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EAN : 9782913904101
235 pages
La Chambre d’échos (04/05/2001)
2.5/5   3 notes
Résumé :
Ce livre est le bilan des effets d’une surdité de perception tardivement diagnostiquée. L’auteur mêle à la relation de ses expériences traumatisantes l’analyse des situations affrontées et des solutions qu’il met alors en œuvre. Dans sa lutte quotidienne pour «entendre comprendre» les autres et « combler les blancs » de leurs mots, il tisse son propre système de perception. Par-delà la solitude et l’angoisse, il réinvente sa participation au monde, il s’y fond. Il y... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Auguste est né à moitié sourd.
Il est un peu différent de ses camarades
qui parlent pour un oui pour un non.
Il a souvent la tête ailleurs.
On l'a cru bête, dans la lune
mais c'est qu'il entendait très mal
au milieu du brouhaha des voix.
Il était noyé dans un nuage de blanc...
cherchant souvent les mots qui lui avaient échappé
faisant souvent répéter deux fois voir trois
ce qui a tendance à agacer...
Alors il hésite et se met en retrait...
Voila la vie quotidienne d'Auguste.
Et aussi la vie de l'auteur, Georges Knaebel, qui fait partager
son handicap  mais donne aussi, sous la forme d'un essai,
les clés pour le surmonter...
L'analyse de la surdité y est très pointilleuse
peut-être un peu trop pour un lecteur lambda
qui ne vit pas au pays de la "malentendrie"
mais le voyage vaut bien le détour.
Brouhaha, un essai qui devrait faire du bruit.
Je remercie Babelio, Masse critique
et les éditions La chambre d'échos pour cette découverte
en avant première.
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Je viens de terminer " Brouhaha' de Gorges Knaebel.
Je l'ai lu parce que les sujets sur le handicap m'intéressent et que je suis en général très admirative des personnes qui dépassent ces difficultés qui paraissent insurmontables à nombre d'entre nous.Sur un sujet analogue j'avais beaucoup apprécié "le cri de la mouette" d'Emmanuelle Laborit, biographie de cette jeune comédienne sourde ou le roman de David Lodge "La vie en sourdine" drôle, fin et subtil.Ici rien de tel: L'ouvrage est très froid, très clinique, l'auteur n'est jamais vraiment sympathique.
Et si on compatit à la réalité qu'il décrit en parlant, soit à la première personne, soit en se donnant le rôle d' Auguste, le compagnon bête et maladroit du clown blanc,(Belle figure de style d'ailleurs) on est rarement dans l'empathie.
La 4ème de couverture est d'ailleurs assez trompeuse. Cet écrivain a réussi , apparemment, à réaliser une belle vie"Étudiant, en sociologie, doctorat en urbanisme. Voyages en Afrique et en Amérique latine, trilingue, féru de traduction, séjours de recherche(..) au Brésil, Enseignant(....)Mais comment a t il pu accomplir tout cela avec un handicap aussi sévère que le sien? Georges Knaebel n'est pas appareillé. En fait, il multiplie intelligemment toutes les stratégies qui lui permettent de contourner son handicap.Je pense donc qu'il aurait pu nous expliquer comment il a réussi vraiment à tout mener de front. Mais il n'y a rien dans le livre qui nous explique ce magnifique parcours,rien de significatif non plus sur son épouse, son fils ( qui ont dû quand même apaiser un peu son chemin de croix ?) A peine quelques mots sur ses copains - avec qui il arrive enfin à oublier plus ou moins son handicap, pourtant -)
Tout le livre (touffu : 331 pages) est concentré sur la "surdité de perception" qui occulte toute sa vie. Toutes ses difficultés sont très bien décrites. le plus intéressant pour moi a été la prise de conscience de notre indifférence au mal être de la personne sourde à laquelle nous ne prêtons - c'est certain- pas la même qualité d'attention qu'à une personne aveugle ou paralysée, car la surdité est un handicap moins perceptible.
Ce livre n'est que souffrance et mal être.C'est le cri de toute une vie de douleur d'un écorché vif.
Il est intéressant par ce côté très analytique du ressenti et nous percevons vraiment la souffrance de la personne en situation de handicap.Je souhaite seulement à Georges Knaebel d'écrire un second livre où il pourrait nous parler des bonheurs qu'il a vécus dans sa vie de travail, de voyages et d'études. J'espère qu'il aura su les apprécier.
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'Brouhaha' est l'analyse de la surdité de l'auteur Georges Knaebel. Dans cet essai autobiographique, le personnage d'Auguste a été créé pour mettre à distance les expériences vécues par l'auteur. A mon goût, le résultat est un peu spécial, même si je comprends que cette démarche a été nécessaire à l'écrivain.
Ce livre transpire le mal-être et la souffrance, et sa lecture m'a été très difficile. Pendant des pages et des pages, on traverse la peine que peut vivre un malentendeur qui n'est pas complètement sourd, qui ne présente pas un handicap visible et dont la surdité a été découverte tardivement. Son entourage a donc d'abord pensé qu'Auguste était un peu "ebn" (étourdi, bête et naïf). Pour autant, une fois le handicap découvert, l'étiquette d'ebn n'a pas disparu. Et personne dans l'entourage d'Auguste ne semble se montrer compréhensif ou aidant. On finit par se demander dans quelle misère l'auteur est-il né pour n'avoir absolument personne autour de lui capable de montrer un peu de compréhension. Ainsi, demander à quelqu'un de répéter ce qu'il a dit devient une véritable torture, la personne en face d'Auguste finissant toujours par s'énerver ou tourner les talons. Et là, je m'interroge : on apprend dans cet écrit qu'Auguste a un travail, une femme et un enfant. Il y a donc tout de même bien des personnes qui l'ont aimé tel qu'il est. Alors pourquoi ce silence à leur sujet ? Pourquoi tant de noirceur, d'amertume et même de "misérabilisme" ? Mon regard est sans doute dur car c'est bien toutes les difficultés traversées dans le brouhaha de nos paroles que l'auteur "gracieux de la feuille" a voulu relater ici. Mais au fil des pages, on n'en peut plus, l'auteur se répète, l'ennui s'installe, et on attend, enfin, une petite éclaircie parmi toutes ces lamentations, car sans éclaircie, la vie n'est pas possible ! le suicide est d'ailleurs abordé dans cet ouvrage.
Enfin, le soleil finit par arriver timidement dans les toutes dernières pages du livre, et je n'en pouvais plus de l'attendre ! Auguste semble enfin s'accepter, mais on sent encore que ce n'est pas tout à fait ça. Pour ma part, je pense que j'aurais arrêté bien plus tôt ma lecture si je ne m'étais pas entêtée à espérer cette éclaircie finale, qui m'a tout de même laissé sur ma faim. Ce livre reste donc complexe et pénible, probablement comme la vie vécue par l'auteur...
.
.
Le brouhaha de vos voix
Me laisse tout pantois
Ce tintamarre me rend coi
Je me sens de guingois

Les adultes restent sourds
A ma détresse et mon émoi
Ils me jouent des tours
Leurs bras ne s'ouvrent pas

Je ne suis pas une bête
J'ai bien toute ma tête
Je suis gracieux de la feuille
Je vous ai tous à l'oeil

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Plus tard, lorsque j'ai entrepris quelque analyse, j'ai caressé l'espoir secret que la surdité aurait résulté d'un traumatisme enfantin ; je le chercherais, je le trouverais, je le comprendrais, ô miracle de la conscience !, d'un coup j'entendrais comme tout le monde... Je n'ai pas découvert le traumatisme (sans compter que les analystes n'ont pas compris qu'avant l'oedipe, j'étais sourdingue).
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Alors Auguste se réfugie de dépit dans la plaine, près des hauts saules. Il regarde et compte les pneus qui se balancent sur les eaux brunes de la Moselle à l'automne. Tout n'est que pneu. Il n'est qu'un pneu. De temps en temps une mouette s'y pose et se repose. Une carpe joue à le faire tourner. Il aimerait tant être fait exactement comme les autres. Et il a maintenant de surcroît le dépit de vouloir être comme les autres, de ne pas avoir le courage d'être ce qu'il est.
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Les mots en phrases veulent que je comprenne ce qu'ils disent, mais il y a des blancs et aussi, sur des petits ou de gros bouts de mots, des crachouillis, du brouhaha, un plaf ! morne, un rauque insupportable, il y a ces absences, ce quelque chose qui doit être là mais que je ne saisis pas, un fantôme est entré dans la tête, il y rôde et je tourne en rond à sa poursuite.
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Un malentendeur qui n'a pas les yeux grand ouverts, ça n'existe pas
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