AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Guillemette Belleteste (Traducteur)
EAN : 9782743606053
78 pages
Payot et Rivages (30/11/-1)
3.44/5   16 notes
Résumé :
"Mon arrière-grand-mère appartenait au clan de l'Oiseau. Ce dernier faisait partie des bandes de Cherokees en fuite qui n'avaient pas été capturées l'année où le général Winfield Scott s'était chargé de jeter de leur lit les habitants des forêts...

Ils appelèrent leurs années d'exode : "Le temps où nous n'existions pas." "
Que lire après Le temps où nous n'existions pasVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le temps où nous n'existions pas » est un petit feuillet empli de nostalgie sur un autre temps. Deux courtes nouvelles signées Barbara Kingsolver qui font penser à une autre époque, un temps où on prenait le temps de sentir le parfum des fleurs, un temps où savait respecter les anciens.

« Retour aux sources », c'est l'histoire d'une petite fille du Kentucky au milieu des senteurs des ipomées.

« le jour du Jump Pop », c'est l'histoire d'une petite fille sur une île des Caraïbes au milieu des parfums des bougainvilliers.

Deux tranches de vie décrites, et un sentiment de nostalgie m'empare. Comme souvent avec Barbara Kingsolver, il y est question de Nature, belle, parfumée, immuable et de rapport générationnel.

Cette petite fille du Kentucky se sent proche de son arrière-grand-mère cherokee et cette dernière assise sur une chaise à bascule de la véranda, pipe à la main, lui distillera quelques notions de vie et d'héritage cheyenne. Pas besoin d'un retour aux sources pour se sentir proche de ce peuple et respecter les êtres et la nature qui vous entourent. Simplement sentir le parfum des ipomées…

Séances de magie noire ou de vaudou aux Caraïbes où cette autre petite fille découvrira le pouvoir des plantes et des arbres pour se sentir proche des esprits qui vous hantent. Et, là-bas, au milieu des bananiers et de la végétation luxuriante. Seule dans un couvent de soeurs, abandonné par les siens, il ne lui reste plus que la douce odeur des bougainvilliers…
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
Commenter  J’apprécie          110
Ce tout petit recueil contient deux nouvelles de l'écrivaine américaine Barbara Kingsolver. Les deux ont en commun de choisir pour narratrice une petite fille, et d'être écrit dans une langue soignée, joliment poétique.

En premier, "Retour aux sources" raconte le voyage d'une famille d'origine amérindienne pour emmener la grand-mère dans la région de son enfance. Sauf que, aujourd'hui, la région a la gueule d'un village indien reconstitué, bourré de magasins, pour les touristes. L'intérêt de la nouvelle est surtout dans ces dialogues plein de douceur entre la mamie indienne et sa petite-fille surnommée "Punaise d'eau".

Le titre du livre, "Le temps où nous n'existions pas", est tiré de cette nouvelle car la narratrice raconte le temps où ses ancêtres Cherokees avaient du vivre dans les forêts, en exode, face à l'armée étasunienne : c'était le temps où ils n'existaient pas...

Ensuite, "Le jour du Jump Pop" change de décor pour nous emmener dans les Caraïbes. On y suit une jeune fille élevée à l'orphelinat qui va être initié par un sorcier vaudou.

Il ne se passe pas forcément grand chose dans ces nouvelles. C'est assez contemplatif. Mais la plume est jolie, très douce, avec des images poétiques. Et les deux narratrices enfants sont assez bien dessinées pour que l'on s'attache, malgré le peu de pages.
Commenter  J’apprécie          20
Je ne connaissais pas la littérature POC (People of Color) sur les gens de couleur. Ce livre en fait partie, avec une nouvelle sur les indiens d'Amérique acculturés avec de fausses villes indiennes reconstituées pour les touristes, un peu décevant le retour aux sources. L'autre nouvelle sur une enfant de Sainte-Lucie dans les caraïbes rencontrant un sorcier vaudou qui n'aimait pas la concurrence de son père le médecin blanc.
J'ai adoré l'arbre aux haricots de Kingsolver, mais je ne suis pas fan de ces deux nouvelles, je trouve les histoires quelconques, et sans profondeur, car pour moi c'est trop court, ça ne va nulle part, pas de conclusion satisfaisante. C'est d'ailleurs sûrement l'effet recherché, quelque chose de contemplatif. En revanche je mettrais volontiers la main sur l'oeuvre originale "Homeland and other stories", avec toutes ses nouvelles, pour me faire une meilleure idée.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
"Il ne m'appartient pas plus de recevoir ces fleurs qu'à toi de les cueillir, dit-elle en me regardant sans colère mais avec intensité. (Ses pupilles marron étaient aussi sombres que deux trous dans la terre.) Une fleur, c'est vivant, tout comme toi. Une fleur, c'est ta cousine. Tu ne le savais pas ?"
J'ai dit, non, m'dame, que je le savais pas.
"Bon je te le dis maintenant, alors tu sauras. Quelquefois on est obligé de sacrifier une vie, celle d'un poulet ou d'un porc, quand c'est indispensable. Quand on a faim, ils sont contents de nous faire cadeau de leur chair parce qu'ils font partie de la famille. Mais personne n'a faim au point d'avoir besoin de tuer une fleur."
Commenter  J’apprécie          150
De la vie personnelle d’Arrière-Maman, avant qu’elle n’arrive chez nous, je ne sais pas grand chose. Elle parlait rarement de choses intimes, préférant le légendaire et l’historique, ce que j’ai donc pu découvrir me vient de la mère qui exerçait en tout une forme de censure à l’envers : elle évoquait haut, fort et souvent les événements qu’elle désapprouvait et rarement ceux qui auraient pu être ordinaires ou rédempteurs. Elle nous racontait, par exemple, que l’arrière-grand- père Murray avait enlevé Arrière-maman de sa terre tribale dans la vallée de l’Hiwasee pour l’emmener vivre en concubinage au Kentucky, en l’absence de toute sanction chrétienne. Selon Mère, ce haut fait avait été réalisé à l’aide d’un cheval volé. Depuis cette époque, Arrière-maman répondait au nom de Ruth.

[…]
Je sais aussi que de son vrai nom elle appelait Feuille Verte, bien que cela ne figure nulle part. Sur sa tombe, on a inscrit celui de « Ruth ».
Mère était d’avis qu’il fallait l’enterrer sous son nom chrétien, dans espoir que Dieu dans son infinie miséricorde oublierait le mariage païen et les chevaux volés et qu’il l’accueillerait au paradis. Il est cependant probable qu’IL soit passé à côté de sa tombe parce que tous les renseignements indiqués sont mensongers. Nous avons même dû lui inventer une date et une année de naissance puisqu’elles nous étaient inconnues.
Commenter  J’apprécie          20
"Les petits habitants ne brillent pas très fort ce soir", disait-elle en voulant parler des étoiles. Elle avait d'étonnantes convictions , par exemple que, dans la journée, ce petit peuple se promenait au milieu de nous. Je n'arrivais pas un instant à me l'imaginer.
Commenter  J’apprécie          110
Elle parlait rarement de choses intimes, préférant le légendaire et l'historique, ce que j'ai donc pu découvrir me vient de ma mère qui exerçait en tout une forme de censure à l'envers: elle évoquait haut, fort et souvent les événements qu'elle désapprouvait et rarement ceux qui auraient pu être ordinaire et rédempteurs.
Commenter  J’apprécie          50
Avant que le monde existe, il n'y avait que la mère et le ciel, là-haut, qui brillait en coupole au-dessus comme un bol retourné.
Pendant toutes ces années qu'on imagine, les habitants des étoiles avaient contemplé la face scintillante de l'océan qui était en bas sans réfléchir à ce qu'il était , ou à ce qu'il pouvait y avoir dessous. Ils avaient leur propres soucis. Mais à mesure que le temps passait, naturellement, ils devinrent plus curieux. Pour finir, c'est la punaise d'eau qui se dévoua pour aller en reconnaissance. [...]
Quand elle reparut à la surface, elle connaissait la réponse: au fond de la mer, il y avait de la boue. Elle en avait rapporté une poignée et elle exposa ce commencement de preuve détrempé à la lumière.
Et là, sous la foule de regards sceptiques venant des étoiles, la boule de terre se mit à grossir, à sécher, et à grandir encore, et d'elle montèrent toutes les voix et la vie qui demeurent sur cette île qu'est là terre. Les habitants des étoiles la fixèrent au ciel par quatre grandes tiges de vigne pour qu'on ne la perde plus.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Barbara Kingsolver (39) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Barbara Kingsolver
« On m'appelle Demon Copperhead » de Barbara Kingsolver lu par Benjamin Jungers
autres livres classés : petits enfantsVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (48) Voir plus




{* *}