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Critique de bina


« Un an de prison ferme. Il n'y a pourtant pas outrage au chef de l'Etat : le chancelier n'est que le chef du gouvernement ». Un an pour avoir giflé le chancelier Kiesinger, ancien nazi responsable de la propagande antisémite et conscient de la solution finale. C'est la première action retentissante de Beate Klarsfeld que je découvre dans ces Mémoires rédigées en alternance avec son mari Serge Klarsfeld.
J'avais découvert leur nom dans les années 90, mais je ne connaissais pas tout leur parcours, et ce livre retrace donc les origines de ce couple militant hors du commun.
Beate, jeune fille au paire allemande en France, épouse Serge, jeune homme de famille juive ayant des origines en Roumanie. Beate est la première à se sentir concerné par l'arrivée de Kiesinger au pouvoir, et ce combat est l'élément déclencheur de tout ce que sera sa vie engagée. Serge lui apporte un soutien logistique sans faille, avant de lui-même s'engager et être le déclencheur de nombreuses actions en justice. Il devient historien, avocat, combiné à son travail de recherche sur la Shoah. Beate rend en même temps un vibrant hommage à sa belle-mère Raïssa, qui malgré de nombreuses mises en garde, le soutien pleinement et permet à leurs deux enfants, Arno et Lida, d'être gardé lors de leurs nombreux déplacement aux quatre coins de l'Europe et du monde.
Au nom du peuple allemand pour Beate, et au nom du peuple juif pour Serge, ils épluchent des milliers d'archives en France et à l'étranger, faisant paraitre des ouvrages très pointus qui sont aujourd'hui des références dans l'histoire de la Shoah.
Avec quel objectif ? La recherche de la justice, et de la VERITE HISTORIQUE, pour faire juger tous les responsables, les hauts dignitaires, français ou allemands, les donneurs d'ordre, ceux à l'origine, signatures à l'appui, des arrestations, des tortures, des déportations de juifs ou de résistants.
Comment se faire entendre ? Faire des actions chocs, susceptibles, de marquer les esprits de l'opinion publique, se faire arrêter, pour être médiatisé à toutes les échelles. Ces actions jugées illégales par les personnes ou les Etats visés servent à mettre en lumières la légitimité de leurs actions en justice. Leur vie fut donc mouvementée.
Cela a un coût, ils vécurent longtemps dans la pauvreté, mais l'assumaient pour mener leurs combats qui les firent voyager en France, Allemagne, Amérique du Sud, Europe de l'Est.
Pourquoi ? Pour que la mémoire puisse se conserver, que la page ne se referme pas, un pays doit voir son histoire en face, l'assumer, pour pouvoir repartir sur des bases saines. Ce fut difficile en Allemagne, ou de nombreux cadres nazis continuaient à occuper des fonctions élevées dans la société.
Militants de la mémoire, historient, avocat, instigateur de nombreuses actions en justice, à l'origine de la demande de la création d'un TPI à l'ONU, Serge Klarsfeld et sa femme sans peur et sans reproche ont marqué la seconde moitié du XXe siècle jusqu'à aujourd'hui. La relève est assurée, leurs deux enfants sont avocats, et aux aussi engagés.

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