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Critique de NMTB


NMTB
19 décembre 2014
Quatre entretiens, parus initialement dans différentes revues et à différentes époques, sont réunis ici et présentés par Michel Boujut. Des entretiens de Takeshi Kitano avec Akira Kurosawa, Shôhei Imamura (rien que ça !), Mathieu Kassovitz et Shiguéhiko Hasumi, un célèbre critique de cinéma japonais.
Les échanges entre Kitano, Kurosawa et Imamura, sont très intéressants et donnent envie de voir ou revoir l'ensemble de leurs filmographies. Chacun évoque sa passion du cinéma, leur métier de réalisateur, leurs « trucs » de mises en scène, leur façon de diriger les acteurs ou des anecdotes de tournage. Ils ont tous une vision différente du cinéma, de la façon d'aborder un film et restent très curieux les uns des autres. Trois grands réalisateurs, passionnants à lire.
Quant à notre capricieux Mathieu Kassovitz, c'est triste à dire, mais il est égal à lui-même… il fait son calimero, commence par geindre sur son très malheureux sort et cracher dans la soupe (le petit monde du cinéma français) : « Ils veulent absolument me démolir, me détruire, au point que je me demande aujourd'hui pourquoi je devrais travailler avec ces gens. » Puis il continu à ne rien dire d'intéressant et, fasciné, interroge constamment Kitano sur la violence de ses films, alors que celui-ci semble exaspéré par cette image. Voilà ce qu'il en dit : « Aux Etats-Unis, on m'a dit : « Vos films sont violents. Que feriez-vous si quelqu'un qui a vu vos films se mettait à les imiter ? » J'ai répliqué : « La violence dans mes films est une violence qui fait très mal. Dans un film cette douleur permet de neutraliser la violence. Mais, chez vous, vous ne faites que des films sans douleur. » […] Il faut que la violence fasse mal. C'est quand elle est douloureuse qu'elle devient détestable. C'est parce qu'on montre des images sans douleur, où les coups sont filmés d'une manière crue, que les gens les imitent. »
Un peu plus loin, il dit à Hasumi : « Je crois qu'il faut montrer la violence aux gens tant qu'ils sont jeunes. Aussi douloureuse soit-elle, il faut la montrer. Car, même entre deux adversaires qui se battent, il y a une forme de communication. Alors que ne rien dire, ignorer l'autre, c'est ce qu'il y a de pire. Rien ne peut en sortir. » Cette dernière interview, la plus longue, est aussi la plus classique ; effectuée juste après le succès de Hana-Bi à la Mostra de Venise, elle est davantage focalisée sur ce film.
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