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Nous sommes à la fin de la saison estivale, à Lampedusa, où l'opticien et sa femme vivent toute l'année quant à leurs amis ils tiennent une boutique l'été ensuite ils rentrent chez eux. Il y a de moins en moins de touristes à cause de la présence des migrants. L'opticien, sa femme Teresa et leurs amis ont prévu une balade en mer à bord du Galata, le bateau de Francesco. Cette sortie qui se présentait sous les meilleurs jours se transforme en cauchemar lorsqu'ils entendent les cris de migrants en train de se noyer. Ils ne réussiront qu'à en sauver quarante-sept, plus de trois cent cinquante corps seront repêchés par les autorités.
Une belle écriture pour un récit coup de poing au coeur de l'actualité ! À lire !

Journaliste à la BBC, Emma-Jane Kirby a remporté le prix Bayeux-Calvados 2015 des correspondants de guerre pour son reportage sur le sauvetage de migrants en Méditerranée, dont s'inspire ce premier livre.
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En ce jour d'octobre ensoleillé et étonnamment doux, l'opticien et sa femme ont pris quelques jours de congés dans le but d'oublier, pour un temps, ses soucis, sa boutique qui marche moins bien, ses comptes et l'avenir de ses enfants. Avec des amis, l'opticien ira naviguer sur la mer, se laissera bercer par les flots, contemplera avec apaisement la mer et humera les embruns. À bord du Galata, chacun profitera de cette parenthèse enchantée... Après une nuit calme, l'opticien se réveille en douceur, admire la mer... Tout serait parfait s'il n'y avait pas ces fichues mouettes qui font un boucan terrible. Lorsque Gabriele et Francesco le rejoignent sur le pont, eux aussi sont étonnés par ces cris. le Galata s'approche, la clameur s'intensifie. du haut de la cabine, balayant son regard alentour, l'opticien se rend compte alors que ce qu'il prenait pour des cris de mouette étaient en fait des cris d'hommes et de femmes dont l'embarcation a coulé alors qu'ils essayaient de rejoindre l'Europe. Ils sont des centaines dans l'eau. Comment faire pour les sauver tous ?


L'opticien de Lampedusa, c'est monsieur tout-le-monde, un homme tout à fait ordinaire. Il écoute les infos, d'une oreille parfois. Ces migrants qui fuient leur pays, on en parle tous les jours. du nombre de morts, l'on oublie qu'il y a des hommes et des femmes derrière ces chiffres. Carmine, l'opticien de Lampedusa dont on apprend le prénom à la page des remerciements, va soudainement être confronté à ce qu'il voit et entend aux infos. Comment décrire l'impensable ? Comment sauver des centaines de personnes dans un si petit bateau ? Peut-on décemment choisir qui l'on va sauver ? Emma-Jane Kirby, au cours d'un reportage en Italie sur la situation des migrants, a rencontré Carmine Menna et sa femme, Rosaria. le couple a accepté de lui raconter cette terrible et inoubliable journée d'octobre 2013 qui le marquera à jamais. Autour d'eux, leurs amis, marqués tout aussi fortement. Mais aussi le fossoyeur, qui a la terrible tâche d'enterrer tous ces migrants, les bénévoles, qui essaient de leur trouver des vêtements, de la nourriture, un toit pour dormir. Ou d'autres encore, insensibles au sort des migrants. Un témoignage puissant et émouvant, certes romancé, mais qui permet de ne pas oublier cette situation tragique et qui met le doigt sur une Europe parfois inhospitalière.
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Deuxième livre que je lis sur l'île de Lampedusa, lieu d'arrivée de très nombreux migrants depuis avant 2013.
Le premier, roman de Laurent Gaudé, récit d'un capitaine de bateau de gardes-côtes chargé du sauvetage de bateaux en mer suivant la loi européenne reconnue.
Le capitaine finit par vivre un vrai cas de conscience et un chamboulement de sa personnalité, de ses valeurs.
Ici, Emme-Jane Kirby, journaliste britannique remporte un prix pour son reportage sur le sauvetage des migrants.
A cette occasion, elle rencontre bien l'opticien de Lampedusa qui a activement avec ses amis participé au sauvetage de 47 personnes en mer. Malheureusement beaucoup d'autres périront.
Dans le roman, l'opticien qui n'est jamais appelé par son prénom passe un agréable week-end sur un bateau avec deux de ses amis et leurs trois épouses.
Le matin, notre opticien entend des cris semblables à ceux des mouettes mais devenant de plus en plus horribles au fur et à mesure qu'ils se rapprochent.
Ils seront pris par un besoin de sauver des personnes et d'appeler des secours.
Ils vont vivre des heures horribles, se mettre en danger eux-mêmes.
En lisant ce récit, on assiste à un réveil des consciences face aux humains en détresse.
Certains passages sont très durs comme le contenu des filets de pêcheurs ou l'indifférence de certains navigateurs.
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Octobre à Lampedusa, par une belle matinée ensoleillée. En mer, l'opticien se réveille à l'aube. La mer est belle, le soleil brille, il est heureux. Pour un moment, il oublie ses soucis, la crise, la boutique qui va mal, ses fils dont l'avenir l'inquiète. Sa femme et ses amis dorment encore. Il profite du calme seulement troublé par les mouettes qui vocifèrent. Les mouettes ? Non, ce ne sont pas des oiseaux qui poussent ces cris d'angoisse, de désespoir, de douleur. Plus loin, un bateau a fait naufrage, la mer est noire de tous ces naufragés qui tentent de respirer une dernière fois avant de sombrer pour toujours dans les eaux de la Méditerranée. Bien sûr, l'opticien connaissait le sort tragique des migrants venus chercher en Europe, de Libye, de Tunisie, de Somalie ou d'ailleurs un rêve de liberté et de vie meilleure. Mais jusqu'ici il ne s'était jamais senti concerné. La réalité le rattrape de plein fouet. Avec ses amis, il se lance dans un sauvetage effréné mais ils sont plus de 500, hommes, femmes et enfants à tendre leurs mains, le bateau est petit, la mer vorace. Ils en sauveront 47. 47 érythréens qui ont tout perdu. Pour l'opticien, c'est trop peu. Sa vie ne sera plus jamais la même, son sort est désormais lié à cette femme et ses hommes qu'il a sortis de l'eau pour les jeter dans le bain des demandeurs d'asile.

''L'opticien sait qu'avant cette funeste matinée des mains suppliantes étaient déjà visibles autour de lui. Au centre d'accueil. Sur les marches de l'église. Au bord de la route où il faisait son jogging. Ces mains l'appelaient dans les journaux qu'il jetait, ces mains jaillissaient sur l'écran de télévision qu'il éteignait. Elles ont toujours été dans son champ de vision. Pourtant, il choisissait de ne pas les voir.''
L'opticien du Lampedusa, c'est vous, c'est moi. Des petites vies tranquilles, avec leur lot de soucis et de plaisirs, des infos vues à la télé, des drames humains survolés dans le journal du matin, des images qui passent sans s'imprimer. Et un jour peut-être, nos yeux et nos coeurs s'ouvrent car derrière les chiffres il y a des personnes faites de chair et de sang qui fuient la misère, la dictature, la guerre. L'opticien de Lampedusa, c'est l'histoire d'un héros ordinaire, d'un héros malgré lui qui n'a eu d'autre choix que de voir le monde au-delà de sa petite personne.
L'opticien de Lampedusa, c'est un reportage mis en mots, une histoire vraie, un coup de poing dans l'estomac de l'Europe, une lecture nécessaire pour se réconcilier avec l'humain.
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Les tragiques morts de migrants en Méditerranée. Comment relater de tels événements et rester juste, sans pathos excessif ni voyeurisme ou stricte froideur informative ?
Emma Jane Kirby, correspondante de guerre, relève le défi à travers le récit de cet "opticien de Lampedussa", un îlien sans histoires ni autre signe distinctif que sa passion pour la mer et la pêche.
Mais en ce beau matin où il part en mer avec sa femme et ses amis pour une agréable partie de pêche, sa vie va basculer. Et ce ne sont pas des poissons qu'ils vont ramener au port mais quarante-sept Erythréens, sauvés d'une mort atroce en Méditerranée. Trois cent quatre-vingt cinq de leurs compatriotes n'auront pas cette chance et périront ce même jour lors du naufrage de l'embarcation où ils s'étaient entassés.
La force du récit réside dans l'équilibre que l'auteure a su maintenir entre témoignage et fictionnalisation. de multiples petits détails relevant du vécu des sauveteurs sonnent tellement vrais qu'ils sont, à ce titre, irréfutables et en même temps insoutenables pour celle ou celui qui les lit.
Mais d'un autre côté, ne pas avoir fait de Carmine Menna (le héros en chair et en os de cette histoire) un simple témoin, l'avoir protégé du sensationnalisme dont son récit aurait pu faire l'objet en fictionnalisant et en créant ce personnage de "l'opticien de Lampedussa", est à la fois très intelligent et respectueux des personnes et des faits.
Et si la lectrice ou le lecteur partage tous les états d'âme contradictoires auxquels vont être confrontés les héros de cette histoire, il sait que leur tragique aventure dépasse le cadre individuel, ce que ne manque pas de souligner l'auteure dans l'épilogue : "Cela arrivera encore un autre jour, un autre bateau. Il y aura davantage de mains, de corps battant l'eau, de voix suppliantes." Mais la fictionnalisation lui permet également, à travers le suivi du périple des Erythréens sauvés par l'opticien et ses amis, de laisser la lectrice ou le lecteur sur une ouverture qui implique l'espoir et non un fatalisme mortifère...
Heureusement sinon ce livre serait insoutenable et la réalité à laquelle il renvoie encore bien plus !
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Il y a des livres qui vous réveille et celui-ci en fait partie.
La télé, les médias nous brossent un tableau des migrants arrivant à Lampedusa complétement dépersonnaliser. Ce ne sont qu'une masse informe qui débarque … Certains se noient … Allons-y de notre compassion entre la poire et le fromage.
- Chéri du reprendra du gâteau ?
- Non mais je veux bien un petit digeo, la dinde aux marrons m'est restée sur l'estomac.
- Qu'est-ce t'en penses toi de tout ça ?
- Z'ont qu'à rester chez eux, on leur a rien demandé.
En clair je ne suis pas certain que ceux à qui pourraient profiter ce livre soit dans la trajectoire de cette petite merveille.
Reste les autres et je suis l'un deux, ceux qui ont un soupçon de compassion mais ne savent trop que faire.
Emma-Jane avec sa sensibilité féminine nous prend tout doucement par la main et nous dit : regardez ce sont des gens comme nous, avec une famille, des amis, une histoire. Une histoire pas jolie jolie qui les oblige à fuir leur pays pour venir s'échouer aux pieds de la modernité, engoncé dans nos certitudes de bien nourri ... Simplement regardez-les comme des êtres humains.
S'agit pas de culpabiliser mais le regard de la société passe aussi par moi et je serai de ceux qui lors d'une conversation apportera un éclairage différent à ceux qui n'ont que les médias mainstream pour s'informer.
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Un témoignage essentiel , bouleversant, dérangeant présenté sous forme de roman.
Une lecture humanitaire en quelque sorte.

Pas envie de résumer une histoire inachevée...
Pas envie de commenter...

Mais envie de participer à la promotion d'un tel ouvrage pour que derrière les larmes demeure l'espoir ...
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Tiré d'un reportage de l'auteur, ce roman n'en garde pas moins le rythme palpitant et poignant qui nous emporte littéralement dans un torrent émotionnel irrésistible.

Le héros de cette histoire vit à Lampedusa, la minuscule île italienne qui depuis les printemps arabes voit échouer chaque année sur ses plages des milliers de migrants - vivants ou morts.

Quinquagénaire, « L'opticien de Lampedusa » un homme bien, attentif à sa femme, soucieux de ses enfants. Il tient un commerce d'optique. Harcelé par les charges qui ne cessent d'augmenter, il s'inquiète chaque année de devoir mettre la clé sous la porte. À part ça, ce Napolitain est heureux à Lampedusa où il a choisi de s'installer.

Pour marquer la fin de l'été, avec sa femme et son petit groupe d'amis, ils décident de partir quelques jours en mer, début octobre, sur le Galata. Au programme, baignades et pêche.

Ce qui débute comme une banale sortie en mer tourne au cauchemar lorsqu'attirés par des cris, les amis doivent faire face à l'une de ces catastrophes humanitaires des temps modernes.

C'est un drame qui est décrit, mais aussi une prise de conscience. Un témoignage court, qui interroge chaque lecteur sur ses choix de voir -ou pas- et d'agir -ou pas.

Une lecture bouleversante et nécessaire.



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Un témoignage déchirant, un livre essentiel. A lire, absolument. Pour apprendre, comprendre, partager. Pour vivre la temporalité, le temps de la conscience, lorsque les drames humains, catastrophes naturelles, guerres ou migrations tragiques, sont livrées en sandwich par les médias entre deux tranches de publicité.
Ce récit rapproche le lecteur du réel, fait appel à nos sens, donne à voir, entendre, sentir, toucher ; et les migrants anonymes deviennent des demandeurs d'asile en chair et en os dont nous sentons contre nos joues "le sel de leurs larmes".
Pour que, peut-être, change un jour le regard de ceux qui ne souhaitent pas voir.
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C'est le début du week-end sur la petite île de Lampedusa, au large des côtes siciliennes. L'opticien ferme sa boutique, se remémore les raisons qui l'ont amené à s'installer sur cette île, se réjouit à l'idée d'une sortie en bateau avec deux couples d'amis. Au réveil, le lendemain, au milieu de la Méditerranée, d'étranges cris, semblables à de lointains cris de mouettes, le perturbent. le bateau fait route vers ces appels, et atteignent une masse humaine, des hommes, des femmes essayant de se maintenir à la surface, sur le point de lâcher prise… Les six plaisanciers tentent d'en sauver le plus possible en attendant l'arrivée des secours.

C'est le roman d'un homme banal qui soudain ne peut plus considérer comme banal de croiser des migrants chaque jour sur son île, qui ne peut s'empêcher de vouloir à toute fin prendre de leurs nouvelles au centre de rétention où ils sont admis, et de suivre, plus tard, grâce à quelques messages, le périple de certains d'entre eux à travers l'Europe. Des images terribles s'imposent à la lecture de ce roman, qui n'en est pas tout à fait un, puisque le personnage existe et que Emma-Jane Kirby, journaliste anglaise, l'a vraiment rencontré et l'a questionné sur ce sauvetage dans lequel il a été impliqué. Il devient absolument impossible après avoir lu ce texte de voir les nombres de migrants entassés dans des bateaux, demandant à être secourus, ou bien trop souvent, morts noyés, comme simplement des nombres s'ajoutant à d'autres nombres. Impossible aussi d'imaginer qu'on puisse songer un instant à tout simplement les renvoyer vers leur pays d'origine, après tout ce qu'ils ont souffert et perdu au cours de leur traversée.
Une belle écriture place les mots qui conviennent, sans trop de pathos, sur cette histoire individuelle capable de toucher tout un chacun. J'ai déjà lu d'autres romans sur le même thème, et pourtant, celui-ci a su me toucher comme aucun autre avant.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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