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sur 1501 notes
Je lus ce livre naguère. Avec quelque enthousiasme, j'entamai ces sept nouvelles et...
... et l'enthousiasme décrut graduellement à mesure que j'avançais dans ma lecture.
Certes c'est bien écrit, certes ce ne fut pas désagréable car Rudyard Kipling est à ranger définitivement dans la catégorie des grands conteurs. Mais au final, il ne me reste pas grande ressouvenance, pas grande impression de profondeur, pas grande émotion de cet assemblage hétéroclite de nouvelles, ayant, me semble-t-il, pour dénominateur commun non pas la jungle en tant que forêt dense primaire (puisque l'une se situe dans le grand nord et parle de phoques) mais le règne animal, et ce que l'on nomme communément « la loi de la jungle », notion finalement beaucoup plus complexe qu'il y paraît et que Jack London a lui appelé "wild" dans son livre intitulé The Call Of The Wild, et lui aussi fort mal traduit sous sa forme connue en français de L'Appel de la Forêt. le "wild" étant une notion beaucoup plus vaste sémantiquement que le terme "sauvage", tout comme le Jungle Book de Kipling veut dire infiniment plus que les traductions littérales des termes "jungle" et "book". Il y a aussi une sorte de référence aux tables de la loi, laquelle loi s'appliquant aux animaux sauvages, avec son code d'honneur propre, etc. Bref, titre difficile à traduire, mais je reste convaincue qu'une traduction sous forme "La Loi de la Jungle" serait plus proche de l'esprit du livre que celui sous lequel il est connu.
Aussi me permettrai-je, en catimini, dans mon coin, de questionner la pertinence du titre choisi pour la traduction française qui évoque surtout l'idée de forêt et guère le véritable fond de l'ouvrage.
Les trois premières nouvelles (Les Frères de Mowgli, La Chasse de Kaa et " Au Tigre, Au Tigre ! ") ont servi de trame de fond à l'adaptation, tout compte fait, très réussie de Disney dans son film éponyme.
Le Phoque Blanc nous emmène en Alaska et nous raconte le difficile travail de persuasion préalable à l'établissement d'une nursery de phoques à un nouvel endroit que celui traditionnellement fréquenté par le groupe.
Kipling glisse dans ses nouvelles, subrepticement, discrètement, des allusions qu'on qualifierait aujourd'hui « d'écologistes » quant à l'impact de l'homme sur les populations animales.
La nouvelle suivante au titre impossible "Rikki-tikki-tavi" évoque elle aussi un autre impact anthropique possible sur les populations animales, celui du prélèvement dans la nature d'animaux sauvages pour en faire des animaux de compagnie (ici une mangouste).
Dans les deux dernières nouvelles, Kipling puise abondamment dans ses souvenirs coloniaux, notamment en Inde.
Bref, un recueil peut-être pas si indispensable que cela, que je trouve loin du meilleur niveau de l'auteur, mais cette considération n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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La plupart d'entre nous avons dans notre mémoire, si ce n'est dans notre coeur, des lectures qui ont marqué notre enfance. Et, je viens de me faire la remarque que, sans sexisme aucun, selon que ce soit le père ou la mère qui a tenu le rôle de conteur, le choix des livres n'est pas tout à fait le même.

Féru de lecture, de musique classique et jazz, c'est donc mon père qui a tenu ce rôle auprès de l'enfant que j'étais. Et, si ce n'est qu'à Walt Disney que je dois de connaître Blanche-Neige, Cendrillon ou La Belle au Bois Dormant, c'est bien à mon père que je dois l'émerveillement, le frisson, des Contes des Mille et une Nuits, de La Petite Fille aux Allumettes, de Pierre et le Loup et du Livre de la Jungle.

Il y a des décennies que je n'avais rouvert ce livre. Son livre. Un bon vieux livre, édité en 1923, que mon père avait dû chiner dans les années cinquante sur les Quais des bords de Seine. Un livre relié, aux pages jaunies, à l'encre passée, et qui sent la poussière. Un livre que l'on ouvre avec déférence comme un vieux grimoire lesté de pouvoirs et de magie.

On a souvent tendance à surévaluer la sensibilité des enfants. Il me semble pourtant que cette "sensibilité" n'existe essentiellement que lorsqu'ils peuvent transférer l'imaginaire d'une histoire à leur propre univers, à ce qu'ils "connaissent"... tels un méchant loup ou une sorcière, personnages fictifs mais menace "réelle" pour leur vulnérabilité d'enfant face à l'adulte tout puissant.

C'est ainsi que, en relisant Le Livre de la Jungle, j'y ai trouvé une cruauté qui m'avait totalement échappée à l'époque. Là où je n'avais retenu que le courageux jeune Mowgli ou le volontaire et brave Kotick, j'ai lu et relevé l'impitoyable loi de la jungle, le massacre de milliers de phoques, l'asservissement des animaux par l'homme.
Force est de reconnaître que, comme nombre d'entre nous, ma sensibilité s'est non seulement décentrée mais, de plus, sérieusement accrue avec l'âge.

Par contre, tout comme dans mon enfance, je garde une petite préférence pour Rikki-Tikki-Tavi, la mangouste. A égalité aujourd'hui avec Akela, le loup banni par son clan car devenu trop vieux pour en être le chef. Hé oui, à chaque âge de la vie, ses "transferts", hein !

Merveilleux Livre de la Jungle ! Relu avec toute la charge affective qu'il revêt pour moi et rangé à nouveau, sans doute pour toujours, dans ma bibliothèque, avec toute la gratitude et l'émotion qui siéent à un bonheur d'enfance.
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À travers ces petites histoires d'animaux, Rudyard Kipling nous raconte les hommes. La loi de la jungle c'est aussi bien souvent la loi des hommes, la loi des colonisateurs, la loi des chasseurs d'animaux.

S'il avait vraiment laissé parler les animaux, l'histoire aurait été différente. Nul doute que l'éléphant préfèrerait être libre et que le cheval, le bœuf et le mulet n'auraient nulle envie d'obéir à leur conducteur qui les mène droit vers la boucherie qu'est la guerre.

C'est vrai qu'un animal dompté n'est plus que l'ombre de lui-même.

Un roman d'aventures qui nous parle aussi de courage, de valeurs et de solidarité.
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L'histoire personnelle de Kipling, anglo-indien dès sa naissance, à une époque où l'un des mondes affirmait son impérialisme sur l'autre, explique sans doute l'ambivalence profonde des nouvelles de Kipling, tantôt ventant la poésie et la force brute d'une nature sauvage, et tantôt dévoilant un matérialisme et un attachement à l'ordre, so british et so « fin de règne de Victoria : 1894 »...
Le Livre de la Jungle (et le second) peuvent donc être lus comme de simples contes animaliers moralistes, mettant à la portée des enfants ce goût pour l'exotisme allant de pair avec le colonialisme conquérant et –trop- sûr de lui de cette fin de XIXème siècle. C'est ce qui fut transposé à l'écran par Walt Disney à partir de certaines des nouvelles, autour du personnage de Mowgli.
Mais s'en tenir là serait méconnaître la profonde connaissance du pays et de cette jungle, que Kipling met visiblement en scène avec amour. Ainsi, la nature sauvage, dans l'imaginaire kiplingien, donne vie à Shere khan et aux bandar log, aussi brutes que stupides, mais aussi à Kaa, plus sage et subtil –et surtout amical !- que dans le film d'animation, aux peuples des éléphants et des loups, qui, eux, respectent une loi aussi stricte et précise que celle des hommes, la Loi de la Jungle.
Aussi, avent d'être une confrontation entre deux mondes, et une synthèse ambivalente s'incarnant dans son narrateur, le Livre de la Jungle est aussi une réflexion morale sur la Loi.

Je poursuis cette critique en commentaire du Second Livre de la Jungle... les deux allant de pair à mon avis...

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Ce premier volume du livre de la jungle est composé de trois histoires de Mowgli et de plusieurs autre dont la célèbre nouvelle ''Rikki-Tikki-Tavi'' qui met en scène une mangouste qui affronte le terrible cobra Nag et sauve au péril de sa vie Teddy, l'enfant de la maison qui l'avait accueilli.
Une lumière exotique baigne l'écriture de Kipling, une poésie antique, ragaillardie par un joyeux humour.
Brisant les frontières de la littérature jeunesse où il a longtemps été classé à tort, ce puissant classique renferme aussi quelques symboles du goût ambivalent de Kipling pour l'ordre et l'aventure.
C'est un des livres qui comptent dans l'histoire de la littérature mondiale.
Ce texte est brillamment traduit par Magali Merle.
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Je dois faire partie des très rares personnes nées après 1970 à avoir découvert le dessin animé du ‘Livre de la jungle' après le livre. Dans ce sens-là, le contraste est sans doute un peu moins violent. On sait où on va. Dans l'autre, on part d'une forêt de Fontainebleau avec des éléphants qui patrouillent et Baloo qui danse, et on arrive dans une nature hostile et terrifiante où Mowgli n'est délivré des Bandar Logs qu'à l'issue d'une bataille sanglante !

En général on ne connait d'ailleurs que la première histoire, c'est-à-dire l'arrivée de Mowgli dans la jungle, son adoption par les loups et son éducation. Mais il y en a plusieurs autres, racontant notamment la guerre entre les loups et les dholes, ou comment Mowgli découvrit une caverne remplie d'or et le terrible effet de cette matière sur les hommes. Parfois les écrits rejoignent les images, notamment quand les éléphants sont placés en ‘'autorités'' de la jungle – mais cette fois ils arbitrent la répartition de l'eau entre animaux lors des grandes sécheresses, et il n'est nullement question de patrouilles rigolotes. Curieusement, les fins se rejoignent : Mowgli trouve l'amour et rejoint les hommes…

Je ne reviendrais pas sur la superbe analyse de l'oeuvre faite par mon ami Candlemass. Mais je veux insister sur l'impressionnante construction du monde de la jungle faite par Kipling. C'est une véritable société victorienne, avec son corpus de lois, ses différents groupes dotés chacun d'une organisation sociale précise, ses légendes… Et même sa pègre, les Bandar Logs. Mowgli, de par son statut d'éternel étranger, est le seul à pouvoir circuler librement et parler à tous. le prix à payer est lourd : s'il peut aller partout, il n'est parfaitement à sa place nulle part. Pour les animaux il est un homme, pour les hommes il est un loup.

Un peu comme l'officier colonial, qui ne sera jamais totalement chez lui en Inde, mais y a passé tant de temps que les rues humides et les lourds nuages de l'Angleterre lui pèseront éternellement. Toute une communauté de métis, d'indiens plus ou moins assimilés britanniques et de britanniques plus ou moins assimilés indiens, prise entre le nationalisme naissant et l'impérialisme déclinant, se sachant condamnée sur le long terme, trouve sa voix au travers de celle de Mowgli.

Il m'a donc été un peu pénible de découvrir une oeuvre aussi riche et lourdes de multiples sens ainsi vidée de toute sa substance ‘sérieuse'.
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Le recueil comprend les récits suivants : "Le livre de la Jungle" (3 aventures de Mowgli), "Le phoque blanc", "Rikki Tikki", "Toomai des éléphants" et "Service de la Reine".

Bien qu'ayant été écrit dans le Vermont, USA, alors que Rudyard Kipling y séjourne quelques années, "Le livre de la jungle" et les autres nouvelles qui l'accompagnent exhalent tous les parfums de l'Inde. Pionnier de ce qu'on nomme aujourd'hui le nature writing, l'auteur britannique donne à la Nature le premier rôle dans chacune de ses histoires, mi-contes fantastiques mi-contes philosophiques.

Entre ces pages, les animaux sont doués de raison et de parole. Et s'ils s'interrogent sur l'homme, ils le considèrent plutôt avec bienveillance, il est rarement perçu comme une menace. Ses attitudes belliqueuses et ses armes sont tournées en ridicule par les représentants de la faune tropicale.

J'ai été conquise par "Le livre de la jungle" et j'ai été étonnée de constater à quel point Walt Disney avait finalement été fidèle - pour une fois - à l'esprit et au message de l'oeuvre. Les autres nouvelles m'ont également fait passer un bon moment, tout particulièrement "Rikki Tikki", un irrésistible récit héroïque dans lequel une mangouste non moins irrésistible s'illustre en protégeant une famille d'humains de la menace des cobras.


Challenge MULTI-DÉFIS 2020
Challenge XIXème siècle 2020
Challenge SOLIDAIRE 2020
Challenge RIQUIQUI 2020
Challenge NOBEL
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Lu dans le cadre du Challenge Nobel
Je ne savais pas très bien à quoi m'attendre en commençant cet ouvrage, n'ayant même pas vu, au cours de ma tendre enfance, le dessin animé éponyme. Je m'imaginais donc que c'était une version longue et détaillée de la vie de Mowgli et Cie. Première surprise, puisqu'il s'avère que le Livre de la Jungle est un recueil de 7 nouvelles, dont seules les trois premières ont servi à l'adaptation par Walt Disney, tandis que les quatre dernières (qui d'ailleurs ne se déroulent pas toutes dans la jungle) sont indépendantes les unes des autres.
Deuxième surprise, le style et le contenu, plat et ennuyeux pour le premier (mais je suis sans doute tombée sur une très mauvaise traduction), sans intérêt et …ennuyeux pour le second. Je n'ai pas réussi à capter le message envoyé par Kipling depuis les Indes britanniques du 19ème siècle. Des histoires d'enfant-loup et d'animaux sauvages, la lutte pour le pouvoir, les gentils contre les méchants, les loups contre les tigres, les serpents contre les singes, la Nature contre l'Homme, la domestication de celle-là au profit de celui-ci pour le meilleur ou pour le pire, la détermination d'un seul à sauver son peuple en dépit de son inertie, … Peut-être peut-on y voir un éloge de la Nature ou des relations harmonieuses homme-animal, une sorte de fable moralisatrice pré-écologiste, ou encore la conviction qu'il faut poursuivre ses rêves. Possible. Mais je suis restée sceptique, et imperméable au charme de ces histoires pour enfants. Je n'ai jamais rien lu d'autre de Kipling, et le Livre de la Jungle est peut-être un écrit mineur, mais j'ai du mal à y trouver la puissance et la percussion d'un prix Nobel…

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Le livre de la jungle! On s'y plait avec les aventures de Mowgli qu'on découvre au cinéma avec Disney. Mais lire la version originale De Rudyard Kipling, ça subjugue plus! On se régale de cet art de l'auteur de savoir nous rendre vivant le monde des animaux, à l'instar de Mowgli, un enfant abandonné recueilli par des loups et qui va grandir suivant les lois et principes qui gouvernent la jungle et parlant le langage de de la jungle, il y a aussi les aventures d'autres animaux comme le phoque blanc, Rikki-tikki-tavi, la mangouste et bien d'autres. L'auteur leur donne un langage, des émotions et une bravoure qui nous fascinent. Je dirais que j'ai plus aimé les aventures du phoque blanc...
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Ne connaissant jusqu'alors que le dessin animé de Walt Disney même si je savais que cela avait été tiré d'une oeuvre de Rudyard kimpling (honte à moi); je me lance enfin dans les aventures de Mowgli, tel que l'a imaginé l'auteur en personne. En effet, ce Mowgli-là n'est pas celui que tous les jeunes enfants s'imaginent, tous comme bon nombre de personnages de la littérature qui ont été repris par Walt Disney afin que celui-ci les rendent moins effrayants, ou peut-être tout simplement un peu moins humains (en faisant d'eux des personnages dépourvus de tous les défauts qui caractérisent la gente humaine - à savoir l'envie, la soif de vengeance, la colère et j'en passe) pour les rendre plus amicaux auprès de son jeune public.

Cependant, tout un chacun sait pertinemment que la vie n'est pas toujours toute rose et que chaque personne, quelle qu'elle soit, n'est jamais parfaite puisqu'elle a forcément des vices, qu'elle arrive plus ou moins à dissimuler aux yeux de la société afin de paraître meilleure.. Aussi, tout comme la pièce de théâtre du même auteur que je viens de découvrir il y a peu, Mowgli est-il parfois très en colère contre le clan des loups qui, bien qu'ayant décidé de l'accepter parmi les leurs, finit par le rejeter tout comme la société des hommes le fera également plus tard dans la suite de cette histoire, le prenant pour un sorcier, donc différent d'eux. Il ne faut cependant pas dire que tous les personnages de ce conte sont mauvais car à travers les voix de Mère Louve, de Baloo, de Bagheera ou encore la femme qui croit reconnaître en Mowgli son fils enlevé par le tigre boiteux Shere Khan, émane une forme de sagesse et de bienveillance.
C'est cela que l'on pourrait qualifier l'Amour et c'est la raison pour laquelle, j'invite, petits et grands, à venir découvrir ce chef-d'oeuvre de la littérature.

Illustré par Gabriel Lefebre avec des dessins, quoique parfois caricaturaux et extrêmement basés sur des formes géométriques afin que le jeune lecteur (ou pas d'ailleurs) puisse facilement, au fil des pages, reconnaître qui est qui et avec des merveilleuses couleurs au ton pastel, bref, tout cela pour vous dire que j'ai vraiment passé un moment très agréable au cours de cette lecture !
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