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EAN : 9782714457219
310 pages
Belfond (01/10/2015)
4.03/5   260 notes
Résumé :
Traduit par Carla Lavaste


De l'Irlande des années 1920 au Maine des années 2000, en passant par les plaines du Midwest meurtries par la Grande Dépression, un roman ample, lumineux, où s'entremêlent les voix de deux orphelines pour peindre un épisode méconnu de l'histoire américaine.

Entre 1854 et 1929, des trains sillonnaient les plaines du Midwest avec à leur bord des centaines d'orphelins. Au bout du voyage, la chance pour que... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (73) Voir plus Ajouter une critique
4,03

sur 260 notes
L'amitié qui naît et se développe peu à peu entre Vivian Daly, quatre-vingt-onze ans, et Molly, dix-sept ans, est le thème principal de ce roman. J'ai beaucoup aimé ces deux personnages qui s'avèrent avoir beaucoup de points communs, contre toute attente, par-delà la différence d'âge et les apparences.

Molly et Vivian sont toutes les deux des orphelines et des descendantes de peuples qui ont souffert d'injustices.

Molly est une Penobscot, elle est une descendante des Indiens wabanaki. Les Penobscot habitaient le territoire qui est aujourd'hui l'État du Maine. Molly porte le prénom de « Molly Molasses, une célèbre Penobscot née l'année précédant la déclaration d'indépendance des États-Unis. »

« Molly Molasses avait vécu jusqu'à quatre-vingt-dix ans […] Non, ce n'était pas des « primitifs » comme l'attestait leur structure sociale, éminemment complexe. Bien qu'ils se fissent traiter de sauvages, même l'illustre général Philip Sheridan a dû admettre que « [les Blancs] ont pris leurs terres et se sont approprié leurs moyens de subsistance. C'est à cause de cela et en rébellion contre cet état de fait qu'ils nous ont déclaré la guerre. À quoi d'autre pouvait-on s'attendre ? » »

Tout au long de ma lecture, j'ai senti que Molly, en plus d'être orpheline, portait aussi en elle ce lourd héritage, cette colère, ce sentiment d'injustice et de spoliation.

Molly est en apparence une adolescente rebelle, condamnée pour vol à une peine de travaux d'intérêt général qu'elle effectue chez Vivian, mais elle est aussi une jeune fille passionnée, qui aime lire (elle a volé un livre Jane Eyre, héroïne à laquelle elle s'identifie) et qui a de solides convictions, du caractère : elle est végétarienne, s'intéresse à ses études lorsque son professeur M. Reed enseigne l'Histoire et la culture des Indiens d'Amérique. Il leur propose un devoir en lien avec ce sujet qui va captiver Molly et lui permettre de se rapprocher de Vivian en l'interviewant.

Vivian a dû, elle aussi, tout quitter après avoir tout perdu, comme les Indiens wabanaki. Elle est d'origine irlandaise et, d'après sa mère, les forces de la Couronne britannique, au moment de l'indépendance irlandaise, déterminées à écraser les rebelles, avaient fait sauter les lignes de train, "ce qui avait ruiné l'économie de la région." La famille de Vivian avait émigré aux États-Unis.

Devenue orpheline, Vivian a connu "le Train des orphelins" qui, entre 1854 et 1929, amenait les enfants seuls ou abandonnés dans le Minnesota ou le Kansas pour qu'ils trouvent une famille ou, à défaut de parents, un toit, de la nourriture, en échange de leur travail.

Le roman alterne les chapitres qui se déroulent en 2011 et ceux consacrés à l'enfance et la jeunesse de Vivian. D'une manière pudique, car elle a beaucoup souffert et a peur d'être submergée par des émotions qui l'empêcheraient d'être forte, de faire face, Vivian raconte à la première personne du singulier les moments marquants de sa vie.

Le récit de Vivian est poignant et, comme Molly, j'ai été émue en percevant ce qui se cachait sous la carapace de la vieille dame, qui ne s'appelait pas Vivian et a dû changer plusieurs fois de prénoms, en fonction des désirs des familles qui l'accueillaient.

« Molly sent son coeur se contracter, comme s'il était pris dans un étau. Que d'émotions cachées derrière ces quelques mots ».

En 1929, qui pouvait adopter Vivian, si ce n'est une riche famille en mal d'enfant. Ainsi, Vivian a eu enfin, après avoir connu une misère atroce, la sécurité matérielle. Mais comment être heureux, lorsqu'on porte en soi un si lourd passé ?

« J'ai quatre-vingt-onze ans et la quasi-totalité des personnes qui ont un jour fait partie de ma vie sont maintenant des fantômes », dit Vivian dès le début. Ce sera finalement Molly qui lui redonnera le goût de vivre.

Enfant, j'avais découvert l'histoire du train des orphelins grâce aux livres de Joan Lowery Nixon La Famille dispersée et La Famille réunie. C'est un sujet qui depuis m'intéresse et j'ai beaucoup aimé la manière dont l'évoque Christina Baker Kline en mettant l'accent sur l'amitié et la solidarité intergénérationnelle.

Je vous souhaite à tous un joyeux Noël! Une petite pensée pour ceux qui sont seuls, comme l'étaient Vivian et Molly avant que leurs routes ne se croisent.

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Le roman nous raconte l'histoire de ces trains qui ont sillonné l'Amérique depuis New-York jusqu'aux états du Midwest pour trouver des familles d'accueils à des milliers d'orphelins entre 1854 et 1929. Cette opération était menée par une oeuvre de bienfaisance protestante dont le seul défaut était de ne pas suivre le bon traitement des enfants après leur arrivée en famille d'accueil.
Le livre commence avec la jeune Niamh, 9 ans. En 1929, venue d'Irlande, vivant dans une extrême pauvreté avec sa famille. Son logement brûle et sa famille périt dans les flammes.
C'est ainsi qu'elle se retrouve dans le train des orphelins.
En 2011, nous la retrouvons très âgée, dans le Maine dans une vaste maison.
Elle accueille chaque jour Molly, une jeune fille obligée de faire des travaux d'intérêt général pour trois fois rien : un vol de livre à la bibliothèque. Molly est abîmée par la vie et placée en famille d'accueil.
Elles ont à peu près le même parcours à des dizaines d'années d'intervalle.
La vieille dame va lui raconter toute son aventure qui va à mon sens manquer de sel car, combien de fois n'ai-je pas voulu savoir comment elle en était arrivée à mener une vie aussi luxueuse au départ d'un rôle de quasi esclave dans une première famille d'accueil.
De plus, l'échange oral manque entre la jeune fille et la vieille dame.
Points positifs, la façon dont la Vivian Daily raconte est très vivante, ne manque pas d'humour. Elle nous présente les personnes qui ont accompagné le train avec beaucoup de bienveillance. Dommage qu'une fois les enfants pris en charge, un simple papier suffisait et on n'entendait plus parler d'eux.
Un roman très moyen pour moi avec quelques moments d'ennui.

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En 1929, la jeune Niamh Power a 9 ans. Elle débarque de son Irlande natale avec ses parents, frères et soeur dans l'espoir de trouver une vie meilleure à New York. Suite à un drame, Niamh devient orpheline et est placée comme de nombreux autres enfants à la Société d'aide aux enfants. Très vite, la petite-fille, avec une vingtaine d'autres enfants, embarque à bord d'un train appelé "train des orphelins". le but de leur voyage à tous : le Midwest, avec l'espoir là-bas de trouver une famille aimante en mal d'enfant.

En 2011, dans le Maine, Molly, 17 ans, doit faire des travaux d'intérêt général. La jeune fille, placée en famille d'accueil depuis l'âge de neuf ans, cultive un côté rebelle afin de mieux cacher ses fêlures. La vie, d'un autre côté, ne lui a appris qu'à compter sur elle-même. C'est donc de mauvais gré que la jeune fille se retrouve chez Vivian Daly, 91 ans, afin de débarrasser le grenier de son immense maison. Au coeur des cartons et des vieux objets, les deux femmes vont faire rejaillir de vieux souvenirs.

C'est un aspect étrange et peu connu de l'histoire des Etats-Unis qui est abordé dans ce très beau roman de Christina Baker Kline. "Le train des orphelins" relate en effet à travers la destinée de Niamh Power/Vivian Daly des faits réels mais souvent peu relatés dans les manuels d'Histoire : entre 1854 et 1929, ce sont jusqu'à 200 000 orphelins qui ont été conduits de la côte Est des Etats-Unis jusqu'aux plaines du Midwest, afin d'y trouver de nouveaux foyers. En cette époque de forte immigration, le but réel était bien entendu de nettoyer les rues des grandes villes comme New York de tous les orphelins et vagabonds qui pullulaient. Si certaines familles adoptaient de bon coeur ces enfants, beaucoup d'autres trouvaient là un moyen d'obtenir une main d'oeuvre gratuite et corvéable à merci. Il faut dire que la Société d'aide aux enfants n'étaient pas très regardante sur la probité et les conditions d'accueil de ces familles... Bon débarras, en somme.

L'histoire personnelle de Vivian Daly nous plonge donc dans la grande Histoire : le destin de ces orphelins tout d'abord, avec des histoires toutes différentes à l'issue parfois heureuse mais souvent malheureuse ; puis un tableau des plaines du Midwest meurtries par la Grande Dépression où la misère et le désespoir de certaines bourgades sont très bien reconstituées.
Au récit de Vivian se mêle celui de Molly, de nos jours. Elle aussi orpheline, elle-aussi marquée par une histoire familiale dramatique, la jeune fille est l'élément déclencheur qui nous plonge à ses côtés dans les souvenirs de Vivian. Les deux femmes, chacune à leur époque, chacune avec leur ténacité, sont en lutte face à l'adversité de la vie. L'évocation des origines indiennes de Molly, de ces peuples que l'on a spoliés de leurs terres puis cloîtrés ou exterminés, est un des passages également très fort du livre. L'amitié qui se tisse entre ces deux femmes nous offre des personnages extrêmement attachants et très beaux.

Récit à deux voix, ce roman sur la résilience, brillant et émouvant, généreux, rend un vibrant hommage aux déracinés, à ceux qui ont tout perdu, famille et terres, et qui du jour au lendemain, doivent se décider en une seconde sur ce qu'ils souhaitent emporter avec eux. Partir avec l'essentiel en gardant pour seul richesse ces fantômes qui nous poussent toujours de l'avant.
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Ce roman historique romancé nous conte l'histoire des trains d’orphelins dans les années 20, des enfants de tous âges et des deux sexes, seuls au monde, expédiés de New- York dans le Midwest après avoir été ramassés dans les rues , tels des déchets, envoyés aussi loin que possible, hors de vue comme des ordures flottant sur une barge.
.

Entre 1854 et 1929 ces trains sillonnaient les plaines du Midwest...

Une jeune irlandaise Vivian Daly venue avec sa famille tenter le rêve américain en 1929 ( comme beaucoup de ses compatriotes ) , perd lors d'un grave incendie : parents, frères et soeurs .


Vivian, âgée de seulement neuf ans sera alors placée , au bout du voyage par une association d'aide aux enfants trouvés.

Elle vivra nombre d'expériences douloureuses : mal nourrie , dans la solitude et la peur , le manque d'affection à la merci de familles qui ne voyaient en elle , souvent qu'une main d'oeuvre gratuite ..

C'est son histoire entre présent et passé que Vivian , maintenant âgée de 91 ans , veuve dans le Maine conte à Molly, 17 ans , ado rebelle orpheline , à l'enfance dévastée , placée par le juge en guise de travaux d'intérêt général afin de nettoyer le grenier de Vivian où sont entreposés ses souvenirs de jeunesse .....
Ce roman ressemble à une sorte de conversation ininterrompue.
Contre toute attente se noue entre ces deux héroïnes émouvantes aux destins abîmés une amitié improbable ....

La narration alternée entre 1929 et 2011, est un peu impersonnelle.
Quelques longueurs gâchent le tout même si la lecture est facile.
La fin est surprenante ....
«  Le-train des orphelins » est inspiré de l'histoire familiale du mari de Christina Baker Kline .
Un aspect étrange et peu connu de l'histoire des Etats - Unis .
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1929 - Niamh, petite orpheline irlandaise expatriée aux cheveux roux flamboyants, passagère parmi tant d'autres enfants de ce "train des orphelins", parcourt un chemin bien plus escarpé et endure un destin beaucoup moins pétillant que celui "d'Anne, héroïne du livre de Lucy Maud Montgomery "Anne... la Maison aux pignons verts."

2011 - Molly, dix-sept ans, placée en famille d'accueil dans le Maine, doit effectuer des heures de travail d'intérêt général pour avoir volé un vieux livre dans une bibliothèque.
Niamh (devenueVivian), âgée aujourd'hui de plus de quatre-vingt-dix ans, propose à Molly de l'aider à ranger son grenier pour s’acquitter de sa dette. Les objets entassés depuis des années dans les cartons ravivent les souvenirs de la vieille dame...

J'ai tellement aimé cette histoire que je pourrais la lire une seconde fois si je n'avais pas une PAL qui ne cesse de s'accroître. L'écriture de Christiana est agréable, fluide, juste.
Même si cette fiction est terriblement émouvante, qu'elle flirt avec la misère humaine, la pauvreté et la crasse, l'histoire n'est jamais mièvre ni pathétique. L'alternance entre deux époques rend la lecture encore plus dynamique et donne, au fil des pages, de plus en plus de corps aux personnages. Je suis toujours fascinée par ces auteurs talentueux, capables d'une telle prouesse.
Mais, que vais-je lire après ça ?
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Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
Qu'elle est misérable votre enfance quand on se dit que personne ne vous aime ou n'a envie de s'occuper de vous, lorsqu'on est toujours l'étranger qui contemple du dehors ce qui se passe à l'intérieur. J'ai l'impression d'avoir dix ans de plus que mon âge. J'en sais trop. J'ai été témoin du pire dont sont capables les gens, je les ai vus désespérés et égoïstes, et le fait d'avoir vécu cela m'a rendu méfiante. Alors j'apprends à faire semblant, à sourire et à hocher la tête, à faire montre d'une empathie que je ne ressens pas. J'apprends à me fondre dans la masse, à ressembler à tout le monde, alors même qu'à l'intérieur je me sens brisée.
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Dina roule des yeux en permanence, marmonne entre ses dents, critiquant les innombrables écarts de Molly (qui n’a pas rangé son linge propre, a laissé un bol dans l’évier, ne se donne pas la peine de { faire son lit), toutes choses qui caractérisent les gauchistes et concourent à mener le pays à sa perte.
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Je voulais juste dire que ce qui est arrivé aux Indiens est exactement comme ce qui est arrivé aux Irlandais quans ils étaient sous la coupe des Anglais. Le combat était inégal. On leur a volé leurs terres, leur religion a été interdite et on les a forcés à se soumettre à une force étrangère. Qu'il s'agisse des Irlandais ou des Indiens, dans les deux cas, c'est injuste.
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CES ENFANTS, DE TOUS ÂGES ET DES DEUX SEXES,
SONT SEULS AU MONDE…
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Ralph aussi a essayé de se focaliser sur ses bons côtés. Il est comme ça, Ralph. Il voit le bien même là où il n'est pas. Une part d'elle-même lui est reconnaissante de cette foi qu'il place en elle, mais, malgré tout, elle ne lui fait pas totalement confiance. C'est presque mieux avec Dina parce qu'elle au moins, ne fait pas mine de vouloir cacher ses soupçons.
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