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EAN : 9782951670303
198 pages
Florence Kiss (27/01/2008)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Quand les lumières s’éteignent et que le monde cesse d’exister, les survivants transformés en créatures mutantes se retrouvent prisonniers des ténèbres sur un point infime de la terre devenue un vaste désert. Quel sens aura leur vie sur cette planète revenue à sa nudité primaire, à son obscurité originelle ? Avec brio, à l’aide d’événements inédits, étonnants, saisissants et à tel point palpable que vous aurez du mal à vous sortir intact de cette atmosphère, l’auteu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« Les naufragés du néant » a une longue histoire. Il est né un matin d'hiver dans un café de Cologne en Allemagne en 1993, suite à la lecture d'un article de journal qui m'a révolté. le scénario s'est imposé à moi et pendant 6 ans il ne m'a plus lâché, j'ai écrit la dernière ligne en France en 1999.
L'écriture de ce roman était un exutoire, en l'écrivant je n'ai pas songé à le faire éditer, c'est la raison pour laquelle je ne me suis pas censurée, ni limitée dans le temps. J'ai laissé libre court à ce qui venait de moi et d'ailleurs. (Écriture automatique), qui intervenait souvent pour m'orienter ………
Voir vidéo hypnose régressive sur ce site à ce sujet.
Le livre terminé, quelques amis l'ont lu. Certains l'ont lu en une nuit, d'autres se sont arrêtés au début du livre, ne supportant pas la pression psychologique. Ceux qui l'ont lu en entier, l'ont adoré ou haï, étonnamment il n'y avait pas d'avis mitigés. Puis quelques lecteurs m'ont dit qu'il imaginait bien « Babel » (c'est son premier titre, ) en film. Je l'ai donc présenté au concours de scénario « Writemovies » en Californie en 2001. Il est arrivé 20ème au classement sur plus de 3000 Participants du monde entier. Toujours en 2001 les Editions Universelles, une petite maison d'éditions française basées aux Pays-bas a édité à compte d'auteur « Babel », mais a souhaité que je change le titre pour « Seuls » (qui identifiait davantage le contenu du livre).
En 2001 « Seuls », bien qu'il ne soit pas une nouvelle a reçu un prix spécial au Concours de l'ïle des poètes.
En 2002 au concours littéraire « l'académie internationale de Lutèce », « Seuls » a reçu une médaille d'or avec félicitations du jury.
Malgré ces succès aux concours littéraires, je n'arrivais pas à faire éditer « Seuls » par les grands éditeurs français, car soit disant il ne rentrait pas dans leur ligne éditoriale. J'ai donc décidé de le faire traduire en anglais et de tenter ma chance à l'étranger. La traduction ne me satisfaisant pas entièrement, je l'ai revu avec mon mari qui est anglais et pendant 1 an nous avons travaillé ensemble sur la traduction. Il a été édité en anglais en 2007.
Puis édité en espagnol en 2008, je reviendrais sur l'édition Espagnole dont l'histoire est aussi incroyable.
L'éditeur Néo-Zélandais m'ayant demandé d'étoffer l'histoire des caractères principaux j'ai dû avant l'édition de 2007 rajouter ce que j'appelle un peu « d'Holywwod » à « The Seed », (le titre anglais de « Seuls ») et écrire 30 pages supplémentaires sans changer la substance du roman. La version espagnole contenait ce rajout mais plus la version française. J'ai donc cherché à faire rééditer « Seuls » en français, mais toujours sans succès. J'ai donc opté pour l'auto-édition. J'ai découvert qu'un auteur avait pris le titre « Seuls » en 2004, bien que mon roman « Seuls » ait un numéro d'ISBN délivré en 2001. Comme quoi cela arrive. J'ai donc changé le titre pour « Les naufragés du néant ».

Finalement en avril 2018, 19 ans après avoir écrit la dernière ligne de ce roman, « Les naufragés du néant » a été édité par les Editions Sydney Laurent. Comme quoi il ne faut jamais désespérer.
Florence Kiss Auteure
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"Un livre pour la paix et l'humanité"....un livre qui m'a tenu en haleine trois heures durant, qui m'a émue, fait peur aussi (et si c'était vrai ! et puis pourquoi 2039 ahhh on y est presque !!).
Depuis la fin de cette lecture j'ai une "vieille" chanson qui a refait surface : Si tous les gars du monde (paroles de G.Van Parys, musique : M. Achard - 1957- interprété par les compagnons de la chanson.)
L'histoire (enfin le début) : Un très gros tremblement de terre propulse la planète à des millions d'années lumière du soleil...la terre n'est plus qu'un amas de cendre où tout est gris, il y fait nuit à tous jamais.....bien sur, quelques survivants des "quatre points de la planète", des mutants hideux, monstrueux. Comment vont-ils faire pour continuer à vivre ou plutôt réapprendre à vivre ensembles.
Si vous voulez le savoir ...faudra lire le livre qui vient d'être ré-édité sous ce nouveau titre : "Les naufragés du néant" !
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J'ai relu ce livre ré-édité et offert par l'auteure elle-même, plus de 10 ans après!
J'en avais gardé un souvenir très fort et marquant.
Je n'ai pas eu ces mêmes sensations à la relecture. J'ai même eu du mal à le terminer...
L'hypothèse que je fais c'est que forcément à tout âge on continue à évoluer et je ne suis certainement plus entièrement la même personne que celle qui a lu ce livre il y a plus de 10 ans !

lu en 2019.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Rajiv voulait aider Mustapha et Ilan, les seuls guerriers rescapés. Il voulait comprendre cette haine qui persistait, qui n’en finissait pas de s’éteindre. Quel mal avait pu les atteindre pour qu’ils aient tant de mal à aimer ?

Il surprit Ilan qui errait seul dans les ténèbres, ses ondes trahissaient des sentiments tourmentés. Il s’approcha de lui.

- Je voudrais t’aider, dit Rajiv.

- M’aider ! Pourquoi ? demanda Ilan.

- Pour que tu n’aies plus peur.

Ilan voulut s’éloigner, mais Rajiv le rattrapa.

- Ne t’inquiète pas nous ne serons que toi et moi.

- Que vas-tu faire ?

Rajiv guida Ilan vers les ténèbres que leur cécité ne remarquait plus. Ils s’assirent l’un en face de l’autre.

- Nous allons voyager dans le temps, nous allons retourner dans le passé que tu as oublié, au début de ta vie. J’ai besoin de ta complicité.

- Mais en quoi cela va-t-il m’aider ? demanda Ilan apeuré.

- Tu verras ! Allonge-toi, ferme les yeux et concentre toi sur le point que je vais toucher.

Rajiv posa un doigt sur le front d’Ilan.

- Continue à te concentrer sur ce point. Tes paupières sont lourdes, très lourdes, tu ne peux pas les lever, tu ne peux pas.

Ilan tenta d’ouvrir les yeux mais n’y parvint pas.

- Détends-toi, répéta Rajiv plusieurs fois.

Ilan ne luttait plus

- Tu m’entends ? demanda Rajiv.

- Oui, je t’entends.

- Qui es-tu ?

- Je suis Ilan.

- D’où viens-tu ?

- Je viens d’une bourgade de Tel Aviv.

- Que fais-tu à Tel Aviv ?

- Je suis clochard, on me maltraite, mon existence n’est que souffrance, les enfants me jettent des pierres, les hommes me crachent dessus.

- Bien ! dit Rajiv, retournons plus en arrière et raconte-moi.

Ilan se leva, se mit à courir comme s’il tenait un guidon entre les mains, il imita le bruit d’un moteur. Il parlait hébreux, sa voix avait mué, il était retourné à l’âge de l’adolescence.

- Continue, va plus loin dans le passé, dit Rajiv doucement.

La voix d’Ilan émit un gazouillement, il bougeait les poings comme un bébé.

Rajiv l’interrompit de nouveau.

- Maintenant quitte cette vie et retourne dans une de tes vies antérieures. Imagine que tu sors de ton corps et que tu t’élèves au-dessus de lui, puis redescends doucement.

Rajiv fit une pause, puis continua.

- Tu regardes autour de toi et tu vois ce qui t’entoure, tu restes détendu. Tu pourras éprouver des émotions, mais ces émotions ne te feront aucun mal. Maintenant ouvre les yeux, soit prêt à accepter ce que tu vois. Je vais compter jusqu’à trois et tu me diras ce que tu vois.

- Un …! Deux …! Trois…!

Un long silence suivit, Ilan ne bougeait plus, il était immobile comme une statue. Soudain, il se dressa, leva la tête, des ondes terribles le traversaient, tout son être vibrait d’une furieuse cruauté.

Ilan tendit une main rigide comme une barre de fer.

- Heil Hitler ! Heil Hitler !

- Schiessen ! Schiessen!

- Ja, mein Führer !

Rajiv perdit sa maîtrise, un poing lui serra le cœur. Le silence était accablant et le Juif ne cessait de répéter.

- Heil Hitler ! Heil Hitler ! Schiessen ! Schiessen !

Rajiv sortit de sa torpeur et hurla à Ilan.

- Ça suffit !

Ilan sursauta, il se réveillait.

Rajiv réalisa très vite la situation, il aspira profondément, retrouva un semblant de calme.

Rajiv se tourna vers la communauté qui fixait Ilan bouche bée.

- Je vous ordonne de garder le silence sur ce qui vient de se passer. Ne répétez jamais à Ilan ce que vous venez d’entendre. Il ne s’en remettrait pas.

Tous acquiescèrent sans mot dire. Hommes et femmes, sous le choc, n’avaient pas encore assimilé la scène dont ils venaient d’être témoins, mais déjà un doute affreux s’emparait d’eux. Une question terrible, qui étaient-ils ? Qui se cachait au fond d’eux ? Ébranlés ils se dispersèrent. Malgré leur solidarité, ils réalisaient qu’il y aurait toujours, entre eux, des murs qu’ils ne pourraient franchir.

Rajiv s’adressa de nouveau à Ilan.

- Ilan, avant de te réveiller, écoute-moi. Je veux que tu reviennes doucement dans le présent, que tu redescendes doucement dans ton corps, mais avant je veux que tu oublies, tout de cette vie passée, que ta mémoire voile ces derniers instants. Détends-toi ! Oublie ! Oublie ! Maintenant réveille-toi doucement.

Ilan s’ébroua, il se sentait mieux, apaisé, il ne se rappelait de rien.

Rajiv resta longtemps dans l’ombre, pour la première fois depuis qu’il se livrait à l’hypnotisme, il doutait. Il ne parvenait pas à croire ce qu’il venait d’expérimenter. Il savait qu’il n’y avait pas de supercherie possible, qu’Ilan n’aurait pu se jouer de lui. De plus, comment un Juif aurait-il pu vouloir être nazi. Non, Rajiv devait se rendre à l’évidence, il n’y avait aucun doute sur la véracité du passé qu’Ilan venait de révéler à son insu.

Il avait du mal à prendre du recul mais il ne pouvait ni ne voulait retarder sa compréhension. C’était trop grave, il atteignait une nouvelle dimension de l’Humain, une dimension universelle, qu’il n’avait encore jamais expérimentée. Les questions existentielles ne se limitaient plus au présent mais aussi au passé, elles ne se limitaient plus à un état mais à plusieurs.

Rajiv savait au travers des préceptes qui lui avaient été enseignés, plus tard renforcés par son expérience de l’hypnose, qu’hommes et femmes vivaient plusieurs vies, au cours de ces vies, leur rôle, leur classe sociale, leur sexe, leur nationalité, leur religion pouvaient changer. Mais jamais il n’aurait imaginé que deux vies successives puissent être aussi diamétralement opposées, où un natif du peuple oppresseur devenait un natif du peuple oppressé, où le tortionnaire devenait le supplicié. Il pressentait là un sens profond à l’existence et réalisait le côté dérisoire des adhérences nationalistes, l’inutilité des conflits religieux. Une vie là, une autre ailleurs, une fois riche, une fois pauvre, une fois homme, une fois femme. Pourquoi dans un sens et pas dans l’autre ? Pourquoi Ilan avait-il été Allemand avant d’être Juif. Pourquoi l’oubli entre deux vies ? Ne serait-il pas plus utile de se rappeler pour ne pas recommencer, pour comprendre plus vite, pour assumer ses fautes ? Mais ne venait-il pas lui-même, d’imposer à la communauté de garder le secret ?

Péres voyait dans l’expérience qu’il venait de vivre un message signé de Dieu. Il en déchiffrait lentement la texture. Cette expérience était la concrétisation de l’union universelle des Hommes. Depuis déjà bien longtemps, il n’y avait plus dans la communauté de récognition sociale, nationale ou religieuse, de différence raciale ou sexuelle. L’Homme aspirait à être humain et, loin de la société, il n’avait plus besoin de ces références. Il s’était, avec le temps, éloigné de sa culture, si peu de chose la suscitait et l’Humain oubliait si vite. Il ne restait de la nationalité que la langue, l’expression des ondes. Peu parlaient encore de leur ville, de leur patrie, de leur religion, concepts devenus obsolètes. Noirs, blancs, jaunes, qu’elle importance, l’essentiel c’était l’Homme. Cette dernière épreuve ne faisait que renforcer sa conviction.
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FLORENCE KISS
- Je suis née dans une plaine. Au centre de cette plaine, s'élevait une montagne, elle était si haute que même par temps clair, on ne pouvait voir son sommet. Les gens de la plaine naissaient, travaillaient, mouraient à ses pieds, sans jamais la regarder. Pour moi, elle était l'image de l'idéal, l'autre vérité, la connaissance, la spiritualité. Plus j'imaginais son sommet, plus la plaine me paraissait fade, les gens grossiers, repus de rien...
Un jour, je me suis approchée d'elle, j'ai touché sa nudité simple, je l'ai étreinte comme ma mère, puis je me suis hissée. D'abord mon ascension fut rapide, mes pensées étaient accaparées par cette furieuse envie de fuir que je n'aurai su justifier. Ce n'est que hors d'atteinte que je sentis ma crainte, mêlée de doute, virer au remords. Mon imagination me diffusait des images de souffrance et de mort. Ma faiblesse, frivole, implorait un courage encore timide. C'est alors que les gens de la plaine me virent. Ils s'approchèrent de la montagne, affolés. Debout, face au vide, je savourais ma hauteur, eux étaient petits et vulnérables. J'entendis mon père m'appeler, ma mère sanglotait parce qu'il le fallait. J'hésitais encore, l'abandon avait le goût amer de l'échec, la confrontation avec les miens m'effrayait plus que la montagne que je sentais juste et vraie. Je subissais impuissante cette dualité. Mon incertitude était la dernière défense d'une éducation basée sur des principes pessimistes et mesquins, où tout achèvement était moyen ou médiocre, mais jamais bien. Cette fuite était la conséquence, la révolte contre ces principes obscurs, absents de réussite vers ce sommet qui symbolisait à mes yeux la perfection.

Après bien des années en quête du sommet que je n'ai jamais pu atteindre, le monde m'est apparu comme un placard et je ne savais dans quel tiroir entrer.
Je suis retournée dans la plaine, bien qu'elle soit sans substance, c'était mon tiroir. Dans ce tiroir, j'ai trouvé un autre refuge, celui de l'art. Je me suis versée dans la musique, l'écriture, la peinture. J'exprimais en notes, en couleurs, en mots, toutes mes passions, toutes mes peines, toutes mes frustrations, c'était mon exutoire. C'est dans ces expressions que j'ai trouvé ce à quoi j'aspirais. Je me suis créé un monde où tous les Hommes escaladaient la montagne et atteignaient le sommet. Ai-je réussi ? Ai-je échoué ? Cela n'a aucune importance. L'important est que dans cet isolement créatif, j'ai oublié mes angoisses et découvert la joie.
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Les groupes commençaient à se disperser quand une femme cria :
- Je veux mon enfant ! Je veux mon enfant !
Ils se figèrent, paralysés. L'énergie douloureuse de la femme sondait leur mémoire. Beaucoup, encore amnésiques, ne percevaient que des bribes de leur passé qu'ils subissaient sans établir de rapport avec eux-mêmes. Seule la conscience d'une minorité pouvait le raviver, les aider à faire le lien avec la réalité.
Jusqu'à cet instant, rivés à leur peur, ils étaient restés étrangers à d'autres états d'âme. Plongés dans une autre dimension, il y avait eu interruption dans la continuité. Les visages autrefois familiers leur paraissaient irréels, enfouis dans l'ombre. Il leur semblait que quelqu'un, quelque chose leur manquait, mais ils ne savaient pas qui, il ne savait pas quoi.
Les ondes de la femme, qui ne cessait de répéter ''Je veux mon enfant !'', ''Je veux mon enfant !'' les sortirent de leur torpeur. La mémoire des leurs jaillit comme une cascade d'eau vive.
Suzan ne pût retenir un sanglot. Jimmy s'effondra, le choc trop brutal, venait de lui asséner un coup fatal. Comment avait-il pu oublier sa fille qui était tout pour lui ? Sans elle, qui était sa raison de vivre, comment trouverait-il un but, un idéal dans son futur sans chemin ? Ses larmes, trop longtemps refoulées, coulèrent avec l'intensité de sa souffrance. Replié sur son moi douloureux, il n'entendait plus la femme qui ne cessait de hurler ''Je veux mon enfant ! ''Je veux mon enfant !''
Le philosophe s'approcha d'elle.
- Pourquoi veux-tu ton enfant ?
- Je veux mon enfant ! Je veux mon enfant ! criait-elle inlassablement.
- Quel avenir peux-tu désormais lui offrir ? Quel confort ? Quelle éducation ?
- Je veux mon enfant ! Je veux mon enfant !
Tous écoutaient, captifs d'une intense émotion.
- Quelles réponses donneras-tu à ses questions ? Quelles histoires lui raconteras-tu ? Que lui montreras-tu ? Quels espoirs lui donneras-tu ? Que lui enseigneras-tu ?
- Je veux mon enfant ! Je veux mon enfant !
Le philosophe hésita un moment, à court d'arguments.
- Penses-tu que ton enfant serait heureux sur cette terre aride ? Penses-tu qu'il soit juste qu'il souffre d'un tel isolement ?
- Je veux mon enfant ! Je veux mon enfant ! ne se lassait-elle pas de répéter.
On n'entendait plus que le hoquet des femmes qui pleuraient.
- Pourquoi veux-tu ton enfant ? Demanda le philosophe d'un ton plus dur. Pour combler ta solitude, consoler ton coeur aigri ou donner un sens à ta vie ?
- Je veux un enfant ! Je veux un enfant !
- Ça suffit ! dit Deschamps, ne voyez-vous pas comme ces femmes souffrent.
Ceux que la mémoire avait heurtés, fixaient le néant d'un regard éperdu. Ils auraient donné leur vie pour étreindre encore une fois leur femme, leur mari, pour entendre une dernière fois la voix innocente, le rire insouciant de leurs enfants.
- C'est vrai, dit le philosophe en s'éloignant, j'avais oublié que la vérité fait mal.
Le philosophe s'éloigna. Les voix, les couleurs, les images de joie et d'amour qui s'étaient élevées des abysses de leur mémoire s'évanouirent vers l'éternité, les livrant à la mélancolie. Il n'y avait plus de port où jeter l'ancre, livrés au manque, à l'absence, à la solitude, ils souffraient leur conscience et regrettait l'oubli. Leur coeur était un grand vide et puisqu'il n'y avait plus personne pour les aimer, ils voulaient mourir.
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