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Critique de sandrine57


1895-1996. Dans un village du Nord de la Finlande, Maria, Lahja, Onni et Kaarina tentent de survivre. Survivre aux hivers rigoureux, à la guerre, aux médisances, au poids de l'Eglise, au temps qui passe et aux secrets qui les empêchent d'avancer, de toucher le bonheur. du temps où Maria, sage-femme indépendante, mère célibataire, aborde le XXè siècle en se battant contre les préjugés, l'absence de contraception, les morts en couches à l'époque de Kaarina qui découvre les silences et dénoue les non-dits de sa belle-famille, s'étalent 100 ans d'heurs et de malheurs pour cette famille et son village perdu dans la taïga.

Quatre voix, celle de Maria, de sa fille Lahja, de son gendre Onni et de Kaarina, la femme de son petit-fils. Maria, donc, l'indépendante, la féministe avant l'heure, qui en remontre aux matrones et aux maîtres de maison, qui n'hésite pas à dire ce qu'elle pense aux hommes qui engrossent leurs épouses sans fin, qui n'a pas peur des sermons des bien-pensants et qui n'a certainement pas besoin de partager la vie d'un homme. Sa fille Lahja est toute autre. Après une enfant née hors mariage, elle s'unit à Onni, un homme bien, un bon père pour Anna, l'aînée et les deux suivants. Lahja a besoin d'une épaule masculine sur laquelle se reposer. Mais ses rêves de bonheur se heurtent à la culpabilité d'Onni qui cache un lourd secret. Car Onni n'est pas un homme comme les autres. Il a beau faire de son mieux, être présent pour ses enfants, bâtir pour sa famille la plus grande et la plus haute maison du village, au fond de son coeur, il sait que c'est un rôle qu'il joue, qu'il n'est pas pleinement lui-même en mari et père. Et puis, il y a Kaarina qui en épousant son fils doit aussi partager la vie de Lahja, une Lahja mauvaise, aigrie, qui fait le vide autour d'elle. Les disputes, les scènes, les coups bas sont le quotidien des deux femmes qui finissent par créer un lien au delà des rancoeurs.
Une écriture sobre, fragmentaire, des ellipses dans la narration, et pourtant une belle fluidité. Des évènements décrits différemment selon la personne qui les raconte mais qui donne une belle vue d'ensemble. On pense un peu à Herbjørg Wassmo, à ces grandes sagas familiales du Nord avec ces gens rudes, ces taiseux qui luttent contre les éléments, contre la misère, contre Dieu lui-même. C'est un grand et beau roman aux personnages forts.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Albin Michel.
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