AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Guillemette Belleteste (Traducteur)
EAN : 9782743612610
560 pages
Payot et Rivages (01/04/2004)
4.18/5   356 notes
Résumé :
Dans le décor sauvage et grandiose des Appalaches, Un été prodigue tisse trois histoires de femmes. Celle de Deanna, employée par l'office des forêts, dont la solitude va être bouleversée par l'arrivée d'un jeune chasseur. Celle de Lusa, une intellectuelle qui, devenue veuve, décide de rester dans la vallée et de gagner le cœur d'une famille hostile. Celle de Nannie, enfin, dont les opinions en matière de religion ou de pesticides suscitent des querelles de voisinag... >Voir plus
Que lire après Un été prodigueVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (53) Voir plus Ajouter une critique
4,18

sur 356 notes
5
19 avis
4
24 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
1 avis
Le comté de Zebulon, une petite parcelle de terre des Appalaches dans le Kentucky. Un territoire sauvage que l'homme doit domestiquer jour après jour. C'est ici que Lusa a posé ses valises après son mariage avec Cole. Une union trop brève, interrompue tragiquement par la mort de Cole dans un accident. Lusa, fille de la ville, scientifique spécialiste des insectes, mélange atypique de cultures juive et palestinienne, doit faire face à son deuil intolérable, à la ferme endettée, à sa belle-famille hostile. Un choix s'offre à elle : partir et retrouver sa vie d'avant ou devenir fermière, faire fructifier ses terres, trouver un nouveau mode de fonctionnement, moins polluant moins destructeur et arrêter le tabac qui était la principale source de revenus de son mari, et bien sûr, apprivoiser ses belles-soeurs...
Plus bas, dans la bourgade d'Egg Fork, Nannie Rawley, 75 ans, continue d'exploiter sa ferme à sa manière, sans désherbants, sans pesticides, comptant sur la seule nature pour réguler insectes et plantes. Elle tient à son mode de vie et à son label bio et ne s'en laisse pas compter par son voisin, le grincheux Garnett Walker, troisième du nom. Ce veuf, pieux et rigide, ne croit ni en la théorie de l'évolution, ni en la capacité de Nannie de gérer correctement une ferme. Ces deux-là s'affrontent quotidiennement pour des vétilles.
Plus haut, dans la forêt du comté de Zebulon, sur les pentes des Appalaches, vit Deanna. Cela fait deux ans qu'elle a quitté le monde des hommes pour vivre en ermite dans un refuge de l'office forestier. Elle entretient les chemins, tance les braconniers et surtout, elle suit la piste d'une famille de coyotes. L'espèce semble vouloir se réimplanter dans la région après des années d'absence. Passionnée par le prédateur, Deanna ne pense qu'à le protéger, le cacher aux yeux du monde et même si elle s'amourache d'Eddie Bondo, un jeune et beau chasseur, elle sait qu'elle est prête à tout pour sauver les coyotes.

Le temps d'un été, Barbara Kingsolver nous invite à partager la vie des habitants du comté de Zebulon, une terre de fermiers touchés par la crise qui tentent de survivre à la mondialisation. Certains ont perdu leur ferme ou l'ont vendu pour aller travailler à l'usine et s'assurer un revenu et des horaires fixes. D'autres s'accrochent au tabac et aux anciennes valeurs, pour eux il s'agit de dompter la nature, de la mater, en devenir le maître. Et puis il y a ces femmes qu'on regarde d'un oeil mauvais parce qu'elles ont décidé de vivre en harmonie avec tout ce qui les entoure, soucieuse de préserver plantes et animaux, de cohabiter avec toutes les espèces, de réinventer l'agriculture. Car ce livre est un véritable hymne à la nature, à l'écologie, à l'agriculture raisonnée. Ce petit comté de Zebulon est le royaume des papillons, des libellules, des oiseaux en tout genre, et aussi des prédateurs comme le coyote. Au milieu d'une flore luxuriante, dans le décor somptueux des montagnes, tout ce petit monde évolue, le temps d'une journée pour certains papillons ou plus longtemps pour ceux qui survivent aux chasseurs. Barbara Kingsolver raconte ici la beauté de la Nature qui sait si bien créer, réguler, sélectionner, supprimer.
Un été prodigue est un livre de sensations, on ressent la chaleur du soleil, on frémit sous un orage de montagne, on sent le chèvrefeuille, on goûte les conserves de tomates. Et c'est aussi un livre de sentiments, on s'attache à ses femmes, Lusa et ses chèvres, Nannie et ses pommiers, Deanna et ses coyotes. Une immersion en pleine nature qui a un parfum des étés de l'enfance, un très beau roman.
Commenter  J’apprécie          657
Plus qu'un roman, « Un été prodigue » est un manifeste pour la véritable écologie. Pas celle des boudoirs parisiens ni des foires politiques, pas celle des polémiques imbéciles sur le tour de France, le sapin de Noël, le barbecue etc…, pas celle non plus du terrorisme vert d'une poignée de fanatiques hystériques qui se servent du véganisme, du féminisme pour élaborer des théories loufoques, pour servir leurs propres ambitions politiques et leur image médiatique.
Barbara Kingsolver est une botaniste et son écologie renoue avec le principe même de ce mouvement : le respect de l'environnement par l'homme, le respect de la chaîne alimentaire qui permet l'équilibre et le renouvellement des ressources de notre planète.
« Un été prodigue » raconte cette écologie à travers trois femmes qui vivent dans cette magnifique région du sud des Appalaches. Deanna est garde forestière. Elle vit recluse dans sa cabane jusqu'au jour où elle croise la route d'Eddy Bondo, un chasseur de coyotes de 24 ans. Lusa vient de perdre son mari Cole. Elle hérite de la ferme de son mari et va essayer de se faire accepter par sa belle-famille en rendant l'exploitation familiale rentable. Nannie est une vieille écologiste qui cultive un verger bio et a maille à partir avec son voisin Garnett, farouche consommateur de produits chimiques qu'il utilise pour soigner ses plantations de châtaigniers qu'il essaye de réimplanter dans la région…
La lecture du roman de Barbara Kingsolver est très agréable, pleine de fraîcheur, c'est une promenade en pleine nature. Ses personnages sont attachants et on est rapidement séduit par leurs histoires. Sa vision de l'écologie est plus que convaincante, elle charme, elle envoute.
La terre est une arche de Noé qui traverse l'univers. Il semblerait stupide à un capitaine de vaisseau et son équipage de saborder son vaisseau, et pourtant…
Traduction de Guillemette Belleteste.
Editions Rivages, poche, 559 pages.
Commenter  J’apprécie          552
Barbara Kingsolver met en scène trois femmes d'âges différents qui vont incarner chacune un aspect des âges de la vie, pas forcément celui auquel on s'attend. Deanne Wolfe, 45 ans, employée de l'État comme garde-forestier et garde-chasse, s'est isolée dans les Appalaches après une difficile séparation. Elle vit seule depuis deux ans, en pleine montagne, et se passionne pour les coyotes, prédateurs auxquels elle avait consacré sa thèse. Lusa Landowski, d'origine palestino-polonaise, 28 ans, vient d'épouser Cole Widener, qui cultive du maïs et du tabac dans ce coin du Kentucky. Ils s'aiment, mais leurs désaccords sont nombreux : universitaire spécialiste des insectes, elle est persuadée des bienfaits d'une agriculture bio alors que lui n'hésite pas à continuer à utiliser certains pesticides. Ils vivent dans la ferme dont Cole a hérité, et les cinq soeurs de celui-ci ne sont pas vraiment accueillantes avec la pièce rapportée citadine, intellectuelle et étrangère… La dernière de ces femmes, Nannie Rawley, 75 ans, se fera attendre par le lecteur, car l'autrice nous présentera tout d'abord son voisin de 80 ans, Garnett Walker, grincheux, de mauvaise foi, pudibond, créationniste, fervent amateur de Roundup et autres poisons. Nannie, pour sa part, cultive écologiquement des pommiers dont elle vend les produits dans un marché bio. Les différends entre ces deux-là et leurs engueulades orales ou épistolaires amènent beaucoup de sel à leurs relations. On pourrait ajouter à ces trois femmes une petite fille de 10 ans, Crystal. On comprend vite que sa vie déjà bien compliquée ne sera pas un jardin de roses…
***
Quatrième roman de Barbara Kingsolver pour moi, et le même plaisir chaque fois… Un été prodigue est un roman plus lent, plus contemplatif, infiniment poétique, mais tout aussi passionnant que mes précédentes lectures. Babelio nous dit, dans la bio de B. Kingsolver, qu'elle a fait des études universitaires en écologie et en biologie. On comprend vite qu'elle sait de quoi elle parle et qu'elle a assurément l'habitude de la vulgarisation. L'amour de la nature, sa beauté, sa fragilité, l'importance de sa protection, l'opposition entre traditionnalistes et écologistes occupent une place majeure dans le récit. On y trouve aussi d'autres thèmes de prédilection de l'autrice : les difficultés et les joies de la famille, l'acceptation de soi et de l'autre, l'acquisition de l'indépendance, la richesse de la différence, le chagrin du deuil, etc. Les liens entre les différents personnages se font jour petit à petit, et ils éclairent un aspect du présent de chacun, explicitant souvent une attitude ou une réaction qui pouvait paraître étrange ou incongrue. Les personnages de Barbara Kingsolver sont, je trouve, infiniment touchants, les femmes comme les hommes dans ce roman-ci, même ce vieux macho de Garnett. Cette autrice sait magnifiquement nous faire partager la beauté de cet été qui va révéler sa prodigalité pour tous les êtres vivants dans un décor magique et plein de surprises. Un hymne à la nature et à la vie sous toutes ses formes.
Commenter  J’apprécie          420
Dans les Appalaches, 3 femmes aux différents âges de la vie partagent ce récit à tour de rôle .

Les prédateurs avec Deanna qui vit isolée dans une cabane . Elle travaille pour l'Office des forêts. Lorsque le récit commence, elle scrute un terrier où elle pense qu'une famille de coyotes vient de s'implanter. Son observation est interrompue par l'arrivée d'un jeune chasseur qu'elle soupçonne de poursuivre les coyotes considérés comme animaux nuisibles par les éleveurs du coin.

Un amour de papillon de nuit avec Lusa , qui a délaissé la ville et ses travaux universitaires sur les insectes pour épouser Cole Wildener, fermier . Seulement Cole meurt accidentellement et elle doit affronter les soeurs de Cole, hostiles à ce qu'elle reste maintenant dans la ferme familiale.

Les châtaigniers d'autrefois avec Nannie, une vieille femme qui est productrice de pommes et s'oppose à son voisin Garnett Walker et à ses méthodes radicales car il emploie des pesticides. Pourtant , il tente de trouver une espèce de châtaignier résistant à la maladie qui a décimé la plupart des arbres de la région , les autres ayant été abattu en suivant .

À tour de rôle, le lecteur suit les péripéties de ces femmes courageuses , l'histoire des unes et des autres qui va se chevaucher bien entendu débute au printemps au moment où la nature explose :

"Mais là, maintenant, le printemps s'animait en pleine période de lascivité. Partout où le regard se posait, on essayait de gagner du temps, de la lumière, de profiter du baiser d'un pollen, de l'union du spermatoïde et de l'oeuf, d'une seconde chance "

Un récit empreint de désir et d'amour !

C'est surtout l'occasion pour Barbara Kingsolver de parler d'écologie , ses personnages féminins sont toutes en lutte contre les pratiques actuelles : pesticides, éradication des soit-disant nuisibles , cultures intensives , élevages extensifs, abattage massif d'arbres . Elles rusent d'ingéniosité pour s'opposer aux hommes .

Certains, heureusement, sont sensibles à leur discours et ce n'est pas un combat hommes-femmes , la sensibilité est dans les deux camps jeunes ou vieux mais les chasseurs restent des chasseurs ...

Si ces femmes entrainent la sympathie avec les épreuves qu'elles surmontent, leur courage, leur inventivité et leur grand coeur, j'ai trouvé le récit par moment assez poussif et les propos concernant la nature parfois un peu trop didactiques , mais ce livre a été publié en 2004.

J'ai aimé par contre les nombreuses descriptions d'oiseaux , les observations des papillons , la patiente recherche des petits coyotes comme gage de renouveau. Il faut y croire !

Saluons la fin de ce récit:
"L'homme a l'arrogance de se croire seul. Chaque pas silencieux résonne comme le tonnerre dans la vie souterraine des insectes, une secousse sur un fil impalpable de la toile qui attire partenaire à partenaire et prédateur à sa proie, un commencement ou une fin. Tout choix offre un monde neuf à l'élu. "

Lu en Aout 2023
Commenter  J’apprécie          348
Lire Un été prodigue, c'est grignoter un petit beurre. On y croque successivement dans l'un des quatre coins pour avancer, en flânant, vers le centre. Quatre personnages principaux tracent leurs routes. Dans la vallée et la montagne du comté de Zébulon, au sud des Appalaches, celles-ci se rejoignent par des chemins de traverse sur fond de préservation du vivant et de la chaîne alimentaire que chacun considère à sa manière.

L'un des coins abrite Deanna, dans son refuge de garde forestière. Voila deux ans qu'elle y vit seule, notant les observations de son environnement dans un cahier, prenant soin des chemins et scrutant récemment des traces toutes fraîches, indices probables du retour du coyote, important prédateur qui va modifier l'organisation des espèces. Sa thèse portait sur les coyotes, elle connait parfaitement, dans le milieu naturel, le déséquilibre engendré par leur disparition. Mais voilà que contre toute attente, elle se retrouve troublée par le jeune Eddie, le laisse répondre à son besoin naturel d'amour alors que sa peur pour la sérénité de la nouvelle famille coyote grandit.

Le coin en vis-à-vis parle de Lusa, toute jeune épouse de fermier, passionnée de papillons de nuit et voulant défendre tout le vivant qui l'entoure, source de heurts quotidiens avec son mari. le chèvrefeuille et le tabac, ces deux sujets reviennent inlassablement clôturer des disputes dues à leurs différences : Lusa vient de la ville et a fait des études de sciences naturelles alors que Cole, avec son côté très montagnard, a toujours vécu à la ferme. Un accident tragique laisse rapidement Lusa face à la ferme et à ses belles-soeurs. Son sentiment d'être l'intruse, dans la maison et sur les terres familiales, ne fait que croître.

Les deux derniers coins sont voisins et nous livrent, à grand renfort de pancarte, une querelle ardue, pleine d'échanges piquants, au sujet de l'utilisation ou non des pesticides. Garnett est un professeur veuf en retraite s'échinant à trouver le meilleur croisement pour faire renaître le châtaignier d'Amérique décimé depuis des décennies d'une maladie cryptogamique. Mais il est aussi, armé d'un gros bidon de désherbant, le fervent défenseur des substances chimiques au grand dam de Nannie, sa voisine, tenace et virulente à ses heures pour fustiger ce genre de dominateur de la terre. Et Nannie ne baisse pas les bras devant ce voisin moralisateur et enquiquineur notoire !

Et ces quatre savoureux petits coins se grignotent, et se grignotent lentement pour ne pas arriver trop vite à la dernière miette, pour goûter encore tous les sentiers où l'on respire le souffle émis par le mont Zébulon, écarquillant les yeux sur les fleurs sauvages qui s'épanouissent sur les flancs montagneux. En se berçant du trille d'une fauvette à tête cendrée, récemment revenue pousser ses petites notes dans ce bois des Appalaches. En observant un papillon de nuit s'agitant contre une fenêtre. En pistant une famille de coyotes, flairant le moindre indice de leur passage afin de se réjouir, comme Deanna, de leur retour ici. Pourront-ils reprendre leur place de prédateurs dans le fragile équilibre de la chaîne alimentaire ?
On ralentit le pas en pensant aux espèces disparues, faune et flore confondues, en constatant les dégâts entraînés par l'élimination d'un prédateur qui vient bouleverser toute la pyramide.

Le vivant est au coeur de ce roman, qu'on le malmène ou qu'on le protège, qu'on s'en accommode ou qu'on le détruise, il palpite dans la nature comme chez les hommes et ne demande qu'à éclater au grand jour. Barbara Kingsolver allie toujours avec précision, naturel, émotion et humour les parcelles de vie de ses personnages et les lieux, riches mais fragiles, sans lesquels ils ne pourraient évoluer. Elle diffuse son message écologique avec subtilité, sans tapage, tout en lui préservant toute sa place.
Commenter  J’apprécie          318

Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Ce qui se présentait à elle, ici, dans cette montagne, c’était une occasion qui ne se reproduirait plus pour personne : le retour d’un important prédateur canidé et la réorganisation des espèces qu’il entraînerait peut-être. D’autant plus significatif que le coyote se trouverait être ce que R. T. Paine qualifiait de prédateur clé. Elle avait lu et relu avec soin ses célèbres expériences des années 60 au cours desquelles il avait vu décroître radicalement la grande diversité des espèces après avoir retiré toutes les étoiles de mer de flaques d’eau marine. En leur absence, les moules, dont elles étaient consommatrices, avaient proliféré et dévoré presque toutes les autres espèces, ou en avaient réduit la quantité. Personne, avant ça, n’avait découvert à quel point un seul carnivore pouvait influer sur des éléments aussi éloignés de son règne. Bien entendu, l’expérience s’était reproduite indéfiniment, par hasard : l’élimination des couguars du Grand Canyon, par exemple, avait favorisé une plus grande prolifération de cervidés, plus voraces et plus féconds que d’autres herbivores, provoquant ainsi une usure du paysage jusqu’au granit. Beaucoup avaient vu et enregistré les dégâts qu’entraînait l’élimination d’un prédateur dans un système.
Commenter  J’apprécie          81
Cher monsieur Walker,
Puisque vous me posez la question, oui, je crois que le genre humain occupe une place particulière en ce monde. La même que celle que tient le geai (à son avis) et la salamandre (selon ce qui lui tient lieu d’esprit). Chaque être vivant en est persuadé : « Le centre de tout, c’est moi. » Chaque existence a sa propre religion, je pense, mais croyez-vous qu’une salamandre vénérerait un Dieu qui ressemblerait à un grand bonhomme sur deux pattes ? Allons ! À ses yeux, l’homme ne représente qu’un vague inconvénient (si tant est qu’il le soit), en comparaison de l’entreprise sacrée qu’est celle de trouver de la nourriture, un compagnon et d’avoir une progéniture afin de régner sur la vase pour l’éternité. Pour elle, comme pour les autres, cette vaseuse petite existence de salamandre est tout.
Commenter  J’apprécie          60
Elle tira les couvertures sur sa tête, ne laissant qu'un petite fenêtre à travers laquelle elle pourrait observer ses mains précises, sûres, en train de charger du petit bois dans le poêle. Elle pensait à ce que faisaient les gens avec leurs mains, si précieuses: allumer des feux qui s'éteignaient, scier des arbres pour construire des maisons qui pourriraient et s'effondreraient avec le temps. Tout cela était il comparable avec la grâce d'un papillon de nuit sur une feuille, pondant d'impeccables rangées de minuscules œufs vitreux? Ou à une moucherolle tissant un nid de mousse dans lequel elle couverait sa nichée?
Commenter  J’apprécie          50
C'était une heure extraordinaire pour être réveillée, pour peu que l'on s'y abandonnât : ces heures d'obscurité confirmée, lorsque les insectes se calmaient, que l'air fraîchissait et que des parfums montaient délicatement du sol.
Commenter  J’apprécie          130
Il jeta un regard pénétrant à Deanna. " C'est pourquoi tu vis toute seule ici, non ? Tu ne supportes pas les gens."
Elle soupesa cette remarque, dont la vérité la frappa.
"Je refuse de le voir ainsi, dit-elle pour finir. Il y a des personnes que j'aime. Mais il y a tant d'autres formes de vie que j'aime aussi. Et les gens leur manifestent tellement de haine à toutes, à l’exception de la leur."
Commenter  J’apprécie          70

Videos de Barbara Kingsolver (36) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Barbara Kingsolver
Barbara Kingsolver vous présente son livre « On m'appelle Demon Copperhead », Prix Pulitzer 2024. Ce livre vous attend dès maintenant chez votre libraire ! Pour en savoir plus : https://www.albin-michel.fr/on-mappelle-demon-copperhead-9782226478375
autres livres classés : Appalaches (États-Unis)Voir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (813) Voir plus




{* *} .._..