Lorsque débute ce troisième tome, Yugo s'enfuit en direction de Zalem et tente d'atteindre la cité suspendue en évitant les contrôles de sécurité. Blessé et incapable de continuer son ascension vers l'utopie qui ronge son coeur, le jeune homme se laisse finalement attendrir par
Gally mais avant qu'elle ne parvienne à arriver jusqu'à lui, il est détruit par le système défensif. Rongée par la tristesse, la jeune cyborg disparaît sans laisser de trace, laissant Ido inconsolable. Lors de ses recherches pour la retrouver, le docteur sauve une jeune femme des griffes de violeurs. Reconnaissante, elle l'emmène au Motor Ball et lui révèle que son frère Jashugan est le champion de cette discipline. En assistant à l'un des matches, il découvre que
Gally a également rejoint les rangs de ce sport ultra-violent et feint de ne pas la connaître lorsqu'il se présente à elle. Influencé par le film Rollerball de Norman Jewison,
Yukito Kishiro utilise ce sport brutal comme un parcours initiatique au cours duquel
Gally va se reconstruire et découvrir de nouvelles aspirations. Tandis qu'Ido utilise Jashugan pour récupérer
Gally, cette dernière voit en l'Empereur du Motor Ball un objectif concret et une bonne manière d'oublier Yugo, souvenir qu'elle a mis entre parenthèses en troquant son corps de Berserker contre un autre profilé pour la compétition. En optant pour cette nouvelle vie,
Gally permet au mangaka d'introduire de nouveaux personnages, un nouvel entourage incarné par Esdoc qui voit en la jeune cyborg une manière de réaliser ses rêves - avec à la clef une belle allégorie sur le sport moderne qui ruine le corps de beaucoup au profit d'une poignée d'élus - et quelques rivaux sur la piste qui vont devenir de redoutables alliés. En voulant renouer avec
Gally, Ido provoque malgré lui le destin et l'affrontement entre sa petite protégée et Jashugan, un combat qui sera largement traité dans le tome suivant. Contrairement au tome 2, l'action prime largement et une grande partie de l'histoire est consacrée aux prouesses de
Gally dont
Yukito Kishiro restitue l'énergie et la violence des combats. Comme toujours chez Gunnm, il y a en filigrane une profondeur qu'il faut savoir décrypter, disséminée dans l'énergie psychique que déploie Jashugan pour contrôler sa force mais surtout dans la quête d'identité qui continue de ronger notre héroïne.