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EAN : 9782764622599
(30/11/-1)
3.88/5   17 notes
Résumé :
L'Indien malcommode est à la fois un ouvrage d'histoire et une subversion de l'histoire officielle. En somme, c'est le résultat de la réflexion personnelle et critique que Thomas King a menée depuis un demi-siècle sur ce que cela signifie d'être Indien aujourd'hui en Amérique du Nord.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
J'ai terminé la lecture du livre de Thomas King « l'indien malcommode » Un portrait inattendu des Autochtones d'Amérique du Nord selon l'auteur. Offert par Maxime qui connait mon gout pour l'histoire des peuples opprimés, ce livre m'a beaucoup plu. Non seulement par le style et la conduite du récit, mais aussi par le contenu qui prend le point de vue de l'indien comme base de l'histoire des communautés autochtones, celles qui vivaient déjà en Amérique avant l'arrivée des colons.
La première partie traite de l'arrivée des Blancs dans cette Amérique du nord et des premiers regards que portaient les premiers sur les seconds, et vice et versa. L'illustration du schéma intellectuel du colon est bien résumée par la citation de James Cooper : « le blanc est la couleur parfaite, dit un personnage du roman, et voilà pourquoi le blanc est supérieur ; vient ensuite le Noir, et s'il vit dans le voisinage du Blanc, il est tolérable, et l'on peut en tirer quelque chose ; le rouge arrive en dernier, ce qui prouve que Celui qui a créé l'homme rouge a toujours vu en lui un être à moitié humain ».
Malheureusement ce schéma est toujours vif dans l'esprit des populations blanches qu'elles soient de ce côté de l'Atlantique ou non. Traité avec humour cette partie retrace quelques vérités sur l'occupation de ces vastes territoires, qui un jour se sont retrouvés être la propriété de la Reine d'Angleterre ou du Roi de France. C'est vrai qu'à ce moment-là, le Roi de France était un Roi de droit divin et que ce qu'il faisait ou faisait faire par son armée avait tout l'air de venir de Dieu lui-même. C'était bien commode !
Dans la deuxième partie, l'approche du sujet est traitée en relation avec les aspects juridiques de l'occupation blanche de ces territoires. Les traités conclus entre Blancs et autochtones sont encore la référence des relations entre ces peuples premiers et les successeurs des colons. Les dispositions des lois qui se sont succédé tant en territoire US que canadien pour favoriser un climat de paix entre Blancs et Indiens sont cyniques et l'auteur ne manque de le souligner. A chaque fois que les Peuples Premiers exprimaient des revendications pour leur territoire, une nouvelle règle s'imposait qui diminuait la superficie de leurs territoires et aboutissait en fin de compte à faire disparaitre toute trace d'indien dans le paysage ; ou alors le plus loin possible du regard des blancs.
Je suis sensible à la question évoquée par l'auteur concernant la propriété des terres. Des réserves ont été créés de chaque côté de la frontière. Plus ou moins vastes, ces réserves ont fait l'objet et le font toujours aujourd'hui de contestations selon les points de vue abordés. le sujet mériterait une étude plus approfondie quant à la notion de propriété d'une part en faisant des comparaisons avec les traditions en dehors de l'Occident et d'autre part ce qui la protège, c'est-à-dire comment est gérée la souveraineté territoriale de ces populations, (sous forme de nations depuis le XIXe siècle ?).
D'ailleurs concernant la notion de souveraineté des peuples premiers dont parle Thomas King, je ne m'y retrouve pas. Elle n'a pas la même définition en l'Europe et en Amériques. La souveraineté d'un peuple est évoquée ici de manière ambiguë parce que sans forces armées, sans monnaie propre pour se faire respecter et faire respecter ses frontières, un peuple ou une nation n'existe pas. Il serait possible de trouver un autre mot pour qualifier et parler des territoires indiens et de leur caractères sacrés, la notion de souveraineté n'étant pas adapté à mon avis.

Enfin, je suis heureux d'avoir lu ce récit car depuis mon enfance (par mes lectures de fanzines et de bandes dessinées ou par le visionnage de films genre Western) j'ai toujours su que les hommes blancs avaient la langue « fourchue » et ce récit me conforte dans cette conviction.
J'ai lu Claude Levis-Strauss et compris l'approche scientifique de sa démarche dans la découverte d'autres civilisations, puis Franz Fanon qui a changé mon regard sur l'autre avec sa couleur de peau pas clair, puis l'ouvrage de Vandana Shiva « 1% » , enfin l'ouvrage plus radical de Kemi Seba « Black Nihilism ». Il y a quand même un contraste entre les relations développés par les premiers colons somme toute pacifique et l'aventure coloniale qui a suivi, les siècles suivants en bouleversant toute l'Amérique, du nord au sud, considérée comme une terre promise où aucunes limites aucun respect des individus ou de la nature n'a fait ralentir l'inexorable expansion occidentale. Imaginons si les Chinois ou les africains avaient fait de même sur nos territoires !
Une réflexion sur l'assimilation des peuples autochtones en Amérique : Pendant un siècle, les tentatives d'assimilation ont été nombreuses et ont connu plusieurs formes, non sans succès. Aujourd'hui il semble de bon ton de critiquer cette assimilation car elle aurait fait disparaitre toutes les coutumes indiennes. Des excès ont eu lieux surtout menés par certaines communautés religieuses catholiques. Mais si on regarde notre propre histoire en France depuis un siècle, l'assimilation des peuples occitans, bretons, méridionaux ont eu lieu ces cinquante dernières années sans qu'il y ait aujourd'hui une remise en cause de celle-ci. La langue parlée - le français- est uniformément admise dans le pays et les dialectes, les langues régionales n'ont que peu survécu à l'assimilation. Ces dernières sont toujours présentes mais de manière confidentielle. La parution de livres, de revues, illustrent la persistance de ces langues régionales sans que cela pose de problème aux populations concernées qui toutes se retrouvent dans la République, comme bien commun.
Il s'agit plus d'un problème d'identité visible que de souveraineté. le fait que ce sont des populations de traditions orales est certainement la cause de ce sentiment d'être invisible. Mais il y a aussi l'aspect moderne de nos regards sur ces questions d'actualité indienne. le fait de voir ou/de se voir sur écran comme une norme pour exister fausse la vision de la situation réelle. Faut il être vu pour être considéré ? Qu'est ce qui est le plus important pour l'espèce humaine, est-ce la primauté de la vue sur les autres sens (l'ouie, l'odorat, le toucher, le gout) ou sa place sur la terre parmi les autres espèces vivantes ?
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As we get older, we often wonder what our historians have intentionally hidden from us. Thomas King reveals a lot of that hidden history in his “curious account of Native people in North America.” THE INCONVENIENT INDIAN is a readable, informative, interesting and thought-provoking book, with delightful moments of wit and irony. It is a very different history book that should be a must-read in all North American high schools.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
I think that many non-Natives find it hard to understand why Native people are willing to fight so hard to protect their land. In the case of Gwaii Haanas, all you have to do is stand at the ocean’s edge with the cedars at your back and the sky on your shoulders, and you will know.
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Le problème était et reste la confiance aveugle dans la civilisation occidentale et les certitudes injustifiées du christianisme. Et l'arrogance. Il peut être injuste de juger le passé en fonction du présent, mais cela est aussi nécessaire.
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Videos de Thomas King (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Thomas King
Le Huffington Post interviewe Thomas King sur son livre sur la liste restreinte du prix RBC Taylor 2014 pour la non-fiction littéraire. Il parle du livre et de la façon dont il a été écrit, en s'inspirant de son propre héritage autochtone. Sous-titres en français
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