C’est une monde sans pitié, on doit payer pour tout.Parfois il arrive que le prix soit raisonnable, mais en général il est très élevé. Et, de temps en temps, il arrive qu’on vous prenne tout ce que vous avez.
(Albin Michel, p.436)
Quand on vous dit que c’est la fin du monde, c’est en général pour vous vendre des céréales. Quand on vous dit de ne pas paniquer, c’est que c’est sérieux
Je suis un simple commerçant qui tient aussi le rôle de policier à temps partiel. Je n’y connais pas grand-chose en philosophie, mais il y a au moins une chose que je sais : on doit payer pour ce dont on a besoin. Beaucoup, en général. C’est une leçon que je croyais avoir apprise il y a neuf ans, pendant ce que les gens du coin appellent la Tempête du Siècle.
Elle se balance d'avant en arrière, les doigts toujours dans la bouche, son visage, constellé de gouttes de sang, vide de toute expression.
Martha est intriguée - bien sûr - par l’apparition de cet étranger, mais pas réellement mal à l’aise. On est sur l’île, après tout, et jamais il n’arrive rien de grave sur l’île. Si ce n’est une tempête de temps en temps, évidemment. L’autre chose qui l’intrigue est que cet homme est un parfait étranger pour elle, et les étrangers sur l’île sont rares, une fois terminé le bref été.
Martha : Puis-je vous aider ?
Linoge (les yeux fermés) : Né dans la luxure, tombé en pourriture. Né dans le péché, pas la peine de vous cacher
Martha : Je vous demande pardon ?
Il ouvre les yeux… sauf que ce ne sont pas des yeux. Les orbites sont deux trous noirs. Il retrousse les babines et exhibe d’énormes dents plantées de travers on dirait les dents d’un monstre dessinées par un enfant.
La présentatrice météo (toujours en voix off) : En termes de basses pressions, ces tempêtes sont des monstres. Et est-ce qu’elles vont vraiment arriver ? Oui, j’ai bien peur que oui.
Une terreur pure vient remplacer l’intérêt intrigué de Martha.
il n’en existe pas dont les liens sociaux soient aussi serrés, aux États-Unis, que celles de ces îles, au large du Maine. Les habitants y sont soudés par leur situation, par la tradition, par des intérêts communs, par des pratiques religieuses identiques et par un travail difficile et parfois dangereux. Ils ont également des liens de sang et un esprit clanique, chaque île ou presque étant composée d’une demi-douzaine de vieilles familles dans lesquelles neveux, cousins et parents par alliance s’entrecroisent comme sur un patchwork
Linoge (les yeux fermés) : Né dans la luxure, tombé en pourriture. Né dans le péché, pas la peine de vous cacher.
JOANNA (sanglotant) : C'est le démon ! C'est le démon ! Ne le laisse pas m'approcher, je suis capable de faire n'importe quoi, ne le laisse pas m'approcher !
Robe et Henry sont réfugiés contre le mur, se tenant dans les bras l'un de l'autre comme des petits enfants perdus dans la nuit.
Les yeux écarquillés, il commence à dépasser le stade de la peur et de la perplexité pour entrer dans les territoires que hanté la panique et où l'on prend les plus mauvaises décisions.