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Critique de gruz


gruz
06 septembre 2018
Stephen King a toujours excellé dans l'art de la nouvelle et de la novella ; un exercice exigeant qu'il maîtrise à la perfection. Il affectionne également les challenges, comme celui de l'écriture à quatre mains (et pas seulement avec sa descendance).

Richard Chizmar est un inconnu du public francophone. Il a obtenu plusieurs prix pour son magazine Cemetary Dance qui publie depuis 1988 des nouvelles d'horreur et de suspense, dont les siennes. Autant dire qu'en matière de texte court, il en connaît un rayon.

Gwendy et la boîte à boutons est une magnifique sucrerie acide de 160 pages, une histoire fantastique (dans tous les sens du terme), à la fois proche de notre univers réel et pourtant décalée (à l'image du choix du prénom de l'héroïne, contraction de deux prénoms, Gwendoline et Wendy).

Ceux qui apprécient le King en version courte (en culottes courtes ?) devraient adorer cette histoire qui rappelle les univers qu'il aimait proposer dans les années 80. Un récit ludique, prenant dès les premières lignes, intriguant par l'étendue des possibles qu'il offre.

Imaginez qu'on vous confie une étrange boîte dotée de deux manettes et plusieurs boutons, accompagnée de quelques consignes étranges, à la fois excitantes et alarmantes. Et si vous teniez un pouvoir inconnu entre vos mains ?

Gwendy Peterson est « l'heureuse » élue, jeune gamine de 12 ans, assez mal dans sa peau, mais qui va se révéler au fur et à mesure des années. Aux cotés ou grâce à cette mystérieuse boîte ?

Rien que le contexte met l'eau à la bouche, quand on connaît l'oeuvre du King : 1974, la ville de Castle Rock et quelques clins d'oeils à d'autres de ses oeuvres (je laisse les spécialistes s'amuser à découvrir lesquels).

L'action se déroule donc en pleine guerre froide, et il est vite évident que ce coffret est une métaphore du risque de destruction qui planait sur les têtes et dans les esprits de l'époque.

Mais cette novella se concentre plutôt sur le destin de cette jeune fille. On suit des tranches de sa vie qui va être transformée en profondeur par cette boîte et ses pouvoirs avérés (ou fantasmés).

Même écrite à deux, cette histoire est typique de, l'univers de Stephen King, par des éléments bien connus dans son univers. Mais aussi par cette manière de décrire la vie d'une petite ville américaine à travers les yeux d'une adolescente dont l'existence est chamboulée, et qui va devoir faire des choix lourds de conséquences.

Gwendy et la boîte à boutons est un petit bijou de pression et d'émotions. Cette novella n'est en rien une histoire d'horreur, mais bien un récit fantastique profondément humain, à la tension palpable et graduelle. Un modèle du genre, ludique et qui fait réfléchir, de la première ligne jusqu'à son final.

Un court récit inédit au format poche qui vaut mille fois d'autres romans en grand format. Clairement à ne pas rater.

A noter que la nouvelle est joliment illustrée par Keith Minnion, avec plusieurs dessins marquants les points clés de l'histoire (dont quatre illustrations inédites pour cette version française).
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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