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EAN : 9782213718019
378 pages
Fayard (27/01/2021)
3.33/5   3 notes
Résumé :
« Le 16 mars 2020, mes parents Serge et Beate sont venus se confiner chez moi. L'appartement est vaste, et leur bureau est dans l'immeuble, ce qui leur permettait de travailler sans avoir à traverser Paris. Nous étions trois bipèdes et cinq quadrupèdes : trois chats et deux chiens.Pourquoi décider alors d'écrire ? Pour partager ses pensées, passer le temps en faisant disparaître l'angoisse de perdre ses parents, en étant peut-être à la fois parricide et matricide si... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je parcours la liste des ouvrages proposés par l'opération Masse critique non fiction. C'est ce titre « Âmes et animaux » qui me tente le plus. Pendant tellement longtemps, l'Église a refusé une âme aux bêtes. Descartes les décrivait comme des machines. Heureusement, la belle Marquise de Sévigné s'indignait : « des machines qui aiment, qui souffrent » et Jean de la Fontaine, dans son superbe « Discours à Madame de la Sablière » battait en brèche cette sotte affirmation.
Aussi, ce fut pour moi une grande joie d'apprendre que j'avais remporté le livre.
Qui ne connaît Beate et Serge Klarsfeld, les célèbres chasseurs de nazis ? Mais leur fils Arno, je l'avoue, m'était, non pas totalement inconnu, mais j'aurais eu grand peine à expliquer ce qu'il faisait. Avocat ? Spécialisé dans le domaine politique? Autant dire quelque chose qui ne m'intéresse pas.
Est-il bien raisonnable, en cette triste période, de se lancer dans un journal de confinement ? Celui-ci couvre plus de deux mois. Il s'ouvre le lundi 16 mars 2020 (le jour de mon anniversaire) et se referme le dimanche 10 mai. Dès le début du confinement, les Klarsfeld décident de se regrouper. L'appartement d'Arno abritera donc « trois bipèdes et cinq quadrupèdes : trois chats et deux chiens ». Par chance, ils s'entendront bien, ou du moins, se toléreront.
L'auteur décide d'entamer cette écriture « pour passer le temps en faisant disparaître l'angoisse (…) pour pousser à l'amélioration du bien-être animal qui [lui] tient à coeur et sera une des causes majeures du XXIe siècle dans le monde occidental. »
Il va donc s'appliquer à fixer sur le papier quelques pensées qui le traversent, notant des similitudes entre l'enfermement auquel nous condamne ce maudit virus et la situation qu'ont connue ses parents (et bien d'autres, malheureusement) pendant la guerre, et qui était mille fois pire, faisant allusion à des articles de loi, des épisodes de l'actualité, rédigeant même quelques poèmes, évoquant des tranches de leur vie quotidienne. Chaque jour, ou presque, se termine par une petite histoire (une sorte de nouvelle) que lui dictent les événements de la journée, dont le héros est vêtu de poils ou plumes, le décor celui d'un enfermement, similaire au confinement qu'ils subissent ou résultant d'une épidémie. Ce qui m'a particulièrement plu, c'est que toutes sont favorables aux animaux qui les peuplent et sont pourtant si dissemblables : cigognes, vaches, singes, oies, koalas ou même araignées. Les humains qui les entourent leur sont bienveillants et, grâce à eux, certains, qui étaient voués à la mort, pourront lui échapper.
Celle qui m'a le plus touchée a pour cadre Pompéi. Deux archéologues mettent au jour une villa, dans laquelle ils exhument toute une famille. J'ai visité Pompéi et avais été triste en contemplant ces corps figés dans le plâtre, qui ont pris, dans la mort, des poses torturées et effrayantes.
Ce n'est pas du tout le cas dans cette histoire et c'est réconfortant. Ce qui me plaît tout particulièrement, c'est cette merveilleuse compassion dont fait preuve l'auteur. Il témoigne, envers ses amis à fourrure, d'une patience que je n'aurais pas, moi qui les aime tellement. Ainsi, il accepte d'être sorti de son sommeil à quatre heures du matin par son chat blanc : « il faut que je le prenne et que je le mette dans un lavabo, que je laisse couler l'eau délicatement, ce qui lui permet de prendre sa douche. » En ce qui me concerne, celui qui interrompt mon sommeil risque de devoir affronter un hybride de l'hydre de Lerne et d'un oursin géant !
Arno Klarsfeld n'oublie pas les humains : en constatant le chagrin de sa mère, Beate, de ne pouvoir approcher sa fille et ses petits-enfants : « comment doivent se sentir les personnes âgées dans les Ehpad, confinées dans une chambre, sans sortir et sans voir qui que ce soit ? (…) Elles doivent se laisser mourir parce que cela semble aller de soi. »
Il cite, de temps à autre, des extraits de ses lectures : « Victor Klemperer témoigne dans son livre « La langue du IIIe Reich » : "on nous a enlevé, puis tué nos animaux domestiques, chats, chiens et même canaris (…) et c'est une des cruautés dont aucun procès de Nuremberg ne rend compte. " »
Ou encore, évoque un revers de la glorieuse conquête de l'Amérique : « Lorsque Christophe Colomb débarqua (…) il y avait, dit-on, un million d'Indiens (…) en 1508 il n'y en avait plus que 60 000 (…) et en 1550, il n'y en avait plus que 150. Ceux qui les ont éliminés sont des bipèdes visibles et des virus invisibles comme celui de la variole. »
Je peux donc dire que, si au début, je ne savais quasi rien de l'auteur, en terminant son livre, j'ai l'impression d'avoir rencontré un ami, quelqu'un de très sympathique dont les idées sont en parfaite harmonie avec les miennes.
Inutile de préciser à quel point cette lecture m'a conquise et à quel point je suis contente de l'avoir reçue.
Je souhaite donc témoigner toute ma gratitude à l'opération Masse critique qui m'a permis de la remporter et aux éditions Fayard qui me l'ont offerte.
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Ce livre était mon premier choix lors de la dernière opération Babelio/ Masse Critique Non Fiction. le deuxième était le livre de Cédric Herrou, que j'ai acheté, du coup, il est dans ma Pal. Ce livre,ci, "Ames et animaux" aux Éditions Julliard, dont le titre m'a tentée immédiatement, tant je me sens concernée par le sujet des souffrances animales, des conditions d'élevage, des chasseurs, des cétacés en souffrance absolue dans les petits bassins des Seaworlds et autres Marineland d'Antibes ou d'ailleurs (je vous renvoie au documentaire Blackfish). Bref, j'en attendais une réflexion sur la place des animaux sur la terre, le spécisme et l'anti spécisme, etc. D'autres ont publié sur le sujet, dont le moine Matthieu Ricard, que je suis et lis toujours avec grand intérêt.
Et en même temps je dois avouer que je déteste ce type. Play-boy professionnel, habitué des pages "people" des magazines, ex de Carla Bruni et de tant d'autres top models et jeunes et belles nanas habituées à fréquenter ce petit monde. Non seulement ce genre de vie à laquelle il semble habitué, mais c'est aussi le fait de profiter de son nom de famille que je déteste.. Beate et Serge Klarsfeld , ses parents, sont des légendes vivantes. Activistes depuis leur rencontre pour dénoncer les nazis qui vivaient en toute tranquillité en Allemagne, en France, et ailleurs dans le monde, et les mener à un procès. Et également leur association "Fils et filles de Déportés de France"leur collecte de tous les indices, photos, archives pour retracer la vie et l'histoire de chacun des déportés de France les amène à entretenir la mémoire de la Shoah. Encore aujourd'hui. Bref, je me demandais si le garçon était capable de militer, également. Mais.... je n'avais pas vu le sous-titre du livre : " Journal", ni la 4e de couverture, ci-dessous.
"Le 16 mars 2020, mes parents Serge et Beate sont venus se confiner chez moi. L'appartement est vaste, et leur bureau est dans l'immeuble, ce qui leur permettait de travailler sans avoir à traverser Paris. Nous étions trois bipèdes et cinq quadrupèdes : trois chats et deux chiens.Pourquoi décider alors d'écrire ? Pour partager ses pensées, passer le temps en faisant disparaître l'angoisse de perdre ses parents, en étant peut-être à la fois parricide et matricide si j'avais été contaminé avant le confinement. Mais, surtout, pour faire avancer une cause qui me tient à coeur : l'amélioration du bien-être animal, qui sera une des causes majeures du XXIe siècle dans le monde occidental, sauf tragédie de grande ampleur. Ainsi, presque chaque jour, j'ai essayé d'écrire une nouvelle impliquant l'homme, l'animal, l'environnement que j'ai connu avec le confinement comme toile de fond.
Bon, voyez. Je me suis dit qu'au moins on verrait ces héros, Béate et Serge, dans leur vie et leur travail. Mais non. Nous avons droit au recopiage de la préface du livre Mémoires de ses parents, pour l'édition allemande (heureusement en Français). Puis il parle du confinement obligé, du fait qu'il a "accueilli ses parents chez lui" sans honte, alors qu'il vit dans une partie des bureaux de l'association de ses parents, FFDF, au milieu de centaines de cartons d'archives. Les bureaux officiels de ses parents et de sa soeur Lida sont deux étages plus bas. Et c'est pour pouvoir aller y travailler sans souci qu'ils sont venus se confiner à cette adresse. Cette adresse il la cite et re-cite tout au long de ce livre, 32 Rue de la Boétie. C'est limite s'il ne donne pas son 06. Il est célibataire, actuellement, et s'en plaint. Pourtant il doit vieillir, ce gamin. On trouve ici dans cet article de l'Express que j'ai trouvé hier, l'essence de ce qu'il est. Une présentation sans fard du bonhomme. À lire, vraiment !! Je mets le lien, je ne trouve toujours pas les commandes pour inclure une url dans le texte, merci Wordpress. : https://www.lexpress.fr/informations/le-dernier-des-klarsfeld_675936.html
On saura juste, dans ce "journal de confinement" que Beate va tous les matins promener les deux petits chiens : Poupy, celui d'Arno, et Rick, le vieux chien de Beate et Serge, et va à la boulangerie et chercher les journaux. Avec son attestation. On saura que Serge aime beaucoup le soir voir des "Films d'actions" ...Et comme Arno a des milliers de DvD, pas de problème. On saura que c'est Arno qui fera les courses en se plaignant du poids des sacs de litière, et craignant de ramener le virus à ses parents. On sait qu'il doit passer l'aspirateur tout seul pour la première fois de sa vie.
Pour les animaux, il parlera de Houmy, qu'il a volé (sic) à Jérusalem lorsqu'il était soldat, il a pris ce chaton de quelques semaines à sa mère, sciemment. (Je trouve ça honteux, moi) Il a également volé une petite chatonne, Malka, et elle vit encore. Et a acheté un chaton Ragdoll lorsque Houmy est mort. Et ses parents ont ramené leur chat, Moses, assez sauvage.
Et pour couronner le tout, il compare le confinement aux ghettos de juifs !!! J'ai juste honte pour lui. Et le reste du bouquin est inintéressant, quelques fables de son cru, sans intérêt, ni dans le fond ni dans la forme, et des remarques sur des choses qu'il a pondues au Conseil d'Etat. Car il a un siège là-bas, mais pendant le confinement il n'y va pas. Il dit qu'il a dix dossiers de demandes d'asile sur son bureau, on ne saura quasi rien sur ce sujet.
Et si j'ai mis un temps fou à rédiger cette chronique pour ce bouquin sans intérêt, c'est que lorsque je l'ai commencée, j'ai appris la mort de Joseph Ponthus, qui m'avait touchée au coeur avec son livre "A la ligne". J'ai été scotchée. Je veux dire, bloquée. Un grand écrivain en devenir est mort. Et me voilà à devoir donner un avis sur ce tas de réflexions vaseuses ou autoglorifiantes d'un type, un vieux gamin pourri-gâté qui se croit écrivain. Mais c'était juste impossible.
Certes c'est une critique très négative. S'il avait eu un quelconque intérêt, ce livre, j'aurais mis de côté la personnalité d'Arno Klarsfeld. Mais là, ça me met juste en colère. le bien être animal, tu parles. Il a parlé de ses chats, et ses parents qu'il ne voit que le soi, écrasent heureusement la sensation de malaise que ce livre inspire, cette vue de lui-même, gonflé d'une importance assez ridicule, cette prétention d'écrivaillon. Désolée, mais je déteste. Épargnez-vous cette dépense de 21,90€. Si vous l'avez acheté, utilisez-le pour caler un meuble. Au moins il aura une utilité.
Lien : https://melieetleslivres.wor..
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pour certains ce sont les stars de cinéma ou de la chanson, moi, je suis une grande admiratrice de la famille Klarsfeld.
Leur combat, leur conviction, leur humanité et leur confiance en l'avenir, en font un couple emblématique.
Ici, c'est leur fils, Arno, qui partage leurs combats et a souvent plaidé dans de grandes affaires, de prendre la plume, et dans un contexte bien particulier, que nous avons tous partagés, le confinement.

Je dois avouer que je n'avais pas très envie de lire quelque chose sur cette situation qui est encore présente et qui n'en finit pas....mais, au moins, je me suis reconnue dans de nombreuses réflexions, et je me suis dit que nous avions tous les mêmes interrogations, les mêmes peurs, les mêmes dérivatifs, et quelque part c'était rassurant !!
Ce livre est aussi l'occasion de parler de la cause animale sous forme de petites histoires, un peu comme des fables, c'est sans prétention, c'est souvent attendrissant, touchant et conforte aussi dans le fait que les animaux ont beaucoup à nous apprendre et nous apportent énormément. Cet isolement en a vraiment été la preuve.

C'est un véritable bon moment de lecture que je ne saurai que trop recommander
On peut le lire d'une traite ou sur des jours au hasard. Il restera un document intéressant de cette période, et vraiment, on se dit que les Klarsfeld, sont vraiment une famille formidable !!
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