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3,73

sur 1251 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après de longues années d'abstinence, je retrouve un Stephen King qui parvient une fois de plus à maintenir le suspense au plus haut niveau: dès la troisième page, j'étais conquise, prête à affronter le pire tout en le redoutant avec effroi.
Pas un instant je ne me suis ennuyée auprès du jeune David, de l'écrivain nobélisable Johnny ou de Steve et Cynthia coincés dans cette ville cauchemardesque, Desolation, où les a coincés un flic-zombie de plus de deux mètres. J'ai retrouvé la narration propre à Stephen King parsemées d'extraits de paroles de chansons et de pensées invasives, son humour langagier dans les dialogues, ses personnages banals, tout ce qui rend sa plume reconnaissable entre mille.
Mais je n'étais pas habituée, ou bien j'ai oublié, à cet aspect gore omniprésent ici qui m'a au début rebutée mais auquel il a bien fallu me faire: la décomposition du flic, dans les premières pages, n'a pas été une partie de plaisir pour moi (alors j'imagine pour les personnages!). Il faut aussi accepter que ce roman tourne essentiellement autour de la religion et des miracles, mais pourquoi pas, ça apporte une autre dimension de lecture.
Bref, c'est un retour plutôt réussi et je n'exclue pas de revenir plus régulièrement vers cet auteur: il me reste l'embarras du choix, vu sa production impressionnante!
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Je n'avais plus lu de Stephen King depuis des années. Et me replonger dans cette ambiance de Désolation, de bout du monde, glauque à souhait, peuplée de monstres issus du coeur du Mal m'a fait retrouver les frissons d'une époque. La description des abominables araignées, des séduisants serpents, des blattes croustillantes et des coyotes agressifs a transformé mon sourire légendaire en grimaces tordues et mes gorgées de thé en déglutitions malhabiles.
Le maître du suspense a une fois de plus frappé. Son imagination débordante, son sens du retournement de situation et sa dextérité à jongler avec les mots a su une fois de plus m'entraîner dans une aventure angoissante et palpitante. Jusqu'à la dernière page.

Seul petit bémol : le Bien et le Mal - Dieu et le Diable - s'affrontent dans une lutte pleine de clichés. Les voix dans la tête et le coeur des personnages y sont téléguidées, presque agaçantes parfois.

Un très bon King pour des instants de lectures peu agréables mais dépaysants et glaçants à souhait.
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Roman de Stephen King.

Mary et Peter roulent tranquillement sur une route perdue du Nevada quand ils sont arrêtés par un policier de taille impressionnante. le contrôle du véhicule vire rapidement au cauchemar. Ralph, Ellen et leurs enfants Kirten et David reviennent de vacances dans leur camping-car quand un policier anormalement grand leur fait de grands signes. La famille Carver n'aurait pas dû s'arrêter. Johnny est un auteur sur le déclin qui tente de renouer avec le succès en faisant un grand voyage à moto à travers l'Amérique, façon Hemingway. Si seulement il n'avait pas traversé le Nevada, ni croisé la route de ce gigantesque policier bien inquiétant. « Me lèche pas les bottes. […] Ton destin n'en sera que pire. » (p. 100)

Vous avez compris, il y a quelque chose de pourri sur les routes du Nevada. Cette chose, c'est Collie Entragian, shérif de Désolation, ville perdue du Nevada dont la population semble avoir été décimée par un tueur fou. « Ne me dites pas qu'un homme, même fort comme un orignal, a pu faire le tour de la ville et tuer deux cents personnes […] parce que, excusez-moi, mais je ne le crois pas. » (p. 295) Et dans Collie Entragian, il y a Tak, antique démon venu des profondeurs de la terre via la mine de cuivre à ciel ouvert de la région.

Tout ce que le désert compte d'horrifique est convoqué dans ce roman : busard, coyote, scorpion, serpent à sonnette et autres vermines répondent aux ordres de Tak, dans un ensemble grouillant qui n'est pas sans rappeler les terribles plaies d'Égypte. Et de fait, le roman regorge de métaphores bibliques puisque le jeune David, foi chevillée au corps s'oppose au grand Tak et qu'un personnage, celui que l'on soupçonnait le moins d'un tel acte, se sacrifie pour tenter de sauver les pauvres pécheurs qui l'accompagnent. Stephen King se plaît à faire s'affronter le mal le plus abject et le bien claudiquant d'humains que la spiritualité a plus ou moins quitté. « Pour que ça marche, il faut qu'on reste tous. Il faut qu'on abandonne notre libre arbitre au profit de la volonté de Dieu, et il faut qu'on soit prêts à mourir. Parce que c'est ce qui risque d'arriver. » (p. 434)

Ce roman est loin d'être mon préféré de Stephen King. S'il est toujours réjouissant (oui, oui, réjouissant !) d'assister à la débauche de violence mise en scène par l'auteur, le texte est un peu long et parfois bavard, notamment dans les dialogues et les récits des différents personnages. L'intérêt principal de ce texte est son roman jumeau, Les régulateurs. On y retrouve les mêmes personnages face au même monstre, mais selon un scénario totalement différent. À noter que les deux romans ont été publiés le même jour, le second sous le pseudonyme de Richard Bachman. le maître de l'épouvante est aussi un maître du marketing et de l'évènement !
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Certains auteurs commerciaux pour grand public écrivent des produits de consommation sur lesquels il n'y a pas à revenir : on ne les relit pas. Ce n'est pas le cas de Stephen King, au moins en ce qui me concerne, car j'aime le relire, bien qu'il appartienne à la catégorie des écrivains sans style, sans réflexion et sans recherche. J'ai beaucoup relu certains de ses romans, comme "le Fléau", "ça", ou des tomes de "la Tour Sombre", et pour la première ou la seconde fois, "Désolation".

Des critiques ont déploré (ce n'est pas étonnant), la présence de "la religion", comme ils disent, dans ce roman, en expliquant cette présence par l'identité américaine de l'auteur. "Vous savez, ces Américains indécrottables etc ..." On adore détester, en certains parages, la culture judéo-chrétienne. Ce jugement laïcard de gauche est non seulement conformiste, mais témoigne d'une grande ignorance du fantastique et du surnaturel. Comment le surnaturel pourrait-il se passer des dieux, de Dieu ? Sans remonter aux débats du XVII°s sur le "merveilleux chrétien", on sait quand même que les premiers, les meilleurs personnages de récits fantastiques, avec les héros, sont les dieux. Cela ne fait pas de "Désolation" un livre édifiant, enfin pas au sens de Babelio, ni une oeuvre mystique, mais un roman où des humains luttent avec des dieux et des forces qui dépassent l'homme. Cela va de la simple tempête de sable aux statuettes fascinantes et maléfiques, du Langage des Morts au démon Tak avec ses légions d'insectes et de coyotes, que combat le Dieu chrétien que nous connaissons, à l'aide d'un faible enfant. Ce Dieu fait sa volonté par des êtres fragiles, imparfaits, indécis, comme John Marinville, écrivain vaniteux et raté, et mais aussi par cet enfant prodigieux et accablé par le chagrin ou par son père incapable d'assumer ses fonctions. Contre ces pauvres gens, le démon Tak a toute la nature à ses ordres. Bien sûr, les grands mythes de la Chute et de la Rédemption sont recyclés dans ce roman, ce qui le rend éminemment ... re-lisible. C'est la grandeur des romans fantastiques de Stephen King, leur beauté et leur intérêt dramatique : leur enracinement dans des mythes que nous connaissons tous et dont nous ne nous lassons pas, car ils vivent en nous. "Désolation" est à relire, malgré les défauts de langue, les vulgarités de conception et le caractère post-littéraire de l'ensemble : après tout, c'est du King, melange candide de bêtise et de talent.
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Au Nevada, la route 50 traverse l'Etat et son désert. Et entre Fallon et Austin, se trouve Désolation, une ancienne cité minière où un flic un peu barré arrête un honorable couple d'universitaires de l'Ohio, en route vers New York.
Point de départ de cette histoire où on retrouve les ingrédients d'un bon Stephen King, qui décidément s'y entend pour créer un malaise, une tension dès les premières pages. La frousse s'installe aussi au fur et à mesure, les rebondissements et surprises sont de taille, le fantastique à la Lovecraft est également présent. Il y a aussi tout un côté mystique un peu déconcertant, mais qui ne m'a pas dérangée outre-mesure.
A part un passage un peu long dans la deuxième partie, mais nécéssaire pour éclaircir certains points de l'histoire, on ne s'ennuie pas dans cette histoire qui tient en haleine quasiment jusqu'au bout.
C'est mon troisième Stephen King, je sens que je ne vais pas m'arrêter là :)

Challenge USA
Challenge des 50 objets 2021-2022
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Désolation est le nom d'une petite ville perdue dans le désert. Un policier du coin, qui rassemble les passants dans une prison… et c'est ainsi que démarre l'horreur.
C'est un ouvrage prenant, et le côté religieux du livre m'a au premier abord dérouté.
Moi, qui suis une athée convaincue, et bien parfois j'ai douté, et j'ai relu certaines répliques.
Oui, j'aime lire les recueils qui peuvent me faire douter.
C'est ce qui permet, à mon humble avis, de ne pas rester fermé dans ses croyances.
Je ne m'attendais pas à découvrir Dieu, dans toute cette monstruosité, mais pourquoi pas ?
Stephen King a ce talent, il peut parler de sujet diversifié en nous entourant du monde de l'horreur.
Comme de l'alcoolisme, dans shining.
Je ne suis pas une amatrice des films produits grâce à ses oeuvres, mais une adepte de ces livres.
J'admire ce grand écrivain.

Un recueil étonnant, une lecture captivante et parfois effrayante.
À lire et à découvrir.
Lien : https://angelscath.blogspot...
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Une première partie détonante avec ce flic complètement barge qui embarque des gens sur une route traversant le désert du Nevada pour les ramener à Désolation, bourgade perdue bien sinistre...
Avec une narration alternant les points de vue de chacun des personnages/groupes de personnages, King fait recoller les morceaux de son intrigue petit à petit et déroule l'histoire de ses protagonistes au compte-goutte. Et comme d'habitude, il travail avec soin leur personnalité, surprenant souvent le lecteur en leur attribuant des caractères profonds mais de prime abord stéréotypés.
Le mystère plane pendant un long moment et l'ambiance créée est fantastique. La vedette de ce premier acte est Entragian, ce flic géant, violent et délicieusement dérangé. Puis c'est David Carver qui s'attire les lumières grâce à un acte de bravoure qui va le propulser d'enfant banal à celui de personnage clé. Avec lui, c'est l'occasion pour King de parler religion, du rapport à la foi et de la cruauté relative de Dieu. Si les nombreux questionnements autour de ce thème sont assez intéressants et habilement traités, il y a des fois où ça passe un peu moins :
Peut-être que David Carver me fait aussi un peu trop penser à Mark Petrie dans Salem, les deux personnages sont les mêmes et tous les deux, grâce à leur foi, résolvent les problèmes un peu trop facilement à mon goût.

En tout cas pendant 400 pages il faut avouer que le récit est passionnant et que l'horreur monte en puissance, encore plus quand les éléments surnaturels surgissent et que leur influence nous offre des délires assez terrifiants.
Par contre, pendant les deux cent pages qui suivent, l'action se calme et le passage dans le cinéma est bien long. C'est tout de même l'occasion de développer encore plus les personnages et l'intrigue, d'amener quelques éclaircissements avant le grand final.

Un petit mot sur John Edward Marinville, le lion de l'édition, ancien écrivain de premier choix (qui garde toujours une certaine renommée), mais qui avec l'âge et le succès, s'est laissé dépérir. Il est aussi un personnage clé et devient même plus attachant que David. Son je-m'en-foutisme est un délice pour le lecteur, un petit plus agaçant pour ses compagnons...

King s'est vraiment lâché pour ce livre, avec une première partie remarquable, des personnages mémorables, une intrigue sur fond de légende originale et une ambiance hallucinante. La fin est plutôt bonne et on souffle carrément car l'épreuve qu'ont subie les personnages a été terriblement éreintante.
Je n'hésiterai pas à lire "Les régulateurs", qui est en relation avec Désolation.

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Désolation est un des nombreux romans de Stephan King que j'ai pu lire jusqu'à maintenant mais pas vraiment le meilleur. de fait, j'ai eu un peu de mal avec cette histoire qui s'annonçait pourtant très bien, autant le début du livre est vraiment excellent à tel point qu'on se demande qu'est-ce qui se trame dans cette ville, autant la fin m'a beaucoup déçu car cela se finit plutôt en "sucette" à mon goût. Cependant, cela reste une agréable lecture où l'on retrouve bien les thèmes habituels et singuliers du King.
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- le monstre enfoui du Nevada 🦂

Ça y est, enfin réconcilié avec King
Mes 2 dernières lectures de lui (danse macabre et Salem) m'avaient pas mal déçu, et commençaient à me faire douter de la qualité réelle de certaines de ses oeuvres que j'avais adorées. Sans arriver au niveau de Simetierre ou de Shining, Désolation est quand même un roman très sympa et -selon moi- vraiment dans la veine de ce que SK fait de mieux.

Une histoire prenante aux péripéties haletantes, des personnages nuancés et attachants, un glissement progressif vers l'horreur fantastique, et surtout la qualité des environnements qui est selon moi la plus grande force de l'auteur. L'ambiance est très bien retranscrite, les lieux de l'action sont détaillés, pleins de personnalité, ultra lisibles, et jouent réellement un rôle de personnage à part entière.

Je pense pas avoir besoin d'en rajouter beaucoup dans cette critique, c'est du king classique mais selon moi très bien exécuté, très à l'aise dans un domaine qu'il maitrise avec brio
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Il y avait longtemps que je n'avais plus lu de Stephen King. J'ai donc redécouvert son univers avec surprise. A la fin des années quatre-vingt-dix, un couple très amoureux, une famille et un solitaire en moto roulent sur une route isolée du Nevada, en direction d'Austin. A hauteur d'une petite ville nommée Désolation, un gigantesque policier les arrête, trouve pour chacun une raison de les emprisonner et tue ceux qui s'opposent. Avant d'être en prison, tous décrivent que dans cette petite ville tout le monde a péri de mort violente et cherchent à réagir. David, le fils qui a vu sa soeur se faire tuer, est le plus efficace. Il est une sorte de médium qui réagit aux demandes de "Dieu". Grâce à lui, certains e ceux qui étaient condamnés à mort peuvent s'échapper et tenter de résister à un esprit du Mal qui se serait échappé d'une mine et prendrait différentes incarnations en envahissant notamment les corps de certaines victimes, incapables, elles, de s'opposer.
Le texte est bien structuré, les effets de surprise nombreux et la galerie de personnages représentés d'une part par ceux qui sont envoûtés et de l'autre par les victimes, est alléchante. L'écrivain qui voulait le Nobel en l'enfant médium arrivent en tête. Rien ne manque dans les étapes de l'horreur : rats, araignées venimeuses, coyotes, couguars et oiseaux de proie côtoient les serpents à sonnettes. Et bien sûr, la mine, ses figures du Mal et leurs émanations. Pas facile pour l'Enfant-Lumière de savoir comment lutter contre des forces aussi diaboliques. J'ai lu ce texte avec intérêt et admiré le savoir faire de l'écrivain qui sait magnifiquement nous convaincre mais force m'est de constater que cet univers n'est pas le mien. Pour cela et cela seulement, je ne peux crier mon enthousiasme mais je comprends qu'on puisse être admiratif !
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