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Critique de Surbookee


(Critique réalisée dans le cadre de la Masse Critique de l'Imaginaire du 8 novembre 2012)

Suite à un drame survenu au cours d'une attaque de zombies, un petit nombre de survivants mené par Lilly Caul quitte leur groupe pour tenter leur chance de leur côté. Ils tentent de survivre comme ils peuvent jusqu'à intégrer sans grand enthousiasme la ville fortifiée de Woodbury dirigée par le Gouverneur. Mais sous les apparences civilisées de la ville, Lilly sent tout de suite que quelque chose ne tourne pas rond et que le Gouverneur, sous ses airs de bon patriarche, cache une personnalité terriblement malsaine. La jeune fille décide donc de rassembler une coalition pour le faire chuter, inconsciente du désastre qu'elle va provoquer car personne ne défie le Gouverneur impunément.

Pour ceux qui ne connaissent pas encore “The Walking Dead”, il s'agit d'une franchise qui a débuté sous la forme d'une bande dessinée (un comic) signée Robert Kirkman puis s'est poursuivie par l'adaptation en série TV dont la saison 3 est en cours de diffusion aux États-Unis. Les romans sont donc les derniers-nés de la franchise et apportent un complément intéressant.

“La Route de Woodbury”, tout en s'inscrivant dans le prolongement du premier tome, “L'Ascension du Gouverneur”, nous offre une nouvelle perspective. Cette fois-ci, on suit le parcours d'un petit groupe de survivants qui vont rallier Woodbury.
Le personnage central est une jeune femme, Lilly Caul, une trouillarde dans l'âme, bien avant même l'invasion des zombies. Si on ne peut pas la blâmer dans un monde envahi de zombies motivés uniquement par l'odeur de la chair fraîche, elle n'est pas attachante pour autant. Elle a tendance à utiliser les gens, plus ou moins inconsciemment, pour se protéger. Pendant tout le roman, elle reste dans le sillon de Josh, une force de la nature qui est fou amoureux d'elle. Lorsqu'elle se rebelle contre le Gouverneur, elle se contente de suggérer la rébellion pour ensuite se retrancher derrière des gros bras qui se chargeront de tout le travail. En cela, Lilly est terriblement agaçante. Il est vraiment très difficile de s'attacher à elle, elle n'a aucun mérite. Si elle a survécu jusque là, c'est uniquement grâce à sa manie de s'attacher à des personnes plus fortes qu'elle en manipulant plus ou moins inconsciemment leurs sentiments.
Quant au Gouverneur, le véritable “méchant” de l'histoire bien plus que les zombies, il est horrible à souhait. Autant on pouvait avoir de la compassion pour lui dans le premier tome, “L'Ascension du Gouverneur”, autant dans le second il est détestable et on a hâte de le voir mordre la poussière si tant est que cela soit possible.

“The Walking Dead”, c'est surtout ça : l'étude des comportements d'un groupe d'humains, survivants à un fléau et qui sont confrontés les uns aux autres. Les zombies ne sont qu'un prétexte. D'ailleurs, ils sont assez secondaires. On ne sait rien des raisons qui les ont fait apparaître (et il est fort probable qu'on ne le sache jamais) et les confrontations avec eux sont assez répétitives, elles suivent toujours le même schéma. Les moments les plus tendus ne concernent pas les combats avec les zombies mais les interactions entre les survivants. Ce sont eux les véritables ennemis car les zombies sont faciles à cerner, ils sont stupides et motivés par leur seule faim, ce qui n'est pas le cas des survivants. le fléau des zombies est un révélateur de la nature profonde de chacun : les dominants et les dominés, les prédateurs et les proies. On constate une effrayante perte d'humanité chez les survivants, parfaitement incarnée par le personnage du Gouverneur.

Sur la forme, le style est proche des scénarios de la série TV. L'utilisation du présent peut déconcerter au début mais on s'y fait rapidement et cela rend les choses plus vivantes, nous plonge directement dans l'action. Les passages sur les zombies sont gores et assez écoeurants, cette lecture s'adresse donc à un public averti. En effet, les descriptions des zombies sont parfois pires dans le roman que dans la série TV ; c'est le pouvoir des livres, l'imagination n'a pas de limite contrairement au cinéma.
“La Route de Woodbury” se lit très rapidement grâce à l'habitude des auteurs de présenter les choses de telle sorte que certains passages laissent supposer une catastrophe à venir ce qui nous pousse à continuer la lecture, en dévoilant au lecteur des éléments que les personnages ne perçoivent pas. Des fois, la catastrophe se produit, des fois non. Pour le savoir, il faut continuer la lecture et ainsi, à ce rythme, on en vient à bout sans même s'en apercevoir.

Pour terminer, il est possible de lire “La Route de Woodbury” sans avoir lu “L'Ascension du Gouverneur”. Bien qu'il se place dans le prolongement de ce dernier, ce deuxième tome met en scène un autre groupe de survivants. Toutefois, il vaut mieux les lire dans l'ordre car la grosse surprise de “L'Ascension du Gouverneur” serait gâchée le cas échéant.
De plus, les romans, les bandes dessinées et la série TV étant indépendants, il est tout-à-fait possible de les dissocier. Il est cependant plus intéressant de combiner les trois car chacun apporte un éclairage différent et complémentaire à l'histoire.

Peut-être un peu moins novateur que “L'Ascension du Gouverneur” dans la mesure où ce deuxième roman n'apporte pas réellement de révélations comme l'avait fait le premier, “La Route de Woodbury” satisfera néanmoins l'avidité des fans de la franchise.

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