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Quelle vie !
Ou plutôt, quelles vies !
Car ils sont deux et indissociables dans leur vie et dans leurs combats.
Une jeune Allemande et un Français juif, fils de déporté assassiné à Auschwitz.
Deux personnes qui n'étaient pas destinées à se rencontrer, encore moins à s'aimer.
Et pourtant, ils vont former un couple exceptionnel : deux êtres qui se complètent merveilleusement et vont accomplir des choses hors du commun.
Une magnifique synergie.
Serge : "Aucune autre femme ne m'aurait apporté ce que Beate m'a offert dans notre vie privée et dans notre vie publique. Ensemble nous sommes unis, forts et heureux ; l'un sans l'autre, nous n'aurions probablement pas produit grand-chose. Elle me doit beaucoup, et moi, je lui dois beaucoup plus encore..."
Beate : "Sans lui, sans son engagement total et discret à mes côtés, sans sa permanente énergie, qu'aurais-je pu faire ? Un autre homme aurait sans doute exigé de moi que je m'ampute de l'Allemagne ; Serge m'a aidée à vraiment devenir une Allemande."
Ils racontent leur vie dans cet épais volume.
Ils rédigent à deux. Deux voix qui s'unissent à merveille.
Tout commence par une rencontre, improbable, et narrée par l'un et l'autre d'une façon touchante. Beate en tant que jeune Allemande est révoltée de voir que d'anciens nazis sont tranquillement reconvertis dans la vie politique de la RFA ; certains ont même de très hautes fonctions, à commencer par le chancelier Kiesinger.
Elle milite, elle écrit des articles qui ne plaisent pas à tout le monde : elle dérange, on préférerait mettre un couvercle sur la marmite et oublier.
La procédure disciplinaire pour "infraction grave aux obligations des agents de l'Office" engagée contre Beate par L'Ofaj (Office franco-allemand pour la jeunesse) qui l'emploie, est l'élément déclencheur. Celui qui va changer la vie des époux Klarsfeld.
Comment réagir ? Il n'y a que deux alternatives : rentrer dans le rang et mener une petite vie rangée et paisible, ou poursuivre le combat.
Le couple choisit sans hésitation la seconde option.
Beate raconte : "Cet instant a été le tournant de notre vie. Notre décision est prise. Nous allons nous battre, et ce combat sera prioritaire. Nous avons décidé de tout sans une hésitation, presque sans un mot. Au même moment, pour chacun de nous, cela s'est imposé irrémédiablement. Nous nous battrons non pour nous donner bonne conscience, mais pour gagner, et nous savons que désormais notre combat sera un engagement total. La carrière de Serge, notre vie familiale, la sécurité matérielle passeront au second plan."
Serge et Beate Klarsfeld sont surtout connus pour avoir poursuivi sans relâche les anciens nazis dans le monde entier et en particulier en Amérique du Sud. On les surnomme les "chasseurs de nazis", mais cette traque acharnée qu'ils ont menée n'est pas leur seule activité, loin de là.
La lecture de leurs mémoires est passionnante de bout en bout. On découvre toutes leurs actions, et c'est vertigineux !
Ils ne comptent ni leur temps, ni leur argent. Ils prennent tous les risques.
Serge et Beate ont passé des jours et des nuits en prison dans différents pays, et dans des conditions matérielles quelquefois sordides. Ils ont été victimes d'un attentat, recevant à leur domicile un colis piégé.
Qu'importe, leur motivation est inébranlable, aucun obstacle, aucun danger ne les arrête.
Leur force ? Chacun la tire de l'autre.
Je suis admirative de ces vies consacrées à une si noble cause : la justice.
Parce que c'est bien de justice qu'il s'agit.
D'une part, faire en sorte que les anciens nazis soient retrouvés et jugés, comme ils le méritent.
D'autre part, rendre justice à chaque victime du nazisme, en faisant une oeuvre historique colossale. Un travail de fourmi. Répertorier chaque cas, et rassembler un maximum d'informations : où la personne vivait, quand elle a été arrêtée, où et quand elle est décédée.
Quoi de mieux pour faire échouer les nazis qui voulaient anéantir les Juifs en les rayant du monde ? Bien sûr, ça ne les ramène pas à la vie, mais ça leur redonne une existence.
Vladimir Jankélévitch a écrit à ce sujet : "Serge et Beate, mes amis, vous êtes les chevaliers de la bonne mémoire."
Ce qui force le respect, c'est que tout au long du livre, on ne ressent aucune haine, aucun désir de vengeance. Ce n'est pas ce qui motive le couple.
Ce qui motive Serge et Beate, c'est la volonté de faire ce qui leur semble juste. Leur récompense est le sentiment du devoir accompli.
Ils sont lucides et n'ont pas d'oeillères. Ils ne sont pas aveuglés par leur combat et restent objectifs.
La meilleure preuve de leur impartialité ? Ils sont souvent attaqués de tous côtés. Serge a même un moment été accusé par les milieux d'extrême gauche allemands d'être un agent de la CIA !
Ils ont l'honnêteté de reconnaître les bonnes actions de l'Église, que ce soit en France ou en Italie, le rôle du pape Pie XII et de la population catholique qui a caché, protégé et sauvé de nombreux Juifs, enfants ou adultes.

Voilà une lecture captivante à plus d'un titre.
Lire cet ouvrage, c'est faire une plongée saisissante dans l'Histoire. C'est entrer dans la vie d'un couple unique, de deux personnes extraordinaires. C'est partager leur histoire, leurs actions, leur vie. C'est passionnant.
Merci, merci, chers Serge et Beate pour tout ce que vous avez accompli, et ce que vous accomplissez encore. Car vous n'arrêterez jamais. Vous ne pourrez jamais cesser, parce que le combat pour la justice est devenu votre vie.
Et malheureusement, ces combats-là, il y en aura toujours à mener.
Particulièrement l'un d'entre eux, que Serge évoque en ces termes dans les dernières pages : "La collusion de tous ceux qui, de droite ou de gauche, se proclament antijuifs et antisionistes, et l'apathie d'une population qui ne parvient pas encore à croire à l'émergence d'un nouvel antisémitisme français me préoccupent beaucoup."
Par respect pour Serge et Beate, nous devrions tous nous sentir concernés.
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Le parcours exceptionnel de Beate et Serge Klarsfeld est retracé dans cet ouvrage historique. Ces deux êtres hors du commun ont décidé de consacrer leur vie à pourchasser les nazis sans jamais que le doute ou la peur prenne le dessus sur leur idéologie! Ils ont toujours été unis pour cette cause si noble et susciteront toujours une admiration sans borne !!
Leur quotidien est relaté page après page, ils nous font revivre des moments incroyables où le courage et la ténacité sont mis à rude épreuve.
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On les connait en général en tant que "Chasseurs de nazis". Expression qui a certes le mérite de donner un sens concret à leurs actions mais Ô combien réductrice. Ces Mémoires, ils ont longtemps hésité avant de les coucher sur le papier tant ils ont toujours refusé de braquer les projecteurs sur eux, sauf si cela pouvait servir leur action. Et puis ils ont raconté, en poursuivant toujours le même but, celui de la clarté, de la vérité, de l'accessibilité de l'information, de la justice et de la pédagogie. Au fil de la lecture très vite un mot s'impose : respect. Et puis un second : merci.

Auraient-ils accompli autant s'ils ne s'étaient pas rencontrés ? Leur couple est à lui seul un symbole, union du fils d'un juif roumain mort à Auschwitz et de la fille d'un soldat de la Wehrmacht ayant voté Hitler. Un coup de foudre sur un quai de métro, en 1960 à la Porte de Saint-Cloud alors que Beate est jeune fille au pair et encore si peu au fait des réalités historiques de son pays (elle est née en 1939). Serge va éveiller sa conscience politique. Ensemble, ils vont se poser très vite la question des futures relations entre la France et l'Allemagne, convaincus que pour bâtir un avenir solide il faut d'abord apurer le passé. Regarder les faits en face, les faire connaître. Faire en sorte que les nations assument. Puis, très vite, chacun saura quel rôle il veut jouer. Beate refuse que des anciens nazis apparaissent désormais aux responsabilités en Allemagne, négation insupportable de leurs responsabilités dans la machinerie de mort hitlérienne. Serge veut redonner corps aux dizaines de milliers de juifs déportés de France, leur rendre hommage et identité. Leur engagement ne se démentira jamais, le travail accompli est colossal. Encore aujourd'hui, ils veillent et agissent.

On est estomaqué par la volonté de cette femme et de cet homme et surtout par leur droiture. Ils n'ont qu'une obsession : la vérité. Cela passe par des recherches ardues et assidues (si l'on devait chiffrer les tonnes de papier remuées...), la traque de documents officiels, de signatures, le recoupement d'informations. Il leur faut un matériel inattaquable car les réticences, les bâtons dans les roues sont nombreux. Tout le monde n'a pas envie de remuer le linge sale. On s'est dépêché d'enterrer, de pousser la poussière sous les tapis. On a évité d'être trop regardant sur certains passés. Et puis les cadres juridiques doivent être renforcés, il faut notamment trouver des accords entre les justices française et allemande qui évitent aux criminels de passer entre les mailles du filet. Il faut surtout interpeller l'opinion, éviter que certains crimes ne soient définitivement engloutis sous une chape de plomb et de silence. Alors Beate et Serge n'hésitent pas à payer de leur personne, provoquant scandales et manifestations destinés à attirer l'attention sur tel ou tel criminel nazi, devant les domiciles où ils coulent des jours tranquilles en Allemagne. Arrestations, emprisonnement. La vérité est à ce prix. Plus tard, il y aura la traque des nazis protégés par les dictatures d'Amérique du sud mais également la Syrie et la famille Assad. le procès Barbie, les affaires Bousquet, Papon, Touvier.

En lisant les Mémoires de Beate et Serge Klarsfeld, on sent monter une réelle reconnaissance pour leur travail de pédagogie guidé par la volonté farouche de faire toute la lumière sur l'une des périodes les plus cruelles et sombres de l'humanité et surtout de permettre à chacun d'en être parfaitement informé. Leurs armes sont juridiques, parfois médiatiques, toujours non violentes. L'idée de vengeance est totalement absente. Seule l'idée de transmission domine. Dans ces Mémoires, ils parlent peu d'eux, même si l'on sent l'importance de la famille qu'ils ont construite. Ils parlent surtout de leurs actions avec ce même souci du détail et de véracité. S'ils ont su rassembler progressivement autour d'eux des forces militantes et agissantes, on est frappé par leur solitude des débuts et l'on se surprend à se demander ce qui se serait passé s'ils n'avaient pas agi, eux contre tous.

Grâce à eux et à ceux qui se sont mobilisés avec eux, on peut accéder à la vérité historique. Savoir qui a agi, comment, où. Prendre conscience de la mécanique implacable mise au service de la destruction du peuple Juif. Savoir pour une meilleure vigilance ? C'est ce que voudrait ce couple remarquable pourtant rempli de doutes sur l'avenir. Et nous, on aimerait que cet immense travail, l'oeuvre de toute une vie puisse servir de bouclier dans le futur.
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« Un an de prison ferme. Il n'y a pourtant pas outrage au chef de l'Etat : le chancelier n'est que le chef du gouvernement ». Un an pour avoir giflé le chancelier Kiesinger, ancien nazi responsable de la propagande antisémite et conscient de la solution finale. C'est la première action retentissante de Beate Klarsfeld que je découvre dans ces Mémoires rédigées en alternance avec son mari Serge Klarsfeld.
J'avais découvert leur nom dans les années 90, mais je ne connaissais pas tout leur parcours, et ce livre retrace donc les origines de ce couple militant hors du commun.
Beate, jeune fille au paire allemande en France, épouse Serge, jeune homme de famille juive ayant des origines en Roumanie. Beate est la première à se sentir concerné par l'arrivée de Kiesinger au pouvoir, et ce combat est l'élément déclencheur de tout ce que sera sa vie engagée. Serge lui apporte un soutien logistique sans faille, avant de lui-même s'engager et être le déclencheur de nombreuses actions en justice. Il devient historien, avocat, combiné à son travail de recherche sur la Shoah. Beate rend en même temps un vibrant hommage à sa belle-mère Raïssa, qui malgré de nombreuses mises en garde, le soutien pleinement et permet à leurs deux enfants, Arno et Lida, d'être gardé lors de leurs nombreux déplacement aux quatre coins de l'Europe et du monde.
Au nom du peuple allemand pour Beate, et au nom du peuple juif pour Serge, ils épluchent des milliers d'archives en France et à l'étranger, faisant paraitre des ouvrages très pointus qui sont aujourd'hui des références dans l'histoire de la Shoah.
Avec quel objectif ? La recherche de la justice, et de la VERITE HISTORIQUE, pour faire juger tous les responsables, les hauts dignitaires, français ou allemands, les donneurs d'ordre, ceux à l'origine, signatures à l'appui, des arrestations, des tortures, des déportations de juifs ou de résistants.
Comment se faire entendre ? Faire des actions chocs, susceptibles, de marquer les esprits de l'opinion publique, se faire arrêter, pour être médiatisé à toutes les échelles. Ces actions jugées illégales par les personnes ou les Etats visés servent à mettre en lumières la légitimité de leurs actions en justice. Leur vie fut donc mouvementée.
Cela a un coût, ils vécurent longtemps dans la pauvreté, mais l'assumaient pour mener leurs combats qui les firent voyager en France, Allemagne, Amérique du Sud, Europe de l'Est.
Pourquoi ? Pour que la mémoire puisse se conserver, que la page ne se referme pas, un pays doit voir son histoire en face, l'assumer, pour pouvoir repartir sur des bases saines. Ce fut difficile en Allemagne, ou de nombreux cadres nazis continuaient à occuper des fonctions élevées dans la société.
Militants de la mémoire, historient, avocat, instigateur de nombreuses actions en justice, à l'origine de la demande de la création d'un TPI à l'ONU, Serge Klarsfeld et sa femme sans peur et sans reproche ont marqué la seconde moitié du XXe siècle jusqu'à aujourd'hui. La relève est assurée, leurs deux enfants sont avocats, et aux aussi engagés.

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J'avais très envie de découvrir les mémoires de ce couple mythique : j'ai regardé de nombreux documentaires au sujet de la traque des nazis ou des camps de concentration. Je voulais donc en savoir plus. Tour à tour Serge et Béate prennent la parole et nous racontent leur vision des choses.

J'ai été très surprise du fait que ce soit Béate qui se soit engagée la première et qui au final a plus risqué sa vie que Serge. Les passages de Béate sont d'ailleurs très difficiles à suivre tant elle a rencontré de nombreuses personnes et tant elle a organisé de manifestations et de conférences à travers de nombreux pays.

Le début du livre nous présente rapidement Béate et Serge, comment ils se sont rencontrés, ce que Béate faisait et comment Serge lui a transmis une culture impressionnante. le père de Serge , Arno, a été tué par un gardien SS à son arrivée à Auschwitz. Béate était allemande. Un couple franco-allemand donc, ce qui était rare à l'époque. Elle comprend en lisant pas mal de documents suggérés par Serge au sujet de l'Allemagne ce qu'il se passait dans son pays quand elle était petite. Quand elle emménage avec Serge à Paris, elle travaille en tant que dactylo à l'office franco-allemand pour la jeunesse. Au moment où Kiesinger est prêt à accéder au pouvoir, Béate publie dans un journal un article interpellant l'opinion au sujet de son passé de nazi. A partir de là, elle est licenciée et son combat contre le nazisme commence.

Le problème est que l'on a ensuite un long passage où Béate prend la parole pour nous expliquer comment elle a pu en arriver à gifler Kiesinger. Et c'est long, surtout qu'on ne connaît pas toutes les personnes qu'elle nous présente.

Elle a osé gifler Kiesinger. Elle est devenue connue en Allemagne et a fini par crédibiliser sa démarche. le fait de publier des articles documentés ne l'a pas aidé et son attentat lui a permis d'être enfin écoutée.

En tant que lectrice, je ne peux pas juger une personne dont je lis les mémoires. Pour moi, leur combat est juste. Mais ils ont risqué à de nombreuses reprises leurs vies. Béate a beaucoup sacrifié sa famille. Elle a énormément voyagé et a peu vu son fils, Arno. Elle a même perdu son bébé lors de sa deuxième grossesse qui n'est pas arrivée à terme. Beaucoup de personnes n'auraient pas été aussi loin qu'elle car elle a été de nombreuses fois en prison et a dû se justifier. Même la communauté juive ne l'a au départ pas suivi car on lui reprochait son manque de concertation et de parler au nom des victimes juives alors qu'elle ne l'est pas elle-même.
Un texte difficile à lire donc, non seulement pour certains faits rapportés même si la plupart sont déjà connus, difficile aussi par la complexité, difficile aussi par le fait que la police et le gouvernement français n'étaient pas totalement blancs dans cette histoire. Là encore, pas de grande surprise, mais avoir une vision détaillée de cet aspect fait mal. On n'a pas envie d'y croire.

Le travail d'historien est très précis. Même trop peut-être puisqu'une fois encore, le public visé par ce livre, me semble-t-il, ne peut pas connaître autant de détail. J'aurais aimé un lexique en fin d'ouvrage pour me rappeler le rôle des personnes récurrentes.

En bref, ce livre est un travail de mémoire utile, pour nous faire prendre conscience que la traque des nazis a été laborieuse, qu'il a fallu manifester, expliquer, justifier à de nombreuses reprises l'importance de ne pas laisser vivre tranquillement ces criminels.

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Après tant d'années de luttes, de brimades, d'incompréhension mais aussi de victoires contre l'oubli, Beate et Serge Klarsfeld ont raconté cette vie, loin d'être finie, dans un livre qu'il faut absolument lire d'abord pour ne pas laisser oublier tant de malheurs, tant de meurtrissures irréparables, ensuite pour que de tels cauchemars ne se reproduisent plus alors que tout pousse à le craindre.
Le récit est rythmé, alternant entre Beate et Serge, chacun dans son rôle mais tellement complémentaires. Fille de Kurt, fantassin dans l'armée allemande, et Helen Künzel, Beate est berlinoise. Ses parents avaient voté Hitler « comme les autres et ne se reconnaissaient aucune responsabilité dans ce qui s'était passé sous le nazisme. » Après 1945, ils se plaignaient de ce qu'ils enduraient : « Jamais un mot de pitié ou de compréhension à l'égard des autres peuples… »
C'est à Paris, en mai 1960, qu'elle rencontre Serge alors qu'elle est fille au pair : « Il me plaît tout de suite par son sérieux comme par sa fantaisie. » C'est lui qui lui apprend l'histoire de son pays et, reconnaît-elle : « C'est ainsi que j'entre en contact avec la réalité terrifiante du nazisme. » Elle voyage puis se marie, à Paris, le 7 novembre 1963. Elle travaille à l'OFAJ (Office franco-allemand de la jeunesse) et Serge est assistant de direction à l'ORTF, la télé à l'époque.
À son tour, il raconte une enfance marquée par la traque des Juifs par la Gestapo, parle de Nice où sa famille a cru trouver la tranquillité, de son père, Arno, qui se sacrifie pour sauver les siens. Il est emmené vers la mort, à Auschwitz, le 2 octobre 1943. Son récit foisonne d'événements, d'anecdotes révélatrices sur les conditions de vie, comme à Saint-Julien Chapteuil, en Haute-Loire, où sa mère les a emmenés avant un retour à Paris, ville enfin libérée. Leur appartement a été pillé et il est occupé. L'errance reprend.
Lors des obsèques de Xavier Vallat, devant les grilles du cimetière de Pailharès (Ardèche), Serge et Beate Klarsfeld étaient bien seuls, en 1972, pour rappeler le passé du Commissaire aux Questions juives du gouvernement de Vichy, (1941-1942), ayant contribué à doter la France d'une législation antisémite la plus élaborée et la plus sévère d'Europe.
Ces deux vies se conjuguent et se complètent dans l'action et la recherche avec une Beate au courage incroyable lorsqu'elle réussit à hurler : « Kiesinger, Nazi, abtreten ! (démisssionne) » en plein Bundestag où l'ancien Directeur adjoint de la propagande hitlérienne vers l'étranger devenu Chancelier doit s'exprimer. Cette même année 1968, elle écrit : « La réunification est naturelle et souhaitable ; de plus, elle est inévitable… Nous voulons une réunification pacifique qui permette à l'Allemagne sans armes nucléaires d'être l'indispensable pont entre l'Est et l'Ouest. » Un peu plus tard, elle gifle cet homme en public pour « témoigner qu'une partie du peuple allemand, et surtout la jeunesse, est révoltée par la présence à la tête du gouvernement de la République fédérale d'Allemagne d'un nazi… »
Lister toutes les actions entreprises ensuite par Beate et Serge serait beaucoup trop long mais c'est une histoire toute récente où l'on retrouve Kurt Lischka, Herbert Hagen, Aloïs Brunner, Josef Mengele, Klaus Barbie, Paul Touvier, René Bousquet, Maurice Papon... C'est surtout un combat acharné pour que les Fils et filles de déportés ne soient pas spoliés une seconde fois après avoir tout perdu.
Partisan d'une vérité historique impartiale, Serge Klarsfeld remet beaucoup de choses au point en basant toujours ses affirmations sur ses sources, citées précisément, après d'intenses et énormes recherches, luttant sans cesse contre les pesanteurs administratives et les collusions politiques. Ils l'affirment tous les deux : ils militeront jusqu'à la fin, bien relayés par leurs enfants, Arno et Lida. La Fondation pour la Mémoire de la Shoah rappellera toujours que, si 3 millions de Juifs ont survécu, 6 millions ont été assassinés : « Il s'agit d'un drame de la civilisation occidentale… Il s'agit d'un drame de la nature humaine ouvrant de terribles perspectives sur l'infinie capacité de l'homme « civilisé » à faire le mal. »
Concluons cette trop courte chronique mais son but n'est pas de tout dire car il faut lire et faire lire "Mémoires" de Beate et Serge Klarsfeld en laissant la parole à ce dernier : « Comme historien, au lieu d'une mémoire floue, tronquée, mutilée, abîmée, dénaturée, bafouée, j'ai pu imposer une mémoire authentique, restituée, réhabilitée, précise et fidèle. »
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Beate et Serge Klarsfeld, deux pointures. Deux personnes aux destinées fortes, redoutables. Ils ont fait de la recherche des anciens nazis le combat de toute leur vie.

Elle, la petite allemande, aveugle aux tourments de son propre pays. Lui, le juif, complètement impliqué dans les tourments de l'Holocauste. Leur rencontre scellera leur destin.

Beate ouvre les yeux sur le comportement de ses compatriotes et devient une défenseuse acharnée : réveiller les Allemands sur l'impunité des anciens bourreaux nazis vivant comme si de rien n'était, dans leur pays, aux yeux de tous et pour certains briguant des postes à responsabilité. Elle n'hésite pas à gifler le chancelier Kiesinger, à créer un esclandre au Parlement, enlever des ressortissants allemands (Lischka), employer tous les moyens possibles pour éveiller la conscience des Allemands.

Et bien sûr sa démarche déplaît à certains. Elle est devenue une criminelle : " le cas Klarsfeld relève de la pathologie politique. " On dit d'elle qu'elle souffre d'une déficience d'esprit, qu'elle doit être vue par un psychiatre. Mais elle réplique que c'est la société qui réhabilite les assassins comme Lischka qui devrait se faire psychanalyser. Elle se heurte à la mauvaise volonté de la justice allemande. Elle trouble le repos allemand, elle ravive les plaies que tous aimeraient oublier.

Mais d'autres la soutiennent : "BK est à elle seule la conscience d'un pays inconscient". Extrait de l'article de Vladimir Jankelevitch dans le journal Combat. BK fait scandale par ses actes, mais pour elle, le vrai scandale est l'impunité des crimes.

Klaus Barbie, le criminel type nazi, est sans doute celui qui a donné le plus de fils à tordre. Elle s'est heurtée à la difficulté de faire bouger les autorités française et allemande. Barbie doit payer pour les crimes qu'il a commis en France où il a été condamné deux fois par contumace. En Allemagne, on est prêt à laisser tomber l'affaire et le parquet Bavarois a clos l'instruction et vise de ce fait à réhabiliter à travers Barbie tous les criminels qui ont opéré en France.

Bousculer les Allemands pour une prise de conscience lui demande de nombreux efforts et beaucoup de courage. La cas Barbie est très particulier : il est un des rares parmi les criminels à s'être expatrié, c'est un criminel fantôme. le faire extradé de Bolivie n'est pas une mince affaire. Là-bas, les exactions commises par les SS ne sont pas connues et puis le délai de recours contre le crime est largement dépassé.

De son côté, Serge aidé d'anciens déportés, a recours à de nombreuses manifestations illégales mais symboliques en Allemagne pour mettre en lumière la légitimité de sa protestation et son appel à la justice. Ils sont arrêtés, violentés, emprisonnés alors que le grand criminel, lui, reste libre parce que le Parlement allemand se refuse à voter une loi lui permettant de le juger. Et cette impunité a souvent assuré à ce dernier une place à un poste honorable.

Tout en continuant ces actions, Serge publié en 1978 son Mémorial de la Déportation des Juifs de France, liste qui regroupe les presque 80 000 personnes juives disparues, ainsi que leur destin.

Enfin en janvier 1980, lors du procès de Cologne, Hage, Lischka et Heinrichsohn sont jugés et condamnés à des peines de prison. Soulagement ! " Soulagement est le mot qui s'impose, car on ne peut pas parler de satisfaction. Il n'y a pas de commune mesure entre une sanction, quelle que soit sa gravité, et l'ampleur des crimes auxquels ont participé Lischka, Hagen et Heinrichsohn. "

Les Klarsfeld ne peuvent affronter directement Bousquet qui a déjà été jugé à une peine insignifiante dont il est relevé pour " services rendus à la Résistance ". Alors ils tournent leur action vers Jean Leguay, interlocuteur privilégié des nazis dans l'organisation des convois. Serge dépose une plainte en novembre 1978 pour crime contre l'humanité et rend public un dossier concernant Bousquet.

Il travaille également sur le document Vichy-Auschwitz, document dont il se servira lors du procès de Leguay. " Il faut que le niveau de connaissance de ce rôle de l'Etat français soit suffisamment élevé dans le peuple français pour qu'il pénètre dans la conscience et qu'il condamne à jamais ce régime qui a osé livrer à l'occupant hitlérien au nom de la France des milliers d'enfants juifs. " Ce document servira également lors du procès de Barbie.

Grâce à la loi de 1964 sur l'imprescriptibilité des crimes contre l'humanité, il peut à nouveau porter plainte contre Barbie, au vu de nouveaux éléments (assassinat des enfants d'Izieu). Barbie a été inculpé à Lyon en 1982. Enfin, ce document servira également de toile de fond lors du procès de Maurice Papon.

La lutte contre le crime continue. Beate se rend souvent auprès les dictatures sud-américaines qui protègent les criminels nazis. Au Chili pour Rauff. Au Paraguay pour Josef Mengele. Beate et Serge Klarsfeld s'engagent aussi contre la Syrie pour faire extrader Brunner. Ils sont aussi au côté des Tziganes en 1992 à Rostock, descendants des roms gazés par les nazis et qu'on veut expulser vers la Roumanie.

Les actions contre Bousquet et Touvier ont lieu aussi grâce à leur ténacité et leur pugnacité. Arno, leur fils, les a rejoints maintenant dans leur combat. Et c'est toujours la recherche de la vérité historique qui guide leurs pas. En février 1996, Serge se rend à Sarajevo pour essayer d'expliquer aux Serbes de Bosnie les avantages que constituerait le jugement de leurs responsables politiques et militaires. Parce qu'un jour ou l'autre, ceux-ci devront répondre de leurs actes face à la communauté internationale.

Ainsi, leur combat est multiple, mais chacun a sa place : " Serge agissait au nom des Juifs ; moi, je n'ai jamais agi au nom des Juifs, mais au nom des Allemands." Serge va encore plus loin dans la recherche sur la vérité. Il s'attaque aussi à la spoliation des Juifs. Cette quête lui permettra d'obtenir pour tous les orphelins des déportés juifs menacés dans leur vieillesse par la pauvreté d'échapper à la misère grâce à une modeste rente.

Au bout de cette lecture, harassante il faut bien le reconnaître parce qu'elle ne supporte pas les demi-mesures mais une pleine et entière attention, je ne peux que saluer le courage et le mérite de Beate et Serge Klarsfeld. Ils sont bien au-delà des honneurs qu'ils ont largement mérités et reçus. Ils sont la conscience de tout un pan de l'Histoire.

Pouvaient-ils entrevoir ce que serait leur vie au moment de leur rencontre ? Peut-être sans le nommer vraiment, Serge en percevait-il déjà les contours. Mais c'est Beate qui résume le mieux leur parcours :
" Poétise ta vie, hausse-la au niveau d'une expérience exaltante " écrivait-il à la jeune Allemande qu'il venait de rencontrer au printemps 1960. Sans lui, sans son engagement total et discret à mes côtés, sans sa permanente énergie, qu'aurais-je pu faire ? Un autre homme aurait sans doute exigé de moi que je m'ampute de l'Allemagne : Serge m'a aidée à vraiment devenir une Allemande. "

Je ne sais pas si leur vie commune a été un poème, une épopée sûrement. Mais une chose qu'ils peuvent déjà dire fièrement à leurs petits-enfants est : voilà ce que nous faisons et non pas voilà ce que nous sommes...

Challenge PAVÉS 2015/2016

Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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Un pavé de près de 700 pages qui se lit comme un thriller … voilà ce que je retiens des mémoires croisées de Beate et Serge Klarsfeld. J'ai abordé ce livre avec une certaine réserve, car le genre est naturellement empreint d'un souci d'autojustification, de plaidoyer pro domo. Mais ici, ce reproche n'est pas fondé : cette autobiographie - fort bien écrite même si certains chapitres en sont très techniques - constitue une double épopée individuelle doublée d'une extraordinaire histoire d'amour.

La rencontre, le 11 mai 1960, sur le quai du métro, de ce jeune juif français orphelin d'un père mort en déportation et cette jolie fille au pair d'origine modeste, allemande et protestante, tient du prodige. Leur complémentarité dans l'action aussi. C'est, à peu d'années près, l'histoire de ma jeunesse qui défile … et je me souviens qu'en 1957, quand le choix d'une première langue vivante s'est posé à l'entrée en 6ème, mon père m'a encouragée à apprendre l'Allemand, lui qui avait fait la guerre et fut prisonnier !

Leur propos est double : d'une part, débusquer les anciens nazis qui se sont fondus dans la société silencieuse du miracle économique allemand et sont devenus d'éminents juristes ou responsables d'entreprises, faire connaître à tous l'horreur de leurs crimes, les faire juger par les autorités allemandes pour redonner à l'Allemagne la dignité d'un pays qui regarde son passé en face, d'autre part, retrouver les traces de chacun des 80 000 déportés français – en particulier les enfants – afin que nul n'oublie leur existence, leur identité, comment ils ont été arrêtés, dans quel convoi ils furent transportés, où et quand ils ont été assassinés.

Beate n'a pas fait d'études supérieures, mais Serge va l'aider à se former et elle apprend vite. Surtout, elle est animée d'une résolution absolument inébranlable. Elle va tout risquer et faire montre de qualités hors du commun : rigueur, courage physique, ingéniosité, témérité folle, abnégation, culot monstrueux, persévérance, patience, astuce, sang froid, oubli de soi …

Sa vie est un manuel pratique d'agit-prop antinazi. Elle commence par une gifle monumentale sur la joue du Chancelier d'Allemagne fédérale, l'ex-nazi Georg Kiesinger, dont elle va provoquer la chute … Avec le soutien de Serge et ses recherches méthodiques inlassables, elle prend tous les risques, voyage seule ou avec lui et même son petit garçon, sans cesse, en Europe, en Israël, à l'Est, dans les dictatures d'Amérique du Sud où sont réfugiés de nombreux anciens responsables de l'Holocauste. Klaus Barbie, Bousquet, Touvier, Leguay et Maurice Papon vont devoir rendre des comptes en France, Kurt Lischka, Heinrichsohn et Hagen seront jugés en Allemagne. Entre deux missions qu'elle s'est auto attribuées, elle revient s'occuper de son ménage, est toujours tirée à quatre épingles, comme une jeune bourgeoise, elle qui acceptera d'être candidate à la présidence de l'Allemagne sous les couleurs du parti de gauche : Die Linke. Entre deux séjours en cellule, elle retrouve ses deux enfants, Arno et Lida, confiés dans l'intervalle à sa belle-mère, qui vont prendre bientôt le relais, et ses animaux.

Serge est historien, journaliste puis, à 37 ans, devient avocat pour défendre les parties civiles : les Fils et Filles de déportés juifs de France. Sans trève, il harcèle les dirigeants de tous bords pour faire triompher la vérité historique, assurer la subsistance des orphelins de déportés tombés dans le dénuement, influence les discours politiques, critique ouvertement ceux qui font tout pour retarder la justice, quitte à rectifier à la baisse les chiffres des martyrs du nazisme secondés par l'Etat français du Maréchal Pétain, dont il met en lumière l'implication personnelle dans le statut des Juifs. Il est un des rares à souligner la réaction bienveillante de la majorité de la population française et des catholiques envers la population juive pendant la guerre. Dans cet ouvrage passionnant, on sent qu'il laisse la place d'honneur à son épouse et à ses enfants, tout particulièrement à Arno, avocat brillant et charismatique.

L'émotion est intense à cette lecture … en particulier l'évocation de quelques trajectoires interrompues du chapitre « Des voix qui toujours portent ». Je défie quiconque les lit de ne pas essuyer une larme …

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« Je ne suis pas un chercheur de nazis ; je suis surtout chercheur des âmes juives disparues dans la Shoah. » S.K

« Un autre homme aurait sans doute exigé de moi que je m'ampute de l'Allemagne ; Serge m'a aidé à vraiment devenir une allemande » B.K

Ils les ont tous eus…ou presque. Les grands ordonnateurs de la déportation des juifs de France, planqués en France, ou à l'autre bout du monde auront fini par répondre de leur actes, et être condamnés par la justice de leur pays.

Charité bien ordonnée commence par soi-même, dit l'adage. La société Allemande finira par regarder son passé en face, non sans mal, mais elle y parviendra..
De la lutte acharnée contre un ancien nazi devenu chancelier, à la défense sans relâche de la mémoire des déportés, ce couple singulier au départ n'aura de cesse de défendre ce qu'ils croient être juste.
A lui le travail d'historien, et souvent de" petite main", à elle les grandes démonstrations publiques et coups d'éclat. A un magazine, elle répondait il y a peu :« Je n'ai pas agi par culpabilité, mais par sens de la responsabilité historique et morale. de nombreux nazis étaient encore en liberté. Dès qu'on le sait, on ne peut plus fermer les yeux. J'ai agi, voilà tout. »
Ce récit est écrit à quatre mains ; les points de vue de l'un et de l'autre se succèdent sans que l'on puisse y déceler de blancs ni de sauts temporels. Tout s'enchaine avec fluidité et clarté. Si de nombreux passages peuvent sembler "techniques " et donc objectivement assez ardus, parce que les auteurs ont voulu restituer la justesse historique nécessaire, la lecture de cet ouvrage est à plus d'un titre passionnante et historiquement instructive. Les personnalités de chacun se distinguent au fil des pages. Lui posé, déterminé, méthodique, et fouillant inlassablement dans les archives, assurant l'intendance. Elle activiste, courant le monde, et parfois emprisonnée. Eux deux, complices, et unis dans une même quête, et un même idéal. Ajoutons à cela, une personne pilier, sans qui rien n'aurait été possible, la mère de Serge Klarsfeld, veillant inlassablement sur les enfants du couple.

Sans doute que l'aspect littéraire de l'ouvrage aurait pu être un peu plus "fignolé" …sans doute…mais sa valeur se situe nettement ailleurs. Il y encore de nos jours des hommes et des femmes capables d'aller bien au-delà d'eux-mêmes pour redonner vie à des millions de leurs semblables pour lutter contre l'oubli, la banalisation, et la répétition.

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Deux personnalités, deux histoires hors du commun...
Elle, l'allemande, lui le juif rescapé de l'Holocauste....
Ils feront de leurs différences une force et du refus de l'impunité un combat.
Ils sont les visages de la chasse aux nazis... enlèvements, extraditions, campagnes d'information, combats législatifs... leur vie est une épopée, la lecture de ce joli pavé (un peu plus de 1000 pages) est longue mais tellement riche et chargée d'intensité que je ne saurais que la conseiller...
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