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Critique de valitteraire


Shangrila est le premier roman traduit en français de l'australien Malcolm KNOX. La traduction est parfois un véritable parcours du combattant. Pour ce livre, le premier point qu'il est important de soulever est le travail extraordinaire de Patricia Barbe-Girault. de par DK, le personnage atypique, et ce flot d'événements, le roman traduit prend tout son sens, et le moment de lecture est un vrai plaisir. Par ailleurs, la quatrième de couverture, bien écrite, est un assez bon aperçu du roman :

Dennis Keith, alias DK, cinquante-huit ans, cent quinze kilos, vit camouflé derrière ses Ray-Ban et retiré dans un village de retraités avec sa vieille mère, ses troubles obsessionnels compulsifs et sa paranoïa. L'arrivée d'une jeune journaliste vient perturber sa routine : elle compte écrire sa biographie pour faire enfin le jour sur son passé et sa carrière mythique. Car DK, jeune prodige de la Gold Coast et premier champion du monde de surf, était une légende dans les années 1970. Bon gré, mal gré, il accepte de se replonger dans ses souvenirs : la succession de compétitions, sa dépendance aux drogues, la rivalité avec son frère, sa petite amie assassinée…
Shangrila est un roman sur la culture surf, sa médiatisation progressive, mais aussi un grand livre sur l'ambition et la célébrité.



L'écriture de Malcolm Knox est, dans ce livre, divertissante - au sens étymologique du terme - et on ne peut plus vivante. Cette écriture, semée d'embûche sémantiques et textuelles révèle ainsi un véritable talent de traducteur. En effet, le personnage principal du roman - qui est aussi le narrateur - a une écriture parlée. Ses phrases sont ponctuées de fautes d'orthographes, de mots tronqués, d'oubli de négation, etc. ce qui, ajouté à un univers au vocabulaire aussi technique que le surf. La complexité narrative vient s'ajouter à ce souci de compréhension. En effet, à certains moments, la voix de DK est floue - il parle parfois à la troisième personne - et le lecteur pourrait croire qu'il ne s'agit pas de lui.



Ce même personnage de Dennis Keith est une personnalité intéressante à lire. Il pourrait être rapproché de Lennie, dans Des souris et des hommes de John Steinbeck. Insaisissable, niant l'identité, renfermé dans son cocon, le lecteur ne parvient pas réellement à l'approcher au fil des 509 pages. de plus, un nouvel univers s'ouvre aux néophytes, celui du surf. le lecteur suit DK dans ses compétitions, et suit en parallèle son évolution, découvre son cadre de vie, etc. Très riche thématiquement, brisant ainsi l'ennui, Shangrila s'identifie comme accessible au lecteur, quel qu'il soit.



Ce style, aux allures pataudes mais au final très maîtrisée, révèle un personnage et un roman qui pourrait être qualifier de bon roman. le lecteur est emporté dans l'histoire et se laisse happer par DK, caractéristiques non négligeables pour que la lecture soit un plaisir.

Lien : http://actulitteraire.canalb..
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