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Critique de kuroineko


A peine sur la table du libraire, déjà entre mes mains avides de commencer le dernier bébé monstrueux de Maître King... sauf qu'il me restait deux livres à lire impérativement avant. Qu'à cela ne tienne, il n'y a pas le feu au lac.

Après son mitigé Sleeping Beauties signé à quatre mains avec son fils Owen l'an dernier, je me demandais ce qu'allait me réserver L'outsider. le point de départ à de quoi laisser l'amateur cartésien d'enquêtes plus que perplexe. En effet, un enfant de onze ans a été massacré de la plus abominable des manières et tout (empreintes, ADN et témoignages oculaires fiables) accuse un homme au-dessus de tout soupçon, entraîneur sportif bénévole et prof d'anglais respecté de toute la ville. Arrêté avec fracas, celui-ci, secondé par son avocat, présente un alibi en béton armé. Quid? Ubiquité? Manipulation? L'inspecteur Ralph Anderson se sent, à juste titre, de plus en plus mal à l'aise dans cette enquête où des éléments qui semblent coller laissent pourtant des interstices infimes. Et, dommage pour lui, ça n'est que le début.

L'outsider s'apparente plus à un thriller fantastique dans la lignée de la trilogie Bill Hodges, que du roman d'horreur comme Ça, tel que le mentionne un avis journalistique en quatrième de couverture. D'ailleurs, mieux vaut avoir lu Mr Mercedes, Carnets noirs et Fin de ronde avant L'outsider sous peine de connaître des révélations sur la trilogie.

Si cette intrigue n'est pas forcément la plus originale de l'auteur, il faut lui reconnaître son aisance dans la conduite de son histoire. Pas de Maine cette fois-ci mais des allers-retours entre l'Oklahoma et le Texas. Ça dépayse un brin. Les personnages principaux, notamment Ralph Anderson, sont plutôt attachants et bien campés. J'ai beaucoup apprécié aussi le lieutenant Yunel Sablo, fort sympathique et à l'esprit très ouvert.

Question suspense, quelques scènes bien tendues permettent des cours d'apnée en accéléré. Mais le roman ne fait pas peur, si ce n'est l'hystérie et la folie collectives qui peuvent s'emparer d'une foule apeurée et en colère. Là oui, il y a de quoi frémir face à la réaction du tout émotionnel en l'absence de tout raisonnement pondéré.

Les 570 pages du roman ont vite fondu comme neige au soleil avec l'envie de connaître le fin mot de cette histoire a priori impossible. Comme le disait ce bon vieux Sherlock Holmes, lorsque toutes les hypothèses raisonnables sont épuisées, force est de se diriger vers la dernière, aussi improbable soit-elle. A soixante-douze ans, Stephen King manie toujours aussi bien l'art et la manière de raconter ses histoires et de planter ses personnages de façon à donner l'impression qu'on pourrait les rencontrer au coin de la rue. Puisse-t-il poursuivre encore à nous enchanter et nous faire frissonner un long moment!
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