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Critique de Blandine54


MK récit d'un déporté arménien relate à titre posthume le témoignage de Manuel Kirkyacharian de son départ de son village Adana en tant que déporté arménien à l'âge de 9 ans en 1915 jusqu'à son arrivée à Alep à l'âge de 18 ans en 1924.
Mes connaissances du génocide arménien sont minimes et c'est un fait peu abordé en cours d'histoire (au mieux un paragraphe dans un livre scolaire).
Manuel Kirkyacharian a mis près de neuf ans à rejoindre Alep. Par la suite, il ira à Chypre et enfin, il finira sa vie en Australie avec sa femme et ses enfants. C'est de là-bas qu'il a enregistré ses mémoires sur des cassettes de magnétophone. Ce livre relate tel quel son oral, en ajoutant des notes et des éclaircissements en introduction et au moyen de notes de bas de page.
Alors qu'ils sont déportés par les turcs à l'aide des soldats allemands, la famille de Manuel est victime de pillage de la part des Tcherkesses (peuple caucasien de la république de Karatchaïs-Tcherkesses en Russie). Dépouillé, victimisé, Manuel sera le témoin du suicide de sa mère dans le fleuve Euphrate. Quelques temps plus tard, c'est son père qui meurt. Par la suite, de l'âge de 10 à 14 ans, il travaillera essentiellement en tant que berger et comme main d'oeuvre pour les cultures dans des villages kurdes. Dans le premier village où il est recueilli son maître le bat et il finira par s'échapper. Il s'enfuira de nouveau à l'âge de 14 ans d'un autre village avant qu'on le marie de force à l'une des filles de son maître et qu'on le convertisse à l'islam. Il vivra alors de 14 à 16 ans dans le village syriaque de Azak. Il y sera bien traité mais le village est attaqué par les turcs à plusieurs reprises et le village sera assiégé 24 jours par les turcs.
Il apprend par des commerçants qu'il y a des arméniens à Mossoul. Il va donc partir avec onze personnes dont des commerçants en direction de Mossoul. Il sera recueilli par un orphelinat dirigé par les membres d'une église arménienne. Parmi les immigrés arméniens, il va rencontrer des personnes qui connaissent des membres de sa famille à Alep. Lors de cette période, il est engagé au service d'un greffier qui s'est révélé généreux avec lui.
Les annexes sont riches et composées d'un glossaire, d'un arbre généalogique de la famille de Manuel Kirkyacharian, de plusieurs photographies de lui et de sa famille, de cartes de la région, mais aussi du certificat d'identité et de voyage qu'il a obtenu à Mossoul.
Son témoignage est à la fois saisissant et touchant par la simplicité dont il relate son parcours. La chanson qu'il a créée témoigne de la toute souffrance qu'il a endurée.
Je remercie vivement les Editions Turquoise pour l'envoi de ce témoignage unique.
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