Le 11 mars 1882, à la Sorbonne, dans un discours d'une rare élévation intellectuelle et morale, Ernest Renan enseigne que la notion de race est impropre à définir une nation. En politique, la race est une chimère. L'homme est, avant tout, un être moral et raisonnable qui appartient à la grande famille humaine. On le rapetisse, on réduit sa liberté, à vouloir l'enfermer dans un groupe culturel, l'enserrer dans une prétendue race, le contraindre à se poser avec orgueil face à l'autre, lui-même, sommé de dresser son patriotisme comme un étendard. Oubliant, d'ailleurs, que tout cela a résulté des contingences de l'histoire.
Le discours de Renan n'est toujours pas entendu de nos jours. Si l'on admet que la race n'a pas de sens pour définir un peuple, une nation, en revanche, la culture, la langue, la religion, le territoire d'appartenance, la caste, etc., en constituent des marqueurs polémiques et conflictuels.
Ailleurs, c'est la grande démocratie américaine, pourtant porte drapeau de la civilisation occidentale, qui n'a toujours pas progressé dans cette idée que les êtres humains appartiennent à la même famille, malgré le verbe inspiré du pasteur Martin Luther King lors du rassemblement historique du 28 août 1963, pour les droits civiques, à Washington. Les épiphénomènes politiques de ce pays ont ouvert des fenêtres d'espoir que la réalité a jusqu'ici refermées avec brutalité. Tâchons encore d'y croire avec JRB et KH...
Pat
Intéressant, beaux textes.
Le discours I have a dream/J'ai fait un rêve y est en anglais et en français.
À lire au moins une fois dans sa vie. Les mots employés sont d'une grande profondeur et témoignent d'un rêve, celui d'un monde de paix, où tous les humains naissent réellement libres et égaux. Des discours qui font réfléchir et permettent de faire le parallèle entre le avant-après.
Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell