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sur 2777 notes
"Aussi angoissant que Charlie, d'une puissance d'évocation égale à Ça, L'Institut nous entraîne dans un monde totalitaire... qui ressemble étrangement au nôtre. le nouveau chef-d'oeuvre de Stephen King. "

Mouai ! bhen franchement je crois qu'il faut que les maisons d'édition laissent les romans suivre leur chemin tout seul.. d'autant qu'avec un auteur comme King il n'y a pas besoin d'une publicité qui induit le lecteur en erreur.
Une petite pensée pour Charlie parce que ça parle de télékinésie.. mais a part ça aucune corrélation.. et L'angoisse de ça je la cherche encore !!

Une lecture en dents de scie pour moi .. des passages super palpitants et d'autres ennuyeux a mourir . Mais il faut dire que cette quatrième de couverture te fait t'attendre a un truc de dingue et au final t'as que tchi !
Et pourtant le thème principal est génial et tu sens le super potentiel de ce roman à chaque fois que tu es en haut de la dent de scie… il y avait moyen de faire un truc super canon. Mais j'ai trouvé Stephen King trop gentil ( faudrait peut être que j'arrête de lire des trucs des éditions Ring, moi !) , trop poli, trop lisse à mon goût. D'habitude, même avec un roman il arrive a instaurer une atmosphère , ici je l'ai a peine effleurée.

Tout ça pour dire que ce roman est moyen, et que la quatrième de couverture nuit fortement au roman
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Honte à moi ! Ce dernier King m'a échappé des mains, la séduction et la magie du roi n'ont pas opéré chez moi.

Les amateurs de la sauce américaine seront certainement ravis de ce dernier opus où mijotent et bouillonnent actions, rebondissements, science-fiction, pouvoirs psychiques et manipulations médicales.
L'histoire est assez simple à la base. Luke est un jeune enfant surdoué de douze ans. Il est enlevé et emmené dans un institut regroupant d'autres enfants tous aussi intelligents les uns que les autres et aux pouvoirs psychiques détonnants.

Je ne dévoilerai rien de plus que la quatrième de couverture. Sauf que la mayonnaise n'a pas pris ici. Je me suis embourbée dans une histoire pas faite pour moi et que je n'aurai pas lue si mon fils n'était pas féru du King, le livre en main. Lui, il a adoré ce livre, il a adoré les actions à profusion et s'est attaché à ce monde singulier.
De mon côté, je préfère le King dans ses romans d'atmosphère, dans ses pavés où il ne se passe rien mais où tout l'art de la narration et de la description sont brillamment transmises.
Les histoires avec des narrations à hauteur d'enfants n'est pas ma tasse de thé, si on rajoute du pur sang américain, on m'oublie.

Pourtant, ce fut un moment très sympa de lire ce King en compagnie synchronisée de mon ado. On se communiquait nos impressions et on se motivait chacun à poursuivre notre lecture. À réitérer prochainement avec Salem.
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J'ai pu prendre contact avec moi-même, celui vivant dans les années 80, adolescent alors. Nous avons eu une discussion animée. Ceci en est la retranscription. Si vous voulez savoir comment un tel prodige a pu se produire, demandez les explications à Stephen King, c'est lui le spécialiste en paranormal, pas moi.

– Salut à moi, jeune moi. J'avais besoin de te parler, toi le jeune de 20 ans. Ne t'effraye pas, je suis ton toi de l'année 2020, à plus de trente ans dans ton futur. Je voulais te parler de notre mentor Stephen King.

– Pourquoi je devrais m'effrayer ? Tu es moi, ça me fait pas peur !

– A mon époque, lointaine pour toi, Stephen King vient de sortir son nouveau roman : « L'Institut ».

– Sérieux ? Il écrit encore, alors ? T'imagines pas comme ça me fait plaisir ! Je viens juste de dévorer « Ça », c'est le chef d'oeuvre absolu de la littérature ! « L'Institut », tu dis ? J'aime bien le titre, il fait immédiatement marcher mon imagination.

– Oui, oui, il écrit toujours ! Et il est toujours en forme avec ses 72 ans. Il écrit un à deux livres par an, tu sais. Même qu'il a écrit encore mieux que « Ça » en 2011 (c'est ton propre avis, venu du futur). Une histoire en lien avec le meurtre de Kennedy.

– Mieux que « Ça » ? C'est impossible, ahahah ! Je te crois pas (mais j'ai envie de te croire !).

– Bon, c'est pas la question ! Je venais te parler de son nouveau livre. Une histoire avec des enfants et des jeunes ados, avec des pouvoirs psychiques qui…

– Attends, attends, stop ! T'es en train de me dire que le King des années 2000 et quelques, il raconte toujours les mêmes histoires ? Les ados et les pouvoirs psychiques il écrit dessus depuis le tout début ! T'es vieux maintenant, mais tu te souviens quand même de « Carrie » ou « Charlie », non ? Et « Ça », t'as quand même pas oublié ??

– Tu m'as pas laissé finir ma phrase ! Évidemment que je me souviens du clown, évidemment que je me souviens que je ne suis (tu n'es pas) sorti de ma (ta) chambre avant d'avoir fini ce pavé. Je suis pas encore sénile. Oui, c'est vrai, dit comme ça, on pourrait croire que cette histoire sent le réchauffé. Mais en fait, pas du tout. Tu veux que je te dise ? Ce bouquin est la parfaite fusion du vieux et du jeune King (ou le contraire).

– Hein ? Je comprends rien à ce que tu me racontes…

– Je t'explique : avec le temps et l'âge, le Maître est resté fidèle à lui-même, mais il s'ancre de plus en plus dans la réalité. Tu vois, cette histoire-là rappelle ses premiers amours mais enraciné dans l'atmosphère de mon époque. Je sais, tu vas me dire que si je parle de complot, de conspiration, de tests gouvernementaux secrets (ou non), ça existait déjà à ton époque…

– Ben, ouais, la guerre froide, les tests de la CIA sur les effets du LSD à haute dose, on connaît depuis longtemps !

– Oui, c'est vrai, sauf qu'à mon époque, je peux t'assurer que les choses ont un peu évolué. Les gens croient toujours autant aux complots, peut-être même encore plus. Ça va être compliqué pour toi de l'imaginer, mais l'information circule maintenant tellement facilement et directement que tout devient source de psychose et tout est remis en question. Bon, c'est pas trop la question, mais c'est pour te dire que cette histoire parle peut-être d'ados et de leurs pouvoirs paranormaux, mais elle parle aussi de manipulation de masse à une époque où on ne croit plus en rien et où on croit en tout. Et, crois-moi sur parole (tu n'as pas le choix), « L'Institut » est pour moi l'un de ses meilleurs livres des 10 dernières années. Et c'est pas une surprise que ce soit avec des ingrédients qu'il maîtrise à la perfection. Sauf que c'est pas juste au sujet de nos peurs primaires sur la coup, mais aussi celles de l'Humanité toute entière. Dans cette histoire, il y a ce qu'il sait faire le mieux…

– Laisse-moi deviner ! Des personnages auxquels tu t'attaches au bout d'une page, qui sonnent vrai à te demander si le King n'est pas dans leurs têtes. Des émotions à gogo, pas seulement noires, mais aussi belles et émouvantes, de celles qui te font piquer les yeux. Des dialogues incroyables. Un scénario de dingue. Des directions surprenantes. Et un pur divertissement doublé de réflexions. Et l'amitié !

– C'est bien, mon p'tit moi, je vois que tu maîtrises déjà bien ton King illustré ! Tu as 100 % raison, en Vingt Vingt c'est pareil, avec le recul et l'oeil de l'âge en prime. La fougue et l'imagination de ses vingt ans et le regard lucide et critique sur le monde du haut de ses 70 piges. A mon époque, les monstres ne sont plus des clowns solitaires, mais des clowns industrialisés… Et avec son pouvoir extrasensoriel à son sommet : son empathie. Je suis certain que tu adorerais ce livre en 1988 ! Et tu adoreras en 2020 :-). T'as raison, personne ne parle aussi bien de l'enfance que lui, même quand il parle de jeunes surdoués. Ou alors, justement parce qu'il a un don unique pour parler de la différence. Sa manière d'invoquer des émotions concrètes et des idées abstraites est toujours aussi phénoménale. du fantastique, oui, mais aussi du fond. Avec ce bouquin, impossible de ne pas penser aux camps nazis. Impossible de ne pas penser au parcage des migrants (ça ne te parle pas, ça te parlera un jour…). Et tu causais de l'amitié, t'imagines pas combien elle est le centre de ce livre ! Et rajoute à tout ça une fin qui propose même de quoi bien réfléchir.

– Tu t'emballes quand tu en parles, j'adore ça ! Je constate que l'enthousiasme passe la barrière des années :-).

– Eh oui, t'as tout compris, « L'Institut » est une formidable réussite, une de plus. Je t'envie tellement d'avoir encore à découvrir tant de merveilleux romans de Stephen King ! Tiens, tu sais qu'il écrira un jour une suite à « Shining », 34 ans après ? Et qu'il écrira aussi du pur thriller ? (Ne t'inquiète pas, quand tu te réveilleras demain matin, tu auras oublié tout ça et t'auras l'impression d'avoir rêvé).

– Ahah, tu déconnes !? Je t'ai cru jusqu'à maintenant, mais là t'y vas un peu fort !!

Fin de retranscription.
Lien : https://gruznamur.com/2020/0..
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Je me suis dit, il y a un certain temps maintenant, qu'il fallait que je tente de lire un Stephen King, et après quelques essais qui n'ont pas déclenché de passion chez moi, je me suis plongé dans Mr Mercedes et l'ai dévoré, de même que j'ai englouti la trilogie Bill Hodge en entier, puis je suis passée à l'Outsider (que j'ai un peu moins aimé), et L'institut me tendait les bras.

Et ce dernier roman lu, je l'ai adoré au point de m'y réfugier jusqu'à deux heures du mat. Je crois bien que je deviens addicte. Il faut dire que ce maître du suspense sait y faire : il vous amène des personnages hors du commun auquel on s'attache volontiers, prend bien son temps pour décrire l'environnement, les caractères des personnages, pour insinuer délicatement des indices et des éléments pour entretenir la flamme qu'il allume chez le lecteur, un peu comme dans une montagne russe : on monte tout doucement, on s'arrête un peu en haut et puis zou, c'est parti pour le grand saut, celui qui vous met sens dessus dessous, qui vous donne des sueurs et vous mets dans tous vos états, saupoudrant le tout d'un bon gros soupçon de fantastique.


Dans le présent récit, il s'agit d'enfants, d'enfants hors norme, soit, mais d'enfants, de petits êtres sans défense (croit-on), à qui ont inflige d'affreuses souffrances physiques comme morales. Un tout assez manichéen, des bons très bons, des méchants très méchants. Rien de très original... Mais bon, une fois plongé dans le roman, on oublie qu'il y a une vie en dehors, et quand on revient à la vie normale, on continue à se demander comment ils vont pouvoir se sortir de cette prison trop bien gardée, avec pour seules armes, la télékinésie ou la télépathie dont ils pourraient se servir s'ils étaient plus performants dans ce domaine... Mais hélas...

J'ai vraiment passé de bons moments de lecture, même si quelques incohérences ont pu se faire sentir avant le dénouement et même si parfois, l'auteur donne l'impression de diluer pour faire durer le plaisir.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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- Bonjour. Vous devez être monsieur Antyryia n'est - ce pas ? Veuillez vous asseoir s'il vous plaît.
Légèrement intimidé par cette femme maigre, d'apparence austère, et plus plate qu'une limande, je prends place sur la chaise de l'autre côté de son bureau.
- Je suis Madame Sigsby et c'est moi qui dirige cet endroit, enchaîna - t - elle.
Je ne peux m'empêcher d'être surpris d'être reçu directement par la P.D.G sans même passer au préalable par le service des ressources humaines.
- Euh, eh bien enchanté Madame Sigsby. Comme vous l'avez deviné c'est l'agence Pôle Emploi qui m'a envoyé ici et je suis là pour l'entretien d'embauche. Ils m'avaient aussi proposé un poste de veilleur de nuit mais les horaires imposés étaient nocturnes alors j'ai préféré décliner cette offre et me voici.
- Avant d'examiner avec vous l'ensemble de vos compétences, j'aimerais vous poser une question toute simple : A votre avis, que fait on dans cette entreprise ?
- Eh bien étant donné qu'elle s'appelle L'Institut j'imagine qu'on y prodigue de nombreux enseignements à de jeunes enfants.
- Vous n'êtes pas loin de la vérité, mais l'éducation ici pratiquée n'a rien de scolaire. Je vais vous expliquer en quelques mots ce qu'on fait ici pour que vous en compreniez les grandes lignes mais rien de ce que je vais vous dire ne devra sortir d'ici. Si vous répétez le moindre mot de cet entretien à l'extérieur de ces murs vous serez découpé puis broyé en morceaux tellement petits que vous tiendrez dans un pot à confiture.
J'acquiescai bien évidemment, en grand habitué des séries médicales et de la notion de secret professionnel, laissant Madame Sigsby poursuivre.
- Sachez tout d'abord que l'Institut existe depuis près de soixante-dix ans. Et qu'ici on sauve le monde des pires menaces. Si vous travaillez avec nous vous participerez à votre échelle au bien de l'humanité toute entière.
- Où est-ce que je dois signer ? demandais-je, tout excité à l'idée d'oeuvrer ainsi pour mon prochain.
- Ne m'interrompez pas quand je parle ! me coupa la longiligne Madame Sigsby.
Elle reprit alors son monologue. Je n'osais plus broncher.
- Comme vous le savez sans doute, on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs. C'est la raison pour laquelle l'Institut enlève des enfants âgés le plus souvent de huit à seize ans au taux de BDNF élevé qui ont des capacités de TK ou de TP. Notre équipe médicale les évalue d'abord à l'Avant avec une batterie de tests ordinaires, différentes injections, on leur fait voir des points lumineux également afin de développer leurs capacités. Quelques semaines plus tard ils se rendent à l'Arrière pour accomplir leur véritable rôle et terminent leur séjour à l'Arrière de l'Arrière.
Dubitatif, je levais alors la main avant de risquer de prendre la parole sans autorisation.
- J'imagine que vous avez pas mal de questions. Je ne pourrai certainement pas répondre à toutes mais je vous autorise à les poser.
- Eh bien tout d'abord, ça veut dire quoi TP ou TK ?
Madame Sigsby s'empara s'empara alors d'un manuel de 600 pages sur lequel on pouvait lire L'institut en lettres blanches avec en couverture un petit garçon dans une chambre sur une voie de chemin de fer. Et ce mode d'emploi était rédigé à en croire la couverture par le grand Stephen King himself, dont le nom apparaissait quant à lui en un relief doré.
Elle feuilleta rapidement le pavé jusqu'à me lire un extrait :
"TP, ça veut dire télépathe. Et TK ...
- Télékinésie."
Sachez cependant que les télépathes sont devenus une denrée de plus en plus rare, me précisa la patronne de l'Institut.
- Et BDNF ? C'est pour Banque du Nord de la France ?
- Très drôle monsieur Antyryia. Il s'agit du facteur neuropathique dérivé du cerveau qui nous permet dès la naissance de ces petits prodiges de les identifier et de les enlever le moment venu.
A ce sujet, avez-vous une expérience militaire ? Vous pourriez alors rejoindre l'équipe Rubis ou l'équipe Opale. Elles sont chargées de nous livrer les jeunes prodiges après avoir massacré toute leur famille.
Très intéressé par cette opportunité professionnelle qui devrait en outre me rapporter un maximum de blé, j'essayais de me vendre.
- En effet Madame. J'ai effectué mon service militaire. J'ai passé neuf mois à Paris à la Direction Centrale de Protection et de Sécurité de la Défense, l'équivalent de la police des polices dans l'armée. Mon travail principal consistait à appuyer sur un bouton afin d'ouvrir la barrière à chaque fois qu'un véhicule devait rentrer dans cette zone de haute sécurité.
- Et avez-vous une bonne expérience des armes à feu ?
- Pendant mes classes, à Reims, j'ai tiré deux fois avec un fusil d'assaut. Et je crois me rappeler avoir touché une fois ma cible.
- Je crains que ce ne soit pas suffisant. En tout cas vous ne pourrez pas rejoindre nos commandos ni l'équipe de sécurité de Monsieur Stackhouse. La prochaine cible, un jeune homme du nom de Luke Ellis aux talents balbutiants de télépathe également surdoué, risquerait de vous donner trop de fil à retordre. Peut-être l'équipe du docteur Hendricks ? Est-ce que vous avez des connaissances médicales assez pointues ?
- Parfois j'arrive à m'automédicamenter, répondis-je en toute sincérité.
- Je pense donc qu'on peut éliminer cette hypothèse également. Alors préféreriez-vous être technicien, intendant, travailler au réfectoire ou encore espionner la marmaille avec l'ensemble du personnel d'entretien ?
Pensant que j'étais mal à l'aise avec l'idée de torturer des enfants, Madame Sigsby crut bon de préciser qu'il ne fallait surtout pas les considérer comme tels, mais comme des cobayes qui étaient la propriété de l'Institut et qui devaient être sacrifiés sur l'autel de la préservation du plus grand nombre.
- Ca vous dirait de travailler avec un taser ?
- Si vous me prenez par les sentiments, répondis-je avec les yeux illuminés et plein d'espoir.
- Sachez qu'ici on pratique beaucoup la carotte et le baton. Comme vous vous en doutez les enfants sont parfois un peu perturbés lorsqu'ils sont enlevés pour être emmenés ici. J'ai beau les rassurer hypocritement, certains doutent, d'autres se rebellent comme Nicky Wilholm, actuellement à l'Avant. Votre travail consisterait donc à punir les plus récalcitrants, c'est à dire ceux qui refusent les piqûres et les expériences auxquelles ils n'échapperont de toute façon pas. Dans ces situations quelques volts s'imposent jusqu'à briser les plus récalcitrants. A l'inverse, s'ils font sagement ce qui leur est demandé, s'ils ne protestent pas par exemple au moment de leur prendre la température par la voie rectale, alors vous devrez les récompenser avec quelques jetons. Notre but est de les rendre les plus malléables et dociles possible.
- A quoi servent ces jetons ?
- C'est la monnaie avec laquelle ces enfants peuvent s'acheter de petites récompenses : Accès restreint à un ordinateur, distributeur de sodas et de friandises, et même alcool et cigarettes.
- A huit ans ? m'exclamai-je
- Vous seriez surpris de voir ce que certains sont prêts à faire pour tenter d'oublier qu'ils sont ici. Et les rendre dépendants est une autre façon de les contrôler me dit-elle avec un clin d'oeil.
- Où est-ce que je signe ? demandai-je, salivant d'avance à l'idée d'en faire baver à tous ces petits prodiges mentaux.
- Ici et ici, me dit-elle, en me tendant ensuite mon exemplaire avec le manuel rédigé par Stephen King.
- Vous commencerez dès lundi prochain, poursuivit-elle. Ce qui vous laisse le temps de vous imprégner de notre réglement. Tout est dans ce roman.
- Un roman ? m'interrogeai-je en feuilletant quelques pages et je frissonais en tombant sur les extraits suivants :
"Il pensa aux Juifs à qui on tatouait des numéros sur les bras quand ils entraient dans les camps, à Auschwitz ou Bergen-Belsen."
"Il repensa aux camps de concentration et aux expériences horribles, stupides, menées par les nazis."
- Oui, plutôt que de faire un réglement barbant on a fait appel à un spécialiste qui nous a rédigé une version catastrophe de ce qui pourrait arriver à notre Institut si on ne prend pas toutes les précautions nécéssaires, ce qui rend notre personnel bien plus attentif aux risques tout en lui apprenant tout ce qu'il doit savoir sur le fonctionnement de cet endroit. Vous connaissez Stephen King ?
- Plutôt oui, je dois avoir lu les trois quart de ses romans environ !
- Alors vous vous doutez bien que quand il a appris qu'un centre hébergeait des enfants aux capacités spéciales et qu'on lui en a expliqué le fonctionnement, il n'a pas pu s'empêcher de rédiger une oeuvre sur le sujet à notre demande. A croire qu'il est retombé à la fin des années 70 ou début des années 80 d'ailleurs et qu'il retrouvait à la fois les prémonitions du jeune Danny de Shining, les pouvoirs de télékinésie de Carrie, la pyrokinésie de Charlie ou encore l'amitié unissant les enfants dans Ca. Vous savez que l'enfance et les pouvoirs psychiques ont longtemps été une grande source d'inspiration pour l'auteur américain qui a ainsi saisi l'opportunité de revenir à ses premières sources d'inspiration.
- Et c'est un grand King ?
- Vous vous ferez votre propre avis. En tout cas c'est un réel plaisir de le retrouver à écrire sur ses anciens thèmes de prédilection. Pour ma part en tout cas j'ai adoré même si j'ai trouvé la fin un peu confuse, surréaliste et exagérée.
Le téléphone interrompit notre échange.
- Parfait. Amenez-la le plus rapidement possible. Je vais prévenir Madame Alvorson pour qu'elle lui prépare tout de suite sa chambre.
Une fois que Madame Sigsby eut raccroché, je l'interrogeai des yeux.
- L'équipe Opale vient de capturer une nouvelle pensionnaire, Kalisha Benson. Ses parents ont tous deux été tués et l'opération s'est très bien déroulée me dit-elle avec un grand sourire. Les télépathes sont devenus tellement rares de nos jours ! Je compte donc sur vous dès la semaine prochaine pour dompter cette jeune femme avec l'aide de nos autres intendants. Merci pour votre enthousiasme Monsieur Antyryia. Je dois vous laisser maintenant.
L'entretien d'embauche s'acheva sur une franche poignée de main.
Il sera encore temps lors de ma prise de fonctions de parler de mes émoluments.
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Dans l'épilogue de ce roman, une phrase résume tout à fait les romans de Stephen King : Rendre l'impossible plausible.
Tout est dit.
L'institut est un roman du grand Stephen King que j'ai beaucoup aimé. Je n'ai pas vraiment d'avis à donner ni d'analyse à faire après la lecture de cette histoire. Juste que les 815 pages se sont tournées facilement, que j'ai passé un bon moment de lecture. Stephen King nous embarque et c'est tout ce que j'avais envie, me laisser embarquer...
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Rien de tel pour finir l'année qu'un petit Stephen KING. Enfin petit, façon de parler : 768 pages, mais englouties comme s'il y en avait à peine 200 !
Un King qui nous parle d'enfants avec des pouvoirs télépathiques et télékinésiques, j'entends d'ici les détracteurs ronchonner : c'est du réchauffé, du déjà vu, le King ce n'est plus ce que c'était et bla bla bla. Alors je vous le dis maintenant, la suite ne va pas vous plaire parce que je ne suis pas du tout de cet avis. Ce livre m'a beaucoup plu.

La construction est ingénieuse : on commence par faire connaissance avec Tim, un ex flic qui semble aller là où le vent le porte, à mi-chemin entre le héros blasé et le hippie. Finalement il atterri dans un bled paumé dont l'auteur a le secret. En quelques pages le patelin en question a pris vie, je connais tout le monde, et je sais déjà qui je voudrais comme voisin, qui me fait flipper et qui sont les gus un peu louches à surveiller pour la suite. Je suis bien installé et là paf ! Plus de Tim… Eh ! mon nouveau pote ! Ce n'est pas sympa Mister King j'étais à fond là !
Tu m'emmènes où d'abord ? Je ne suis pas contente ! Faire connaissance avec un gosse ? Luke ? Visiblement c'est un intello le petit. Et voilà il m'a refait le coup en quelques pages je l'adore ce mioche. Je connais ses parents, son meilleur pote, son école, sa petite vie. Et hop une touche de fantastique pour saupoudrer tout ça et aiguiser l'attention du lecteur. Jusqu'à ce que je me retrouve à l'Institut et là coup de stress. On est loin de la colonie de vacances et la vieille peau qui dirige les lieux est carrément flippante ! Encore ‘il n'y avait qu'elle mais non !
Me voilà à trembler pour Luke et ses amis, à haïr les bourreaux, échafauder des hypothèses et des plans d'évasion ! L'ambiance se fait anxiogène mais il y a de la marge, le déroulement de l'histoire est maîtrisé et tout est parfaitement orchestré. La tension monte crescendo et les éléments du puzzle commencent à s'assembler.
J'en aurais presque oublié Tim, mon nouveau pote dans son bled paumé. Qu'est-ce qu'il vient faire dans cette histoire d'institut me direz vous? Moi aussi je voulais comprendre, c'est pour ça que j'ai dévoré le livre jusqu'à la dernière ligne et … maintenant je sais ! mais je ne vous le dirai pas !

Toutefois il m'a manqué un petit quelque chose (ah, vous voyez que je garde mon objectivité même pour le King). J'aurais aimé avoir peur et le palpitant qui s'emballe, les yeux qui courent plus vite sur les mots, l'angoisse qui m'étreint, sentir la pression et l'urgence. Oui bon je suis peut être un chouia exigeante tout ne peut pas être du niveau de Ca, Shining, Salem, Misery ou La ligne verte. Certes je n'ai pas frôlé la crise cardiaque mais le reste y était : les relations humaines, les personnages impeccables et tellement vivants, qu'il s'agisse des héros ou du tout petit rôle, les lieux tellement bien décrits qu'on les ressent, la critique de la société américaine distillée avec style et panache, les petits détails qui donnent de la consistance à l'histoire. Et surtout il y a la plume de Stephen KING et le charme qui s'en dégage. Des pages et des pages sans une seconde d'ennui. Une fois de plus j'ai été ensorcelée !
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Nombre d'excellentes critiques ont été commises sur ce roman, notamment celles de @gruz et d'@Antyrya qui m'ont convaincue (s'il en était encore besoin !) de le lire.
Tout comme eux, je suis une fan de la première heure et bien évidemment j'ai été frappée par ce retour aux sources des thèmes : les dons "psy", l'amitié entre ados qui se tiennent les coudes pour affronter les pires dangers, l'organisation secrète qui oeuvre "pour sauver le monde" mais de façon pas vraiment catholique, on retrouve ces gimmicks chers au King des années 70 et surtout 80 (et plus tard aussi, je pense notamment à "Dreamcatcher). Mais on sent que l'homme qui écrit a bien muri depuis et que le monde autour n'est plus le même non plus. Sans parler des lecteurs comme moi, qui sont devenus plus exigeants, plus blasés peut-être ?
Quoi qu'il en soit, il y a 20 ou 30 ans ce livre aurait récolté cinq étoiles sans l'ombre d'une hésitation. Maintenant j'en veux plus : cet Institut je l'aurais aimé encore plus glauque et anxiogène, avec du personnel encore plus sadique. Parce qu'il sait instiller des atmosphères terrifiantes, insidieusement, créer des personnages maléfiques, sans aucun scrupule. Oh, il y en a bien quelques-uns dans cette histoire, des tortionnaires sans scrupules que ça ne dérange pas outre mesure d'électrocuter ou de noyer des gamins au prétexte d'exacerber leurs prédispositions à la télékinésie ou à la télépathie. Mais il m'a manqué un petit quelque chose pour épicer ma lecture.
j'ai commencé par le négatif, une fois n'est pas coutume. Mais si j'ai quand même accordé quatre étoiles, c'est que j'ai totalement plongé dans ces 600 pages, même si je coupais parfois ma lecture, en alternance avec deux autres livres. Une façon de faire durer le plaisir...
La première partie a paru longue à certains, au contraire cela m'a plu de ne pas rentrer tout de suite dans le vif du sujet, de faire d'abord connaissance avec Tim qui à priori n'a absolument rien à voir avec un quelconque don psychologique et ne fréquente aucun enfant surdoué. La façon dont il atterrit dans un bled paumé nommé DuPray et y décroche son poste de veilleur de nuit peu sembler totalement tirée par les cheveux, et pourtant...cela m'a remis en mémoire certains choix impulsifs que j'ai pu faire, et qui ont modifié le cours de ma vie.
On quitte Tim au bout d'une cinquantaine de pages pour faire la connaissance de Luke, "le gamin intelligent", ainsi que s'intitule la seconde partie. Tellement intelligent qu'il s'apprête à rentrer à l'université pour y mener un double cursus, à 12 ans. Accessoirement, et pour son malheur, il arrive parfois à déplacer un plat (vide) sur une table, mais de façon anecdotique, il n'est pas franchement doué en matière de télékinésie. Mais cela suffira pour attirer sur lui l'attention des "recruteurs" de l'Institut...
Une fois confortablement installé (!) là-bas, il va se faire plein de potes, et vivre des expériences, disons, "inédites", dans ce qu'on appelle "l'Avant".
bon, ce n'est pas toujours le pied, mais il y a quelques compensations, sous forme de jetons distribué par le personnel après une bonne séance de tests.
Et si on a suffisamment de jetons, on peut s'offrir un paquet de cigarettes ou un jus de fruit "gonflé" à l'alcool pour décompresser, comme les grands.
Mais l'Avant, c'est un peu le club Med par rapport à l'Arrière, là où les gentils enfants atterrissent une fois qu'ils ont bien développé leur potentiel TK ou TP. Va falloir que ça serve à quelque chose, tout ce qu'on a investi sur leur tête, quand même, l'Institut n'est pas une oeuvre de bienfaisance ! Quoique, tout ça, c'est pour sauver le monde...
Je vous en ai assez dit, si vous voulez savoir le rapport entre Jim le veilleur de nuit et Luke le surdoué, c'est simple ! Yaka lire le livre.
Je crois que quand on lit un Stephen King, il faut vraiment s'affranchir des notions de vraisemblance ou de rationalité si on veut vraiment savourer les univers qu'il crée. Bien sûr, dans son impressionnante production il y a de l'excellent et du médiocre (perso je n'ai pas du tout aimé "Sleeping beauties", un de ses derniers), et il ne s'agit pas de crier au génie à chaque parution. Mais très honnêtement, je salue bien bas cet auteur qui arrive à captiver depuis des décennies tant de lecteurs toutes générations confondues, avec des histoires toujours différentes, dans des registres aussi variés, et avec une écriture de qualité. J'en connais très peu qui ont réalisé cette performance. Je comprends qu'il ne plaise pas à tout le monde, par contre j'ai du mal à admettre certaines critiques lapidaires qui démolissent ses écrits sans nuances. Lisez autre chose si vous n'aimez pas ! Mais laissez-nous savourer notre King annuel...
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Ca faisait un bail que je n'avais pas ouvert un livre de S King. Je me souviens qu'ado, je les dévorais à la chaîne ! Avant un grand arrêt.... Quelques relectures et c'est tout.
Et une envie de me replonger dans son atmosphère. Je me suis régalée ! Plus de 700 pages, 24h de lecture. OK j'étais pas fraîche au boulot ce matin !
.
Aujourd'hui Etats-Unis. Maine évidemment mais aussi la Caroline. Mais surtout le Maine....
Des enfants qui disparaissent. Des enfants particuliers, au talent recherché. Des enfants emprisonnés dans "l'institut". Tout le livre tourne autour du "pourquoi" et nous entraîne dans un schéma totalitaire avec un côté "je veux votre bien même si vous ne le voulez pas quitte à vous l'imposer par la force", schéma qui m'a bien plu.
.
Un moment très plaisant de lecture. Des retrouvailles bien agréables !
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Un veilleur de nuit, ancien flic au parcours professionnel accidenté, un enfant de douze ans à l'intelligence exceptionnelle, un enlèvement accompagné d'un double meurtre, des enfants TP ou TK (pour télépathie et télékinésie) enfermés dans un étrange “Institut” où ils servent de cobayes à des adultes qui les torturent à des fins secrètes et probablement effrayantes… tels sont les ingrédients du dernier roman de Stephen King, "L'Institut".

La quatrième de couverture vante "L'Institut" comme étant son nouveau chef d'oeuvre, à la hauteur de “Charlie” et de “Ça”, et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai choisi de le lire. Mais je ressors de cette - longue - lecture un peu perplexe et pour tout dire extrêmement déçue.

Des univers carcéraux bâtis clandestinement par des organisations occultes et para gouvernementales, des humains que l'on chosifie pour mieux piller leurs ressources physiques ou mentales, des êtres dont on tente de développer les pouvoirs psychiques pour les transformer en armes de guerre… tout cela n'est pas très neuf - et a même été réellement tenté par l'union soviétique (pour ce qui est des pouvoirs psychiques) pendant la guerre froide. Ce sont des thèmes très présents au cinéma comme dans la littérature - je pense notamment à “l'unité” de Ninni Holmqvist, à “Auprès de moi toujours” de Kazuo Ishiguro ou même à “La servante écarlate” de Margaret Atwood (romans autrement profonds et dérangeants)... Mais ils ne sont pas traités, ici, de manière particulièrement originale ni, en tous cas pour moi, convaincante.

A quoi s'ajoutent les inévitables gamins héroïques (et très américains) qui triomphent toujours de tout dans l'esprit de “Maman, j'ai raté l'avion” (c'est dire !), le flic injustement déclassé, forcément valeureux et intègre, les “méchants” vraiment très méchants et les “bons” prêts à tout au péril de leurs vies pour que triomphent la justice et le bien… autant de poncifs et de clichés qui font de "L'Institut" une histoire convenue et sans surprise qui se traîne en longueur sur près de 600 pages jusqu'à son dénouement, là encore sans beaucoup de surprise.

"L'Institut" ne tient pas, loin s'en faut, les promesses pour le moins exagérées de l'éditeur dans sa présentation, et je n'ai rien retrouvé ici de l'atmosphère étrangement vénéneuse propre à l'univers de Stephen King, ni de son art subtil et diabolique de biaiser lentement le quotidien jusqu'à le distordre en une réalité autre - et parfaitement horrifique. D'un autre auteur, "L'Institut" aurait été pour moi un bon moment de divertissement - sans plus. Mais, s'agissant de Stephen King, c'est tout simplement une véritable déception.

[Challenge Multi-Défis 2020]
[Challenge Pavés 2020]
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