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4,03

sur 176 notes
Ce n'est pas un roman, c'est le récit d'une démarche courageuse pour que l'on puisse envisager un avenir viable à cette planète. C'est un pas dans la bonne direction…
Barbara Kingsolver, son mari Steve L. Hopp et leurs deux filles décident de reprendre une petite ferme dans les Appalaches en Virginie et de vivre de leur production ou de celle de leurs voisins. Ils sont des « locavores », consommateurs de produits locaux. L'auteure, presque à la façon d'un journal de bord, va narrer cette expérience de déconstruction d'un mode de consommation pour le remplacer par un mode beaucoup plus en adéquation avec la nature et l'environnement de sa famille. Elle en profite pour dénoncer l'organisation mafio-agro-industrielle qui empoisonne la planète et nos estomacs.
Il y a les écologistes des villes et les écologistes des champs. Les uns parlent, les autres agissent. Les premiers se disculpent d'être des pollueurs en triant leurs déchets mais en consommant toujours aussi mal et toujours autant, les seconds dépassent les mots des discours imbéciles des premiers et ont les deux pieds bien ancrés dans la planète, ils agissent. Barbara Kingsolver et sa petite famille vont opérer cette mutation.
On ne devient pas « écolo » avec une empreinte carbone égale à zéro du jour au lendemain. le processus passe d'abord par la déconstruction de l'individu, car l'écologie est avant tout une affaire d'éducation afin d'adopter les bons réflexes, les bons usages. C'est la même démarche qu'un séjour en clinique de désintoxication, sauf qu'en l'occurrence on ne parle pas d'une addiction mais de dizaines d'addictions dont il faut s'affranchir. C'est pourquoi les générations montantes ont plus de chances d'être la solution pour la sauvegarde de la planète alors que leurs ainés, eux, sont plus ou moins perdus à la cause.
« Un jardin dans les Appalaches » est une oeuvre intéressante à découvrir. Elle peut susciter des vocations. L'écriture de l'auteure est toujours pleine de fraicheur et de candeur, la lire est une véritable promenade de santé.
Traduction de Claire Buchbinder.
Editions Rivages, 499 pages.
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Que fait un écrivain quand il n'écrit pas? Voilà une réponse possible, celle de Barbara Kingsolver, auteur à succès depuis de nombreuses années. Son intérêt et ses inquiétudes en ce qui concerne l'avenir de notre planète malmenée apparaissaient clairement dans son dernier roman publié (Dans la lumière, qui contait la modification intempestive du trajet migratoire des papillons monarque dont l'étape inattendue dans une petite ville des Appalaches bouleverse la vie locale). On est donc moyennement étonnée de retrouver l'auteur, avec sa petite famille dans une ferme des Appalaches, manches retroussées et bottes au pied, pour tenter l'aventure d'une d'une vie de fermier, en quasi autarcie, et pour le reste, le recours à des productions locales, à moins d'une heure de voiture.
Toute la famille joue le jeu, avec beaucoup de conviction et une implication sans réserve (Lily est très impressionnante du haut de ses neuf ans, lorsqu'elle organise un négoce d'oeufs, s'escrimant à mettre en application toutes ses connaissances en calcul, choisissant avec soin les races de poules pour composer des douzaine multicolores, organisant la com et la distribution…)

Il s'agit donc de démarrer au printemps, période des semis et des plantations, (c'est dans cette période que le recours aux producteurs locaux prend tout son intérêt). Puis vient le temps de la récolte, intense, entre les travaux au jardin et les préparations de provisions pour l'hiver. C'est l'époque où les courgettes sont maudites, au point de devoir apposer sur la barrière de la ferme un panneau d'interdiction d'en déposer…L'imagination est de mise pour accommoder ces légumes prolifiques…
La famille se consacre aussi à l'élevage de volailles, pas uniquement pour les oeufs. Pas de végétarisme chez les Kingsolver, mais on exclue bien entendu du régime, la viande qui provient de ces élevages en batterie où les animaux macèrent dans leurs excréments et croupissent dans un espace confiné qui leur interdit tout mouvement (on se souvient du pamphlet de Jonathan Safran Foer Faut il manger les animaux).

L'hiver arrive avec une période de repos pour le jardinage, il faut alors gérer les réserves pour boucler l'année, et faire l'inventaire pour que le mois de février, qui en cherokee se dit « mois affamé » ne le soit pas.

Le bilan est positif : l'année s'est bien déroulée, les Kingsolver s'en sont sorti avec une santé resplendissante et un bilan financier positif (50 cents par personne par repas en moyenne).
L'adhésion totale de la famille est attestée par les encarts qui apparaissent tout au long du récit. On a même en prime quelques recettes de cuisine.

Ce parcours familial (et les talents de conteuse de Barbara Kingsolver n'y sont pas pour rien) est intéressant. Certes il vaut mieux avoir des affinités avec le jardinage pour s'extasier avec l'auteur sur les catalogues de semences et les dénominations originales des tomates ou des aubergines. Mais le combat écologique ne peut pas laisser indifférent, d'autant que la partie est inégale face aux multinationales (dont Monsanto) qui n'a pas dans ses objectifs d'améliorer la santé de l'humanité.



J'ai vécu par procuration une année dans les Appalaches et mon admiration pour Barbara Kingsolver n'en est que plus grande.
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Vous aimez la nature, cultivez ou aimeriez cultiver vos propres légumes, vous vous intéressez au retour à une alimentation plus naturelle, vous aimez bien manger, partager avec la famille et les amis ce livre devrait vous plaire.
Si les arguments des écologistes vous tapent sur le système, si dès que l'on parle de réduire votre consommation vous sortez le fusil, alors passez votre chemin, ce sera meilleur pour votre coeur.
Barbara Kingsolver raconte son expérience d'une année de production de la nourriture de toute une famille, elle est accompagnée par sa fille qui donne ses impressions ainsi que des recettes et par son mari qui donne quelques repères théoriques sur les grands problèmes liés à l'alimentation.
Cela fait un livre très vivant, qui peut parfois paraitre un peu trop "donneur de leçon", les thèmes sont traités d'une façon très complète et les recettes proposées donnent envie de se mettre aux fourneaux.
Barbara Kingsolver est une romancière confirmée et cela se sent.
Un livre avec lequel on apprend beaucoup avec plaisir.

Lien : http://allectures.blogspot.f..
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Arrêt à 80 pages. Mal choisi le moment en étant en vacances. Une famille californienne s'installe dans les Appalaches pour ne manger que les aliments qu'elle cultive et les produits locaux. L'autrice dénonce l'absurdité des transports, le fait que les enfants ne sachent pas d'où proviennent les légumes, dénonciation des fournisseurs de graines, etc. Trop américain. J'ai déjà lu beaucoup de choses sur ce sujet, en autre avec Pierre Rabhi. Beaucoup de chiffres, que de toute façon je ne retiendrai pas. Et la colère qui monte avec cette sensation que les politiques s'en fichent et que ça restera comme ça. Cela ne correspond pas à ce que j'attendais : une expérience de vie et non des dénonciations qui sont importantes, certes, mais où je suis trop impuissante.
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Je ne connaissais pas Barbara Kingsolver. de ce que je sais maintenant, elle a obtenu de nombreux prix littéraires pour ses oeuvres de fiction, écrit aussi des essais - comme celui-ci - est une fervente écologiste et est biologiste de formation. Je suis tombée sur une interview croisée avec Richard Powers, rien que ça suffit pour que je l'apprécie énormément.
Je n'étais pas du tout sûre de lire la totalité des 500 pages de ce livre où Barbara relate son année de production locale en famille, avec des titres de chapitres comme "courgettes à gogo" ou "bataille de potiron". En fait, je me suis régalée!
Avec cet humour très américain qui relativise tout, elle réussit à nous captiver avec ses délicieux potirons ou encore, chapitre inégalable à lire absolument si vous ne deviez lire que celui-là, la reproduction naturelle des dindes, de la manifestation de leur désir auprès du mâle (quelque soit son espèce!!) jusqu'à l'éclosion plus qu'improbable de leurs oeufs.
S'il n'était question que de dérision et de bons petits plats, mais non! Cet essai est surtout très bien documenté en ce qui concerne l'industrie agroalimentaire versus l'alimentation locale, le manque de connaissances des Américains concernant tout ce qui sort de la terre. le constat qu'elle fait de la situation alimentaire américaine est effroyable, et encore ce livre date de 2007. La situation est moins grave en France parce que nous sommes étroitement liés à la gastronomie mais en regardant de plus près nos pratiques de consommation, ce n'est pas terrible non plus.
J'avais conscience de l'impact des importations et de l'élevage intensif mais cet essai m'a permis de clarifier la manière dont tout cela fonctionne.
Il s'agit d'un ouvrage familial, co-écrit par Barbara, essentiellement, son mari pour tout ce qui est faits et chiffres, et sa fille Camille pour son regard de jeune adulte et ses recettes de cuisine.
A déguster!

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J'aime l'humour de cette auteure, surtout dans ses romans. Là elle nous emmène dans un bout de sa vie après bien des réflexions et des années de surconsommation. A un âge décisif chez une femme, cet âge qui nous permet les dernières grandes folies, le changement radical, elle décide de retourner vivre dans sa région natale, avec la complicité de son mari et de leurs deux filles. Voici les chaînes montagneuses des Appalaches, l'humidité, le froid, l'attente du printemps, le répit de l'été. Barbara aurait pu en rester là, profiter de cette nature, mais non. Elle décide également de devenir auto suffisante. La petite famille se débrouille bien et va imposer le respect dans le village. Barbara continue sur sa lancée, elle remet au goût du jour l'entraide, achète local, bref le bonheur. Attention ce bonheur là est fatiguant, ne croyez pas que vous allez vous nourrir comme si vous faisiez vos courses dans une grande surface. Il faut bêcher, planter, ramasser, cuisiner et mettre en conserve les légumes pour l'hiver. Vous voulez manger de la viande ? Vous allez commencer par tuer les animaux. Dans ce contexte Barbara et les siens vont à l'essentiel sans perte ni bonus. C'est le respect de la vie, tout simplement. Vivre ensemble, la tolérance, bien des mots que j'entends depuis quelques temps et qui perdent leur signification dans une société où tout est facile mais compliqué, parce que l'être humain s'est facilité la vie mais n'a pas évolué, il suffit de lire le paradoxe du chimpanzé pour en avoir la preuve sinon la conviction.

J'ai lu ce livre tout en étant dans un grand huit côté professionnel (si on peut appeler ça une profession) et j'avoue je m'évadais. Je voyais mes collègues et supérieurs s'agiter, tourner en rond dans leur bocal et moi je faisais les foins avec Barbara et ses amis. une pause campagnarde en pleine ville loin de la sottise humaine, ça fait un bien fou.


J'ai trouvé cette pépite au CDI du lycée.

Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Un livre merveilleux que j'ai découvert sur babelio. Je ne connaissais absolument pas Barbara Kingsolver avant de me lancer dans cette lecture.
J'ai beaucoup aimé ce livre car j'adore cuisiner et je rêve un jour d'avoir mon petit carré de jardin ou je pourrais faire pousser mes légumes. Pour autant je me lancerais pas dans son aventure qui est de vivre complétement en autarcie ou ne consommer que des produits des exploitants de sa région. Pour autant ce livre fait énormément réfléchir sur nos habitudes alimentaires et nous donne envie de faire des petits gestes pour vivre mieux et protéger notre planète.
A lire et à relire et surtout essayer les délicieuses recettes que contient ce livre.
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Barbara Kingsolver et son mari Steven L. Hopp, professeur de science naturelle, décident de quitter l'aridité de Tucson en Arizona et de migrer vers leur ferme située au contrefort des Appalaches en Virginie. Leurs deux filles, Camille et Lily, sont également partantes pour changer d'environnement, emballées par le projet familial d'atteindre à l'autonomie alimentaire.
« Nous voulions prendre un congé sabbatique alimentaire, nous salir les mains, apprendre à cultiver, cet art en voie de disparition. »
Durant une année intensive remplie de semis intérieurs, d'entretien des plantules, de plantation au potager, de binage, de sarclage, de récoltes et de mise en conserve, Barbara raconte le processus en long et en large dans cet ouvrage vivant et didactique à la fois. Entrecoupé de statistiques et de faits concrets narrés par Steven et de recettes de cuisine proposées par Camille, le récit défile les mois et les saisons desquels découlent les travaux quotidiens. À cette latitude, les agriculteurs peuvent bénéficier de 48 semaines de culture et dès le mois de mars, apparaissent les premières asperges. Une bénédiction, comparativement aux terres québécoises! J'ai donc fortement apprécié l'abondance et la variété des récoltes tirées du jardin de Barbara. Avec humour et un brin d'autodérision, l'autrice aborde les enjeux de consommation locale (à moins de 100 km de la maison), de la malbouffe américaine, de l'art de vivre italien, des anciennes races de volailles et de bovins, de cuisine saisonnière, de la conservation des graines indigènes et des légumes oubliés, de la protection des aliments en voie de disparition, de l'industrialisation de l'agriculture, des pesticides, des engrais chimiques, des traditions culinaires et de repas en famille.
Foisonnant de détails techniques et d'anecdotes pittoresques, le livre apporte une intense réflexion sur la façon de nous alimenter et de consommer en plus d'inciter au locavorisme et/ou au jardinage. Pour ma part, je cultive avec succès des fines herbes en pots, deux pommiers nous donnent leurs fruits une année sur deux et les quelques tentatives de potager déployées se sont inévitablement soldées par les razzias des écureuils, des oiseaux, des insectes et même d'un lapin en goguette. le jardinage est peut-être un art, mais c'est aussi beaucoup de travail et de surveillance.

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Barbara Kingslover, son mari Steven L. Hopp et leurs deux filles Camille et Lily décident de quitter définitivement Tucson en Arizona pour s'installer dans une vieille ferme dans les montagnes de Virginie. L'idée est de vivre en se nourrissant des produits de leur ferme (fruits, légumes, mais aussi volaille) ou de produits locaux et bio, pendant au moins un an. Si Barbara Kingslover écrit le récit au fil des mois, Steven L. Hopp, professeur de biologie donne des informations factuelles et Camille des recettes de cuisine et son point de vue d'adolescente sur cette expérience.

Challenge Pavés 2022
Challenge Plumes féminines 2022
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L'auteur et sa famille ont essayé pendant un an de devenir des « locavores », c'est-à-dire de ne se nourrir que des produits locaux et de préférence produits par eux-même ou des environs.
Pour cela, ils ont emménagé dans une ferme, se sont mis à faire pousser des légumes, à élever des animaux (dindes, poulets), à produire leur fromage. Ils ont choisi de ne plus consommer d'aliments nécessitants des trajets en avions ou en camions de plus de 100 miles (150 km), ou de produits industriels ou génétiquement modifiés, d'aliments grands consommateurs d'additifs et de pesticides….

Et un tel choix n'est pas si facile à assumer… entre la peur réelle de manquer de nourriture lorsque les légumes refusent de sortir de terre, la frustration liée à l'abandon de certains aliments (bananes, chocolat…), les différents membres de cette famille nous raconte avec beaucoup d'humour cette année pas comme les autres.

Cet essai collectif (l'auteur a mis à contribution son mari et ses deux filles) nous parle tout autant de la culture si attendue de l'asperge, que de la maladie de la vache folle, du tourisme à la ferme, de l'élevage des poussins, du commerce équitable, des 1001 variétés de courges, du choix d'être végétariens, des restaurants « solidaires », mais aussi et surtout de cuisine saine et succulente, de repas qui font saliver d'envie.…

Des nombreux encarts portant sur les besoins en carburant des avions, sur les OGM, sur l'agriculture intensive, etc... sont insérés tout au long du récit et nous renvoient à des sites plus complets sur le sujet, (malheureusement) souvent en anglais.
Un document passionnant et tout à fait d'actualité.
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