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EAN : 9782848765891
624 pages
Philippe Rey (06/04/2017)
3.74/5   37 notes
Résumé :
Une catastrophe écologique provoquée par la multinationale Domidion a éliminé toute forme de vie dans l’océan sur la côte de Colombie-Britannique, et fait des victimes parmi les habitants de la réserve voisine.

Deux personnes sont responsables de cette catastrophe. Le chercheur Gabriel Quinn, scientifique génial, a mis au point un défoliant mortel, puis tenté de lutter contre sa mise en vente. Alors que, dévoré de culpabilité, il vient s’installer dan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Tambours amérindiens et chants traditionnels sur fond de catastrophe écologique.

Bhopal, Tchernobyl, ça vous dit quelque chose? Mais qui se souvient du déversement nucléaire dans la réserve Navajo de Church Rock en 1979? Quand il s'agit d'un petit groupe d'Indiens d'Amérique, une réserve isolée, un drame écologique est vite oublié…

Sur la côte du Pacifique, un homme tente de se suicider. C'est un savant chimiste qui a inventé un défoliant mortel qu'un ingénieur pressé a décidé d'utiliser, sans respecter les doses prévues : une rivière contaminée, des autochtones décédés, une plage où se reproduisaient les tortues devenue stérile. La petite ville d'à côté qui vivait du tourisme s'étiole et seuls quelques excentriques y habitent.

En parallèle, on suit le PDG de la multinationale. Il vit à Toronto et n'est aucunement troublé par les pertes humaines… tant que les catastrophes ne font pas baisser la valeur de ses actions. Il est davantage préoccupé par sa santé et peut-être aussi par le choix d'une nouvelle cravate!

Un livre qui traite de sujets importants : éthique de la recherche, écologie et développement industriel, rôle des médias, etc., mais surtout un vrai roman avec des personnages humains attachants.

Une prose agréable, dans un contexte dramatique, insère habilement les touches d'humour et les métaphores des légendes amérindiennes.

Un coup de coeur!
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Ce roman choral mêle les voix du président d'une entreprise canadienne d'envergure, d'un savant obnubilé par la science, d'une jeune artiste, d'un sage vieillard et d'un gamin un peu simplet. A part le PDG, tous sont d'origine indienne.
Une catastrophe se produit dans la réserve où vit leur famille (ou eux-mêmes) à cause de cette entreprise polluante (cf. Bhopal et Union Carbide). Un des responsables réussit à se racheter, l'autre restera le même, égocentrique, futile et gaspilleur. La vie revient peu à peu sur les bords de l'océan tout proche.
Ce récit est à la limite du fantastique mais sans jamais y entrer. Les contes des Indiens d'Amérique du Nord y tiennent une grande place.
Ce livre plaira à celles et ceux qui apprécient la romans choral et les fins ouvertes.
Il nous donne une leçon d'écologie et de sagesse.
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« Pour nous, peuples autochtones du Canada, Thomas King est notre Mark Twain ; sagace, désopilant, incorrigible. Richard Wagamese, The Globe and Mail ». Cette mention en quatrième de couverture a attiré mon attention, car j'avais été marquée par la lecture De Jeu blanc de Richard Wagamese.

Thomas King nous entraîne dans un roman choral autour de cinq personnages : le jeune candide, le vieux sage, le scientifique torturé par son passé en mal d'avenir, la femme artiste qui veut recréer la vie et l'homme d'affaires qui perd le sens de l'existence dans le paraître.

Le profit peut-il tout justifier jusqu'à la destruction des milieux naturels ? Une catastrophe chimique est-elle moins grave dans une zone peu peuplée ? Les ressources de la planète sont-elles suffisantes pour récréer ce que l'homme a détruit ? Pourquoi la recherche du profit est-elle sans fin ? Et pour finir, l'argent rend-il heureux ?

La femme tombée du ciel, au son du tambour et des légendes autochtones, nous livre un roman écologique, dont toute la force est de ne pas aborder ces sujets frontalement, mais de poser ces questions en filigrane en suivant la déchéance et la reconstruction des personnages. Dorian, Gabriel, Sonny, Crisp et Mara se trouvent confrontés à leurs propres souvenirs, à leurs regrets, à ce qu'ils aimeraient changer, et à leur destin, pour aborder ces questions de société d'une manière d'autant plus efficace qu'elle est détournée.

Avant traduction, en 2014, ce roman était titré « The Back of the turtle » et a reçu le prix du Gouverneur Général en langue anglaise au Canada. Cette distinction se comprend aisément au regard de la fluidité du récit, de l'importance des thèmes évoqués et de la force des personnages.

Une belle découverte qui met en lumière la littérature des peuples autochtones du Canada et qui sort en livre de poche, alors qu'un nouveau roman de Thomas King, Seuil de tolérance, thriller politique, est attendu pour cette rentrée littéraire !
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Quelle magnifique surprise que ce roman. Je l'ai acheté un peu par hasard lors d'une vadrouille à L'Espace Culturel Leclerc lorsque j'attendais ma femme partie faire je ne sais plus trop quoi, et voilà que je tombe sur une petite pépite. Il faut aussi dire que depuis quelques mois je deviens un grand amateur de la littérature Nord-Américaine et du style Nature Writing.

Ce roman parle d'un sujet d'actualité, l'écologie en partant d'une énorme catastrophe environnementale suite au déversement d'un défoliant. Suite à celle-ci, des morts et la destruction de la faune et de la flore sur une côte en Colombie-Britannique. Traiter de ce sujet en étant américain est d'un certain côté un coup de force surtout quand l'on connait le respect qu'on certaines grandes entreprises de ce pays avec l'environnement.

Ce que j'ai trouvé très intelligent dans la façon que Thomas King de construire son roman, c'est les différents points de vues qu'il a décidé de donner à son histoire. Il y a tout d'abord Dorian Asher, le P-DG de Domidion, une multinationale dans l'élaboration de produits chimiques et dans l'extraction du pétrole responsable de l'épandage du défoliant. Ensuite, il y a Gabriel, le chercheur à l'origine de la création de ce produit. Nous avons également le point de vue de Mara, une autochtone ayant vécue dans la zone touchée par La ruine. Pour finir, nous avons deux drôles de personnages, Sonny, un jeune garçon solitaire qui a quelques problèmes psychologiques et Nicholas Crisp qui est mon personnage préféré, je ne sais pas trop comment le décrire tellement il est charismatique et étrange. On alterne donc la lecture avec le point de vue de chacun d'eux ce qui nous rends les personnages tous très attachants, même ceux qui de premier abord pourrait nous paraître vraiment antipathique.

J'ai vraiment apprécié ma lecture, la plume de l'auteur est vraiment agréable, presque poétique. Ce roman se lit un peu comme on lirait une légende ou un conte moderne. On sais où l'auteur veut nous emmener, mais on ne sais pas vraiment de quelle manière il compte le faire. J'ai beaucoup aimé le mystère qui plane tout le long sur Nicholas Crisp et sur le Chien, j'ai eu l'impression que ces deux là n'étaient pas à cet endroit par hasard et que c'était un peu le destin que la conclusion de ce roman et que c'est eux qui tiraient les ficelles en quelque sorte.

J'ai aimé le message que nous délivre Thomas King à travers son roman, le fait que la nature est et restera plus forte que l'homme et qu'elle reprend toujours ses droits et revis toujours de ses cendres. J'ai beaucoup aimé cette symbolique évoqué tout le long de l'histoire et mise en parallèle avec les tortues marines. le titre original est d'ailleurs « The back of the turtle ». L'évocation également du capitalisme à outrance et du lobby pétrolier ainsi que la manière que les grandes entreprises et que la presse peuvent faire tourner l'opinion publique dans un sens ou dans l'autre est très intéressant dans ce roman.

Bref, une histoire captivante, un très joli roman, une très belle légende moderne que je vous conseille à tous.
Lien : https://readlookhear.wordpre..
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Gabriel fuit son passé de scientifique et d'acteur d'une grande catastrophe écologique pour un retour aux sources, à la réserve indienne où il pense se suicider.

Il rencontre un homme, une femme et un enfant qui vont l'amener à développer un nouveau regard sur l'existence et ses remous.

Et si la vie c'était avant tout des rencontres ?

Un roman qui nous emporte comme une vague poétique. Nous suivons la trajectoire du repenti et en parallèle celle de son patron sans scrupule.

Nous découvrons le monde désolé mais aussi incroyablement riche de l'après catastrophe.

L'auteur nous berce de récits mythologiques dans lesquels il sera avant tout question de renaissance, avec la peinture et en parallèle de beaux moments de solidarité.

Une lecture agréable avec une jolie plume qui mêle nostalgie d'une existence proche de la nature et description réaliste d'un univers corrompu par le désir du profit immédiat.

L'arrivée, d'abord sous forme de fantômes, des familles Chin et Huang apporte une touche d'étrange et de fantaisie au récit.

Un roman aussi d'actualité qui dessine les contours d'un choix possible de civilisation...Mais est-il encore temps?

A lire !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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critiques presse (1)
LeMonde
23 juin 2017
L’écrivain livre, sur le mode satirique, un surprenant plaidoyer environnemental.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Papa a la curiosité en horreur. Papa croit pourtant au libre arbitre, et Sonny est certain que la curiosité relève du libre arbitre. Sonny sait aussi que la curiosité soulève des tas de questions, et Papa s'est montré sans équivoque à ce sujet. Papa l'a souvent répété à Sonny, les questions sont filles de l'incertitude et peuvent mener au doute. Et le doute engendre la confusion, la confusion mène à l'impiété, l'impiété nourrit la colère, la colère incite à la révolte, à l'émeute, à la révolution, et alors le monde bascule rapidement dans le malheur et le chaos.
Sonny a cédé à la curiosité, il s'en rend bien compte. Il est forcé de s'asseoir et d'attendre que passe son chagrin.
Page 70, Mémoire d'Encrier
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Dorian arriva de bonne heure au studio de télévision, pour avoir le temps de se délasser un brin en coulisse et de passer en revue l'aide-mémoire que lui avait préparé Winter.
La rivière Athabasca ? Tragique.
L'extraction pétrolière ? Priorité nationale.
Les protocoles de sécurité ? Les meilleurs du secteur énergie.
Les dommages causés à l'environnement ? Minimes.
La responsabilité juridique ? Malheureux accident.
Tout cela n'était que perte de temps. En Amérique du Nord, on se fichait pas mal de l'environnement. Mais annuler une émission de télé de grande écoute ? Augmenter la taxe sur la cigarette ? Interdire la vente de la bière lors des matchs de base-ball ou de hockey ? Ça, c'était du sérieux.
Polluer une rivière au fin fond de l'Alberta ? Le Nord-Américain moyen ne se lèvera pas de son sofa pour si peu !
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Comment avait-il tissé ce conte de fées, qui veut que la recherche s’appuie sur une pureté inoffensive? Il s’était complètement trompé sur la démarche, ne s’attardant qu’aux questions et ignorant les réponses le plus évidentes.

À quoi servait vraiment la recherche?

Au profit.
À quoi servait surtout le savoir?

Au pouvoir.
À présent il voyait clairement son erreur…

(Mémoire d’encrier, p.530)
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Le rire l’avait gagnée malgré elle quand sa grand-mère lui avait pour la première fois interdit de devenir une « femme aux moeurs légères ». Ces moeurs, il fallait les rendre plus lourdes, alors?

(Mémoire d’encrier, p.248)
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- Mourir riche, c'st plus difficile que mourir pauvre.
- Ah, vraiment ?
- Oh, oui, continua Kip. Sûr et certain. Les riches peuvent s'acheter tout ce qu'ils veulent. Absolument tout. Mais il ne peuvent rien contre la mort. C'est très frustrant, vous ne trouvez pas ? Avoir tout cet argent, tout ce pouvoir, et aucun contrôle sur sa propre mortalité.
- Tout le monde meurt un jour.
- C'est bien vrai, mais après avoir vécu dans le luxe et la sécurité pendant si longtemps, les riches doivent se sentir floués par l'égalité des hommes devant la mort.
Page 566, Mémoire d'Encrier
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Videos de Thomas King (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Thomas King
Le Huffington Post interviewe Thomas King sur son livre sur la liste restreinte du prix RBC Taylor 2014 pour la non-fiction littéraire. Il parle du livre et de la façon dont il a été écrit, en s'inspirant de son propre héritage autochtone. Sous-titres en français
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