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Ça tome 1 sur 4
EAN : 9782253151340
800 pages
Le Livre de Poche (13/02/2002)
4.21/5   3426 notes
Résumé :
Enfants, dans leur petite ville de Derry, Ben, Eddie, Richie et la petite bande du 'Club des ratés", comme ils se désignaient, ont été confrontés à l'horreur absolue : ça, cette chose épouvantable, tapie dans les égouts et capable de déchiqueter vif un garçonnet de six ans...
Vingt-sept ans plus tard, l'appel de l'un d'entre eux les réunit sur les lieux de leur enfance. Car l'horreur, de nouveau, se déchaîne, comme si elle devait de façon cyclique et régulièr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (287) Voir plus Ajouter une critique
4,21

sur 3426 notes
Bien que Stephen King soit mon allié de bibliothèque depuis mes 16 ans, je n'ai absolument jamais fait de chronique sur un de ses romans. Je sollicite donc votre indulgence.

Pourquoi je lis celui-ci un peu tardivement ?
Et bien parce que pendant mon adolescence, j'avais vu l'adaptation de 1990 et que, au risque de me faire lyncher, je l'avais trouvé vraiment pourrie. Certes, on m'a toujours dit que le livre était mieux mais comme je n'avais pas apprécié ni les adaptations, ni les romans de Bazaar et du Fléau, je m'étais dit que bof, non je n'allais pas essayer.

A tort, je reconnais aujourd'hui.

Car j'ai vu l'adaptation récente de Andrés Muschietti et j'ai été très impressionnée. Ce n'est pas l'histoire qui m'a scotché. Ni le cadrage et les effets spéciaux qui sont tops, et dont je pense que le film de Tommy Lee Wallace avaient toutes ses qualités à l'époque, bien que je ne m'en souviennes pas. Non, c'est surtout la mise en scène et la direction des acteurs qui m'ont interpellé. J'ai ressenti un très fort attachement pour les personnages. Je les ai trouvé d'une époustouflante crédibilité. Avec les personnalités complexes et sensibles qui règnent, on y croit à cette amitié, chose que je n'avais pas du tout ressenti avec la première adaptation, qui me semble, ciblait plus le charisme de Pennywise. Je pense que Muschietti a beaucoup plus travaillé sur TOUS ses personnages, que dans les années 90 où l'on prônait plus la forme que le fond (excepté quand on s'appelle Amblin) et n'a pas donné la vedette uniquement au méchant et à la Peur. Ne serait-ce que Eddie, cette force de caractère malgré le maternement excessif, je me suis dit, wouah !! Quel tronche !! Mais pas que lui… J'avoue ne pas savoir si c'est le réalisateur qui a bien travaillé ou les acteurs qui jouent divinement bien, ou les deux. Quoi qu'il en soit, je suis intriguée et comme ce sont les personnages qui ont éveillé tout mon intérêt, et qu'ils ont été créé par le King, me voilà enfin décidée, plusieurs années après, à ouvrir les pages de « ça ».


Et je ne serais pas déçue car tout ce que j'ai aimé dans l'adaptation est transcrit dans son roman.


J'ai été également surprise de constater que le clown n'apparaît que brièvement durant les 400 premières pages, laissant la place au terrifiant Henry Bowers, qui sera le vrai ennemi. J'ai été surprise de constater qu'il débutait également sur une agression homophobe 27 ans plus tard, mettant alors ainsi l'axe, avec évidence, sur le harcèlement scolaire et la discrimination des noirs, des gros, des gays, des pauvres, des bègues, des juifs, des chétifs, des gens qui ne représentent pas le American Warrior voulu.
Et je verrais plein de clin d'oeil pas joli joli sur cette Amérique profonde, lorsque Bill et Richie réalisent que les armes ont été créées uniquement dans le but de tuer, et qui se termine (ATTENTION SPOILER) sur une tuerie massive aux armes à feu. J'ai été surprise encore, sur les réflexions de Ben adulte lorsqu'il se dit que les enfants risquent de se faire tuer à tout moment sans la présence maléfique du clown, uniquement par leur insouciance et leur prise de risque constant. Une ode à l'enfance en soit, gâchée par le mal, mais unit dans la force de l'amitié. Ensemble, on peut vaincre la menace. Car à aucun moment les adultes seront présents pour les aider, ni même voir ou même assez patients pour écouter et croire. Chose que nous sommes en train de changer depuis les années 2000 : « La part sombre de l'humanité, la minorité jusque-là silencieuse, a changé au cours du temps, se transformant en une minorité bruyante aux heures couvertes par les médias. Des cauchemars, autrefois inimaginables, assaillaient parents comme enfants chaque jour. Les adultes ont absorbé l'horreur, mais ont continué à vivre. Les gamins, en revanche, ont grandi et sont devenus parents, des parents balafrés par une cicatrice pâle et ciselée, imprégnée dans leurs esprits, et qui a modifié leur mode d'éducation pour toujours. Les perdre de vue pendant six minutes, il n'en faut pas plus. Je crois que cette prise de conscience a sonné le glas de la liberté des enfants, remplaçant la cloche du dîner par le covoiturage. » Bryan Reardon, dans Jake.
Le harcèlement scolaire, les agressions et la discrimination des minorités existent depuis toujours, et nous rappeler que cela existait déjà, prouve que « non ce n'était pas mieux avant », c'était juste différent. Est-ce qu'en protégeant nos enfants du mal, nous leur enlevons l'amitié ? Est-ce si difficile d'avoir les deux ? Peut-être parce que le monde des adultes enlèvent la construction du soi, et l'un ne va pas sans l'amitié ? Je ne sais pas. Je ne suis pas psy. Mais il n'aurait pas pu écrire « ça » aujourd'hui, entre les portables, l'éducation bienveillante, l'absence de hiérarchie au sein de la famille moderne, le contrôle parentale, les applications traceurs, etc… Soyons honnête, enfant j'allais où je veux. Aujourd'hui mes enfants vont là où je les vois.
Et Stephen King est un excellent conteur, qui nous évoque tous ses bons moments de l'enfance mais également qui nous rappelle que ce n'était pas si géniale, que nous prenions des risques, surtout si l'on n'avait pas d'ami...

Je m'attaque à la suite. J'espère aimer autant.


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Ça n'est pas qu'un livre d'épouvante, Ça est bien plus. Ça est aussi un livre sur le courage, l'amitié, la perte de l'innocence de la jeunesse.

Ça risque de vous faire replonger dans les affres de vos années jeunesse : vous allez vous remémorer vos joies de gosse, mais aussi vos chapelets de souffrances à l'école, vos tombereaux de doutes sur l'avenir, les questions que vous vous posiez, vos premiers émois, ainsi que votre je-m'en-foutisme.

Mais c'est aussi un grand roman sur l'amitié et sur le fait que l'union fera toujours la force. Surtout si on est persécuté à l'école ou aux prises avec un clown terrifiant qui prend l'apparence de vos peurs les plus profondes.

Ce roman prenait les poussières sur mes étagères, trop couillonne que j'étais pour oser l'ouvrir, malgré mon âge adulte. Oui, je pensais – à tort – que Ça n'était qu'un livre d'épouvante.

Ça, on peut dire que je me suis mise le doigt dans l'oeil jusqu'au coude parce que bien qu'ayant des passages qui font monter la tension et l'adrénaline, ce roman possède une profondeur dans son récit et ses personnages.

Première surprise, le King ne nous propose pas un récit linéaire avec une continuité dans le temps de la narration. Je m'attendais à avoir tout le récit de la jeunesse de nos 7 gamins en 1958 et puis passer ensuite à leur vie d'adultes (en 1985) lors de leur retour dans la ville de Derry pour tuer Ça.

Et bien non, le King fait mieux que Ça : il alterne, il joue avec le temps, vous faisant voyager sans cesse au fil des chapitres, et vous passez sans soucis de 1958 à 1985 (inversion des deux derniers chiffres, marrant), faisant même de brèves incursions dans les années 30-40 et même plus loin dans le temps.

En plus d'avoir cette superbe narration qui va et qui vient, non pas entre tes reins, mais entre deux époques différentes, elle se permet aussi de l'être à travers les points de vue de sept personnages principaux différents.

Mieux, sur la fin, le King finissait un chapitre et le dernier mot était celui qui commençait le suivant (après un saut dans le temps).

Ça est un récit gigantesque, titanesque, même (mais Ça ne coulera pas !) et, bien que les égouts de la ville de Derry furent inondés, jamais le récit ne prendra l'eau, lui ! L'auteur se permet même d'inclure des souvenirs dans son récit et le tout reste cohérent.

Une écriture qui arrive à vous transporter, à vous coller la frousse, à vous faire rire, souffrir, compatir, qui vous donne l'impression que ce n'est pas un adulte qui vous parle, mais 7 jeunes gamins (dont une gamine).

Un récit qui vous prend aux tripes et qui ne vous lâche pas, qui jamais ne vous lasse.

Des personnages travaillés, même si certains ont plus de présence que d'autres (notamment, Bill, Beverly, Ben, Richie, Eddie et le salaud d'Henry). Des gamins qu'on ne pourra pas oublier, même si eux oublieront toute l'histoire, avec le temps.

Ça n'est pas facile de vous dire combien j'ai aimé ce roman et combien il est riche de plein de choses.

Et puis, le King qui, sur la même page, parle de Sherlock Holmes et d'une belette, Ça à le mérité d'être souligné. Quel hommage il m'a rendu. Et à Holmes aussi, car son nom se retrouve souvent dans le roman.

— Je me suis pris pour Sherlock Holmes pendant une minute. Puis pour une star du rock. Tes yeux sont tellement rouges que c'en est incroyable.
— Les tiens aussi. Un vrai couple de belettes dans un poulailler, c'est nous, ça.

Bref, un putain de coup de coeur et une aiguille de tensiomètre fichée dans le plafond, mais le roman en valait le coup.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Que dire de ce premier tome de "Ça" ? N'ayant vu aucune adaptation cinématographique. Que ce soit Ça avec Tim Curry ou les 2 volets retranscrits sur grand écran... je suis bien trop froussar pour ça.

Je découvre donc ce grand classique de la littérature d'épouvante et je ne suis réellement pas déçu.
Il est vrai que le roman met du temps à bien démarrer, et qu'il faut bien quatre cent trente pages à King pour bien construire son roman, entre la présentation et la description des personnage. Mais même là, même si le rythme est un peu plus lent, Stephen King sait nous mettre dans une ambiance pesante, alternant entre les personnages étant enfants et une fois devenus adultes.

"Le Club des Ratés" pour les personnages principaux, si il y a bien une chose que l'on sent chez eux c,'est leurs liens d'amitié inébranlables. Que ce soit pendant leur enfance ou même dans leurs retrouvailles une fois devenus adultes. Et ce malgré la terreur et les sales coup que peut leur jouer le grippe-sou.

Je comprends pourquoi maintenant ce roman, qui est une épopée est un classique du genre. J'espère que le tome 2 sera aussi bien sinon mieux, car "Ça" tome 1 est un réel coup de coeur pour moi dans cette année 2023 !

Il est 6h25 du matin, je viens de finir le tome 1. Je vais pioncer et dès mon réveil j'attaque ce qu'il me semble en l'état où nous laisse le premier tome, le tome 2 sera le plus gros du morceau.
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Une psychanalyse moins difficile que je l'avais d'abord craint, et une histoire qui vous agrippe.



Cette lecture trône dans ma bibliothèque, dans ma collection de Stephen King, plus exactement, depuis un très grand nombre d'années. Pour être tout à fait honnête, je l'avais achetée, parce que tombée sur une bonne occase, et toujours très heureuse d'agrandir mes collections, mais complètement persuadée que jamais de ma vie je ne l'ouvrirais.

Car oui, je le dis bien haut et bien fort, comme bon nombre d'autres personnes, j'ai été littéralement TRAUMATISEE par le film adapté de ce roman. Je l'ai vu extrêmement jeune, trop, beaucoup trop jeune, merci le grand frère !! Mais quand je dis traumatisée, c'est pas un mot en l'air hein. Les clowns pour moi, c'est juste le summum de l'horreur ! Genre Ronald Mac Donald's, si jamais il lui prenait l'idée de m'approcher, c'est prise de Kung Fu incontrôlée, et fuite en hurlant et en m'arrachant les cheveux.
Les clowns me terrorisent, c'est tout, c'est comme ça.

Je sais pertinemment que je ne suis pas la seule, et j'en ai reçu mille preuves sur les 11 jours qu'il m'a fallu pour lire ce premier tome. Des coups d'oeil fort parlants dans le métro, des personnes du taff que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam qui m'abordent pour me dire que rien qu'à lire le titre, elles en ont eu des palpitations, ou même certains commentaires sur ma page depuis que j'ai annoncé ma lecture. Bizarrement, il n'y a que les gonzesses qui assument leur frayeur avec dignité. Les mecs font les malins, rigolent et se moquent, mais je suis bien certaine qu'un clown un soir dans un tunnel avec des ballons et une hache, et on ne les entendrait plus moufter.

Bref.

Alors, ce film, je l'avais vu il y a 25 ans (et des poussières). Et pourtant, les images et les souvenirs étaient d'une netteté à peine croyable. Jusqu'aux voix des personnages qui me sont revenues dès les premiers dialogues.

Pas de surprise exceptionnelle à la lecture de l'histoire donc, puisque j'avais encore tout ça très bien en tête. Je me suis surtout décidée à le lire pour en faire une sorte de thérapie (parce croyez-moi, 25 ans de coulrophobie, ça finit par être lourd à porter).

Dès les premières pages ça a été très très dur pour moi. Au point que je n'osais plus descendre aux toilettes, me retrouver dans le noir, je regardais à deux fois avant de fermer la salle de bains...

Et puis... Et puis je me suis rendu compte qu'à lire, ce n'est pas aussi terrible que ça. Ma peur n'a pas atteint des paroxysmes comme ce fut le cas il y a tant d'années en affrontant ce foutu Grippe-Sou, le clown cabriolant. Il y a 25 ans, j'ai vraiment vécu tout ça. Aujourd'hui, j'ai juste lu une histoire (bon, flippante quand même). Est-ce parce que j'ai vieilli ? Ou parce qu'à lire c'est tout simplement moins effrayant ? Je ne saurais le dire.

Bon certes, il y a encore le tome 2 qui peut tout changer, nous verrons bien.

Pour les 3-4 malheureux qui traînent qui n'auraient jamais entendu parler de "CA" (qui sait, peut-être vivent-ils dans une grotte, ou sont-ils très très très trèèèès jeunes lol), peut-être voudriez-vous un petit résumé ?

Nous sommes dans les années 50, l'été 58 plus précisément, dans le Maine (comme très très souvent dans les livres de Stephen King) (genre c'est une région où je n'irai JAMAIS mdr) dans la petite ville de Derry. L'histoire débute avec deux petits garçons. L'un est malade dans sa chambre, et fabrique un bateau de papier pour son petit frère qui s'ennuie. le petit frère file l'essayer sur le ruisseau qui s'est formé dans la rue suite aux innondations. le bateau file vers l'égout et Georgie, le petit frère, essaie de le rattraper. C'est là qu'il va faire la connaissance de l'horrible clown, et mourir dans d'atroces souffrances avec un bras arraché.
(ça commence sympa déjà, nan ? :D )

Au fil de l'histoire, beaucoup d'autres enfants auront affaire au clown, qui deviendra progressivement "CA", cette chose maléfique qu'on ne veut plus nommer autrement. Certains s'en tireront mieux que d'autres (qui mourront dans d'atroces souffrances aussi, pas de bol !), et ce sont ceux-là qui deviendront nos personnages principaux. Ben, Bill, Richie, Stan, Bev, Eddie, Mike... Des gosses de 11 ou 12 ans. Qui reviendront, 27 ans plus tard, quand CA se réveillera à nouveau.


Voilà, grosso modo.

L'histoire de ce premier tome s'arrête assez abruptement, au moment où tous les héros se sont retrouvés, 27 ans plus tard, revenant tenir cette promesse faite lors de leur premier affrontement avec le Mal qui empoisonne Derry. Ils retrouvent progressivement leurs souvenirs de l'époque, et doivent faire face à ce qui les a tant terrorisés gamins. D'abord seuls, chacun de leur côté, et on sait juste qu'ils doivent se retrouver plus tard (dans le tome 2)


J'avoue que la fin est très frustrante. Je me suis découvert une passion malsaine pour ce bouquin, dans lequel je me plongeais dès que je le pouvais, sentant l'adrénaline de la peur me serrer dans ses bras, mais incapable de m'en détacher. Pour autant, je ne peux pas dire que ce premier tome ait été avalé rapidement, j'ai quand même mis 11 jours à en venir à bout. Mais bon, 627 pages, avec un texte dense et une police pas spécialement grande. Bon, ben, faut quand même prendre le temps de se le coltiner ce beau bébé !


Par contre, je suis un peu fâchée sur la traduction/correction, j'ai trouvé qu'il restait quand même beaucoup beaucoup de fautes et coquilles !

Voilà, je n'ai pas grand chose d'autre à ajouter, n'ayant lu qu'une moitié d'histoire avec ce premier opus. Je lirai la suite dans pas trop longtemps je pense, mais vu le temps que ça me prend, je vais essayer d'écouler mes SP avant, histoire de ne pas prendre trop de retard :)

Si vous avez été comme moi vraiment traumatisé(e) par le film, je suis la preuve vivante qu'on ne meurt pas de trouille, même si bon, ça fout quand même bien les chocottes ^^. Je ne suis pas sûre que ça va changer quoi que ce soit à ma terreur des clowns, mais je suis quand même super fière de moi, d'avoir affronté mes peurs, et d'avoir pris sur moi pour cette lecture.


Cali
Lien : http://calidoscope.canalblog..
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C'est bien connu, les gosses croient en n'importe quoi… Ils croient qu'un monstre hideux se dissimule dans la cave, que des loups-garous affamés rôdent la nuit dans les bois, que d'épouvantables zombies se repaissent dans les égouts des petits enfants perdus. Les adultes, eux, ne s'en laissent pas compter. Ils savent que les monstres n'existent pas et que seuls les agents du fisc viendront leur dévorer la chair sur les os. Et si les adultes avaient tort ? Et si les monstres existaient vraiment ? Nous sommes en 1958 au tout début des vacances estivales et Bill, Eddie, Ben et leurs amis du club des « loosers » s'apprêtent à affronter l'horreur la plus pure. L'espace d'un été, ils vont connaître des épreuves que nul adulte n'aurait pu supporter et être confrontés à leurs terreurs les plus profondes. Ils ont ressortiront changés, blessés mais également grandis. Mais on a beau chasser l'épouvante, elle reste toujours présente, en marge de votre esprit comme un brouillard maléfique. Vingt sept ans plus tard, « ça » revient et les « loosers » reprennent le sentier de la guerre. Ils sont maintenant adultes, ont oublié leurs peurs et leurs rêves de gosses. Sauront-ils retrouver leurs âmes d'enfants pour affronter la créature qui a hanté leur jeunesse ?

Probablement le meilleur livre de Stephen King. Récit d'horreur efficace déjà et qui a rendu coulrophobique (la peur des clowns, si, si, il y a un mot pour ça !) toute une génération de lecteurs, mais surtout un des romans les plus justes écrits sur l'enfance. On y retrouve ce parfum tout particulier qui a marqué nos jeunes années : rêves et terreur mêlés, doutes et insouciance, souffrances et joies, tellement plus vives et colorées que les drames et réjouissances des adultes. Plus que de l'angoisse, c'est une puissante sensation de nostalgie qui se dégage de « ça ». Ils ont beau accumulé les tares et les handicaps – obésité, bégaiement, asthme… – on envie tout de même un peu ces « loosers ». On aurait tous voulu avoir une bande de potes comme la leur, des amis à qui faire confiance à la vie à la mort, avec qui affronter la vie et les adultes. « Les gars, je vous ai tellement aimés » confie Mike à ses amis vingt-sept ans plus tard. C'est exactement cela. Nous aussi, on aurait bien voulu aimer à ce point.

Bon, le roman lui-même n'est pas dépourvu de défauts. Comme chez la plupart des King, la fin montre une fâcheuse tendance à tourner à l'eau de boudin, nous entraînant dans un trip métaphysique plus amusant qu'effrayant. La construction assez décousue peut également surprendre, mais n'est pas un véritable obstacle à la lecture. Pas le plus flippant des romans de Stephen King, mais assurément un des plus émouvants. Et si ses 1400 pages vous font peur, vous pouvez toujours vous rabattre sur « Carrie », tout aussi pertinent sur le thème de l'adolescence et de ses angoisses.

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critiques presse (1)
Sceneario
25 octobre 2017
King est un grand conteur, capable de vous faire dévorer les 800 pages de ce roman d'une traite.
Maintenant, il est temps de se plonger dans le deuxième tome pour assister à l'affrontement final entre le "Club des ratés" devenu adulte et Ça...
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (236) Voir plus Ajouter une citation
C'est à ce moment-là qu'il ressentit son premier véritable accès de terreur, un accès qui n'avait rien de surnaturel. Ce n'était que la prise de conscience de la facilité avec laquelle on pouvait balancer sa vie à la poubelle. C'était ça, I'affolant. Il suffisait d'orienter le ventilateur sur tout ce que l'on avait mis des années à rassembler laborieusement et de le régler à fond. Facile. Tout brûler ou tout disperser aux quatre vents, puis prendre la poudre d'escampette.
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Très bien, si vous pouvez imaginer l'inclinaison de l'axe terrestre, vous pouvez vous représenter n'importe quoi. Parce que même la lumière possède un poids, parce que, lorsque le sifflet d'un train baisse soudainement d'un ton, on a affaire à un effet Doppler, et parce que, quand un avion franchit le mur du son, ce ne sont pas les anges qui applaudissent ou les démons qui pètent, mais qu'il se produit un effondrement brutal de l'air. J'ai donné la chiquenaude et j'ai été un peu plus loin pour assister au spectacle. Je n'ai rien d'autre à déclarer, sinon que deux et deux font quatre, que les lumières dans le ciel sont des étoiles, que s'il y a du sang, les adultes doivent le voir aussi bien que les enfants, et que si des enfants sont morts, ils le restent.
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Il lui vint à l'esprit que les enfants étaient meilleurs pour ce qui était de manquer mourir de peu et pour incorporer l'inexplicable à leur vie. Les enfants croient implicitement au monde invisible. Les miracles, bons ou nuisibles, méritent d'être pris en considération, certes, mais le monde ne s'en arrête pas pour autant de tourner. Une brusque manifestation de beauté ou d'épouvante, à dix ans, n'interdit pas un bon repas une heure plus tard.
Commenter  J’apprécie          370
Cela fait des jours que je me promets d'écrire l'histoire de l'incendie telle que mon père me l'a racontée sans m'y résoudre. C'est dans le Seigneur des Anneaux, je crois, qu'un personnage parle de chemins menant à des chemins, qu'il suffit d'un pas dans une direction pour aboutir... n'importe où. Il en va de même avec les histoires. Une histoire mène à une autre; elles vont peut-être dans la direction souhaitée, peut-être pas. Qui sait, en fin de compte, si la voix qui raconte les histoires n'est pas plus importante que les histoires elles-mêmes ?

Stephen King

Ça tome 1 (Le Livre de Poche)

Pages. 562 et 563
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Peut-être que ces histoires de bons ou mauvais amis, cela n'exsite pas; peut-être n'y a t-il que des amis, un point c'est tout, c'est-à-dire des gens qui sont à vos côtés quand ça va mal et qui vous aident à ne pas vous sentir trop seul. Peut-être vaut-il toujours la peine d'avoir peur pour eux, d'espérer pour eux, de vivre pour eux. Peut-être aussi vaut-il la peine de mourir pour eux, s'il faut en venir là. Bons amis, mauvais amis, non. Rien que des personnes avec lesquelles on a envie de se trouver; des personnes qui bâtissent leur demeure dans votre coeur. (p188)
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