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C'est une histoire de fous que nous chante le polonais Hubert Klimko avec sa Berceuse pour un pendu.
Sauf qu'il ne faut surtout pas manquer la préface qui nous explique que le fou s'est bien pendu et que ce livre est bien une berceuse.
Le “fou”, c'était le violoniste Szymon Kuran, polonais émigré en Islande, certainement atteint de troubles bipolaires.
L'auteur Hubert Klimko, autre polonais perdu en Islande, avait fait cette promesse à son ami :
Voilà qui donne un sacré relief à ce qu'on va lire, soudain plombé par des tonnes d'humanité bien réelle.
Pour autant la berceuse n'a rien d'un requiem. Bien au contraire, c'est une histoire pleine de douceur, pleine d'humanité, pleine de rires aussi même si c'est bien souvent aux dépends des islandais(1).
L'histoire de trois amis, trois émigrés (un croate et deux polonais), perdus sur cette lointaine terre islandaise, au bout du bout du monde. Deux d'entre eux, Boro le peintre croate et Szymon le violoniste polonais sont donc un peu dérangés. Des “lapins de chapeau” en langage carabin :
Lorsqu'ils sont dehors, ces deux-là, nous offrent des scènes d'un absurde sommital. C'est jubilatoire, comme on dit.
D'autant que le regard qui raconte est celui de leur ami qui, lui, ne les trouve donc pas plus fous que vous et moi et sûrement plus civilisés que les islandais : ce sont ses amis, un point c'est tout. Ses meilleurs amis. En fait ses seuls amis sur cette île perdue. Une île qui ressemble à un asile peuplé d'islandais étranges et où les seuls vrais humains sont nos trois compères. Alors on est bien avec eux, contents de partager leurs histoires abracadabrantes, leurs nanas impossibles, leurs galères sempiternelles, leurs pitreries foutraques, ...
Ils sont sans cesse à la recherche de chez eux : d'une maison, d'une bande de copains (2), d'un chez-soi, peut-être aussi d'un chez-soi dans leur tête malmenée.
À mi-parcours, Boro s'en va, pour de vrai : il va régulièrement sur la plage donner à manger des seaux de poissons à son orque favorite, sans doute imaginaire, pour qui il joue aussi de l'harmonica. Une fois de trop, on ne le reverra plus.
Plus tard ce sera au tour de Szymon de choisir une autre route, accompagné d'une berceuse jouée au violoncelle par le narrateur, son ami, qui rêvait de devenir musicien, n'étant, excusez du peu, que peintre et poète.
De ce roman largement autobiographique on ne sait dire si Hubert Klimko Dobrzaniecki est devenu un grand musicien, mais à coup sûr, c'est un grand écrivain.
Ce petit bouquin d'une grosse centaine de pages est un grand livre, une petite parenthèse de poésie, d'amitié et d'humanité dans notre monde hostile.
Et pas si triste que son sujet pourrait le laisser penser : on sort de cette berceuse apaisé, sans doute comme Szymon.
Arnaldur Indridason nous avait habitués aux disparitions sur sa mystérieuse terre d'Islande : en voici une ou deux de plus.

(1) : je ne crois pas avoir lu ailleurs (sauf peut-être chez Beaudelaire) autant de férocité moqueuse sur nos voisins belges par exemple, les polonais émigrés en Islande semblent avoir une dent vraiment dure contre les indigènes et peut-être même l'île toute entière. Ceci dit, on les comprend un peu, quelle idée d'aller chercher du boulot là-bas, mirage économique ou pas, ils ont dû déchanter. Et bien avant la crise, dès leur arrivée même.
(2) : la famille est restée au pays, ce sont des exilés

Pour celles et ceux qui aiment les histoires de fous et pas les islandais.
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com..
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C'est un roman très complexe, plutôt comédie, avec un mélange de relations amicales et de folie douce. Donc, une petite aventure de trois amis dont il ne reste rien une fois la lecture terminée.
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Ce magnifique texte est un hommage à un violoniste tellement poète qu'on hésite à croire en la maladie qui le hantait.
Ne crains pas le titre, plonge.
Lien : http://ausautdulivre.blogspo..
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Berceuse pour un pendu n'est pas la suite de la maison de Roza. Son contrepoint, plutôt, toujours aussi auto-biographique, racontant la vie peu banale de son auteur Hubert Klimko dans cette île singulière, l'Islande, où il n'est pas rare que les quatre saisons se rencontrent la même journée.
Le style du romancier polonais épouse ces changements climatiques incessants. On y passe du burlesque au drame, le temps de dire bonjour, en Islandais. le livre est court, il n'en est pas moins dense, curieux et sympathique, curieusement sympathique. Toutefois, l'effet de surprise ne joue plus et le roman se situe en deçà de la maison de Roza. C'est bien quand même.
Et puis Berceuse pour un pendu est surtout un très bel hommage à un ami disparu. Fou, peut-être, ou alors trop lucide. Klimko ignore où se situe la vérité, si tant est qu'elle existe. Nous, non plus.
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Récit plus ou moins autobiographique, commande, hommage, Berceuse pour un pendu est surtout un roman de l'errance, de la folie et de l'amitié.
Un sujet original, des personnages déjantés, une écriture de l'instant un brin poétique, et pourtant, il manquait l'alchimie qui m'aurait fait vibrer au son du violoncelle... Un bilan déconcertant pour un livre avec des qualités mais vite oublié.

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Voilà un étonnant roman qui m'est bien difficile de présenter !
Nous sommes en Islande et nous allons suivre 3 curieux huluberlus qui se sont trouvés en amitié. le narrateur, immigré polonais, est un poète qui s'invente toute sorte de métier pour survivre, comme celui de mime dans une ville qui n'en a jamais connu ! Il y a Boro, un croate, peintre de son état et homme excentrique qui joue de l'harmonica à une orque apprivoisée ! Enfin, on découvre Szymon, un autre polonais, violoniste de haut vol mais aussi souffrant d'une bipolarité qui le rend parfois fou.

Les 3 amis se retrouvent régulièrement pour des expéditions atypiques et rocambolesques quelque peu improbables. le narrateur se déguise en clown et finit par devenir mime. Ou alors, il improvise une peinture pour mieux la fourguer à un prix luxueux dans un café. Il tente de vendre des poèmes dans une armoire sous le nom de Hugo de Hugo.
Boro a la phobie du vert et se change en pelouse.
Szymon n'est pas en reste lui qui part se baigner... dans un champ de lupins bleus, semblable à un océan.

Nos trois compères vont trainer à Rekjavik et dans les environs. Ils iront faire peur à des voleurs de groseilles pour mieux se repaître de leur butin. Ils repeindront en vert et rose la statue d'un poète local. Ils se font des virées à Ikéa... pour le restaurant et ses hot-dogs ! etc...

Vous l'aurez compris, c'est un texte fort atypique dont il s'agit ici, oscillant entre absurde et poésie. Ce roman est en réalité d'inspiration autobiographique. Klimko retrace d'une certaine manière son exil dans l'ile islandaise et évoque tout particulièrement son amitié avec Szymon Kuran, un vrai violoncelliste célèbre, atteint de bipolarité et qui s'est suicidé en 2005 dans sa folie.

Et de fait, Berceuse pour un pendu est une sorte d'hommage à Szymon mais aussi à Boro, hommes à la fois burlesques et désespérés que l'exil ou la maladie fait souffrir.
En dehors de cette ode à l'amitié, le roman se révèle être également une réflexion sur le statut de l'exilé comme sur celui de l'artiste incompris. Les 3 amis sont des immigrés et peinent à trouver leur place. Déracinés, leur seul point d'ancrage est le trio qu'ils forment et les aventures loufoques qu'ils vivent. Leur statut d'artiste leur permet toutes les excentricités mais il n'en reste pas moins qu'ils demeureront anonymes, pauvres et incompris. Seul le narrateur trouvera sa voie en rencontrant la femme de ses rêves. Cela signifie-t'il que seul l'amour peur sauver ? La question est posée !

Je dois dire que ce roman m'a totalement déstabilisé ! Je ne suis pas vraiment adepte de l'absurde et je dois dire que j'ai eu des difficultés à rentrer dans le petit monde hors-norme des 3 personnages. POurtant, peu à peu, le lecteur se laisse embarquer sans plus chercher à comprendre et découvre un univers où les fous sont en liberté, où la désespérance fait loi tout en étant nuancé par l'ironie et l'humour présent dans diverses situations.

Un auteur surprenant à découvrir donc !
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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