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Martine Béquié (Traducteur)
EAN : 9782743600334
367 pages
Payot et Rivages (16/02/1996)
3.92/5   422 notes
Résumé :
Quand Turtle Greer, six ans, est témoin d'un accident insolite près d'un barrage, son insistance à raconter ce qu'elle a vu et la confiance que sa mère a en elle sauvent un homme et font d'elle... une vedette de télé.
Cette célébrité va obliger Turtle et sa mère, Taylor, à fuir. Kentucky, Oklahoma, jusqu'à Las Vegas. Passé et futur s'entrecroisent pour la petite fille cherokee adoptée.
La grand-mère, Alice, déjà présente dans "L'Arbre aux haricots", ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
3,92

sur 422 notes
Alors que Taylor et sa fille, Turtle, sont parties de Tucson pour un court voyage, elles s'arrêtent ce jour-là au barrage Hoover. Au moment de repartir, la petite fille est témoin d'un accident. Elle raconte à sa mère, dans la voiture, qu'elle a vu un homme tomber dans le grand trou près de l'eau. Aussitôt, Turtle retourne sur ses pas et tente, avec la plus intime conviction, de convaincre le gardien, alors seul présent maintenant que la nuit est bien entamée, qu'un accident a certainement dû avoir lieu au coucher du soleil. Après avoir été interrogées par le patron, les secours sont enfin avertis, le gardien ayant reconnu l'homme, au vu de la description faite par Turtle, comme étant Lucky Buster, un attardé qui traine ici depuis deux semaines. Enfin, dans la matinée, celui-ci est émergé du trou. Taylor décide alors de ramener l'homme chez lui, à Sand Dune, dans l'Arizona, où sa mère, Angie tient un petit restaurant. Évidemment, celle-ci est heureuse de revoir son fils, même si elle a vu les infos et lu plusieurs articles, mentionnant cette petite fille qui a sauvé un homme. de retour chez elle, Jax, son petit ami, l'informe qu'un assistant d'Oprah Winfrey a appelé, celle-ci voulant inviter Turtle à son émission, "Les enfants qui ont sauvé des vies". Un brin réticente, Taylor accepte tout de même. Et c'est lors de cette émission qu'une certaine Annawake Fourkiller, avocate à Tahlequah, s'intéresse de plus près à cette petite Cherokee et sa mère blanche...

Où l'on retrouve avec grand plaisir Turtle, la jeune Cherokee qui a grandi, et sa mère adoptive, Taylor, rencontrées dans "L'arbre aux haricots". Même si l'adoption de l'enfant, quoique naturelle pour Taylor, ne s'est pas vraiment faite dans les règles, elle était loin de se douter que, quelques années plus tard, suite à un passage télévisé, une avocate spécialiste des droits de l'enfant indien allait remettre en cause cette adoption. Obligée de fuir, du Kentucky jusqu'à Las Vegas, la jeune femme allait tout faire pour protéger sa fille et tenter de maintenir ce lien si fort entre elles. Là encore, elle fera de belles et remarquables rencontres, d'Angie Buster à Barbie. Elle pourra également compter sur sa mère, tout juste séparée de son nouveau mari, qui jouera un rôle déterminant pour l'avenir de Turtle et Taylor ainsi que sur Jax, son nouveau compagnon. Barbara Kingsolver dépeint avec beaucoup d'émotion l'amour et la tendresse entre Taylor et sa fille mais aussi avec lucidité l'Amérique des laissés-pour-compte. Elle traite ici aussi de la famille et pointe du doigt les adoptions illégales d'enfants indiens, parfois enlevés à leur famille, comme ce fut le cas pour le frère d'Annawake. L'on comprend ainsi pourquoi elle s'intéresse tant à Turtle et va tout faire pour retrouver des membres de sa famille. Un roman touchant, parfois drôle, empli d'humanité...
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Une bonne lecture - un peu moins que L'Arbre aux haricots, mais bien sympa quand même.
On retrouve cette belle qualité de Barbara Kingsolver de savoir écrire un roman agréable à lire, pas prise de choux du tout, avec des personnages attachants, tout en abordant des problèmes de fond intéressants.
On a ici le plaisir de retrouver Taylor et sa fille adoptive, Turtle, de faire plus ample connaissance avec Alice, la mère de Taylor, et de découvrir son très charmant petit ami musicos, Jax. Ils se retrouvent dans une situation angoissante vu qu'une avocate cherokee, Annawake Fourkiller, a découvert le caractère illégal de l'adoption et considère que l'enfant ne doit pas être coupée de sa culture indienne. L'occasion pour l'auteur d'attaquer une idéologie individualiste qui méprise les loosers - Hey! s'ils sont dans la mouise plutôt que premiers de cordée, c'est qu'ils l'ont bien cherché hein, ces abrutis - , et de dénoncer des situations intolérables de pauvreté quand Taylor, en fuite pour qu'on ne lui enlève pas sa fille, se retrouve dans la galère, sans aides sociales. L'occasion surtout d'évoquer certains problèmes des Indiens aux États-Unis: de très nombreux enfants arrachés à leur famille pour être adoptés par des familles blanches, des populations déplacées dans des conditions épouvantables...
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Y a-t-il une hérédité dans la famille d'Alice en ce qui concerne la propension à vivre seule ? Elle s'interroge, dans ces moments d'insomnie, alors que Harland ronfle à ses côtés. Tout juste la soixantaine, deux ans de mariage, mais elle ne compte plus continuer ainsi.
Si vous avez lu L'arbre aux haricots, vous vous rappelez sûrement, elle a épousé Harland pensant avoir trouvé l'amour après des années de solitude conjugale. Seulement elle a juste hérité d'une collection de phares de voiture qui encombre son salon et d'une totale absence de conversations intéressantes, pas de conversations du tout d'ailleurs. du Kentucky, elle ressent l'irrépressible besoin de parler à sa fille Taylor installée dans l'Arizona mais les fuseaux horaires sont là aussi pour contrarier toute tentative d'épanchement. Alice veut tout quitter, mais pour aller où ? Peut-être rejoindre sa cousine, perdue de vue depuis tant d'années, à Heaven, dans l'Oklahoma ?

En commençant cette suite par le personnage d'Alice, Barbara Kingsolver campe d'emblée la famille, proche ou lointaine, comme bouée de sauvetage lorsque la vie devient difficile. La force des liens familiaux est omniprésente en gardant toutefois à l'esprit qu'ils peuvent être nocifs ou cruels parfois.

Les retrouvailles avec Turtle, la petite Cherokee toujours agrippée à sa mère adoptive, sont émouvantes. Une chute d'un homme dans le déversoir d'un immense barrage fera d'elle une héroïne, passé le laps de temps nécessaire pour convaincre un gardien endormi puis son patron qu'une enfant de six ans peut être un témoin fiable. Heureusement que Taylor n'est pas intimidable et ses réparties sont d'ailleurs excellentes ! Mais le passage à la télévision, avec sa soif de sensationnel et de héros, fera voler en éclat leur tranquillité et la fuite sera nécessaire à Taylor pour garder sa petite fille. Une jeune avocate cherokee est bien décidée à faire valoir les droits de l'enfant indien car ceux-ci étaient inexistants dans les années 70 et trop d'enfants ont été arrachés à la tribu pour différentes raisons.

Les multiples personnages s'alignent, à l'image des perles que Cash, le vieil indien, enfile pour confectionner des bijoux. Sa famille est partie en lambeau et il comptait faire taire la douleur qui le ronge en quittant la tribu tout en espérant aussi sortir de la pauvreté qu'il retrouve finalement dans un autre état. Alors à quoi bon ?
Une des perles sera Jax, musicien nonchalant, avec son amour un peu encombrant que Taylor n'ose accepter en ayant beaucoup de mal à y répondre. Est-ce la tare familiale ?
Les perles s'enfilent, elles sont multicolores, il y en a même une rose Barbie !
Et puis toujours le coeur est attendri par cette petite Turtle, son petit poing agrippé sur la natte, ou sur la manche, ou à la main de Taylor. Son repli, comme une tortue apeurée qui se cache du monde dans sa carapace de silence, les yeux perdus dans un vide qu'elle seule peut appréhender.
Dans l'Oklahoma, la Nation Cherokee se révèle à nous avec ses fêtes, ses coutumes, le sens profond de la communauté et même dans une constellation où les étoiles sont autant de mauvais garçons transformés en cochons ! L'appartenance à la tribu est fort chez les Cherokees et les lois qui ont été nécessaires pour ne plus que leurs enfants soient pris par des foyers non indiens vont faire errer la pauvre Taylor et mettre à mal sa combativité.

Légèrement en deçà des premières émotions ressenties aux côtés de Taylor et Turtle dans L'arbre aux haricots, cette suite offre tout de même de très jolis moments sans condamner catégoriquement telle ou telle attitude. L'amour culturel et ethnique, conjugal et familial, maternel et filial, font s'entrechoquer toutes les perles présentes dans ce roman. L'écriture de Barbara Kingsolver est douce, agrémentée de quelques touches humoristiques, mais surtout pleine de chaleur. J'aime son habileté à faire transparaître l'amour maternel de Taylor dans ces petits gestes qui paraissent complètement insignifiants et qui pourtant révèlent toute la profondeur d'un véritable amour, comme de chercher désespérément un moyen d'éloigner les oiseaux de l'abricotier afin que sa petite Turtle puisse se gaver d'abricots qu'elle adore.
Lire Les cochons au paradis, c'est beau, simple et reposant, sans jamais oublier que les choix de vies sont difficiles et jamais tout noirs ou tout roses !
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Quand il pleut et que l'hiver traîne en longueur, j'aime bien m'offrir une petite lecture «doudou » : feel good ou aventure truculente, avec personnages attachants et héros récurrents, qu'on retrouve avec tellement de plaisir...
C'est dans cet état d'esprit que j'ai entamé Les cochons au paradis, la suite du savoureux L'arbre aux haricots de Barbara Kingsolver.
Petit bonheur que de retrouver Taylor et sa fille adoptive Turtle pour un road movie coloré, drôle et émouvant entre les plaines d'Oklahoma et le désert d'Arizona. Avec toujours autant de rencontres farfelues : Un vieil indien bavard, une propriétaire hippie et dénudée, le sosie de Barbie, et une avocate Cherokee tenace. Bien sûr la famille, la maternité, les minorités opprimées et l'écologie, thèmes chers à l'auteur, sont également de la partie pour une lecture que j'ai trouvé parfois un peu poussive et moins drôle que le tome 1, mais qui reste très agréable.
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3 ans après L'arbre aux haricots, on retrouve Taylor et Turtle. Elle a maintenant 6 ans et grâce à elle, un homme, tombé dans un trou, est sauvé. Mais ce sauvetage va amener Annawake, une jeune avocate, à s'intéresser à leur cas et contraindre Taylor et Turtle à fuir vers Las Vegas.

J'avais aimé L'arbre aux haricots, la suite est dans la même veine ! On découvre des nouveaux personnages, un peuple ; on apprécie un peu plus la relation entre Taylor et Turtle et on rit beaucoup ! J'ai eu un peu de mal aussi à comprendre Annawake. Ca reste un roman joyeux, qui s'essouffle par moments et mais qui ne laisse pas insensible.
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Annawake s’essuie le visage du revers du poignet, et regarde Alice. « Je vous concède que Turtle a été abandonnée. Elle n’a pas été volée. Elle a été perdue et trouvée. Ce n’est pas la première fois qu’un parent indien abandonne un enfant, je suis obligée de vous accorder ça. Mais notre législation voit les choses ainsi : la mère ou le père n’ont pas ce droit. »
Alice tend un mouchoir à Annawake. Les jeunes n’en ont jamais sur eux. Annawake plie et déplie le carré de coton sur ses genoux. « Nous voyons tant d’images négatives de nous-mêmes, Alice. Surtout en dehors des réserves. Parfois, les filles partent pour la ville. Elles s’imaginent sans doute qu’elles vont apprendre à être blondes, mais elles développent un tel mépris d’elles-mêmes qu’elles abandonnent leurs bébés dans des hôpitaux ou à l’aide sociale. Ou dans un parking. Plutôt que de s’en remettre à la famille.
- C’est triste dit Alice. Mais si vous enlevez à Turtle la seule maman qu’elle connaisse, vous allez briser deux vies.
- Je le sais. » Annawake a baissé la tête. Elle ramène derrière son oreille une mèche qui retombe immédiatement. « Je pourrais aussi vous dire que des vies brisées retrouveraient leur sens. Il n’y a pas de réponse facile. Je fais tout mon possible pour éviter de faire intervenir la loi. J’avais plus ou moins trouvé une solution, mais ça n’a pas l’air de marcher. » Elle observe attentivement Alice à nouveau, comme si elle attendait quelque chose.
- « Que dit la loi ?
- C’est simple. La Charte des droits de l’enfant indien dit qu’un enfant doit être placé dans sa famille s’il en a une, ou chez d’autres membres de sa tribu, ou, troisième possibilité, avec un membre d’une autre tribu indienne. La loi est claire.
- Et votre conscience ? » demande Alice
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- C'était la bonne époque pour être gosses, vous trouvez pas ? demande Cash. Tandis que nos enfants, ils ont eu à se débrouiller avec l'alcool, les voitures rapides, les films osés et tout le reste. Pour nous, la pire chose qui pouvait nous arriver c'était de casser un œuf.
- C'est bien vrai, approuve Alice. Vous savez ce qui me semble drôle, quand je pense à autrefois ? La moindre petite chose nous enthousiasmait. Un homme qui jouait du violon et faisait danser une petite marionnette en bois avec son pied. Même les adolescents s'arrêtaient pour admirer quelque chose comme ça. Maintenant c'est tout juste s'ils ont la curiosité de s'arrêter pour un accident de voiture. Ils ont déjà tout vu.
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Jax prend appui sur un coude et se met à lui montrer des constellations : La Grande Ourse, qu’Annawake connaît depuis qu’elle a appris à marcher, et les Pléiades.
- Les quoi?
- Pléiades. Les sept sœurs.
Elle avale une longue gorgée de bière et grimace en direction du ciel. « Vous autres, vous devez avoir de meilleurs yeux que nous. En Cherokee, il n’y en a que six. Les six mauvais garçons. Anitsutsa.
- Anitsutsa ?
- Oui. Ou disihgwa, les cochons. Les six cochons au paradis.
- Désolé, mais vous me faites marcher.
- Pas du tout. C’est l’histoire de six garçons qui ne voulaient pas faire leur travail. Ils refusaient de récolter le maïs, de réparer le toit de leur mère, de s’occuper des préparatifs des cérémonies – il y a toujours des choses à faire pour les cérémonies, ramasser du bois, réparer les abris, des choses comme ça. Ils n’avaient pas l’esprit communautaire, si vous voulez.
- Alors ils ont été changés en cochon.
- Attendez, ne brûlez pas les étapes. C’est eux qui se sont changés en cochons. Vous comprenez, la seule chose qui les intéressait, c’était de jouer à la balle et de s’amuser. Toute la journée. Alors les mères en ont eu assez. Un jour, elles se sont réunies et elles ont rassemblé toutes leurs balles de sgwalesdi. Ce sont des balles de cuir grosses comme ça. Annawake soulève un abricot vert. Avec du poil à l’intérieur. animal ou humain, je ne sais pas trop. ils ont mis les balles dans une marmite et les ont fait cuire.
- Miam, Miam, fait Jax.
Elle jette l’abricot, en faisant attention de ne rien viser. « Bien, les garçons rentrent donc pour déjeuner après avoir joué toute la matinée, et leurs mères leur disent : « Voici votre soupe! » et elles versent les vieilles balles cuites toutes trempées dans leurs assiettes. Les garçons se mettent en colère. » C’est tout juste bon pour des cochons » , et ils s’en retournent au lieu de cérémonie, et se mettent à courir autour du terrain de jeux, en demandant aux esprits de les écouter, leur criant que leurs mères les traitent comme des cochons. Et les esprits les ont écoutés, je suppose. Ils se sont sans doute dit : « une mère sait ce qu’il faut » , et ils ont changé les garçons en cochons. Ils ont continué à courir de plus en plus vite jusqu’à ne plus être que des ombres. Puis leurs petits sabots ont quitté le sol, ils sont montés au ciel et ils y sont toujours.
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« Ça se fait aujourd’hui. De mettre des cœurs, des foies tout neufs sur les gens, fait remarquer Alice.
- Je sais. Mais je trouve pas ça bien, d’échanger des pièces avec les morts juste pour rester là à embêter les jeunes. Quand on est usé, je dis que c’est le signe qu’il est temps de partir.
- Je suis bien d’accord », dit Alice. Elle remarque une fleur qui pousse dans le fossé, on dirait une fleur de pissenlit qui aurait perdu la raison. Elle est aussi grosse qu’une tête d’enfant.

« Posez-moi la question dans dix ans, je chanterai peut-être un autre refrain, poursuit Cash en riant.
- Je sais, c’est dur d’admettre qu’on est vieux, pas vrai ? Souvent je me dis comment est-ce que c’est arrivé ? Soixante et un ans ! Quand j’étais jeune, je regardais les gens de cet âge et je pensais qu’ils devaient se sentir différents au fond d’eux-mêmes. Aussi différents de moi qu’un chien, ou un cheval. Je croyais que ça devait leur sembler tout naturel d’être ridés et courbés, au bout du rouleau.
- Et pourtant, on ne sent pas comme ça, n’est-ce pas ?
- Non, dit Alice en passant la main dans ses cheveux courts. On se sent normal. »
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- Vous devez bien profiter de vos filles.
- C'est-à-dire qu'on a eu des malheurs dans ma famille. Ma fille aînée, Alma, est morte.
- Oh, je suis vraiment désolée, dit Alice, se disant qu'elle aurait dû s'en douter, à voir ses épaules voûtées. Elle cesse d'essayer de parler pendant un moment, car il n'y a rien à dire sur la perte d'un enfant.
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