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Je suis devenu rapidement un grand fan du norvégien Karl Ove Knausgaard, dès le premier tome de sa série autobiographique Mon combat. Les trois tomes suivants m'ont emballé, chacun pour une raison différente. C'est que je peux facilement m'identifier au protagoniste (l'auteur lui-même) ou du moins à quelques unes des difficultés qu'il rencontre sur son chemin. Hélas, le cinquième opus n'a pas réussi à me rejoindre comme les quatre premiers avaient su le faire. Remarquez, je n'ai pas détesté, loin de là, et ça ne me détournera pas de lire le prochain et dernier tome.

Pourtant, le début de Comme il pleut sur la ville m'a replongé avec joie dans cette série, j'y retrouvais la même ambiance, le même protagoniste qui découvre le monde, qui cherche un sens à sa vie. Karl Ove est maintenant un jeune adulte, il voyage en Europe mais, rapidement sans le sou, il doit rentrer sur le pouce. de retour en Norvège, il s'installe chez son frère, commence des cours en littérature à l'université… Puis… eh bien… c'est là qu'il m'a perdu. Des rencontres d'un soir, des beuveries, dont j'avais eu des aperçus dans les tomes précédents mais en plus petites doses.

Mon attention s'est ravivé quand Karl Ove participe à des séminaires, parle littérature avec d'autres jeunes étudiants. Même si la majorité des auteurs norvégiens ou scandinaves dont ils discutent me sont inconnus (j'ai vérifié, la plupart ne sont pas traduits en français, guère plus en anglais), j'ai aimé baigner dans cette atmosphère.

Puis, un travail d'été comme gardien dans un hôpital psychiatriques, d'autres cours, d'autres rencontres entre amis ou des conquêtes féminines qui ne semblaient mener nulle part. Je me suis un peu ennuyé. Je comprends que ce cinquième tome relatait un pan de la vie de l'auteur où, jeune adulte, il commence à écrire, cherche son style et, surtout, devient véritablement un homme. Il fait des erreurs, apprend d'elles, un peu comme tout le monde. Seulement, à trop faire d'erreurs, le Knausgaard perd un peu ma sympathie. Et puis, cette lecture me semblait un peu trop longue à mon goût. Néanmoins, j'ai hâte au sixième et dernier tome, voir comment tout ça va se terminer.
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Karl Ove Knausgaard m'a mis K.O. debout. Il raconte en 836 pages 14 ans de sa vie, de l'âge de 19 ans, quand il intègre l'académie d'écriture, jusqu'à ses 33 ans. Mais son livre est à la littérature, ce que l'ascenseur est à la musique...

A 19 ans, Knausgaard boit et se conduit comme un immonde connard. Il vomit, baise, joue de la musique comme un manche, et est infidèle. Il estime qu'il n'est pas reconnu par le monde à sa juste valeur et que tout ce qui lui arrive ne prend pas en compte son immense talent.

A 25 ans, Knausgaard boit et se conduit comme un immonde connard. Il vomit, baise, joue de la musique comme un manche, et est infidèle. Il estime qu'il n'est pas reconnu par le monde à sa juste valeur et que tout ce qui lui arrive ne prend pas en compte son immense talent.

A 33 ans, Knausgaard boit et se conduit comme un immonde connard. Il vomit, baise, joue de la musique comme un manche, et est infidèle. Il estime qu'il n'est pas reconnu par le monde à sa juste valeur et que tout ce qui lui arrive ne prend pas en compte son immense talent.

Accessoirement, il avoue que les femmes qui partagent sa vie épisodiquement sont merveilleuses et dignes d'éloges. Normal, elles sont amoureuses de lui. Mais lui s'en cogne. Il se contemple le nombril et se masse la couenne de contentement. Il perd ses grands-parents maternels et son père qu'il craint et dont il a hérité l'alcoolisme.

En fait tous les événements sont accessoires dans la vie de Karl Ove Knausgaard. Tout est anecdotique. Tout est fatuité et vacuité. Inutile et pusillanime. Il est mesquin et immature, à 19, 25 ou 33 ans. Eternel ado qui sait qu'il a une belle gueule et trouve sa vie tellement chouette qu'il lui consacre 6 tomes gigantesques, se prenant pour un Joyce proustien, ou un Proust joycien... Il n'aime que lui.

Le début est assez déroutant, rythmé et plutôt accrocheur. On n'atteint pas des sommets, mais c'est sympa. Style simple, mais efficace. Vocabulaire assez basique, quotidien, avec des descriptions convenues et des figures de style très cliché. En fait, c'est exactement ce qui lui est reproché à l'académie d'écriture. Mais cela n'évolue pas au cours du livre, qui commence rapidement à tourner en rond. Les répétitions abondent.

J'ai longtemps cru que Knausgaard allait donner une dimension universelle à son roman. Peinture de la jeunesse désoeuvrée. Quête de sens. Jeunesse alcoolisée. Délitement des valeurs. Perte des repères et manque d'un père. Etc. Cela aurait pu le faire. J'aurais même pu me reconnaître dans certains tableaux. Mais rien de tout cela n'est mené à terme. Superficiel à l'extrême. Nombriliste jusqu'à plus soif, Knausgaard ne parle que de lui, de ses petites misères qu'il sanctifie, de ses petits problèmes banals et minables dont il fait grand cas.

Cela aurait pu être plus court, clairement. 50% au bas mot. Mais cela n'aurait pas sauvé le livre du naufrage à mes yeux. Car il est creux, vide, dépourvu d'enseignement et sans la moindre tension, reflet de l'ego démesuré d'une personne immature, manquant d'empathie et incapable de se remettre en cause et de se pencher réellement sur ses problèmes, ce que laisserait supposer le titre générique de la série: Min Kamp, Mon combat... titre qui rappelle un célèbre Mein Kampf. Quel combat? Contre quoi? On ne sait pas, car il ne se bat jamais, mais se laisse porter par ses dérives. On n'a jamais l'impression qu'il se batte.

Je m'arrêterai à un seul des 6 tomes (même s'il semble qu'il y en a de meilleurs dans le tas), non sans remercier Masse Critique de janvier 2019 et les éditions Denoël.
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Karl Ove Knausgaard, pour ceux qui ne le connaîtraient pas, a entrepris de raconter sa vie, toute sa vie et rien que sa vie, en six volumes. J'avais lu, sidérée et captive, les deux premiers livres, abandonné les troisièmes et quatrièmes parce qu'à leur lecture ne se reproduisait pas l'envoûtement éprouvé précédemment. Ils étaient consacrés à sa petite enfance puis son adolescence et ça ne m'intéressait pas suffisamment. Pour ce cinquième livre, nous le retrouvons très jeune adulte alors qu'il s'établit à Bergen (la ville où, à le lire, il pleut effectivement littéralement tout le temps – on comprend le titre) alors qu'il va commencer son année à la prestigieuse Académie d'écriture. Il est immensément fier d'avoir été sélectionné, désire ardemment être écrivain, et s'y casse bien méchamment les dents. Il se frotte à la vie d'adulte, vivre seul, gérer un budget, travailler pour gagner un peu d'argent, échouer dans ses tentatives, il établit un bien vilain lien avec l'alcool – qui ne lui réussit pas du tout, fait des conneries, les regrette mais les recommence. Accessoirement il obtient une certaine reconnaissance pour son écriture, mais rien n'est jamais comme il le voudrait et il teste régulièrement la patience de son lecteur en exploitant son goût certain pour l'auto-apitoiement. Néanmoins, cependant et nonobstant (j'insiste) il parvient cette fois encore à agripper son lecteur et c'est avec beaucoup d'envie qu'on reprend à chaque fois ce petit pavé pour laisser se diffuser en nous son subtil malaise. Malgré son rythme anarchique (il s'étend jusqu'aux détails infimes – et souvent triviaux- sur un certain point a priori pas très intéressant pour ensuite résumer allègrement plusieurs mois (voire années)), malgré son égocentrisme avéré et sa totale absence d'empathie, Karl Ove Knausgaard nous apparaît comme un frère de souffrance et sait mettre des mots justes sur des sensations diffuses, les éclairant alors. Ce qui domine tout de même pour moi cet opus qui traite majoritairement de la honte, c'est l'antipathie qu'il suscite par excès de sincérité. Vivement le sixième et hélas dernier livre.
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Il était une fois, c'est bien comme ça que commence toutes les histoires ... il était une fois un homme, Karl Ove Knausgaard, qui a choisi de nous raconter sa vie ou comme il choisit de la nommer son combat.
Tout commença pour nous français,
En 2012 avec "La mort d'un père" Livre I
En 2014 avec "Un homme amoureux" Livre II
En 2016 avec "Jeune homme" livre III
En 2017 avec "Aux confins du monde" livre IV
Et nous voici en 2019 avec le livre V.
Cette partie concerne Bergen, la ville de Bergen toujours noyée sous la pluie, Bergen, Vivre à Bergen .... "ville entonnoir"
Passer plus de 800 pages à déambuler dans Bergen, quitter la ville, pour y revenir à chaque fois .... Et côtoyer des auteurs connus et reconnus.
Avoir comme professeurs :
Ragnar Hovland, écrivain, traducteur, musicien, linguiste, auteur de littérature pour la jeunesse et même poète,
Jon Fosse, écrivain, romancier, essayiste, dramaturge, il écrit également des poèmes et des livres de littérature d'enfance et de jeunesse,
Jan Kjærstad, écrivain, diplômé en théologie, cet auteur à succès est connu pour avoir écrit la trilogie de romans centrés sur le personnage star de la TV norvégienne, Jonas Wergeland. Il est aussi journaliste et critique littéraire.

Le respect de la chronologie n'est pas ce qu'a choisi Karl Ove ... même si chaque livre nous éclaire sur un passage de son existence, les dates parfois se croisent et se superposent ... nous sommes plutôt dans une introspection dans ses pensées, dans ses préoccupations du moment, ce qu'il a envie d'écouter comme musique, ce qu'il a envie de lire à un instant t , comment il apprivoise ses sentiments amoureux, les réactions de son corps à sa vie et aux événements extérieurs ou aux tentations d'une vie libre.
C'est une lecture à la fois complexe et futile quand il nous livre son analyse de tel texte ou de telle musique, quand il énumère les tâches domestiques que les circonstances lui imposent, quand il se morfond dans une mélancolie stérile et dans un apitoiement sordide sur ce qu'il a l'impression d'être ou de ne pas être, quand il nous fait partager ses errances amoureuses, ses hésitations et son sempiternel dégoût de lui même, ses chagrins devant la disparition d'être cher ou sa satisfaction de ne plus être obliger de se confronter à ses démons ...
Il y a de tout dans les romans de Karl Ove ... du très bon qui nous laisse émerveiller et du plutôt mauvais qui nous laisse sidèrer devant tant de banalités.
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Difficile de juger ce pavé : plus de 800 pages sur quelques années de la vie de l'auteur alors qu'il étudie à Bergen.
Ce qui m'a plu dans ce livre c'est l'écriture, fluide, sensible : J'ai lu ces 800 et quelques pages sans m'ennuyer. Il y a quelques très belles pages sur différents sujets, la nature, la vieillesse, les relations avec les femmes ; avec ses amis.
Ce qui m'a souvent exaspéré c'est la personnalité de l'auteur : beaucoup d'auto apitoiement, peu de remise en question, il est conscient des ses problèmes mais ne donne pas l'impression de vouloir changer. Il a du mal à accepter ce qui lui arrive de bien.
Un livre original. Je ne regrette pas cette lecture, je ne suis pas sure que je serai partante pour un autre de cet auteur.
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Karl Ove Knausgaard. Un nom que je lisais souvent, une plume inconnue. Un nom que je voyais souvent, une plume à connaître.

C'est grâce aux éditions Denoël que j'ai pu découvrir le dernier livre de cet illustre auteur norvégien, et par la même occasion une partie de son oeuvre.


En entrant dans ce livre, vous entrez au milieu d'une salle de bal et êtes aussitôt transporté.ée par votre cavalier.ère. La plume de l'auteur est enivrante, fait voyager, mène à la réflexion mais est aussi un excellent remède aux petits coups de mou ! C'est un pur délice, une pépite à l'état pur : à déguster sans hésitation !

Karl Ove Knausgaard écrit justement, utilise les mots qu'il faut pour entraîner son lecteur/sa lectrice dans les souvenirs de sa vie, dans cette aventure simple mais rythmée et enivrante ! Ajoutez-y la traduction pointilleuse de Marie-Pierre Fiquet et la magie opère !

Un gros coup de coeur ! Ça se déguste, c'est addictif, c'est dépaysant, c'est entraînant, c'est poétique…on ne s'ennuie jamais ! Il va vraiment falloir que je me procure et lise les cinq livres précédents de ce cycle autobiographique !!!

Lien : https://lecturesgourmandeswe..
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Je viens enfin de terminer comme il pleut sur la ville qui cloture la sage de Hausgaard. le meilleur des quatres romans ...Celui qui résume toute l'oeuvre et qui met en perspective les trois précédents qui met en lumière le trauma avec son père et ses années d'errance avec l'écriture. Ses choix universitaires secondaires parce qu'il ne parvient pas à rédifer quelque chose de valable ou du moins en adéquation avec ses amis auteurs qui commencent à publier et être reconnu. Il met en lumière la difficulté de l'auteur , ses errances, ses doutes, ses démons et toute la trame de sa vie personnelle et de la relation à autrui. C'est merveilleux de lire ce dernier opus en tenant son quatrième roman et en découvrant ce que l'auteur a traversé avant d'être qui il est aujourd'hui. J'aime beaucoup sa sensibilité, son univers , sa vie déglinguée et rock and roll, ses choix musicaux (qui sont les miens) et sa vie en général.
J'ai découvert Hausgaard un peu par hasard, conseillé par une libraire après avoir rédigé mon premier manuscrit .... le génie d'Hausgaard est sa capacité à se raconter , son enfance, ses choix amoureux , sa vie déjantée, son parcours académique en 3000 pages sans jamais lasser son lecteur.
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Je découvre peu à peu l'univers de Karl Ove Knausgaard et après avoir lu avec passion Un Homme amoureux, je me suis attaquée à Comme Il pleut sur la ville. Ici, âgé de dix neuf ans, Karl Ove part à Bergen pour y intégrer une fameuse académie d'écriture. On le voit essuyer des revers mais peu à peu trouver sa route. On le voit tomber amoureux à deux reprises. On le voit se marier. On le voit côtoyer sa mère et la famille de celle-ci et, d'un autre côté, celle de son père. L'amour, la maladie, la désillusion, la mort, l'ambition littéraire, l'amour de l'écriture traversent ce beau livre mais ce mélange de recherche de l'absolu et de quotidienneté, qui m'avait séduite dans l'autre livre, a cette fois moins opéré.
Il faut reconnaître à cet auteur une singularité dans sa façon de monter un texte et d'aborder de front le plus prosaïque de la vie et le plus complexe, qui ne peut laisser indifférent.
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Karl Ove Knausgaard, né en 1968 à Oslo, est un romancier norvégien. Après des études d'art et de littérature à l'université de Bergen il publie un premier roman en 1998 et reçoit pour son livre le prix de la Critique. Karl Ove Knausgaard vit en Suède avec sa femme, elle aussi écrivain, et leurs enfants. Connu pour son cycle de six romans autobiographiques intitulé Mon combat, Comme il pleut sur la ville, le cinquième volume de la série, vient d'être édité en poche.
Tous les précédents épisodes sont chroniqués sur ce blog et ne vous étonnez pas si je reprends les mêmes termes pour évoquer celui-ci, c'est tout à fait logique puisqu'il s'agit en fait d'un seul livre découpé en six tomes !
Cet épisode s'étale entre la fin des années 80 et les débuts du nouveau siècle. Karl Ove a vingt ans, rêve toujours d'être écrivain, glande un peu/beaucoup, se grise de littérature et de rock, picole sec et trop, cherche des filles pour vous savez quoi, accumule les bêtises et s'en repend au matin quand il a dessoulé. Ainsi débute le bouquin. Au fil du récit le narrateur connaitra l'amour, synonyme de souffrances, les affres des refus des éditeurs pour ses textes, des décès familiaux, mais aussi le mariage (si ! si !) et enfin la parution d'un premier roman bien accueilli. On se dit alors que tout va pour le mieux mais ce serait mal connaitre notre KOK... et ce volet s'achève sur une note sombre.
Techniquement parlant, au fur et à mesure que nous avançons dans cette autobiographie qui n'en finit pas, le texte est de plus en plus facile à lire (le seul « obstacle » - naturel – reste les noms propres norvégiens difficiles à mémoriser, comme par exemple ceux des écrivains locaux inconnus aux noms imprononçables), moins chaotique, plus linéaire. Texte introspectif, l'écrivain se livre sans pudeur et il ne manque pas de mérite car il sait être particulièrement pénible : son problème avec l'alcool, hérité de son père avec lequel il est en conflit depuis l'enfance, qui lui fait commettre âneries sur âneries, jurant au matin qu'il ne recommencera pas… jusqu'à ce que le soir vienne. Encore à geindre quand après avoir trompé sa copine du moment, il regrette etc. Mais il y a évidemment de très belles choses, tout ce qui touche à la difficulté d'écrire, la page blanche, la mièvrerie des premiers écrits, la jalousie quand d'autres débutants percent mais pas lui…
Il y a aussi tout ce qui a trait à la psychologie de ses rapports avec les autres, sa timidité, son manque d'assurance que seul l'alcool soulage, ses pulsions auxquelles il ne sait résister, ses rapports avec sa famille, son frère, ses grands-parents et à la fin de ce volet, ce père qui lui aura pourri la vie mais dont il pleurera à chaudes larmes le décès et nous vaudra de belles pages. L'écriture est très détaillée, minutieuse, c'est pour cela que c'est si long, pourtant il n'y a pas de digressions dans le sens péjoratif du mot.
J'ai déjà dit cent fois ici que je détestais les gros romans, Karl Ove Knausgaard me fait mentir à chaque fois, et à chaque fois je ne sais pas vraiment pourquoi, donc il m'est impossible de vous conseiller réellement cette oeuvre. Tout ce que je peux dire c'est que j'adore et que j'ai hâte – l'an prochain pour l'édition poche – d'en voir le bout !
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Ce que j'aime dans ce roman (et le précédent) c'est son écriture, l'impression d'écouter l'auteur se raconter, dérouler sa pensée avec une grande fluidité. C'est très structuré, il y a important travail d'écriture qui enrichi le contenu. Il dit lui-même qu'il a choisi un roman foisonnant, c'est tout à fait ça ! car c'est ce qui me plait aussi dans ce roman, c'est qu'il fait des commentaires sur son écriture sur les livres qu'il écrit.
Je ne vais pas vous faire des commentaires sur tout le roman… on y retrouve les questions liées à la culpabilité qu'engendrent par exemple : la peur, la colère, l'alcool (dépendance et destruction) et au sexe (pulsions et couple, fidélité)…
Ce qui m'a marqué c'est l'image d'une boucle qui se fermait. Karl Ove revient sur sa terre natale après un voyage en Europe et lorsqu'il va voir son père il n'est pas le bienvenu, vers la fin du roman c'est Karl Ove qui accompagne son père vers son dernier voyage, qui le met en terre. On laisse donc un jeune homme à un tournant de sa vie et on n'a qu'une envie c'est de lire la suite.
La famille avec ses liens complexes qui forgent un caractère et influence la vie est une thématique que Karl Ove développe à travers ses écrits, c'est intemporel…
Ce que j'aime chez cet écrivain, du moins de ce qu'il nous en dit dans ces romans, c'est qu'il avait cette conviction profonde qu'il voulait vivre de son écriture (dans le tome IV on le voyait écrire des poèmes et des nouvelles). On va donc le voir continuer à faire ses armes. Il a un côté jeune prétentieux au début et à la fin il a évolué.
Dans ce tome V, on retrouve certains personnages qu'on avait croisé dans le tome IV, mais ce n'est qu'au bout de quelques phrases qu'on les resitue ou pas. J'ai toujours autant de mal entre les prénoms masculins et féminins nordiques. J'ai alors remarqué qu'après un an il me restait beaucoup d'images et de souvenirs du tome précédent. C'est donc comme si je continuais une conversation avec un « ami » de longue date qu'on n'a pas revu depuis longtemps. le temps est une autre des thématiques importante. Etrange sensation, j'ai vraiment accroché à son univers.
A la question doit-on avoir lu les tomes précédents avant d'aborder cette phase de la vie de Karl Ove. Je ne crois pas, cela ne m'a pas manqué pour le précédent. Cependant le tome IV et V sont assez proche dans le temps. Ce sont tout de même des expériences de vies qui peuvent se découvrir de manière indépendante.
C'est un roman dont le sujet est l'écriture, entre fantasme d'un jeune homme qui se rêve d'écrivain, illusions et désillusions, quand la vie va le confronté à la réalité. Il a un regard sur le jeune auteur qu'il était, il n'hésite pas à parler de ses défauts. On va le voir passer du rôle de critique littéraire à l'écrivain interviewé, ce n'est pas pour autant que sa vie sera plus facile.
Si vous me suivez un peu vous savez que je suis très attachée aux thématiques liées aux éléments, je peux vous dire que ce roman est un régal, suivre ses images qui en découlent, les éléments combinés aux couleurs et à la lumière donne une force supplémentaire aux émotions. Il y a notamment un texte qui vient s'insérer dans la narration qui s'intitule « le feu ». Je pense que ce roman a un fort potentiel pour de la recherche. C'est un texte très travaillé qui donne l'impression qu'il s'agit d'un roman de formation qui aborde des sujets de réflexion autour de l'éducation, l'existence, la famille et la construction de sa vie, le tout avec un travail d'introspection sur ces réactions et les conséquences.
Dans ce roman le temps et la mémoire n'ont rien d'innocent, ce n'est pas pour rien qu'on l'appelle le Proust Norvégien et qu'il fait référence « à la Recherche ». On découvre ici la fin de la vie d'étudiant. Entrée dans la vie d'adulte qui s'accompagne de la perte du père, une certaine dualité s'arrête. J'ai beaucoup aimé comment il a traité le passage autour de la préparation de l'enterrement, et le début du deuil. Il reste cependant des choses en suspend comme dans tout décès.

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