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Andrée R. Picard (Traducteur)
EAN : 9782413075875
272 pages
La Croisée (05/10/2022)
3.21/5   14 notes
Résumé :
Durant toute son enfance en Californie, Maxine Hong Kingston a entendu sa mère lui narrer des récits ancestraux chinois où les filles ne valent rien, où l’honneur de la famille importe plus que tout, et où seule une femme déguisée en guerrier peut marcher librement vers son destin. Prise entre les feux d’une vie américaine et ceux d’une famille nostalgique de son pays d’origine, la personnalité de Maxine va naître de ces deux cultures, opposées et pourtant complémen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ce livre m'a été offert par mon mari... Il trouvait la thématique pour moi : le titre, unE auteurE et le 4e de couverture annonçant la vie des femmes en Chine, leurs héritières aux Etats-Unis. Et pourtant le livre m'a totalement échappé. Il semble que ce soit un classique étudié aux Etats-Unis, un peu comme "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" (que j'ai adoré). J'espère pour les gamins que ce livre est étudié niveau lycée voire supérieur car franchement il 'est pas d'un abord facile....
Que vous dire ? Que j'ai été déstabilisée du début à la fin, c'est vrai. Tellement déstabilisée que le message sur la difficile intégration des Chinoises de la première génération m'a échappé....
.
Un début fracassant, éprouvant, magistral. 3 pages sidérantes. Même si je n'ai pas aimé le livre, j'ai été bouleversée par ces 3 premières pages évocatrices de la condition féminine en Chine au début du 20e siècle. J'ai même conseillé à mon mari de lire ces quelques pages.
Mais après schématiquement j'ai compris que femme en Chine c'était soit combattante (comme Mulan dont la légende est décrite dans le livre) soit esclave. Pas d'intermédiaire ni d'alternative.
J'ai compris la pression vécue par l'auteure enfant, partagée entre sa culture chinoise (c'est-à-dire la dévalorisant totalement en tant que fille) et sa vie américaine.
Mais les intermèdes avec les légendes, l'histoire de sa tante.... m'ont intriguée sans atteindre leur objectif (si tant est qu'ils en avaient un). Cette construction entre récit autobiographique, légendes chinoises et présence de fantômes a fini de me perdre.
.
J'ai encore une pensée émue pour les lycéens américains qui doivent étudier ce livre....
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Voilà un roman considéré comme un classique, qui a reçu le National Book Award 1976 (notre écrivaine en recevra des prix prestigieux d'ailleurs), et qui est décortiqué jusque dans les universités américaines. Et pourtant je passe à côté : pas tant pour son sujet, la difficile intégration d'une chinoise et sa famille aux États-Unis, sujet rarement traité, qu'à cause de ce mélange complexe, ces allers-retours, entre des scènes de la vie quotidienne et tous ces contes ancestraux et autres fantômes disséminés dans toutes les pages - j'allais écrire sans queue ni tête. Cette lecture est vraiment particulière, déroutante presque. J'ai bien compris qu'il traite de la place, pas enviable, de la femme chinoise, de la femme qui doit être "guerrière" pour s'imposer - livre d'une grande modernité malgré ses cinquantes bougies. Beaucoup a déjà été écrit sur ce livre : l'affirmation de soi et responsabilité sociale, les trois narrations pour montrer la difficulté que peut être l'apprentissage d'une langue asiatique à une langue occidentale, les accents et les sons, etc. Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé : c'est spécial, plus intéressant dans son analyse que dans sa simple lecture sans doute. D'où la question que je me pose pour certains chefs d'oeuvre, et du coup pour celui-ci : un livre difficile à sa lecture est-il "superbe" par l'analyse qu'il impose. Beaucoup de livres échapperont alors à la superbe (lol), et la lecture deviandrait un sport intelligent plutôt qu'un passe-temps. Oups ! Je m'égare. En tout cas, ici, un livre hors norme, et son autrice a eu bien raison puisque ça en fait un incontournable de la littérature internationale.
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Ce texte a été publié pour la première fois en 1976 et j'aime beaucoup son sous titre : "mémoire d'une jeune fille parmi les fantômes".
La narratrice auteure est une sino-américaine, elle est née aux Etats Unis de parents chinois, qui ont migré à New York dans les années 40.
En plusieurs parties, l'auteure va nous raconter la vie des migrants chinois aux états Unis, d'abord à New York puis sur la côte Ouest.
Chaque partie nous parle de la situation des filles et des femmes chinoises : L'histoire de sa mère, Orchidée Vaillante, médecin dans son village en Chine, qui avait eu la possibilité d'étudier à Canton et qui a rejoint son mari à NYC dans le Bronx et où ils ont ouvert une blanchisserie, puis leur installation en Californie. A l'époque en Chine, de jeunes filles étaient vendues comme esclave et l'auteure et sa soeur avaient le sentiment d'être moindre qu'une esclave qu'avaient acheté sa mère au pays.
"les esclaves non vendues devaient les regarder avec envie. Moi même, je les envies. Ma mère montre moins d'enthousiasme pour moi que pour son esclave. Et je n'ai jamais remplacé mon frère et ma soeur ainés, morts tout jeunes. Ma jeune soeur répétait pendant toute son enfance "quand je serai grande, je veux de"venir esclave".
Elle nous raconte aussi les difficiles débuts à l'école où elle était quasiment muette. Ses rapports aux contes racontés par sa mère, d'ailleurs, il y a une partie avec le conte d'un e femme vaillante, une femme guerrière qui a réussi à vaincre un roi. Jeune, elle mélange le réel avec les mystères et les autres sont des fantômes pour la famille, les fantômes éboueurs, livreurs de lais, les fantômes professeurs, les fantômes noirs, mexicains ..
"Je refoule l'étrangeté dans mes rêves qui se racontent en chinois, la langue des histoires impossibles."
Une partie raconte l'arrivée aux Etats Unis de la soeur de sa mère, Orchidée lunaire. Celle ci a réussi à venir aux Etats Unis et va tenter de retrouver son mari, malgré qu'elle sache qu'il a une nouvelle femme et des enfants.
L'auteure nous décrit toutes ses épisodes de sa famille avec tendresse, empathie, humour.
Elle parle de la difficile assimilation de ces enfants, nés aux Etats Unis mais pas reconnu comme citoyenne, à part entière : ils sont écartelés entre deux cultures et leurs parents restent entre eux, les fameux quartiers de Chinatown et pour ceux de l'auteure, ne parlent quasiment pas anglais. Ont ils un espoir de rentrer un jour en Chine, alors que le pays qu'ils ont quitté à beaucoup changé (bien sûr ils envoient de l'argent à une famille nombreuses restée dans les villages, mais a t elle autant de cousins et cousines !!) et comment est cette Chine communiste. Et peut on être mieux dans l'Amérique de la consommation, démocratique ou dans la Chine communiste. Veux t elle vraiment connaître la Chine de ses parents et les mentalités de cette époque et du rôle des filles, qui ne comptent pas dans les familles. Elle a eu des 20/20 au lycée et peut prétendre aller à l'université ou alors doit elle épouser un chinois du village installé aux Etats Unis. Ce texte parle du rapport de l'auteure avec sa mère, de belles pages sur les difficiles discussions entre elles, des silences dans la famille.
Ce texte est une beau hommage aux femmes, elle nous raconte la vie de façon réaliste (les scènes de travail de toute la famille dans la blanchisserie, les scènes dans les cours de récréation) mais aussi de façon féerique avec des références à des contes, à des rêves ! Ce texte est aussi jalonné d'humour et de scènes cocasses (que ce soit l'arrivée de la tante et des retrouvailles des deux soeurs..)
Des textes de la littérature américaine parlent de l'immigration, de la situation des noirs, des amérindiens, mais je n'avais jamais lu de textes sur les migrants chinois, et attention à ne pas confondre avec les japonais.
Très tentée de découvrir son autre texte traduit en français "les hommes de Chine"
Une belle découverte et une belle plume.
#LaFemmeGuerrière #NetGalleyFrance
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Étonnant , ce livre a été écrit en 1976.. le titre paraît tellement actuel qu'il est à la fois séduisant et trompeur !
Est-ce l'histoire d'une femme, de l'autrice, de sa mère ? de sa tante ? Disparue, oubliée, comme rayée de la famille ? D'une guerrière ?
Entre conte et biographie, étude sociologique des sino-américains et légendes chinoises, Histoire, la révolution de Mao, les purges et l'émigration des hommes d'abord puis les femmes, l'adaptation ou non par l'éducation et les traditions qui perdurent, ce livre est dense, parfois lourd, guerrier, blessant et agressif. Faire sa place entre parents chinois qui demeurent chinois dans l'âme et refusent l'intégration, enfant scolarisé et mis au travail dès son plus jeune age ! selon un roulement bien huilé.

Déroutant par sa structure en cinq parties bien distinctes et par les voix qui s'expriment, rédigées soit à la 1ere personne, voix américaine de l'autrice, la 2eme personne , voix du discours chinois et la 3eme personne, voix des parents chinois à leurs enfants américains !

On ne s'ennuie pas un instant, les axes de lecture sont nombreux et très variés, les découvertes sociologiques fréquentes, sur les habitudes chinoises qui sont reproduites aux États Unis, l'émancipation difficile des femmes et la «  fabrication » des sino-américains.

Livre plutôt inclassable, datant de près de 50 ans, très moderne dans sa forme déconstruite, très factuel dans les détails fournis sur la vie d'immigré chinois, très féministe pour la place faite aux femmes dans le déroulé de l'histoire, très actuel dans son approche des mouvements de populations, déportations intérieures au pays, esclavage des opposants, immigration et liens serrés avec ceux restés au pays ! Vous trouverez tout ou presque tout ce qui vous intéresse dans ce livre, pas si épais en fait !

Merci à Netgalley pour cette belle découverte.
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Maxine Hong Kingston a écrit "La femme guerrière" en 1975, alors qu'elle avait 35 ans. Elle y dépeint son enfance, mais aussi largement la vie de sa mère, rassemblant des souvenirs et évoquant tour à tour l'immigration chinoise, le poids des traditions et des secrets familiaux ou encore la place des filles/femmes à cette époque.

Le premier chapitre démarre très fort et m'a laissée sous le choc en parlant de viol, de suicide et d'abandon familial. Les chapitres suivants abordent plusieurs moments de vie, mais tout se rejoint dans les thématiques (souvent douloureuses).

L'écriture est très forte, l'autrice prend un point de départ et sans que je m'en rende compte elle m'avait emmenée complètement ailleurs - notamment dans le chapitre qui donne son titre à l'ouvrage, et qui nous en apprend beaucoup sur les origines de "Mulan".

Une fois n'est pas coutume, je termine cet avis avec une citation que j'ai beaucoup aimée : "Je croyais que chaque maison devait avoir une femme ou une fille folle, chaque village son idiot. Qui le serait chez nous ? Probablement moi".

Merci à Netgalley et aux éditions La croisée pour m'avoir envoyé cette lecture !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
The Chinese are always very frightened of the drowned one, whose weeping ghost, wet hair hanging and skin bloated, waits silently by the water to pull down a substitute.
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Those in the emigrant générations who could not reassert brute survival died Young and far from home. Those of us in the first American générations have had to figure out how the invisible world the emigrants built around our childhoods fits in solid America.
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The Chinese I know hide their names; sojourners take new names when their lives change and guard their real names with silence.
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Ce jardin n'étant pas propriété communiste mais ces choux représentant une propriété privée; prière de ne pas commettre de vol dans mon jardin.
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