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EAN : 9782357792043
192 pages
Camion Blanc (15/10/2012)
4.12/5   4 notes
Résumé :

Dans ces pages, Nick Knight retrace l’histoire des skinheads de leurs origines dans les sixties jusqu’au revival du milieu des années 70.

Le livre est organisé autour de ses clichés pris dans l’East End au début des années 80, de la photographie brute et sans équivoque, en noir et blanc, résolument urbaine, qui dresse un portrait représentatif de la génération skin du début des années 80.

Dans son entreprise, Knight est épaulé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Publié en Angleterre en 1982, et en France seulement en 2012 (!) par le très intéressant éditeur de la culture rock "Camion Blanc", "Skinhead"de Nick Knight, est une référence en ce qui concerne ce mouvement.

D'autant plus référentiel, que rares sont les ouvrages sérieusement documentés sur le sujet.
Je peux citer le roman de John King "Skinheads", ou le toujours inédit en français à ma connaissance "Spirit of '69".

L'ouvrage qui nous intéresse ici, fut écrit par le photographe Nick Knight, suite à un reportage sur les skins qui refaisaient parler d'eux en ce tout début des années 1980.

L'auteur revient sur les racines historiques du mouvement, à savoir la fin des années soixante : la division du mouvement Mod, l'apparition de la musique jamaïquaine, Ska, et early reggae, qui fut d'abord le son de prédilection des skinheads, à tel point que certains morceaux des débuts du reggae (avant qu'il ne soit assimilé presque exclusivement au Rastafarisme) sont encore présentés comme étant du "Skinhead reggae".

Le débuts des années 1970, voit des changements d'apparence chez les skins, puis vers 1979 avec le revival ska, l'Angleterre connaît un retour de la mouvance skinhead, sujet du livre.

Knight entre dans les détails de cette "sub-culture", dont il ira rencontrer des représentants dans le East End londonien.

Les photos prisent à cette occasion furent utilisées quantité de fois, pour illustrer articles, pochettes de disques, couvertures de fanzines...

Un livre quasi mythique sur un mouvement qui demeure encore souvent méconnu.
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« le spectacle des skins en train de se battre contre les mods sur les plages de Brighton et de Southend implique que la nouvelle génération a totalement oublié ses origines. le terme Revival se trouve même être inapproprié pour qualifier la réintroduction du style skin, puisque la nouvelle génération a endossé un rôle politique totalement absent du mouvement des origines ». Nous sommes en 1981. Nick Knight vient de réaliser un reportage photo sur les représentants du revival skinhead, qu'il a dénichés dans l'East End londonien, du côté de Petticoat Lane. Dans cette constatation se trouve résumé tout l'intérêt du bouquin. Car qui dit revival dit mouvement originel, et c'est justement au travers de ses clichés de gamins qui arborent « Made in England » tatoués sur le front que Knight remonte à la source et en explique la genèse, les filiations, et les dérives sectaires ô combien médiatiquement spectaculaires de ce début des années 80.

Car les skins se sont pas, à l'origine, ces pantins qui décochent le salut nazi devant chaque cameraman en mal de sensations fortes. Bien au contraire. Voilà donc un livre salutaire, au même titre que Skinheads le roman de John King, qui rend à ce courant décrié ses lettres de noblesse.

En 1968 et jusqu'en 1972, les skins, issus de la Working Class et dérivés des Mods, sont avant tout des passionnés de musique et de fringues. A ce sujet, un chapitre entier, Jim Ferguson's Fashion Notebook, détaille avec force croquis et un humour so British, ce qu'il convient de porter, et de ne pas porter. La musique qu'ils écoutent ? du Ska, du Blue Beat, du Rocksteady, plus généralement du Reggae en provenance de la Jamaïque, bref de la musique de Noirs : Desmond Dekker, Laurel Aitken, Bob Marley, Harry J and the All-Stars, Prince Buster, The Maytals, The Skatalites et The Ethiopians… Une discographie des années 1968-1971, compilée par Harry Hawke est d'ailleurs présente dans l'ouvrage. Bon, ces « gentils » skins ne crachent pas non plus sur une bonne vieille castagne à la sortie des stades, contre les flics ou les supporters d'autres clubs, histoire de prouver leur fidélité au groupe, d'exister un peu plus, violence qui précipitera d'ailleurs le déclin du mouvement.

En 1981 donc, émergent de nouveaux skinheads. La musique a changé. Passé l'engouement pour les groupes 2-Tone, Madness, puis Sham 69, ils se tournent vers la Oi ! avec Skrewdriver, Cockney Rejects, Angelic Upstarts, Cocksparrer et Bad Manners. le look a changé, plus agressif. le monde a changé, les skins font peur. Dans un court mais brillant exposé, « This is England ! And they don't live here », Dick Hebdige, spécialiste de l'étude des sub-cultures, porte un regard sociologique sur les gamins qu'il interviewe. Il montre que, même si une frange fanatique se tourne effectivement vers l'extrémisme, la majorité des skins qu'il rencontre, dont le crâne pelé rappelle furieusement les gosses des maisons de correction de l'époque victorienne, à qui on rasait la boule pour éviter les vermines, est bien trop sauvage pour se laisser embrigader bien longtemps dans un quelconque groupuscule politique. Exclus du système, ne possédant pas les clés pour comprendre les changements de leur environnement, ils se tournent vers des valeurs refuges, simplistes, idéalisant un passé où ils auraient eu une place. Leur credo ? Etre authentique et être Anglais. A la manière de Mickey : « Il suffit de porter le drapeau et tout le monde te traite de nazi. Mais tout ça n'a rien à voir avec le fait d'être un nazi… Nous, les Londoniens, avons combattu les Allemands… Eux (les skinheads) arborent le drapeau, car ce sont des patriotes. Qu'y a-t-il de mal à être patriote ?… Ici, c'est l'Angleterre. Et ils n'y vivent pas. Il n'y connaissent rien (rires)… Ils vivent dans leurs maisons individuelles, conduisent des Rolls. Putain, qu'est-ce qu'ils croient savoir de nous… ?» Plus prolos que politisés. Une verrue sur la face de l'Angleterre bien pensante. Et c'est bien ça que racontent les photos de Nick Knight.

En noir et blanc, sans artifice, le regard face à l'objectif, les skins de ses clichés sont finalement plus des gamins un peu paumés, voire pathétiques, que des brutes sanguinaires capables de renverser une démocratie. A l'image de ce gosse de 14 ans, ayant le mot SKIN tatoué sur le front, qui, quand on lui demande ce qu'il ferait si jamais il perdait la foi, répond : « Je me couperai la tête, ou alors je me ferai pousser la frange ».
Lien : https://blackrosesforme.word..
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Voici un texte de référence sur le mouvement skinhead, l'une des rares études cherchant à définir cette culture sans l'associer (uniquement) aux faits divers sordides, Ecrit en 1982, en pleine naissance de la Oi! et du 2 tone, on s'attarde essentiellement sur l'essor du mouvement dans les années 1960, loin de l'image d'Epinal du skin politisé contemporain (bonehead ou redskin), Un cahier de croquis et de photo complète les explications de ce petit livre synthétique,
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Nick Knight discusses fashion film and the founding principles of SHOWstudio.
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