AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Quality Land tome 1 sur 2

Juliette Aubert-Affholder (Traducteur)
EAN : 9782330171049
384 pages
Actes Sud (05/10/2022)
4.04/5   186 notes
Résumé :
Bienvenue à QualityLand ! Dans le futur, tout fonctionne à merveille : les algorithmes se chargent d’optimiser le travail, les loisirs et les relations. QualityPartner sait qui te correspond le mieux. Ton véhicule autonome sait où tu veux aller. Et si tu es inscrit sur The Shop, on t’envoie tous les articles que tu désires sans que tu doives les commander. Plus personne n’est obligé de prendre des décisions difficiles – car à QualityLand, il n’y a qu’une seule répon... >Voir plus
Que lire après Quality LandVoir plus
Unity par Bangs

Unity

Elly Bangs

3.98★ (122)

84K par Webb

84K

Catherine Webb

2.59★ (123)

Bonheur[TM] par Baret

Trademark

Jean Baret

3.64★ (520)

3 tomes

Alfie par Bouix

Alfie

Christopher Bouix

4.12★ (421)

Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
4,04

sur 186 notes
Peter Chômeur vit à Quality Land, dans un avenir très proche, ou plutôt il vivote.
Pourtant à Quality Land tout est parfait dans le meilleur des mondes (si cette formule vous dit quelque chose, cela n'est pas fortuit). En effet, la vie des individus est entièrement encadrée, contrôlée par des algorithmes qui savent tout de vous et vous propose le meilleur partenaire compte tenu de votre profil, vous propose les produits qui vous conviennent le mieux et d'ailleurs vous les fait livrer par drone avant même qui vous y ayez pensés, qui peut vous faire voir la vie en rose grâce à des lentilles de contact connectées… Bref, le rêve sauf pour les Inutiles dont fait partie Peter.
Un Inutile ?
A Quality Land, les humains sont classés en différents niveaux selon des critères aussi variés que : état de santé, métier, revenus, ponctualité, amis, gênes, esprit critique, réactivité des réponses sur les réseaux sociaux, sens de l'humour…
Plus votre niveau est proche de 100, plus vous êtes bien traité.
En dessous de 10, vous êtes un inutile. Peter a un niveau 9… autant dire qu'il ne compte pas.
Sur fond d'élections présidentielles opposant Conrad Cuisinier, candidat populiste à John of Us, androïde candidat du parti progressiste, perturbées par les actes terroristes du groupuscule « Les briseurs de machines », Peter, se décide à prendre sa vie en main quand The Shop, se fiant à son profil, lui adresse un vibromasseur rose en forme de dauphin…
Grâce à l'aide d'amis (Et oui il en a même s'ils sont assez improbables) Peter va essayer de régler son problème.
Sur un ton très léger Marc-Uwe Kling dénonce dans cette dystopie très, trop proche de notre monde, le tout algorithme qui envahit nos vies. La dénonciation est très efficace et comme l'auteur pousse les curseurs à fond, c'est très drôle.
Hâte de lire la suite..
« Vivons-nous dans une dictature aux méthode si subtiles que personne ne remarque que nous vivons dans une dictature ? Il découle la question suivante : est-ce une dictature si personne ne remarque que c'en est une ? Si personne ne se sent privé de liberté ? Or la liberté n'est pas interdite sur Quality Land. Elle est tout au plus « momentanément indisponible ». le vieux baille. « Sais-tu pourquoi on appelle ça la Toile ?
-Parce qu'on est prisonnier dedans, dit Peter. »
Commenter  J’apprécie          293
A Quality land, tout est de qualité (évidemment !). Les superlatifs sont expressément demandés. le numérique, les robots et autres intelligences artificielles sont ultra présents pour satisfaire le client au mieux (et même plus). Mais quand Peter Chômeur reçoit un étonnant cadeau de la part de The Shop, le magasin en ligne qui livre des articles censés correspondant au client sans que celui-ci le commande, il ne comprend pas et se heurte à un mur quand il veut le retourner. Il se lance alors à la recherche de la personne responsable de cet envoi. Mais y a-t-il vraiment une personne ?

On suit trois personnages : Peter Chômeur, un homme tout ce qui a de plus banal, plutôt médiocre qui n'est pas particulièrement enchanté par ce monde tout-automatisé. Martyn Comité-Directeur qui n'en peut plus de sa femme mais qui a pas mal de chose à se reprocher mais être le fils de Bob l'aide un peu. Il y a John of Us, un robot qui se présente en tant que candidat à la présidence de Quality Land. Sous couvert d'humour et d'avancée technologique, l'auteur ne se gêne pas pour égratigner tous les sujets sensibles : la politique, l'amour, le travail. Les relations humaines, les sentiments n'ont pas cours ici , tout est décidé par les machines, les algorithmes. Et Marc-Uwe Kling est très doué pour raconter ce mélange de genres. Il y met beaucoup d'humour, peut-être un poil trop mais ça ne m'a pas gêné. Juste les encarts publicitaires sous fond noir, parfois un peu too much mais j'ai passé un bon moment avec Quality Land. J'ai adoré la scène où Peter fait le GPS à une voiture intelligente. Ce roman s'annonce comme le premier d'une série. Curieuse de lire la suite, ça promet ! (Ne pas s'arrêter à la couverture qui pourrait faire penser à un autre genre de roman...!)
Merci aux éditions Actes Sud et à Masse Critique pour cette lecture qui m'a fait passer un bon moment.
Commenter  J’apprécie          280
Bienvenue à Quality Land, la plus extraordinairissime des villes ! Bienvenue dans une ville où le moindre de vos désirs peut devenir réalité, où vous obtenez le job qui correspond le mieux à vos capacités, où vous partagez la vie de la personne qui vous correspond le mieux. Bref, bienvenue au paradis !

Mais si on creuse un peu, Quality Land a peut-être quelques défauts. En tout cas, c'est ce que pense Peter Chômeur, surtout le jour où il reçoit un canard vibromasseur rose et qu'on lui dit que cela correspond parfaitement à ce qu'il désire à ce moment de son existence. Il a beau être conciliant, là, cela ne va plus. Et pourtant, nous, lecteurs, nous pouvions lui dire dès le début que quelque chose n'allait pas. Comme dans certains épisodes de la série Black mirror, la vie des habitants de ce pays est dirigé par les I.A. et les réseaux sociaux. On ne se fie plus aux indices de la vie réelle, mais aux avis proposés par les autres habitants et, surtout, à ceux qu'imposent plus ou moins les sacro-saints algorithmes. Tout passe par eux : le choix de la nourriture comme celui de sa future compagne. Jusqu'à l'absurde : le canard rose. Ce système est-il donc si infaillible que cela ?

En plaçant son roman sous le signe de l'humour, Marc-Uwe Kling a pris de gros risques à mon avis. Pas facile de faire rire, surtout en SF. Fredric Brown et Terry Pratchett sont des maitres dans ce domaine, mais même eux présentent un bilan inégal. Certains de leurs textes déclenchent de véritables fous rires, d'autres arrachent un léger rictus. Et cela dépend aussi du pays. Reprenons Pratchett : en Grande-Bretagne, c'est un véritable phénomène, avec des tables entières qui lui sont consacrées en librairie (enfin, de son vivant : c'est peut-être moins le cas de nos jours, je ne suis pas allé vérifier) ; en France, par contre, malgré la présence d'une grande communauté de lecteurs accrocs, ce n'est pas la même folie. Dans le pays de Molière, justement, cette année, Yann Bécu, avec L'Effet coccinelle, a réussi à m'amuser, mais avec des baisses de tension en cours de route. Et alors, qu'en est-il de ce roman allemand ?
Eh bien, je l'ai trouvé gentillet, mais à réserver aux lecteurs qui ne sont pas habitués aux récits de SF. Parce qu'il n'offre rien de nouveau sous le soleil pour les autres. Les méchants algorithmes, les méchants politiciens, le gentil loser, le gentil geek genre professeur Nimbus (en plus paranoïaque), la belle aventurière. C'est quand même rempli de clichés. Mis bout à bout, ils forment une histoire agréable à lire quand on a rien d'autre à faire et qu'on laisse son cerveau tourner un peu à vide. Quality Land est bien dans l'air du temps : il critique sans mesure les GAFAM, ainsi que la politique. Soit ! Mais c'est sans réel contenu et, surtout, sans réelle proposition. Quand je pense à Collisions par temps calme de Stéphane Beauverger que je viens de lire, le grand écart est tellement évident qu'il en est douloureux. Évidemment, les deux récits ne jouent pas dans la même catégorie, mais tout de même, combien la novella de Beauverger est tout en finesse et en subtilité et aborde des problèmes, nous offrant des pistes, quand le roman de Kling est en tout en force et en gros sabots, imposant une vision simpliste et grossière.

Quality Land a été un succès dans le monde (« plus d'un million de lecteurs à travers le monde ») selon son éditeur, je veux bien le croire, car il est consensuel et sans grosse prise de risque. Un roman qui ne restera pas dans les annales. En tout cas, pas dans les miennes.

Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
Commenter  J’apprécie          220
Intelligent, drôle, moderne, léger, politique et même philosophique !

Peter et "Le Guide" nous entraînent dans l'univers étrange et pourtant familier de Quality Land : pays foisonnant de technologies, de classements, d'encadrement... Nous découvrons ensuite John of Us, Martyn, Denise, Calliope, Kiki, le Vieux... autant de personnages plus ou moins humains qui vont remettre en question le fonctionnement tellement normé de Quality Land, chacun.e avec leurs raisons, leurs façons, leurs armes, leurs visions, leurs émotions...

Quality Land est un roman de science-fiction et d'anticipation, axé autour des technologies de l'information et de la robotisation. Il m'a fait penser aux séries "Black Mirror" et "Made for Love", et, évidemment, à "1984" (LA référence en la matière - que je conseille vivement de lire avant Quality Land car Marc-Uwe Kling y fait plusieurs fois références). L'auteur fait aussi beaucoup de clins d'oeil à la culture "Pop-Geek" des années 1990 à 2010.
Marc-Uwe Kling pousse les avancées technologiques à leur paroxysme, et envisage ce que cela entraînerait en matière de changements sociaux, historiques, politiques et sur le développement des individus (et leur régression...). Certaines élucubrations futuristes en 2017 se sont déjà concrétisées (ChatGPT par exemple) et d'autres sont en cours de développement dans certains services de R&D...

J'ai trouvé Quality Land très rythmé, dans le style d'écriture mais aussi dans la narration, grâce aux chapitres courts et aux changements de protagonistes, de lieux, d'enjeux, de catégories sociales, etc. Cela peut-être déroutant de passer d'une sphère à l'autre, mais cela m'a beaucoup plu ! le guide personnel (quelques pages d'explications entre certains chapitres narratifs) permet de donner des précisions utiles sur l'univers de QualityLand, en dépersonnalisant les excès de zèle, les absurdités et critiques de cette éventuelle société. Et lorsque ce n'est pas le Guide qui nous écrit, nous avons droit à des "coupures pub" entre deux chapitres. Ces derniers étant mis en page "blanc sur noir", ce que je trouve assez astucieux (et facilitant la lecture !)
Commenter  J’apprécie          170
Peter Chômeur vit à Quality Land, nommé ainsi par les meilleures sociétés de communication du pays pour assurer une vie heureuse et pleine de consommations à tous ses habitants. La vie quotidienne est gérée par les intelligences artificielles, qui vous procurent autant les partenaires amoureux les plus adaptés, que tous les produits dont vous avez besoin, avant même d'en avoir conscience.

Mais un jour, Peter reçoit un vibro dauphin rose. Et il est absolument persuadé qu'il n'en a pas besoin. Il se fait une affaire d'honneur de retourner l'objet indésirable au magasin, devant pour ce faire affronter les plus grandes entreprises du pays et leurs algorithmes infaillibles.

Le thème des algorithmes et de l'intelligence artificielle explose en ce moment dans le domaine de la science-fiction. Il faut dire que les percées récentes soulèvent de nombreuses questions, et qu'elles ont été commercialisées avant qu'on ait trouvé le temps d'y répondre.

Mais j'ai trouvé ce roman assez léger sur le sujet. Certes, il y a une pointe d'humour qui fait que le livre ne se prend pas trop au sérieux. Mais Quality Land parle d'un monde où les algorithmes viennent seulement d'arriver, avec des habitants qui ont encore conservé leurs anciennes habitudes, la prospective est donc à très court terme.

La dénonciation des dérives est légère aussi : après tout, le héros ne cherche finalement qu'à pouvoir éditer son profil et ses préférences lui-même, sans vraiment remettre en cause le système. On a vu mieux comme Spartacus.

Le livre reste divertissant, mais dans le même thème, je préfère largement un livre comme vie[tm] de Jean Baret qui va beaucoup plus loin dans le raisonnement et les possibles implications des nouvelles technologies dans nos vies.
Commenter  J’apprécie          160

Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
"Alors ? Est-ce que vous pouvez déjà nous dire ce que ce sera ?"
Le gynécologue regarde l'écran.
"Oui, bien sûr. Si vous voulez déjà le savoir. Certains parents préfèrent que ce soit une surprise.
- On veut savoir, n'est-ce-pas, Martyn ?"
Martyn marmonne quelque chose d’incompréhensible, mais acquiesce. La journée a été longue. Il est fatigué, il veut en finir au plus vite.
"Alors, ce sera quoi ?" demande Denise.
Le médecin se racle la gorge. Puis il dit : "Ce sera sans doute une travailleuse-du-sexe toxicomane sans contact avec sa famille, avec une tendance dépressive et un engouement marqué pour les vieilles comédies romantiques avec Jennifer Aniston". (p. 194)
Commenter  J’apprécie          50
Le porte-parole du gouvernement Reginald Esthéticien a salué l'introduction de la journée de cinq heures légales de travail comme un grand pas pour la civilisation. Le syndicat patronal se félicite lui aussi de compromis obtenu. La critique vient du candidat à l'élection présidentielle du parti progressiste. John of Us a objecté qu'il ne peut s'agit d'une amélioration pour les employés puisqu'en parallèle à l'introduction de la journée de cinq heures, on a réduit le nombre d'heures d'une journée de 24 à 10. Interrogé sur la question, Reginald Esthéticien a répondu : "ce sont là des finasseries arithmétiques que seule une machine à calculer peut comprendre. C'est trop subtil pour moi. Je ne comprends pas non plus la critique selon laquelle la charge de travail aurait augmenté significativement depuis l'introduction de la semaine de 10 jours. Il y a toujours deux journées de libre par semaine ! (p. 86)
Commenter  J’apprécie          31
Il y a une question que tu devrais te poser, dit le vieux. Vivons-nous dans une dictature aux méthodes si subtiles que personne ne remarque que nous vivons dans une dictature ? Il en découle la question suivante : est-ce une dictature si personne ne remarque que c'en est une ?
Commenter  J’apprécie          101
Chers humains, tout le monde parle d’un marché du travail en crise. Mais ce n’est pas une crise qu’on peut surmonter. Traiter les symptômes ne sert à rien. Vouloir le plein emploi est un mensonge. Cela n’arrivera plus jamais. Au contraire : le numérique, l’automatisation et la rationalisation suppriment de plus en plus d’emplois. Dans un autre système économique, ce serait une bénédiction ! Mais, dans le système actuel, tout le monde est forcé de se battre pour des emplois de plus en plus rares. De ce fait, on rétablit des formes d’exploitation et d’oppression qu’on croyait dépassées depuis longtemps.
Commenter  J’apprécie          40
- J'avoue que c'est plus difficile que ce que j'avais prévu, dit John.
- Quoi exactement ? demande Aicha.
- De trouver une réponse à la question de Bertrand Russell.
- Qui ? demande Tony ?
- Un philosophe anglais décédé, dit Aicha. Il a dit : "La question aujourd'hui, c'est de savoir comment persuader l'humanité de consentir à sa propre survie."
- C'est étonnamment difficile"; dit John. (p. 222-223)
Commenter  J’apprécie          20

autres livres classés : dystopieVoir plus
Notre sélection Imaginaire Voir plus


Lecteurs (455) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4569 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..