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Critique de Takalirsa


Schizophrénie ? Jumeau maléfique ? Personnage fictif devenu réel ? Fan cinglé ? Ce roman flirte avec l'horreur, l'irrationnel et la folie ! Et chacun d'entre nous peut se sentir concerné... Qui n'a jamais joué à être quelqu'un d'autre ? Qui n'a jamais inventé de personnage plus vrai que nature ? Qui n'a jamais craint que son imagination dépasse l'entendement ?

Comme d'habitude avec Stephen King, on a droit à plusieurs scènes bien gores de violence sanglante. le ton est d'ailleurs donné dès le départ, avec l'épisode du « jumeau absorbé » (beurk). Toute la suite ne sera qu'hécatombe autour du pauvre (?) Thad Beaumont. Entre deux l'auteur nous fait partager son art du portrait (un flic par-ci, une prostituée par-là), même si certains semblent inutilement longs. L'enquête réalisée par le shérif vire rapidement au co-scénario : celui-ci jouant cartes sur table avec son suspect, tous deux finissent par chercher ensemble une explication plausible aux étranges événements. le texte est riche en références littéraires, et les scènes avec les moineaux ne vont pas sans rappeler le film d'Hitchcock, « Les oiseaux ». Dommage que, une fois encore, le récit manque trop souvent de concision.

Mais c'est bien la thématique du double maléfique qui hante les pages de ce livre, que Stephen King dédicace très clairement à son propre pseudo « feu Richard Bachman ». Cette thématique induit une réflexion sous-jacente sur le processus de création littéraire : pourquoi l'inspiration vient-elle mieux quand Beaumont écrit sous le nom de Stark? le manque de confiance dans son talent? le refus d'assumer la teneur de ses propos? Est-ce à dire qu'un écrivain sous pseudo ne s'assume pas en tant que tel?
L'autre aspect intéressant du roman, c'est le mystère de la gémellité. Plus le récit avance, plus l'empathie entre Beaumont et Stark devient flagrante. Empathie dont les jumeaux de l'écrivain sont le miroir : le petit William se retrouve avec le même hématome que sa soeur Wendy alors que lui n'est pas tombé... La fusion entre des jumeaux fascine depuis toujours et Stephen King sait en jouer. Beaumont finit d'ailleurs par avouer une certaine admiration pour son double qui a, selon lui, des qualités dont il est dépourvu.

La fin, si elle a un côté filmique très prononcé, est relativement sans surprise. On sent que l'auteur (tout comme le lecteur) avait envisagé plusieurs issues possibles, mais celle choisie ne m'a pas semblé la plus cohérente.
Un livre à la thématique pertinente mais qui ne fait pas partie de mes préférés de Stephen King.
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