Minuit 2

Minuit 2 comprend deux nouvelles, les Langoliers et Vue imprenable sur jardin secret.
J'avoue, je n'ai lu que la première, je ne me sentais pas trop d'attaque pour lire la seconde (d'autant que je connaissais l'histoire ayant vu l'adaptation télé...même si aucune adaptation télé ne rendra jamais justice à Stephen King...à part la Ligne Verte, et les Evadés....oui mais bon c'est le même réalisateur alors ce n'est pas pareil. Si toutes les adaptations avaient pu être faites par Frank Darabount...ah là là , je m'égare).

Pour en revenir aux Langoliers...l'histoire est quand même super bizarre et donne encore moins envie de prendre l'avion (sinon, vous pouvez toujours regardez Des serpents dans l'avion et on en reparle après).

Résumé : Lors d'un voyage tout ce qui a de plus ordinaire, plusieurs personnes s'éveillent lentement pour constater que la majorité des passagers ont disparu, ne laissant que des effets personnels derrière eux.

Parmi les passager restants se trouvent un pilote (heureux hasard) qui décide de se poser sur le plus proche aéroport afin de se pencher sur la question.

Alors là, je fais un petit reproche à King sur la qualité de ses personnages. Dans la plupart de ses romans, les personnes sont toujours très soignés, très léchés si j'ose dire. On sent que l'auteur y a mis tout son coeur, que ce soit pour Norman Daniels (Rose Madder), Annie Wilkes (Misery) ou Rainbird (Charlie)....et j'en passe.

Dans les Langoliers, j'ai trouvé les personnages un peu téléphonés...vous savez comme dans les films catastrophes où chacun n'est présent que pour avoir un rôle à un moment donné. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre alors je vais étayer mes propos avec une petite démonstration.

Dans les Langoliers, nous avons :
- le pilote : comme je vous l'ai dit, c'est super pratique d'avoir un pilote conscient quand on se trouve dans un avion
- le type super beau gosse et super mystérieux qui se trouve être un leader né : de deux choses l'une, soit il s'en sort et il se tape la demoiselle en détresse, soit il meurt en héros. Sans vouloir spoiler bien entendu
- la demoiselle en détresse : il faut qu'elle soit jolie, un peu cruche mais pas trop, et surtout dotée d'une grande empathie incitant les gens à se confier à elle et au héros d'avoir un petit coup de coeur pour elle.
- l'ado ou jeune adulte en mal de sensation : vous savez, c'est le petit jeune à qui il n'est jamais rien arrivé d'intéressant et qui voit là l'occasion de se faire un nom...et si possible épater une fille du même âge
- justement, comme de par hasard, il y a une fille de l'âge de l'ado : si ce n'est pas téléphoné ça, je ne sais pas ce que c'est
- l'élément perturbateur : le genre de mec qu'on a envie de massacrer dès le début tellement il est horripilant
- les autres personnages qui ne sont que pour se massacrer parce qu'il faut quand même des victimes : ce sont ceux qui font le moins l'objet d'attention

Vous voyez, je n'exagère pas...et c'est ce qui m'a le plus dérangé dans l'histoire. Enfin, l'histoire en elle-même est quand même pas mal gratinée, et n'aura pas dépareillée dans un épisode d'X-files ou de Fringe.

En réalité, tout est construit comme un film catastrophe de série B et je ne trouve pas l'histoire digne de Stephen King.

Je ne suis pas un fan des novellas (histoires trop longues pour être des nouvelles et trop courtes pour être des romans). "Les Langoliers" commence bien mais sombre dans le ridicule (les boules mangeuses d'univers). Et j'ai largement préféré, sur un thème similaire, le roman "La part des ténèbres" du même auteur à la deuxième novella de ce recueil intitulée "Vue imprenable sur Jardin Secret".