication (1974) pas loin de trente ans. Je suis assez stupéfaite par la capacité de Stephen King à se glisser dans la peau de Carrie, mais aussi, dans une moindre mesure, des autres filles du lycée, et tout simplement par l'idée qu'un homme ait pensé à écrire sur ce bouleversement du corps et de l'esprit, ici dramatique, vécu par une adolescente. Ça m'a fait penser vaguement à Melancolia de Mircea Cărtărescu (pour ceux qui s'en souviennent, je n'avais pas tellement apprécié, mais je me dis aujourd'hui que cette lecture n'aura pas été inutile), dont la dernière nouvelle traitait du mystère que revêtait pour un adolescent la puberté des filles. Alors, peut-être que ce sont des interrogations du même genre qui ont poussé Stephen King à écrire Carrie. Je peux me tromper.


Cependant, il se trouve qu'après avoir lu Carrie, j'ai feuilleté Anatomie de l'horreur (un essai de Stephen King sur son propre travail et sur la littérature horrifique). Et là, je découvre que je suis complètement passée - comme à peu près tous les autres lecteurs, d'après King - à côté de LA métaphore du roman, qui consistait à faire de Carrie un message sur le féminisme et sur la prise de pouvoir des femmes. Je l'avoue humblement, je n'y ai vu que du feu. King prétend que c'est de sa faute, qu'il n'a pas été assez explicite (et moi qui lui reproche régulièrement de l'être trop !), et que d'ailleurs le film de Brian de Palma est meilleur que son propre livre (bonjour l'autoflagellation). Reste que, voilà, c'est un des aspects de Carrie... sauf que si Stephen King n'en avait pas parlé dans son essai, je ne serais toujours pas au courant. Et dire que je pavoise en prétendant voir des métaphores partout, même là où il n'y en a pas !


Bref, on se fout de ma soi-disant capacité à décrypter les métaphores (ça n'est visiblement pas le cas). Lisez juste Carrie.
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Je ne reviens pas sur l'histoire de Carrie, de Stephen King et ses 83 critiques sur Babelio.
Mon commentaire non plus risque de ne pas être très original. Carrie est le premier roman publié par Stephen King, qui a alors 25 ans. Ce roman a connu le succès dès les années 70, permettant à son auteur de quitter son emploi d'enseignant pour se consacrer à l'écriture. Enfin, ce roman a fait l'objet de nombreuses adaptations, dont celle de de Palma, qui a marqué mon enfance.
Ce que j'ai envie de dire de Carrie, c'est que ce n'est pas le meilleur de l'auteur. Il faut avouer que l'on connait dès le départ la fin de l'histoire, annoncée par des extraits de journaux, des passages de la "commission Carrie White", des extraits d'un livre publié par l'une des rescapées de la destruction de Chamberlain, la ville où tout s'est joué, etc… L'intégration réussie de ces extraits dans la trame narrative principale permettent ceci dit de rythmer le récit en manque de chapitres.
Par rapport à d'autres oeuvres, Carrie manque, à mon gout, d'un peu de rythme et de suspens. de même, j'apprécie grandement le talent de King de jouer avec les peurs enfantines que croient avoir oublié les adultes que nous sommes. La non exploitation de ces thématiques infantiles, de même que la quasi-absence d'éléments fantastiques (au-delà du pouvoir télékinésique de Carrie) manquent. Carrie est une jeune fille dont on a surtout pitié, et King nous invite à l'empathie en découvrant le calvaire de sa vie, coincée entre une mère rendue à moitié folle par sa conception fanatique d'une religion qui refuse bonheur, joie et plaisir à ses ouailles, et son rôle de souffre-douleur de toute une école. Carrie ne combat pas pour sa vie, n'est pas en lutte contre le mal, il n'y a pas de "méchants écumants de pouvoirs hors du commun". Non, Carrie est juste une adolescente en souffrance, et qui n'a d'autres moyens, pour sa survie psychique, que de péter un boulon, une bonne fois pour toutes !
Il n'empêche que tous les éléments sont là pour faire de King l'écrivain à succès qu'il sera (ou qu'il est) : le style familier dont il est coutumier (et qu'on lui reproche mais que j'apprécie), une narration non dénuée d'humour le plus souvent noir, les personnages bien campés et hauts en couleur, l'utilisation de sujets rarement évoqués encore moins exploités dans la littérature, la justesse des comportements de ses personnages, la critique de la société américaine, les parents en tant que source d'insécurité et de maltraitance, et bien sur le grandiose de la scène finale...
Bref, si Carrie n'est pas "le" chef-d'oeuvre de King (je serai d'ailleurs bien embêtée de devoir attribuer ce titre à l'un de ses livre !), je vous invite tout de même à le lire, juste pour le plaisir !
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De temps en temps, un petit Stephen King, ça fait du bien. Et à l'approche d'Halloween, c'est une valeur sure. du coup cette année, j'en ai profité pour combler une énorme lacune à savoir : Lire Carrie. Qui n'est pas son 1er livre écrit, mais le 1er publié.
Néanmoins, on sent bien à la lecture que l'auteur se cherche encore. Cependant, c'est une belle réussite car il arrive à décrire à la perfection les pensées d'une adolescente. L'histoire de Carrie, tout le monde la connait si ce n'est par le livre, c'est grâce au film qui est devenu un grand classique. Donc pour moi, c'est vraiment pour découvrir les débuts de S. King que c'était important de lire ce livre. Et je suis ravie de l'avoir fait car j'ai passé un bon moment.
Rarement déçue avec le KING, c'est ça qui est génial !
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Je ne connaissait que le film de Brian de Palma, vu et revu depuis quarante ans: le cinéaste du mythique Phantom of the Paradise avait réalisé avec Carrie, un chef d'oeuvre d' épouvante.
Et puis voilà que mon King de cette année est... Carrie. Son premier bouquin, en plus! Enfin, je connais l'oeuvre littéraire à l'origine du film.
Déjà, dans ce premier roman, Stephen King est en possession de son art: il vous brosse le moche tableau des cruautés adolescentes avec cet instinct de clan, de meute. Il dresse le portrait de la fille-bouc émissaire idéale pour les élèves de sa classe (image d'une terrible actualité, par ailleurs)... Et comme si le calice n'était pas suffisamment rempli de lie, la mère de Carrie est une folle rigoriste religieuse qui martyrise sa fille!
King, au niveau de cette bourgade de l' Amérique profonde, nous donne à voir les effets dévastateurs d'années d' humiliations infligée à un être humain...seul. Il nous amène, à la lumière d'autre événements à l'échelle planétaire, cette fois, à en imaginer les effets sur un peuple entier.
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Le premier roman du King, publié alors qu'il a 25 ans. Et le style et le talent de ce grand écrivain populaire qu'est Stephen King sont déjà présents.

Toute le monde, ou presque, connait l'histoire de Carrie, si ce n'est par le livre, du moins par l'adaptation cinématographique qu'en fît de Palma. L'histoire d'une adolescente maltraitée par ses camarades de classe, méprisée et violentée par sa mère, adepte d'un rigorisme religieux extrême comme les Etats-Unis savent en produire. Mais Carrie se démarque par un don, la télékinésie, un don qui fera basculer la petite ville de Chamberlain dans l'horreur...

Le récit est court et agrémenté d'extraits de témoignages, rapports et articles de presse qui relatent les faits a posteriori. Ce n'est donc pas le suspens qui est la qualité première de cette histoire, puisque l'on comprend rapidement où l'auteur veut en venir. Mais l'universalité des thèmes abordés (dans un contexte de société industrielle occidentale) fait qu'une intimité se crée immédiatement avec le personnage de Carrie.

Comment, en effet, ne pas voir, en ce récit, une métaphore de l'adolescence, de sa violence, poussée à son paroxysme ? Tout ce qui fait la difficulté de cette période délicate de la vie (relation à ses pairs, à ses parents, découverte de la sexualité, transformation du corps...) est ici source de violence. C'est donc bien la condition humaine, bien plus que le surnaturel qui est ici en cause, en tant que source d'un mal potentiel. Tellement visible, mais tellement tût en même temps.

Dans "Anatomie de l'Horreur", Stephen King explique que l'auteur de récit d'horreur est un agent de la norme. le moins que l'on puisse dire de ce roman, c'est que la norme, en tant que racine de l'horreur fait mal...très mal. C'est peut-être bien ça qui effraie le plus, et peut-être la grande force du King de l'avoir compris.
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A l'époque de la sortie du film je n'avais pas voulu le voir, je ne suis pas branchée film d'horreur. le livre est sorti en France à peu près en même temps que le film, je n'en ai pas entendu parler pourtant à l'époque. Avec le temps et sur le tard je me suis mis à lire du Stephen King et à l'apprécier de plus en plus, alors j'ai décidé de me tourner vers son premier roman. Ce n'est pas le meilleur, mais pour un premier roman il a de sacrés qualités. L'intrigue a les qualités de bien des intrigues de cet auteur. Mais ce n'est pas ce qui m'a le plus frappée. J'ai trouvé remarquable la peinture des personnages adolescents, et surtout de Carrie, ce qui en fait un excellent livre sur le harcèlement, tant côté harcelée que côté harceleurs. Quel talent pour un premier roman, et quel défi que de s'attaquer au portrait d'une adolescente, ce n'était pas un sujet des plus faciles ! Il y a aussi la peinture de la mère, caricature du puritanisme américain le plus sectaire. Non, ce n'est pas une caricature, hélas, mais ce que peut produire de plus caricatural ce puritanisme fanatique. Et puis il y a la forme, la structure, qu'aucun film ne pourrait rendre. du début à la fin Stephen King fait alterner des morceaux d'articles de journaux, des extraits de l'enquête, des extraits de livres sur la télékinésie ou sur le drame de Chamberlain et des passages narratifs où les narrateurs sont différents protagonistes de l'histoire. Cela m'a fait penser à un autre roman paru la même année L'honneur perdu de Katharina Blum, construit lui aussi comme une succession de rapports, d'interrogatoire, de témoignage. Mais la comparaison s'arrête là (encore que Katharina, comme Carrie, soit une victime jetée en pâture) car Heinrich Böll se place en narrateur omniscient. Stephen King utilise les parenthèses comme procédé pour rendre compte des pensées des protagonistes dans les passages narratifs, de leurs doutes, hésitations, pour nuancer leur propos. le procédé est intéressant mais cela gêne parfois la lecture quand cela casse trop la syntaxe (il est possible que ce soit encore accentué par la traduction). Comme je le disais, ce n'est pas le meilleur Stephen King, mais il vaut quand même le coup, en plus c'est un de ses livres les plus courts ! Je ne le conseillerais certes pas en premier, mais à lire absolument si on aime les romans ultérieurs.
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Carrie nous raconte l'histoire de cette jeune fille cible des railleries et moqueries de ces camarades qui développe un pouvoir surnaturel. Stephen King est vraiment bluffant, dans un roman d'à peine 200 pages il arrive à créer une atmosphère particulière, un lien avec ces personnages, et nous tient en haleine jusqu'à la fin.
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Je lisais beaucoup de Stephen King quand j'avais 18-20 ans. Carrie était l'une de mes histoires préférées avec Cujo et Christine entre autres. J'ai encore les images du film bien présentes dans la tête.

Mon vieil exemplaire avait triste allure dans la bibliothèque (déjà acheté d'occase avec la tranche des pages rouges, pas joli joli). Et puis en flânant dans un vide grenier, un exemplaire grand format en superbe état me tendait les bras. Voilà l'occasion (à 1 euro) de me replonger dans cette histoire et de voir si j'aime toujours Stephen King.

Si cette histoire m'a marquée 20 ans après, ce n'est seulement à cause des pouvoirs surnaturels de Carrie mais c'est surtout à cause du portrait au vitriol que nous dresse King de l'adolescence. Une ado "différente" malmenée par ses pairs, c'est encore un sujet d'actualité.

King a bien su traduire la souffrance de Carrie. A croire qu'il a été une jeune fille dans une autre vie. Carrie est bouleversante.

Le récit est prenant même si on sait dès le départ que le bal se termine en tragédie. Les témoignages se succèdent avec des coupures de presse et l'histoire en elle-même. Ce n'est pas gênant même si je ne suis pas habituée à ce genre de construction.

Me voilà rassurée, j'aime toujours Stephen King.
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Des années après la tragédie qui a quasiment détruit Chamberlain, dans le Maine USA, Susan Snell, alias Sue, revient sur les faits.

Carrie, c'est Carrietta White, une élève parmi d'autres du collège de la ville. Une élève parmi d'autres, à ceci près qu'elle est le souffre douleur de ses camarades depuis des années : dotée d'un physique plutôt ingrat, et élevée par sa mère fondamentaliste qui ne lui apprend rien de la vie, elle est la proie de multiples humiliations…
Jusqu'au jour de ses premières règles en cours d'éducation physique… Ignorante de ces choses du fait de son éducation religieuse, elle sera la risée de ses collègues alors que le grand bal de la promotion s'approche. Elle retrouvera alors les dons de psychokinèse qu ‘elle s'était découverts enfant et qu'elle croyait à jamais perdus…

Sa vengeance sera terrible : un vrai désastre…

Carrie est publié chez Gallimard en 1976 et adapté au cinéma par Brian de Palma la même année. Je vous lasse imaginer le choc, quand après avoir vu « le fantôme du Paradis », du même Brian de Palma en 1974, on enchaîne avec Carrie… Plus qu'un choc…

On l'aura remarqué, il m'est bien difficile de séparer le livre « Carrie » de son adaptation au cinéma, « Carrie au bal du Diable »…En fait j'ai longtemps ignoré que le film était tiré du premier livre de Stefen King. Il aura fallu compter avec le hasard d'une découverte quelques années plus tard, chez un bouquiniste.

Le film et le livre, en tous points remarquables…
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Un petit roman plutôt sympa à l'ambiance bien campée. Cette jeune fille aux pouvoirs inquiétants et malmenée par tout le collège va faire payer cher les brimades dont elle est victime, jusqu'à la dernière qui coûtera cette fois cher à toute la ville. le premier roman de Stephen King est à coup sur une réussite pour moi.
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