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Critique de Chaplum


J'ai bien cru au coup de coeur et ce pendant près de 500 pages sur les 700. Tout d'abord, ne vous fiez pas à l'appellation thriller indiquée sur la couverture. Pour moi, on est davantage dans le roman psychologique, très noir, mais pas du tout dans un thriller haletant, ni même dans un roman policier. Alors oui, il y a deux meurtres, celui de Yuriko dont on sait dès le départ qu'elle a été tuée peu de temps avant ses 40 ans alors qu'elle faisait le trottoir. Et celui de Kazue Satô, probablement tuée par le même meurtrier et dans les mêmes conditions que Yuriko.

Natsuo Kirino explore les méandres les plus sombres de l'âme humaine et de la société japonaise. Basé sur un système très hiérarchisé et machiste, le Japon représenté par la romancière japonaise emprisonne les femmes dans des rôles peu gratifiants dont elles ne peuvent se sortir. Les trois femmes qui sont mises en évidence dans ce roman cherchent à tout prix la liberté et à se faire une place dans un monde d'hommes dominé par l'apparence et l'origine sociale. Même un travail acharné ne permet pas de se faire respecter.

J'ai beaucoup aimé la construction du récit. Natsuo Kirino donne la parole à la soeur de Yuriko dont on ne connaîtra jamais le prénom (ce dont je ne me suis rendue compte qu'en voulant écrire ce billet, ce que je trouve fort) Cette dernière revient donc sur son histoire, à l'occasion du procès du meurtre de sa soeur qui va s'ouvrir. On sait donc dès le départ la fin tragique des deux femmes. Elle remonte dans le passé et s'attarde assez bien sur ses années à l'école de K., ce qui m'a beaucoup plu, moi qui aime les romans qui se déroulent dans les milieux académiques et universitaires. D'autant plus que Natsuo Kirino dévoile des aspects assez peu connus de la civilisation japonaise et notamment du système scolaire. Ensuite, elle y insère la déposition de Zhang, le suspect des meurtres et les journaux intimes de Yuriko et de Kazué, les deux victimes, procédé littéraire que j'adore. Bref, j'étais vraiment proche du coup de coeur.

En plus, l'écriture de Natsuo Kirino me plaisait beaucoup. Glaciale, sombre, dure, elle correspondait parfaitement à ce type de récit, avec tout juste la pointe de glauque qui convenait. Et c'est là que ça a commencé à déraper. Les deux cents dernières pages, qui concernent principalement le témoignage de Kazué, ont été les pages de trop pour moi. L'histoire de la jeune femme est beaucoup plus sordide, ce qui est en soi est normal. Mais je trouve que l'auteure a tiré cette partie en longueur et comme elle me plaisait moins, mon intérêt a chuté et j'ai trouvé que ça devenait trop long. Et en plus, la fin m'a elle aussi déçue même si elle colle sûrement au propos du roman. Dommage.
Lien : http://www.chaplum.com/monst..
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