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3,67

sur 607 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le très charmant professeur d'anglais, Seiji Hasumi, n'a aucun mal à résoudre les problèmes de l'établissement où il travaille. Alors que ses élèvent l'adulent — il excelle dans sa profession — trois d'entre eux sont plus méfiants. Puis les choses commencent à déraper, d'abord à cause de deux corbeaux qu'ils ne supportent pas, puis avec un père d'élève qui l'irrite. Pas si gentil que ça, finalement.
Si j'ai apprécié la première partie, très intriguée par le personnage, la deuxième m'a franchement ennuyée. Les actes du professeur sont « inimaginables » comme le dit si bien la quatrième de couverture, au point de ne pas être crédibles.
Les rebondissements sont nombreux, le personnage d'Hasumi est fascinant en tant que psychopathe de compétition et le basculement du charmant professeur en terreur est parfaitement amené.
Merci aux éditions Belfond et à NetGalley pour cette lecture.

Lien : https://dequoilire.com/la-le..
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Attention, ce n'est pas le roman auquel on pourrait s'attendre...
Comme disait Nietzsche : « Chaque homme cache un enfant qui veut jouer ».
Cet homme c'est Seiji Hisumi, professeur d'anglais au lycée japonais Shinkô Gakuin de Machida. Dévoués à ses élèves, il prend toujours partie pour eux et met un soin particulier à régler les conflits dès qu'il en a l'occasion. Mais derrière cette façade idéale se cache un monstre, dénué de toute empathie, sadique, calculateur et manipulateur. Accidents, suicides et meurtres vont s'accumuler...
On peut reprocher la lenteur dans la narration de cette histoire qui met du temps à démarrer. L'auteur distille goutte à goutte les éléments de ce roman de l'horreur, malheureusement sans jamais tomber dans le sensationnalisme bien que l'on sente que tel était son but. Il fait planer l'ombre d'un suspens qui ne nous saisit pas d'effroi car l'auteur flirte souvent avec la banalité des situations.
Il reprend les clichés des mangas, adolescents dissipés, adolescentes à la sexualité à fleur de peau. Il joue avec le mythe que la culture de l'empire du soleil levant apprécie, celui de l'homme mur qui séduit une mineure, le fantôme de la « Lolita » de Nabokov hante ces pages, mais sans le talent de l'auteur américain.
Ce n'est pas la découverte romanesque de l'année, ni le thriller qui donne des sueurs froides, bien au contraire, on est dans le convenu, dans les clichés. le style de Yûsuke Kishi est propre, lisse, sans aspérité. Son écriture est loin de révolutionner la littérature japonaise, ni la littérature en général.
« La leçon du mal » est un roman agréable à lire mais ne s'inscrit pas du tout dans la lignée des page-turner qui laissent un souvenir impérissable.
C'est « nippon, ni mauvais ». A lire par curiosité...
Traduction de Diane Durocher.
Editions Belfond, 10/18, 621 pages.
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Un carnage ! le tueur va-t-il réussir à aller au bout de son projet d'élimination de ses élèves? Parce que oui, le tueur est un prof (ce n'est pas là qu'est la surprise) - et ce prof qui se donne l'image du "bon père de famille" est de la pire espèce, intelligent, patient, ruse, observateur, etc. Pendant des années, il passera entre les mailles du filet, masquant habilement ses crimes en accidents ou suicides, jusqu'à ce soir-là où il décide de s'offrir une grand fête sanglante. le livre est écrit en deux temps : une mise en place avec le passé des uns et des autres, pour faire connaissance, et une seconde partie où tout se joue par chapitre court, presque minute par minute, faisant ainsi monter la tension, peut-être du dégoût aussi. C'est bien pensé.
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S'il existait un prix de la pus mauvaise quatrième de couverture, La leçon du mal serait au moins nominée.
Tout d'abord parce qu'elle nous annonce d'emblée que le professeur Hasumi est un psychopathe alors que cette psychopathie, et c'est l'un des mérites du livre, ne nous est révélée que par touches successives, dans un crescendo de petites touches, qui nous conduit au final terrifiant (que pour ma part j'ai trouvé un peu grand-guignolesque, mais passons. Au point que dans les premières pages, le personnage apparaît normal et même sympathique, ce qui m'a plongé dans un certain trouble en raison de ce que l'on m'avait énoncé.On m'a parfois reproché de spoiler à l'excès dans mes chroniques, cela peut arriver à un critique, mais plus rarement à un éditeur. Cela peut s'expliquer par une simple maladresse, et après tout certains « prière s'insérer » sont visiblement dus à un rédacteur qui n'a pas lu ce livre , mais peut-être aussi parr un souci commercial bien compris : le psychopathe tueur en série ou de masse, c'est vendeur !
Cette deuxième explication est d'autant plus probable que la quatrième de couverture nous promet carrément un « American psycho japonais » ; ça aussi c'est vendeur.
C'est vendeur et c'est faux, et là est mon deuxième reproche ; parce que si Hasumi est bien un tueur en série, Patrick Bateman n'en est pas un, contrairement à ce qui ont mal lu le livre de Brett Easton Ellis (*)
Bon, assez digressé et critiqué l'éditeur, passons maintenant au fond du livre.
Je ne vais pas vous raconter l'histoire, la quatrième de couverture vous en a bien assez dit comme çà.
Disons pourtant que la narration est très habile ; la vérité du personnage, comme je l'ai dit, nous est révélée par touches successives et dans une progression très habile ; alors qu'au départ, si l'on avait pas été prévenu à son sujet, on le trouverait presque sympathique, au final il apparaît comme un monstre froid.
Ledit final, d'ailleurs, grand-guignolesque, n'est certainement pas la meilleure partie du livre, et, malgré quelques twist assez réussis à la toute fin, je m'y suis un peu ennuyé.
Un autre intérêt du livre est de permettre de découvrir une société japonaise surprenante, et assez différente de ce que nous croyons en savoir généralement, beaucoup moins policée et plus brutale dans les rapports entre individus, finalement plus violente que la nôtre, moins respectueuse de l'autorité et de la tradition.
L'action se déroule principalement dans le cadre d'un lycée, qui ne semble pas si différent des nôtres, sauf une sélection beaucoup plus forte.

Le tout constitue finalement un ouvrage intéressant et méritant d'être lu.
Un autre roman de l'auteur, que je n'ai pas encore lu, vient de paraître en tançais sous le titre « La maison noire » ; mais ce n'est pas son deuxième livre ; en effet La Maison Noire est parue au Japon en 1996 alors que La leçon du mal date de 2010.
Un troisième ouvrage de Yusuke Kishi doit paraître en avril.




(*)A ce sujet, Ellis écrit dans LUNAR PARK: « il n'y avait personne dans le monde réel qui fût aussi dérangé et vicieux que ce personnage de fiction. de plus, Patrick Bateman était un narrateur notoirement indigne de confiance et si vous aviez réellement lu le livre, vous en veniez à douter que ces crimes aient été commis. Il y avait des indices insistants qu'ils n'existaient que dans l'esprit de Bateman. Les meurtres et la torture étaient en fait des fantasmes nourris par sa rage et sa fureur contre la façon dont la vie était organisée en Amérique et la façon dont il avait été – en dépit de sa fortune – piégé par ça. Les fantasmes étaient une échappatoire. C'était la thèse du livre. Ça parlait de société, des modes et des moeurs, et non de découpage de femmes. Comment quiconque avait lu le livre ne pouvait voir ça ? « 
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Hasumi, professeur d'anglais dans le lycée privé Shinko, parvient à résoudre rondement et avec succès tous les problèmes et conflits survenus dans l'école. Adoré par ses élèves, apprécié par la plupart de ses collègues, il n'y a véritablement qu'une élève, Reika, et le chien de ses voisins qui se défient de lui.
Parmi le staff des professeurs sérieusement entamés, Reika redoute et se méfie surtout d'Hasumi parce qu'usant de ses charmes, il tisse la toile au coeur de laquelle il englue ses victimes.
Totalement dénué d'empathie, Hasumi a appris, tout jeune encore, à imiter les expressions liées aux sentiments, et comme il possède un don d'acteur effarant, il parvient aisément à tromper son entourage.
Il ne jouit pas tant, comme la plupart des psychopathes, de faire souffrir et de tuer ses victimes, non, sa vraie jouissance c'est de berner les autres et de les voir ensuite se dépêtrer dans la confusion et la peur.
Face à la naïveté et l'aveuglement de tous, Hasumi prendra de plus en plus de risques, sûr de demeurer impuni.
Un roman qui malheureusement, au lieu d'aller vers plus de nuances et de profondeur, verse dans l'excès et l'invraisemblance, sinon dans la farce.
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Les critiques et les avis dithyrambiques à propos de la Leçon du Mal, de Yûsuke Kishi, m'ont convaincue de le lire, me promettant une expérience grandiose de ce que la littérature japonaise a produit de meilleur en thriller psychologique. Sauf que pour moi, la sauce n'a pas vraiment pris.

Pourtant tous les éléments étaient réunis. Un professeur de lycée adulé par les élèves, par ses collègues, qui a du succès auprès des femmes, et qui se révèle au final être un psychopathe dénué de la moindre once d'empathie. Il berne son entourage et se joue des sentiments de tous.tes celles et ceux qui croisent son chemin. Et à gare aux personnes qui décèlent quelque chose qui cloche chez lui, il n'en fera qu'une bouchée.

Le roman est divisé en deux partie. Si la première partie se concentre sur le professeur, Hasumi, et révèle peu à peu son caractère de psychopathe, donnant un peu de consistance au récit mais sans jamais vraiment dénoncer quoi que ce soit (notamment les scènes de sexe voire de viol qui m'ont mise particulièrement mal à l'aise), la deuxième partie n'est qu'un enchaînement de violence pure et d'effusion de sang mortellement longue et ennuyeuse qui m'a fait plus d'une fois lever les yeux au ciel. Parce que si tout les événements qui se produisaient dans la première partie étaient déjà peu probables (le mec a tué et poussé au suicide je ne sais combien de personnes sans jamais être inquiété), la deuxième partie l'est encore moins. Il tue un à un la trentaine d'élèves qui sont dispersés dans le lycée, les coups de feu n'inquiètent pas le voisinage, on croirait parfois qu'il est omnipotent et qu'il peut repérer les élèves au travers les murs. Bref, trop peu crédible selon moi.

Malgré ces aspects négatifs, je ne peux pas cacher que ce roman est un véritable page turner et que j'ai eu beaucoup de mal à le lâcher. Cela peut sembler contradictoire, mais il a un côté très addictif avec des chapitres relativement courts. le style narratif est simple, même si parfois on s'y perd avec les noms des personnages si on n'a pas trop l'habitude des noms japonais. Les pages se tournent vite et les chapitres s'engloutissent à une rapidité effarante.

Je conclurai donc, en dépit de ma note et de mon avis, en disant que c'est un roman que je ne regrette pas d'avoir lu. Je compte d'ailleurs lire La Maison Noire, le premier roman publié par Yûsuke Kishi en 1997 (avant donc La leçon du mal) sorti en 2010) et qui semble plus correspondre à mes goûts. A voir !
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Un livre avec un personnage incarnant le mal, un véritable serial killer qui n'hésite pas à tuer comme d'autres mentiraient, sans vergogne.

J'ai plutôt passé un bon moment mais j'avoue qu'une chose m'a gêné, c'est la profusion de personnages… évidemment parmi les protagonistes récurrents, on trouve toute la classe et plus, les élèves de Hasumi, le personnage principal (et serial killer donc).

A part ça c'est sympa, et ça se lit facilement, un vrai suspense sur les 100 dernières pages…

Le livre est-il pour autant à l'image de la société japonaise ? On a des adultes qui flirtent et ont des relations avec ces ados… c'était assez étrange !

J'imagine totalement une adaptation en mini-série sur Netflix par exemple…
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Alors comment dire, ce fut une lecture étrange. Il y a un côté très addictif qui vous pousse à aller jusqu'à la fin car vous voulez savoir. Mais j'ai été déçu finalement que la psychologie du personnage ne soit pas plus détaillée, j'aurais voulu en savoir plus. Il tue car il n'a aucune empathie, un peu facile... La lecture n'est pas toujours fluide et est assez lourde, j'ai du reprendre ma lecture de nombreuses fois. Il y a aussi beaucoup de personnages et on s'y perd un peu. le dernier tiers du livre est vraiment bien car on se demande si quelqu'un va pouvoir en réchapper mais la toute fin ne m'a pas vraiment plu.
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J'ai acheté ce roman par curiosité. Un thriller plutôt dur par un auteur japonais, c'était pour moi une découverte qui pourrait valoir le détour.

La leçon du mal présente l'histoire de Hasumi prof d'anglais au lycée privé de Machida qui verse dans la folie meurtrière.

Alors je n'avais pas vraiment lu le résumé donc j'ai été surpris de voir au fur et à mesure Hasumi devenir fou et tuer tranquillement un peu tout le monde. Ce n'est pas l'aspect qui m'a le plus gêné mais comme il est présenté comme quelqu'un de respectable au début c'est surprenant.

Par contre dès le début il m'est apparu que l'écriture était au mieux moyenne et souvent assez médiocre. J'ai retrouvé ici une pauvreté littéraire que je vois rarement. le décors est planté sans grand enthousiasme et une bonne partie de la représentation des lieux n'est même pas suggéré. C'est un lycée japonais, à vous de vous le représenter sans description ou peu s'en faut.
Incidemment l'écriture semble vite assez "rêche". Il y a beaucoup d'action et une description minimale aidant à comprendre ce qui se passe mais ... C'est minimal donc on ne peut pas bien visualiser chaque scène.
De même les personnages sont présentés par archétypes. C'est assez commun au Japon mais franchement ce n'est pas un point positif. On a donc l'intello, l'extravertie, le sportif, le musicien, etc etc ...

Au delà de ces aspects c'est la seconde partie qui fait vraiment défaut. Plus je lisais le roman et moins je le trouvais crédible. Hasumi qui est censé être très intelligent enchaine les bourdes plus stupides les unes que les autres. A côté de lui, les lycéens font des déductions basées sur rien tandis que la police ne comprend strictement rien.
Encore une fois on est dans le stéréotypes de ce que le Japon fait. Prenez la seconde partie de Death Note et vous aurez exactement les mêmes poncifs.
Je passe sur l'aspect sexuel qui en devient ridicule. L'infirmière qui se tape tout les gamins, les profs qui se tapent leurs élèves ( combien ne couchent pas avec des élèves ). Un peu c'est crédible mais là ça n'a aucun sens. Cela dit les relations entre les personnages m'ont semblé fausses régulièrement.

Je passe sur l'aspect tuerie sans grand intérêt qui m'a laissé complètement froid. Pour une apothéose c'est assez redondant.

Bref, une livre qui se laisse lire mais loin de l'éloge dithyrambique qui lui est faite. Côté thriller il y a bien mieux à lire.
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D'abord publié au Japon en 2010, ce Light Novel de Yûsuke Kishi – plus connu sous le titre « Lesson of the Evil » – a depuis été adapté sous plusieurs formats, dont un manga seinen en neuf tomes, un drama en quatre épisodes et un film live. Il fait ici sa Rentrée Littéraire en France en 2022, grâce aux éditions Belfond.

Dans « La Leçon du Mal », en dépit d'un rêve d'ouverture très perturbant, Seiji Hasumi semble incarner l'image même du professeur d'anglais idéal. Investi auprès de ses collègues et de ses élèves, serviable et novateur, il multiplie les casquettes pour régler les nombreux incidents survenant dans les rangs de la classe de 1ère 4 dont il a la charge. Au milieu des comportements déviants de certains enseignants, des violences physiques et morales, et des soupçons de harcèlement scolaire, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Hasumi n'a pas le temps de se tourner les pouces. Loin de l'ancienne génération figée dans une hiérarchie d'un âge révolu, aux méthodologies strictes et ennuyeuses, Hasumi semble décidé à révolutionner le système pour en devenir le maître incontesté. Plus malin que la moyenne, mais dépourvu de toute empathie, il manipule son entourage avec brio pour les amener où il le souhaite, c'est-à-dire dans une position qui le mettra le plus en valeur aux yeux de tout un chacun. Contrairement aux apparences, rien n'est jamais gratuit avec Hasumi. Chaque geste, chaque parole, chaque engagement de sa part est calculé pour servir ses desseins et tant pis si cela entraîne des dommages collatéraux ! le lecteur, pour sa part, se régale dans cette profusion de machinations et de crimes sans foi ni loi, ni remords ni regrets.

La première partie du roman tend un peu en longueur, même s'il reste intéressant d'évaluer l'ampleur de la toile qu'Hasumi a tissée autour du lycée depuis l'année précédente. La traduction y pèche parfois par excès d'adverbes, qui alourdissent inutilement la narration tout en lui conférant une certaine maladresse. Dans ces chapitres d'ouverture, on découvre les membres du fan-club d'Hasumi, les éléments perturbateurs de la classe dont il est référent, ainsi qu'un trio d'élèves qui en vient à questionner sa nature profonde au nom de leur intuition et de méthodes anti-triche flirtant dangereusement avec l'illégalité. Tout est pensé pour qu'Hasumi apparaisse comme un maître stratège, dans sa vie personnelle et professionnelle. Et alors que tout semble vouloir lui sourire, en dépit de l'indécence de ses motivations, un grain de sable se loge dans les rouages de ses plans. Un grain de sable qui entraînera une série d'avaries, mettant à mal ce professeur charismatique en manque de pouvoir. Acculé, il opte pour une solution extrême afin de réinitialiser les compteurs : il lui faudra massacrer une quarantaine de personnes en un temps record pour maquiller ses bévues et reprendre le contrôle de son univers. Il est alors assez jouissif de voir les événements lui mettre des bâtons dans les roues et le pousser dans ses derniers retranchements dans un formidable Effet Papillon.

Dans la seconde partie du roman où survient cette tuerie sans précédent, la traduction est plus fluide, naturelle. Elle exhorte le lecteur à tourner les pages pour découvrir les prochaines victimes de ce professeur décomplexé. Armé d'un simple fusil de chasse, Hasumi sait aussi exploiter son environnement pour mieux atteindre ses objectifs. Pour que son plan fonctionne, il ne doit rien laisser au hasard. S'il épargne ne serait-ce qu'une seule vie, il est sûr de plonger aux yeux de la justice et de l'opinion populaire. L'intrigue y est parfaitement rythmée, les pages défilent dans un torrent de sang.

En creusant un peu, on peut regretter certaines facilités scénaristiques prises par l'auteur. S'il est pertinent de sa part d'interroger les codes rigides de la société japonaise ainsi que le poids de ses traditions passéistes, à trop en faire, Yûsuke Kishi dépeint un portrait vraiment très cynique de son pays et de ses écoles qui – sous sa plume – ne semblent abriter que des pervers, des pédophiles, des psychopathes sans motivation ni conscience professionnelle. Un corps enseignant d'une autre époque qui paraît également passablement stupide : les tragédies s'enchaînent et pourtant, personne ne se pose de questions alors qu'un même acteur revient souvent sur le devant de la scène. le trio formé par Keisuke, Reika et Yuichiro, au contraire, tire parfois des conclusions très élaborées à partir d'un menu détail. Autant de récurrences qui viennent décrédibiliser la machine infernale lancée par Hasumi, et nous empêchent de nous attacher aux personnages, enlevant par là même tout enjeu émotionnel à l'intrigue.

Ce roman est clairement destiné aux amateurs de gore. le sang fuse de manière gratuite, tout est mis en oeuvre pour accentuer le malaise du lecteur dans cette surenchère de violence, ce gâchis incommensurable de la jeunesse au profit d'un seul individu. Et si l'on parvient à mettre un temps de côté son compas moral, on se prend cependant volontiers à ce jeu implacable du chat et de la souris dans les couloirs d'un lycée où il ne semble tristement rien avoir à sauver.
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