Plus que l'écriture, c'est l'idée qu'a Keating de monter sur la table qui est fondamentale : ce changement de perspective, si tout le monde pouvait l'avoir, pourrait révolutionner la civilisation capitaliste.
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Un des plus beaux livres que j'ai jamais lus, tiré, il faut le dire, de mon top trois de mes films préférés avec le Grand Bleu et le Bon, la Brute et le Truand.
Knox Overstreet, Neil Perry, Charlie Dalton, Steven Meeks, Pitts, Richard Cameron et Todd Anderson, tous 17 ans, sont camarades d'internat au collège ( lycée en Français ) de Welton, dans le Vermont. C'est un collège de traditions et d'excellence, un peu du style du collège Poudlard.
Un nouveau professeur, John Keating ( l'excellent et regretté
Robin Williams ), ancien brillant élève de ce même collège, leur enseigne la littérature. Celui-ci est excentrique et, au lieu de leur faire ingurgiter des sommes de connaissances, choisit de les faire réfléchir afin qu'ils puissent développer leur personnalité et deviennent des esprits libres. C'est mal vu par la direction, bien sûr. Il leur apprend par exemple, et ça m'avait marqué dans le film ( 1 ), qu'en montant sur leur bureau, ou en changeant de perspective, on voyait les choses sous un autre angle. Ceux-ci découvrent aussi que Keating avait créé
le Cercle des Poètes Disparus, au rang desquels les idées de HD Thoreau ( que j'adore ) et de
Whitman trônent en bonne place.
Les sept ados, enthousiastes, recréent ce cercle dans une grotte près de l'école, et se font la belle tous les soirs pour y organiser des assemblées. Ils découvrent le plaisir de déclamer et de créer des vers. L'un d'entre eux, Neil Perry, se découvre même une passion pour le théâtre, s'entraîne, et est embauché pour la représentation d'une pièce. le jour de la générale, c'est un triomphe pour lui. Mais il n'est pas majeur, on est en 1959, et son père, psycho-rigide, veut qu'il soit médecin : il le désinscrit de Welton pour le mettre ailleurs.
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Désolé d'en avoir dévoilé autant …
Je me vois à l'université d'EPS ( UFRAPS ) avec une prof marginale comme Keating, qui nous a emballé pour
Jean-Marie Brohm et les protestations contre Videla lors de la coupe du monde de foot en 78 : ce n'était pas au sacro-saint programme, je suis revenu sur Terre pour avoir mon CAPEPS ; ceux qui ont été complètement embarqués ne l'ont pas eu, mais ils savaient réfléchir.
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J'ai moi-même été un prof limite marginal, je détestais les "programmes" et la "réunionnite", je faisais réfléchir les élèves un peu comme Keating : quand je vois des énarques qui ne pensent qu'à se remplir les poches, je pense de plus en plus comme
Montaigne que "Mieux vaut une tête bien faite qu'une tête bien pleine".
Et même en REP+ où j'ai voulu terminer ma carrière, et où beaucoup de jeunes font des bêtises par manque d'affection et de réflexion, une tête bien faite me semble être la bienvenue.
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Bref, il faut, oui, il faut faire de la philo dès l'âge de trois ans : )