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Critique de le_Bison


Cela commence toujours par une pinte de Guinness, suivie d'une deuxième, puis d'une troisième, et encore plus...

Cela continue ensuite avec une baston, suivie d'une deuxième, puis d'une troisième...

L'Angleterre « ouvrière », vue à travers un hooligan fidèle supporter de Chelsea et ses quelques pôtes...

Un livre sur le foot, la bière, la baston. Un peu réducteur, non ?!? En fait, c'est plus que cela. Un livre sur la virilité, l'imbécillité humaine ou tout simplement la passion ?

Et la vie dans cette Angleterre, on peut pas dire que se soit le paradis idéal, un lieu de rêve où les gens sont heureux de se retrouver tous ensemble, heureux de leur journée passée à bosser durement mais honnêtement...

Le foot n'est qu'un prétexte pour pénétrer dans l'intimité d'une bande de jeunes (et moins jeunes), voyous, casseurs. Ces hooligans nous font découvrir un autre univers, une autre société où ils se sentent foncièrement exclus. Entre absence de travail, ou travail de merde, répétitif, ennuyeux, sans considération aucune, le foot est devenu un exutoire. le quotidien se fait uniquement en fonction des matchs à venir.

Parce que l'Angleterre d'aujourd'hui, c'est d'une putain de laideur, bourré d'usines abandonnées, de villes fantômes où traînent des gosses désabusés et des parents dégénérés.

La recherche des supporters entre les rues de Londres ou de Liverpool, les stations de métro, les pubs bourrés de supporters ennemis, le jeu de cache-cache avec la police jusqu'à l'affrontement final...

Une société libérale qui a laissé pour compte les ouvriers et les chômeurs, qui les a exclus de toute vie sociale et qui tente même de les exclure des stades de foot (les pauvres sont devenus indésirables partout). Ils ne leur restent que cet amour pour la cuite (oublier leur avenir sombre et sans espoir) et pour la castagne (se défouler de toutes frustrations).

Le racisme se vit au quotidien, les rancoeurs aussi. le fossé se creuse entre les générations, entre les cultures, entre les riches et les pauvres. Mais, seul le foot semble encore avoir cette petite "aura" capable de réunir et de souder le peuple. le désespoir se sent à chaque coin de rues. L'avenir ne fait plus illusion, sombre, sans espoir, sans rêve ni trêve. Les punks ne sont plus là mais l'anarchie reste omniprésente dans l'esprit de ces anglais oubliés de leurs « dirigeants ».

Un roman aux odeurs de kebabs et de curry, entre « 1984 » et « Orange mécanique » ...
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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