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EAN : 9782738125644
154 pages
Odile Jacob (13/01/2011)
3.33/5   3 notes
Résumé :

Les nanotechnologies recouvrent désormais un spectre très large d'activités fort différentes qui vont de l'électronique dernier cri aux nouvelles biotechnologies en passant par la conception de matériaux dits "intelligents".Elles bénéficient depuis quelques années de crédits massifs et, comme elles concerneront sans doute tous les secteurs industriels, les plus classiques comme les plus high-tech, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Très (trop ?) simple au plan scientifique, intéressant comme contribution au débat sur le statut de la science.

Paru en janvier dernier, ce petit (150 pages) ouvrage écrit par le directeur du Laboratoire de Recherche sur les Sciences de la Matière du CEA, à Saclay, inquiète de prime abord : le niveau de vulgarisation adopté semble en effet beaucoup plus basique que ce à quoi les éditions Odile Jacob nous ont habitué...

Au plan strictement du contenu scientifique, le malaise ne se dissipe guère après 100 pages : c'est vraiment TRÈS simple...

En revanche, une belle et heureuse surprise dans la troisième partie (les cinquante dernières pages) : l'auteur y trace les contours d'un débat de bonne facture sur le statut actuel de l'expertise scientifique, voire de l'envie de connaissance tout court, et sans réduire les arguments présentés à un simple plaidoyer pro domo, avec notamment une critique bien vue de l'absurde et messianique rapport Roco-Bainbridge de 2002, une convocation habile de Gaston Bachelard et Zygmunt Bauman, une relecture soignée des conditions de la découverte du neutron, et une réflexion proche in fine de celle de Michel Serres (dans une forme moins poétique...), toutes choses qui font plaisir et stimulent.

Nettement plus intéressant en tant que pierre au débat sur le statut de la science qu'en tant qu'information sur les nanotechnologies, donc.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Nous prétendons vivre dans une « société de la connaissance », mais il serait certainement plus juste de dire que nous vivons dans une société de l’usage de technologies : nous utilisons avec aisance les appareils issus des nouvelles technologies mais sans bien savoir les principes scientifiques dont elles découlent. On pourrait même dire des nouvelles technologies que, par leur facilité d’usage, elles sont devenues les produits dérivés, mais masquants, de la science : un enfant de cinq ans les manipule aussi aisément qu’un ingénieur professionnel. Par ailleurs, on est en droit de se demander si notre besoin compulsif de produits « innovants » ne vient pas ronger notre appétit de savoir, par un effet quasi mécanique : dès lors que nous réclamons de l’utile, et seulement lui, dès lors que nous exigeons que tout « serve », ce que la recherche a permis et permet de découvrir sur le monde nous préoccupe moins que ce qui découle d’elle ou ce qu’elle permet de faire. Plutôt que de prêter attention à ses percées fondamentales mais réputées inutiles, à ses concepts profonds mais jugés trop subtils, nous préférons consommer ses innombrables retombées prosaïques.

Ce phénomène n’est pas sans incidence politique. Il est en effet difficile de nier qu’une certaine inculture scientifique pourrait devenir intellectuellement et socialement dangereuse : elle empêcherait de fonder une épistémologie rigoureuse de la science contemporaine, favoriserait l’emprise des gourous de toutes sortes et rendrait délicate l’organisation de débats sérieux sur l’usage que nous voulons faire des technologies.
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Les nanosciences sont par essence multiformes. Elles recouvrent un vaste champ de recherches regroupées en vertu de leur appartenance à un même ordre de grandeur spatial : le nanomètre (nm), c’est-à-dire le milliar-dième de mètre. Cette longueur, qui représente dix fois le diamètre d’un atome, est au mètre ce que le diamètre d’une noisette est à celui de la Terre. Pour fixer encore mieux les idées, rappelons que la taille transversale de grosses molécules comme l’ADN est de 2 nanomètres, celle d’un virus, d’environ 70 nanomètres, celle d’un glo-bule rouge, de 700 nanomètres, celle d’une bactérie, de 1 micron (soit 1 000 nanomètres), et que l’épaisseur d’un cheveu mesure environ 50 microns, soit 50 000 nanomètres.
En association avec le nanomètre, on parle de « nanoparticules ». Cette appellation n’est pas très heureuse : « nano- » étant un préfixe qui d’habitude marque le milliardième de quelque chose, une nanoparticule devrait être un milliard de fois plus petite qu’une particule. Or la réalité est exactement… l’inverse : une nanoparticule est un milliard de fois plus grosse (en diamètre) qu’une « vraie » particule, c’est-à-dire qu’une particule élémentaire comme l’électron ou le quark. Les nanoparticules sont en réalité des gigaparticules ! Le nom « nanoparticules » relève donc d’une appellation mal contrôlée, qui est par voie de conséquence trompeuse. Car, contrairement à l’usage, « nano » n’y représente pas un préfixe, mais accole au mot qu’il précède une échelle de longueur particu-lière, celle du nanomètre.
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Entre autres choses, ce principe de superposition prédit que, dans certaines situations, deux particules qui ont interagi dans le passé ont des propriétés que leur distance mutuelle, si grande soit-elle, ne suffit pas à séparer. Tout se passe comme si elles demeuraient unies par un lien étrange : la mesure d’une caractéristique de l’une permet de connaître celle de l’autre, même si elles sont séparées de plusieurs kilomètres, voire de beaucoup plus.
Les deux particules constituent alors un tout inséparable, au sens où ce qui arrive à l’une des deux, où qu’elle soit dans l’univers, est irrémédiablement « intriqué » avec ce qui arrive à l’autre particule dans un autre coin de l’univers, comme si une sorte de lien secret continuait de les connecter l’une à l’autre. Aujourd’hui parfaitement établie sur le plan expérimental, cette « non-séparabilité » est sans aucun doute la caractéristique la plus profonde et la plus originale du monde quantique. Son statut épistémologique demeure l’objet d’incessantes discussions, mais cela ne l’empêche nullement d’avoir des applications pratiques tout à fait fascinantes. Nous en citerons trois : la cryptographie quantique, la téléportation d’états physiques et (plus incertain) l’ordinateur quantique.
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Certains magazines américains n’hésitent d’ailleurs même plus à annoncer une percée qu’ils ont baptisée le small bang, qui serait comme une réplique technologique au big bang dont notre univers physique est issu. Ce small bang adviendrait comme le résultat d’une convergence technologique généralisée, d’une symbiose détonante entre les progrès de l’informatique, des nanotechnologies, de la biologie et des sciences cognitives (BANG est d’ailleurs l’acronyme de Bits, Atomes, Neurones et Gènes). Il devrait ouvrir grandes les portes à une « posthumanité » dont nos ridicules limites humaines peinent à concevoir l’étendue des facultés, notre seule gloire étant de concourir à l’avènement de cette nouvelle espèce qui portera sur nous un regard de pitié condescendante et incrédule.
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Reste qu’il devient urgent de formuler publiquement les fins et les choix de société susceptibles d’orienter les politiques en matière d’éducation, de technologie, d’environnement, d’économie. La technologie ne saurait représenter l’unique horizon du progrès humain, car elle ne garantit nullement à elle seule un progrès collectif de l’humanité.
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Videos de Étienne Klein (74) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Étienne Klein
Où en est-on de l'exploration de la planète rouge ? Y enverra-t-on bientôt des hommes ? Comme l'a écrit notre invité Francis Rocard : "Certains pensent que l'entreprise est impossible. Pourtant, l'impossible est aujourd'hui en préparation."
Pour aborder toutes ces questions passionnantes, Etienne Klein reçoit : Francis Rocard, astrophysicien et responsable du programme d'exploration du système solaire au CNES. Virgile Malarewicz, jeune docteur en planétologie martienne, dont le travail de thèse a porté sur la formation et l'évolution de la croûte primitive martienne.
Visuel de la vignette : le film "Seul sur Mars" ("The Martian"), sorti en 2015. L'acteur américain Matt Damon incarne l'astronaute Mark Watney resté seul sur la planète rouge dans un campement. (TWENTIETH CENTURY FOX) / AFP
#mars #astronomie #espace __________ Retrouvez d'autres grands entretiens scientifiques par ici https://www.youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrr_Kd-8Hzj20Jo6qwhHOKI7
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