AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Elamia


Quoi de mieux, sous une météo apocalyptique, que de commencer un Stephen King ?

C'est le maître de l'horreur en personne que j'ai choisi pour incarner la lettre K du challenge ABC. Et je n'ai pas choisi n'importe quel ouvrage, puisque j'ai misé ici sur le seul roman de fantasy qu'il ait écrit à ma connaissance.

Cette histoire reprend tous les codes du conte traditionnel. Comme le narrateur omniscient qui n'hésite pas à s'adresser au lecteur directement, en créant ainsi, à la manière d'un conteur, un lien avec son spectateur. L'action prend place à une époque indéfinissable, seul les lieux sont mentionnés. le récit est loin d'être linéaire, puisqu'il est à mainte reprise, entrecoupé d'ellipses temporelles, ou de retours en arrière. Il ne s'agit pas de s'endormir, mais plutôt de suivre correctement cette dynamique pour ne pas perdre le fil conducteur. Comme l'on pouvait s'y attendre, l'atmosphère est oppressante, limite suffocante quelques fois. le narrateur ponctue son récit de nombreux petites mises en bouche qui alimentent le suspens et nous tiennent en haleine.
La myriade de personnages choisis ici par l'auteur ont tous un rôle primordial dans l'histoire, et il est intéressant d'apprendre lequel au fil de la lecture.
La mise en place est un peu longue, puisque le narrateur nous présente successivement les personnages principaux, partant des plus bienveillants le roi et la reine, pour arriver jusqu'au plus cruel, et finalement, le plus intriguant, Flagg. J'ai adoré cette progression graduelle vers la noirceur et l'occulte.
Les deux princes Peter et Thomas sont très intéressants à suivre, de part leur personnalité si différente. Peter, l'aîné, est le préféré de son père. Il réussit tout ce qu'il entreprend, et s'attire les bonnes grâces de tous. Enfin... pas exactement de tout le monde.Thomas,quant à lui, incarne plus le vilain petit canard, le cadet délaissé, sur qui on rejette la faute du décès de la reine. C'est un personnage très mélancolique, qui suscite la pitié à certains moments. Il est fascinant de voir sa personnalité s'assombrir au fur et à mesure. de mauvaises circonstances, une succession de mauvais choix, et les conseils malavisés du sorcier Flagg, feront de lui un personnage méprisable et faible.

L'intrigue et les manigances de Flagg sont d'ailleurs le pilier central du roman. L'auteur nous plonge au coeur même des intrigues de la cour et les desseins machiavéliques du sorcier n'ont aucune limite. Cet être vil fait partie des personnages principaux de ce roman, et c'est un choix très pertinent, puisque cela ne dénote absolument pas avec la plume inquiétante de Stephen King. On y retrouve le schéma narratif propre aux contes de fée ainsi que la bonne dose de cruauté nécessaire (car oui, les contes, ne sont pas forcément faits de paillettes et d'arc-en-ciel). Ce conte, destiné à des enfants, est une histoire sombre et oppressante.

Ce roman n'est pas exempt de longueurs, surtout vers la fin. On s'attarde sur des détails et j'ai l'impression que l'on tourne 30 ans autour du pot, pour au final pas grand chose... C'est la seule chose que je peux vraiment reprocher à ce livre.

J'ai passé un bon moment de lecture, même si à mon sens ce n'est pas le roman le plus représentatif du talent de Stephen King. Ce n'est peut-être pas le titre idéal pour découvrir ce grand auteur. Certains fans ne reconnaîtront peut-être pas la plume qu'ils aiment tant. C'est vrai qu'on est très loin d'une ambiance et d'une histoire à la Simetierre par exemple (je cite celui-ci car je l'ai énormément apprécié!) mais je suis contente de m'être fait une opinion.
Commenter  J’apprécie          154



Ont apprécié cette critique (12)voir plus




{* *}