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Critique de strummer


Reçu dans le cadre de masse critique, hasard, coïncidence la dernière fois j'avais reçu Compagnie K de William March de la même maison d'édition Gallmeister et traitant du même sujet, la guerre. D'ailleurs l'excellent livre de March est mentionné dans l'excellent livre de Klay (page 255).

Mon dieu, ce livre est bon !

Constitué de 12 nouvelles, écrites à la première personne, Phil Klay met la focale sur les hommes, les détails dont ne parlent jamais les médias, ici la guerre n'est pas aseptisée, quand on tue un homme son cadavre pourri, on a des remords, on veut voir sa dépouille, les chiens errants lapent du sang, quand on bombarde une maison, il y a des cadavres dedans, ici c'est l'anti guerre du Golfe, première du nom, avec ses frappes chirurgicales

L'aumônier en vient à perdre la foi, les anciens combattants font se pâmer les filles, ils tuent des gens et le soir ils jouent aux Pokémon.

Il y a une brigade qui est chargée de ramasser la viande froide et qui conseille à un jeune soldat de 19 ans, tout juste marié,(pour que sa femme touche sa pension. s'il meurt) ; de mettre son alliance autour de son cou, car enlever une bague sur le doigt d'un mort, n'est pas une tâche facile.

Il y a une brigade dont le job est de réparer les nids de poule sur la route, une autre qui balance des obus de 65 kilos à 10 km de distance et qui se demande si le mec qui a porté l'obus est responsable de la mort des tués.

Un milliardaire veut venir en aide aux irakiens en leur apprenant à jouer au Baseball.

Et ça continue, et à la fin on est déçu que ça se termine parce que le rythme est tellement soutenu qu'on ne voit pas la lecture passer.

Il y a une nouvelle hallucinante dans laquelle on découvre que des marines se baladent dans les rues en hurlant des insanités à la population pour qu'elle sorte révoltée et qu'ils puissent engager le combat, certains gradés sont réellement tarés, des engagés fuient la misère en s'engageant dans les Marines, c'est tout un pays, une société, un système qui se prend une grosse claque dans la gueule.

C'est réellement très complet, très sombre, très réaliste, très cru et ce jeune auteur est lettré.

Ce n'est pas manichéen, pas d'anti et de pro guerre, chaque homme engagé à des niveaux différents doit vivre avec les horreurs vues et ou ressenties. du combat sur le terrain, au retour au pays, les hommes tués, les remords, la culpabilité.

Là, il faut foncer, parce que cet auteur livre un premier roman assez exceptionnel et encore une fois Gallmesiter frappe fort, dans la découverte de nouveaux talents.

Pour vous en convaincre, une petite citation, on pourrait citer tout le livre :

"La vraie vie et les autocollants de pare-chocs, ça fait deux, alors, n'oubliez pas : si vous dites trop la vérité, personne ne vous croira."

Allez encore trois :

- Ce ne sera pas un problème, dit-il. L'Irak manque de beaucoup de choses, mais pas de veuves.

On a pris ma prime de combat et on a acheté des tas de choses. C'est comme ça que l'Amérique riposte aux terroristes.

- Vingt siècles de christianisme. On pourrait penser qu'on a retenu quelque chose. (Je tripotais la petite croix). Dans ce monde, Il ne nous promet qu'une seule chose ; que nous ne souffrions pas seuls.

Peut-être manque-t'il des notes en bas de page pour expliquer le jargon militaire utilisé.
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