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EAN : 9782207161005
128 pages
Denoël (07/04/2021)
4.13/5   23 notes
Résumé :
Ses proches l’avaient prévenue. Ophélie devra jongler entre sa carrière, sa vie d’épouse et de mère. Mais personne ne lui avait dit qu’il faudrait jongler avec les fragments de son existence morcelée.

Perfectionniste et investie, Ophélie renvoie une image parfaite : mère épanouie, médecin accompli, épouse dévouée. Pourtant, face au miroir, elle ne se reconnaît plus. Où est-elle ? Qui est-elle ?
Au fil des mois, Ophélie s'enlise. Il n’y a que da... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Ophélie semble avoir tout pour elle : un époux attentionné, trois beaux enfants en bonne santé, un poste de médecin dans un service de cancérologie d'un grand hôpital parisien. Pourtant, depuis qu'elle a repris son activité professionnelle après la naissance du petit dernier, rien ne va plus. Alors qu'elle jongle jusqu'à l'épuisement entre ses rôles de mère, d'épouse et de médecin, tout semble lui échapper, comme si, malgré tous ses efforts, elle ne parvenait plus qu'à tout faire à moitié. La frustration, puis la colère et la rancune, l'investissent peu à peu, la précipitant vers le drame.


Toutes les femmes partagées entre leur vie familiale et leur activité professionnelle se reconnaîtront dans les tiraillements vécus par Ophélie. Même en s'investissant corps et âme pour répondre à l'ensemble de ses obligations, la jeune femme ne peut rivaliser, sur leur terrain de prédilection, ni avec les mères au foyer, ni avec ses collègues masculins investis dans leur seule carrière. Cette réalité rattrape soudain la jeune femme, dans un sentiment mêlé de culpabilité et d'injustice d'autant plus lourd, que personne autour d'elle ne semble réaliser la hauteur de ses exploits quotidiens, les trouve même tout à fait naturels sans penser à y prendre la moindre part, et qu'au final, elle se fait damer le pion sur tous les tableaux, familial, professionnel et personnel.


De son écriture fluide et directe, l'auteur réussit à nous faire toucher du doigt la frustration croissante d'Ophélie, son épuisement et sa révolte face à l'éternel déséquilibre qui plombe le rôle des femmes, puisqu'elles seules, le plus souvent, ont à gérer simultanément toutes les sphères de l'existence. La brièveté du récit ne lui permet toutefois pas de creuser suffisamment ses personnages, notamment la relation d'Ophélie à ses parents et l'impact de la mort de sa soeur, laissant le soin au lecteur de faire lui-même la relation avec une issue qui pourrait paraître d'autant plus exagérément tragique que la tension dramatique n'était pas jusqu'ici la priorité narrative.


Ce premier roman s'avère une lecture agréable, peut-être un peu expéditive dans son ensemble et excessive quant à son dénouement, mais en tous les cas une illustration parlante de ce qui transforme les femmes d'aujourd'hui en jongleuses du quotidien.

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Ophélie est sur tous les fronts. Médecin, épouse, mère, ses journées sont plus que remplies. La naissance de son premier enfant, Emma, la comble de bonheur. Tout se déroule à merveille. La petite fille s'épanouit normalement. Vincent est un papa heureux. Peu de temps après naît Manon. Une deuxième fille. Aussi jolie et radieuse que leur premier bébé. Les journées ont un rythme soutenu, les soirées harassantes. Pourtant, Ophélie et Vincent sont heureux. le désir d'un troisième enfant se fait sentir. C'est ainsi que Jules arrive quelques mois plus tard. Voilà le couple à la tête d'une belle famille.

Pourtant, en très peu de temps, la situation commence à échapper à la jeune maman.

Trois enfants en bas âge n'est pas quelque chose de simple à gérer au quotidien. En plus de sa carrière professionnelle qui est épuisante, Ophélie veut être une bonne épouse et une mère parfaite. le soir lorsqu'elle rentre à la maison, une nouvelle journée commence. Au fil des jours, la fatigue s'accumule jusqu'au point où elle n'en peut plus. Son mari est professionnellement très occupé, enchaînant réunions tardives, repas d'affaires, déplacements. Elle est seule pour tout gérer, tout assumer et c'est l'engrenage. Elle n'a plus de temps pour elle. Les articles qu'elle doit écrire prennent du retard. Elle est complétement submergée.
Jessica Knossow parle de cette charge mentale que toutes les femmes peuvent connaître et connaissent de plus en plus d'ailleurs. On veut tout gérer, parfaitement, jongler entre notre activité professionnelle, notre statut de femme, de mère et d'épouse. La réussite. Mais l'épuisement maternel n'est pas une légende. Elle existe. Elle entraîne du stress, de l'anxiété et de la déprime. Car, forcément, il arrive un moment où le corps lâche.

C'est la première fois que je lis un roman qui traite de ce sujet et j'ai beaucoup apprécié cette lecture car je m'y suis retrouvée et toutes les femmes peuvent se reconnaitre dans le portrait d'Ophélie, à des degrés différents évidemment.

Un très bon premier roman à l'écriture aérée, simple et fluide, qui se lit d'une traite.

A mettre entre les mains de vos époux mesdames !

Un grand merci à Camille des éditions Denoël pour cette lecture.

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Quelle claque!

Il y a des romans qu'on attend pendant des mois et, au final, l'alchimie n'est pas au rendez-vous et d'autres que l'on attend pas mais avec lesquels la rencontre est une évidence.Ce fut le cas avec La jongleuse de Jessica Knossow.

La jongleuse, c'est LA femme multiple que l'on connaît tous, la soeur, la fille, l'épouse, la mère, celle qui travaille. La femme qui croule sous toutes ces injonctions a tout réussir, à tout accomplir.

La balle de la jongleuse m'a saisie à la gorge dès les premières pages. J'ai dévoré ce roman d'une traite, un noeud dans l'oesophage, les mains tremblantes et le coeur au bord des larmes. Jessica Knossow a su toucher la jongleuse en moi par sa plume efficace, directe mais si poétique. En alternant le récit à la troisième et à la première personne, comme si on atterrissait par moment dans les pensées les plus intimes d'Ophélie, le personnage principal, Jessica Knossow apporte beaucoup de réalisme et d'émotion à son récit.

En peu de mots (seulement 140 pages), mais des mots si justes et si subtils, ce roman m'a secouée et émue aux larmes. J'ai ressenti tout le panel des émotions d'Ophélie, sa détresse de fille, de soeur, le tsunami de devenir mère, cet amour dévastateur et sans limite pour ses enfants, sa frustration d'être incomprise par l'homme qu'elle aime, sa rage d'être entravée dans son évolution professionnelle, la lourdeur de toutes ses responsabilités qui l'écrasent, son sentiment de ne pas être à la hauteur…

Un roman percutant que toute femme devrait lire, pour savoir à quoi s'attendre et peut-être s'armer afin de faire face à la vie et à la réalité de son quotidien !
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Mère, épouse, femme, amie, professionnelle, comment assurer dans tous els aspects de notre vie ? Ce court roman nous montre le quotidien d'Ophélie, médecin, épouse et mère de trois jeunes enfants, qui perd pied après la naissance du petit dernier. Placée dans une concurrence professionnelle qu'elle n'a pas les moyens d'affronter, elle est débordée à la maison, en dépit de l'aide de la nounou et du confort matériel qu'assurent les revenus de la famille. Car ce qui lui manque le plus c'est du temps. Pour elle, pour ses enfants, pour sa carrière et son couple. Ophélie vit ce que nombre d'entre nous vivons, à devoir faire des choix sans toutefois vouloir renoncer à certains aspects, et comme pour beaucoup d'entre nous, l'entourage ne voit pas - ou ne veut pas voir - sa descente aux enfers. le style est assez simple et de fait très abordable, mais la brièveté du récit laisse un peu sur notre faim : il y a largement de quoi développer plus en détails certains aspects trop vite éludés, comme la relation avec le père d'Ophélie, les beaux-parents, les changements de routine après la naissance de chaque enfant...
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Ophélie est l'épouse de Vincent, la maman de 3 enfants, Manon, Emma et Jules, médecin oncologue à l'hôpital et la fille de Françoise et Michel.
Elle a tout pour être heureuse, pourtant au fil du temps, un mal-être s'installe en elle.
Ophélie doit jongler avec sa vie privée et sa vie professionnelle.
Ce premier roman de Jessica Knossow est très beau.
Je me suis attachée à Ophélie, petite fille blessée, traumatisée, puis femme perdue.
La plume de l'autrice est magnifique et délicate. Les mots sont justes.
J'ai ressenti cet amour maternel débordant, le chagrin de la petite fille qu'elle a été et puis l'oppression et la perdition de cette femme et mère active.
Le sujet est très actuel, il évoque la place de la femme dans notre société, qui l'autorise difficilement à une mère épanouie et une femme accomplie, dans un même temps, sans basculer dans le féminisme pur.
Ce roman devrait être lu par toutes les mères, toutes les femmes, pour leur apporter soutien et déculpabilisation.
L'Amiénoise d'adoption et infirmière au CHU d'Amiens que je suis à aimer se retrouver dans ses pages, j'ai souri à l'évocation de la fresque de l'internat parisien, qui m'a rappelé leanôtre, à Amiens.
Je tiens à remercier Camille et les éditions Denoël pour la proposition et l'envoi de ce roman qui est une magnifique découverte.
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Il y a quelques années, j’étais seule. Le flot de mes pensées était une onde isolée. Une voix nette, claire, perceptible par moi, comprise par les autres. Depuis les enfants elle s’est enrichie, est devenue plurielle. Plusieurs fréquences se superposent, côtoient la mienne, la recouvrent. Le concert est tantôt harmonieux, tantôt dissonant, mais puissant et continu, ininterrompu.
Le vacarme est tel que je ne m’entends plus penser.
Jules pleure, je pleure. Manon a faim, j’ai faim. Emma rit, je ris. Mon empathie, condition de leur survie, est absolue. Impossible de la réguler, je ne m’appartiens plus.
Le vacarme est tel que je ne m’entends plus parler.
’ai eu un espoir, pourtant. Quand Emma a grandi, quand elle a prononcé ses premiers mots. Sa voix, j’en étais sûre, allait se défaire de la mienne, se distinguer, se singulariser, puisqu’à présent elle pouvait s’exprimer. Il n’en a rien été. Elle s’est accrochée, elle s’est fixée.
Le vacarme est tel que je ne m’entends plus rire, je ne m’entends plus pleurer.
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Un chef peu intrusif, distant, qui fait confiance à son équipe et souhaite avant tout éviter les conflits. Mais quand la hiérarchie verticale est absente, mieux vaut se méfier de ses collègues. Le danger est horizontal.
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Comme ses amies, Ophélie n’a jamais été mue par le combat féministe. Elle n’en a pas eu besoin. Elle est née avec le droit de vote, a eu accès aux mêmes études que les garçons de son lycée, et s’est mariée avec un contrat de séparation de biens. Longtemps elle a cru à la complémentarité des deux sexes, à l’amour de la différence. Mais l’arrivée des enfants a altéré sa représentation de l’homme, a entaché son portrait, par petites touches, si bien qu’à l’arrivée du troisième enfant elle n’identifie plus qu’un personnage grossier sans contour. Et, à son égard, elle a accumulé des revendications. Des envies d’en découdre.
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La perfectionniste repère les défauts, le bouton qui manque à la chemise, la fissure sur le bord du verre, la tache sur le pull, le bouton sur le front, la faute d’orthographe, la dent cassée du peigne. Le moindre grain de sable est un caillou dans sa chaussure.De son côté, l’idéaliste contemple le monde avec un filtre lissant. Il envisage l’harmonie globale du tableau, en gommant ses aspérités. Au centre de son champ de vision flou, un point aveugle lui masque les plus grandes anomalies. S’il avait une pierre dans sa chaussure, il ne la sentirait pas et se blesserait au sang.Ensemble ils s’en sortent correctement. S’améliorent. S’épaulent. Parviennent à avancer à peu près droit. Mais l’équilibre est précaire. Leurs défauts ne s’annulent pas, ne font pas une moyenne. Pour l’instant le système tient, face au monde il est imperméable, solide. Mais entre eux, Ophélie et Vincent sont poreux, ils se comportent en vases communicants. Elle perd deux kilos, il en prend deux. Elle dort moins bien, il dort mieux. Elle est calme ces derniers temps, il est étonnamment anxieux. Si leur physiologie additionnée paraît constante, ils sont dépendants l’un de l’autre.Si l’un chute l’autre bascule.Ces dernières semaines, Ophélie l’a décidé : elle veut tout. Un couple, des enfants, des amis, une carrière. Elle va sculpter, avec la minutie d’un artisan, sa vie rêvée. Et à force de travail, elle en est sûre, le tableau sera parfait.
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Le virevoltant, cette plante sèche bien connue des westerns, une fois mûr, se détache de sa racine et tourbillonne au gré du vent. Il s’arrondit en roulant et emporte avec lui tout ce qui s’y accroche. La colère d’Ophélie est de cette espèce. On ne sait ce qui l’a fait naître, quel souffle intime la fait cheminer, mais on l’a vue s’épaissir, se garnir, s’alimenter d’événements mineurs, de conversations anodines, de contrariétés quotidiennes. Elle a enflé jusqu’à devenir parfaitement autonome et n’a plus besoin d’incidents pour exister. La colère sans objet est devenue la colère de tous les objets. Elle emporte tout. Elle s’emporte contre tout.
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Jessica Knossow présente son premier roman, La Jongleuse
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